Présentation

Bonjour à tous,

Alors j'ai 24 ans,je suis une jeune fille et je viens du sud de la France. Je fais des études de Psychologie depuis 5ans. Je suis un peu mal à l'aise dans l'idée de donner mon prénom (et pourtant je voudrais) car il y a quelques mois l'émétophobie a été longuement discutée durant mes cours (cours sur les TCC) et certains membres de ma promo ont parlé de ce forum. Ca a d'ailleurs fait reculé mon inscription car j'avais peur d'être reconnue.
Je n'ai pas honte de ma phobie, ma famille et mes amis sont au courant, mais "professionnellement" je ne souhaiterai pas trop que cela se sache, sait-on jamais.
Je ne souhaite pas me cacher auprès de vous donc si jamais vous aimeriez savoir mon prénom et plus précisément d'où je viens c'est avec grand plaisir que je vous communiquerai ces infos par MP.

Alors vous expliquer mon parcours:
Je suis émétophobe depuis ... toujours. D'aussi loin que je m'en souvienne j'ai eu peur de vomir et surtout, peur du vomi des autres.
Je suis (à mon sens) assez extrême dans ma phobie, c'est à dire que dès toute petite, si un membre de ma famille partait vomir, déjà je me bouchais les oreilles pour ne pas entendre (c'est toujours le cas) et ensuite je refusais de lui adresser la parole ou d'avoir un contact physique (faire la bise, être assis à côté etc). Ca allait même jusqu'à refuser d'utiliser les toilettes en question et/ou de passer devant.
A l'école j'ai souvent été confrontée à des camarades vomissant pendant les récrés et les heures de classes. Et à ce jour je me souviens encore de ces personnes et du jour où elles ont vomi et elles sont associées à ça et je ne peux pas les voir autrement que "celui qui a vomi telle année à tel endroit".

J'ai aussi très peur de vomir (forcément), quand j'ai la nausée il ne faut pas que je sois seule. Et encore moins au moment où je vomi, il faut qu'on soit là à me tenir la main et être fort pour 2. Bon la dernière fois que j'ai vomi c'était il y a 8 ans. Je me souviens encore très bien n'avoir pas digéré mon petit déjeuné (lait) et avoir quand même voulu prendre mon repas le midi. Forcément ce n'est pas passé et j'ai eu une nausée monstrueuse toute l'après midi. Le soir je sentais vraiment que j'allais vomir je me tenais bien droite, respirais par le nez, essayais d'avaler ma salive le moins possible. Bref en gros le vomi était là mais je refusais de le laisser sortir. Et j'ai fini par m'endormir très tard de fatigue (lutter comme ça, ça me demande beaucoup d'énergie mine de rien) et je me suis réveillée en plein milieu de la nuit et j'ai vomi très très très très peu car après j'ai empêché le reste de sortir. Je peux avoir un mental très fort dans ce genre de situation.
On me dit souvent bien qu'on soit au courant de ma phobie "tu devrais vomir après ça ira mieux, c'est un mauvais moment à passer après c'est le soulagement", mais non je peux pas, je préfère avoir une nausée monstrueuse pendant 24h que de souffrir quelques secondes...

Socialement ça ne me gêne pas trop car je prends beaucoup sur moi. J'arrive à boire lors de soirées, même beaucoup trop parfois mais je me connais et je connais mon mental je sais que je ne vomirais pas. Par contre quand je suis en soirée je passe mon temps à surveiller les autres et je les questionne souvent sur l'état de leur estomac.
Un soir je rentre de soirée en bus et là quelqu'un de saoul vomit dans le bus. Je me suis bouché les oreilles, mis en apnée, fermé les yeux et dès que le bus s'est arrêté à un arrêt je suis descendue et je suis rentrée à pieds. Impossible de reprendre le bus.
Je ne peux pas dormir avec mes amis après une soirée car si j'ai confiance en mon estomac et ma volonté, je n'ai pas confiance en eux

Mon copain est au courant et essaye de tout faire pour ne jamais être malade devant moi ou quand il est avec moi; et si je vois quelqu'un vomir dans la rue ou bien un vomi qui trône en plein milieu du trottoir et qui n'attend que moi, lui ou mes amis sont assez bienveillants et me font changer de trottoir ou me changent les idées. Mais cela me paralyse quand même.

Même en film je ne peux pas regarder, même si je sais que c'est du faux, je ne peux pas, je me bouche les oreilles, me cache les yeux ou zappe si j'en ai la possibilité. Les photos, je peux pas non plus.

