Témoignages Emeto Sociale
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Vahina- Admin
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Date d'inscription : 04/12/2007
Re: Témoignages Emeto Sociale
Témoignage de Manu
Je vais essayer de décrire du mieux que je peux mon rapport à la phobie. Mais ce n’est pas évident, je vais faire ce que je peux.
Bon alors voilà, je n’ai pas de problème quand je suis seul ( ou avec des personnes avec qui je suis en confiance comme ma famille ou des amis très proches ) ou presque. Pourquoi presque ? Parce que même si je ne suis pas un émétophobe pur, je suis tout de même plus sensible au vomi que la plupart des gens. A la maison, extrêmement rares sont les nausées psy. Il m’arrive cependant d’en avoir mais elles passent en général assez vite. Si elles ont un peu de mal à disparaître, je me couche un moment sans penser gerbi et je me calme pour que ça passe. Par contre il est des situations où même chez moi, je ressens ma différence. C’est dans les cas où je vis une situation propice à la gerbe. C'est-à-dire une sensation réelle d’envie de vomir que quelqu’un de normal pourrait ressentir. Chez moi, cette sensation est amplifiée jusqu’à pouvoir me faire vomir alors qu’une personne normale pourrait résister. A la différence d’un émétophobe classique, c’est que je ne cherche pas trop à résister ( même si j’en ai super pas envie du tout ). Je résiste mais pas aussi fort que les émétophobes purs pourraient le faire car je connais bien la sensation de vomir. Et pour moi, du moment que c’est en privé, ce n’est pas encore la fin du monde. Néanmoins, je dois avouer que ma peur de vomir à la maison a un peu augmenté. Ce n’est pas le fait de vomir qui me fait plus peur qu’avant mais en fait ça serait pour moi comme une expérience qui pourrait me fragiliser lors de mes futurs affrontements face aux crises. J’ai peur de me sentir plus fragile en me rappelant avoir vomi.
Pour ce qui est de ma peur en public, je veux d’abord dire que je ne suis sûrement pas le cas le plus grave et qu’il faut donc prendre ma description avec précaution car il y aura des cas plus aigus que moi. Par exemple, les lieux publics en général ne me font pas peur. Un endroit bondé a extrêmement peu de chances de me provoquer une crise. Surtout si je suis à l’extérieur, l’air frais aidant. Cependant, ce n’est pas le cas quand je me sens « coincé » comme dans un train ( pour le train je n’ai plus de problème mais c’est à force de le prendre ), un car, un avion, une salle de cinéma, une salle de spectacle, un pub, une discothèque …
Vous le comprendrez aisément pour l’avion ou la salle de cinéma mais peut-être vous poserez-vous des questions pour des endroits comme le pub ou la discothèque. En fait, on est moins physiquement coincé dans la discothèque ( bien que le monde autour puisse jouer le rôle de « coinceur » en empêchant par exemple un accès rapide aux toilettes et créer des crises ). Mais on est souvent accompagné et on ne peut partir par simple amitié ( en gros pour ne pas passer pour un gros lourd qui se barre trop tôt ) ou encore parce que ce sont les autres qui nous transportent.
Ensuite, il y a les rencontres ou rendez-vous. Un rendez-vous dans une agence comme une banque ou une assurance ne me dérange pas du tout. Je vais peut-être un peu m’inquiéter avant d’entrer dans le bureau mais une fois à l’intérieur, tout passera car je serai occupé, et que mon occupation sera plus importante qu’une si petite crainte. Et de toute façon, on pourrait comprendre que je sorte en prétextant ne pas me sentir bien. Ca peut arriver à tout le monde donc … Cependant certains lieux sont plus délicats comme le salon de coiffure car une fois les cheveux humidifiés, je suis un peu coincé. Ou encore tout simplement parce que le fait d’avoir les cheveux humides me fait craindre de me sentir mal. C’est d’ailleurs un peu comme la plage dans ce dernier cas, où je crains que l’eau froide puisse me donner envie de vomir. J'ai d'ailleurs vomi sur une plage une fois après avoir nagé.
Ensuite viennent les lieux où je suis au devant de la scène comme une soutenance orale pour un projet ou un entretien d’embauche car on est là pour me juger. La c’est vraiment terrible. Les moments où il s’agit de s’intégrer aussi comme les premiers jours d’un emploi. Et où justement ma phobie et donc mes crises m’empêchent de m’intégrer.
Puis vient pour moi en dernière position, la plus ardue, celle de la rencontre féminine. A priori, d’après ce que j’ai pu voir des autres émétophobes que nous avons jusqu’ici qualifiés de « sociaux », cela ne pose pas trop de problèmes. Cela génère un stress et donc des crises mais ce n’est pas extrêmement fort. Cela est dû au fait, je pense, qu’ils ont une bien meilleure expérience que la mienne et se sentent donc plus en confiance. Il se peut donc qu’un autre émétophobe n’ayant quasiment aucune expérience comme moi ressente le même malaise. D’ailleurs les seules émétophobes « sociaux » que je connaisse sont des filles ou femmes. Pour un homme, je suppose que ce doit être plus handicapant car il est « normalement » ( je tempère mes mots car nous sommes tout de même en 2004 ) celui qui doit le premier s’engager, se lancer, « avouer » son intérêt ( toujours dans le cas d’inexpérience ).