Je ne suis pas suivie par un psy (même si j'y pense grandement) car j'ai peur d'en découvrir la cause. Je m'explique, ça fait quelques années qu'on bosse sur les TCC donc je connais parfaitement les mécanismes et j'ai essayé graduellement de m'exposer à ma peur, d'abord en parler, enregistrer et écouter, regarder des photos bref je n'ai pas pu aller au delà des photos, et je sais que je ne pourrais jamais avancer en TCC tant que je ne connais pas la cause.
La cause ? vous vous doutez bien que je me suis renseignée et qu'en plus en étant en plein dans les études psy, les causes générales je les connais. Le problème ? aucune cause ne me parle, enfant unique donc pas d'exposition à une grossesse maternelle ou de vomis de bébés/frères ou soeurs. Pas de maladies dans la famille où quelqu'un serait amené régulièrement à vomir. Scolairement j'ai toujours eu cette phobie dès la maternelle donc il ne s'est rien passé à l'école. Je n'ai pas connu la crèche j'avais une nourrice et j'étais la seule enfant dont elle s'occupait donc vraiment niveau causes traumatiques "communes", je sèche.
Ce qui me fait le plus peur c'est s'il s'agit d'un traumatisme plus grave qui serait dans mon inconscient, et l'idée de fouiller là dedans me terrifie.  

Voilà je pense avoir dit le maximum. Désolée si c'est un peu long mais je tenais à développer un maximum car on est tous ici pour la même raison alors ça me semblait utile de me livrer en détails.

A bientôt

salut et bienvenue ici

Beyllier a écrit:

Je ne suis pas suivie par un psy (même si j'y pense grandement) car j'ai peur d'en découvrir la cause.

Je pense que c'est la raison pour laquelle je n'avais pas continuer d'aller chez ma psy... peur de guerrir peut etre va savoir.
Visiblement ta phobie est bien présente mais elle ne t’empêche pas spécialement de vivre si je comprend bien, c'est déja une bonne chose. Attention qu'elle ne prenne pas plus d'ampleur en attendant de trouver une solution.
Bon courage pour la suite et n'hésite pas a poster quand tu en a besoin

Merci beaucoup Rems

Non elle ne m'empêche pas de vivre dans le sens où je ne crains pas de tomber malade. Je n'ai même pas d'anti vomitif ou bien de gel hydroalcoolique, pour tout vous dire !
24 ans que ma phobie en est au même point donc ça serait un peu bizarre d'autant plus que j'ai passé les "stades" critiques (en âge) où les phobies peuvent s'accentuer. Bon il m'en reste encore quelques uns à passer, mais il n'y a pas de raisons que ça se passe mal !

A bientôt sur d'autres posts

Bonsoir Beyllier et bienvenue !

Déjà je suis ravis de voir que tu es étudiante en psycho, je suis moi même un passionné de psycho, je n'ai pas fais d'étude mais depuis que ma phobie c'est déclarée et que je ne travail plus, ( environ 4 ans ), je dévore la littérature " classique" ( Céline, Baudelaire, Rimbaud et d'autres) et je me suis intéressé aussi à Freud ( donc les début de la psychanalyse etc..) puis je ne me suis jamais arrêté. Je récupère depuis quelques mois les cours d'un amis qui est en psycho. Bon je ne vais pas raconter toute ma vie non plus

En tout cas moi j'ai trouvé la cause grâce à la psychanalyse et l'hypnose, du coup je sais que la drogue a déclenché ma phobie et il est vrais que cela m'a beaucoup aidé.
JE te souhaite de trouver toi aussi la cause de ta phobie et te souhaite une guérison rapide.

Amicalement Eliwen

Merci Eliwen !

J'ai commencé avec Freud aussi au lycée lors des cours de philosophie, c'était un énorme coup de coeur, mais je me suis plutôt orientée vers les enfants handicapés mentaux (bon ce terme ne se dit plus trop, mais si je commence à vous parler en langage psy vous allez me regarder avec des yeux comme ça ) style autisme, hyperactivité, syndrome de williams, retard développemental etc

Merci beaucoup en tout cas, j'espère avancer aussi quand je serais prête !

Salut Beyllier,

Je me reconnais à 99% dans ton post. TOUT est pareil pour moi, dans les comportements dans les attitudes vis à vis des autres... ça serait presque rassurant.
Du coup, j'ai décidé de m'inscrire et de parler un peu de mon cas...

A très bientôt,

Contente d'avoir pu te lire, vraiment.