Avant d’essayer de décrire une crise, il faut que j’ajoute que je crains aussi de rencontrer d'autres émétophobes. Il ne s’agit pas ici de jugement que l’on va émettre sur moi. J’ai ici des crises car je sais que la pire chose que je puisse leur faire est de vomir ... d’où les crises.
Il est très difficile de décrire les sensations lors d’une crise. Néanmoins, je vais essayer du mieux que je peux. Je vais essayer de me remettre dans la situation d’une de mes dernières crises pour vous le décrire mais ça ne restera qu’une image à moins qu’il s’agisse du même type de crise qu’un émétophobe normal puisse ressentir. Prenons l’exemple d’une première journée de travail qui commencerait, cela va de soi, un matin. Le matin, je me réveillerais déjà angoissé, le cœur battant plus vite que la normale. Attention, cet état n’est pas dû au stress que ressentirait n’importe qui dans une pareille situation. Ici, c’est en fait mon angoisse à l’idée de pouvoir vomir durant cette matinée qui me taraude car je n’ai pas réellement peur de ce que je vais devoir faire durant cette première journée. Plus le temps passe et plus je stresse ( toujours par rapport à la peur de vomir ), je ne parviens presque pas à déjeuner mais quoiqu’il en soit, je me force au moins à avaler un verre de jus de fruits pour ne pas avoir l’estomac vide et avoir du sucre en réserve car je vais en avoir besoin. J’ai mal à l’estomac, je vais en diarrhée, j’avale ma salive ce qui assèche ma gorge et augmente ma peur de vomir. Je me gave de bonbons à la menthe pour essayer de faire passer ce mal de gorge et d’estomac à avaler ma salive mais ça ne me soulage qu’un temps, voire ça empire l’assèchement. Une fois au travail, c’est la tête qui s’ajoute, la fameuse nausée psy. Une sensation d’être dans un autre monde, une bulle voilée, je ne me sens plus dans mon état normal. Mais il faut que je paraisse normal. C’est ce que je m’efforce de faire. Pour cela, je tire donc sur mes réserves, sur toute ma résistance, je sens certains décrochages. Je m’affaiblis, ce que j’ai avalé le matin ne suffit plus. Mon cœur s’affole, j’ai l’impression que je perds toutes mes forces et que de ce fait je vais soit vomir soit m’évanouir ( pensée qui me donne encore plus envie de vomir ). J’ai du mal, voire je ne parviens pas du tout à me concentrer. Je préfère d’ailleurs utiliser le moins possible mon cerveau. Et je tremble fort. Une fois la crise passée ( la journée est passée ), je me sens vidé, épuisé et surtout bien seul. J’ai alors peur pour la journée du lendemain et je me demande bien comment je vais réussir à affronter une deuxième journée.
Ce que ça engendre au quotidien ? Cela amène à craindre beaucoup de choses où se trouveront des personnes que je ne connais pas. Il y a souvent bien plus de peurs que de crises mais toutes les choses de la vie deviennent difficiles car sujettes à risque de crises. D’après ce que vous avez pu lire précédemment, vous pouvez logiquement penser que mes crises sont très rares. Ce n’est pas faux mais ce n’est pas vrai non plus. J’ai plus de crises qu’il n’y parait. D’ailleurs c’est ce qui m’amène à faire quelques précisons sur moi. Je suis timide d’accord mais pas un timide maladif. Je l’étais étant plus jeune mais ça s’est très fortement estompé à force de travail. Aujourd’hui je suis plutôt à l’aise en société. Excepté en cas de crise. En fait, je ne souffre pas réellement de phobie sociale. Ce n’est pas ma timidité ( qui je le répète est bien moins forte aujourd’hui ) qui me conduit à faire des crises. Ce sont mes crises qui ont remplacé ma timidité. Je suis beaucoup moins timide que mon frère par exemple qui lui n’a aucune phobie sociale. Moi j’ai en fait transformée cette peur d’autrui en émétophobie. Mais en véritable émétophobie. Car malgré ce que j’ai pu décrire, il ne s’agit pas que du regard des autres. Tout d’abord je le vois quand je fais des minis crises d’émétophobe normal. Et puis il y a des situations où je me sens très à l’aise avec les autres, où je me sens bien entouré et pas mal jugé mais où j’ai tout de même peur de vomir. Cela a rapport avec le fait que leur regard voit mon vomi, mais le fait qu’ils me voient, moi, tel que je suis, ne m’embête pas. Ce n’est pas très clair je vous l’accorde. Alors je vais essayer de vous donner trois exemples concrets.
Un an après être devenu émétophobe, j’ai eu à passer des concours. Le fait d’être dans une salle où il y avait un tas d’autres étudiants me faisait très légèrement peur. Parce que l’enjeu était important, c’était même plutôt un stress logique dû à l’examen. Mais cette situation, je l’ai vécu des centaines de fois. Ayant été en prépa, j’ai eu des examens très compliqués toutes les semaines et même des examens oraux deux heures par semaines qui pourtant ne m’ont presque jamais créé de crises ou alors très faibles. Et pourtant un matin de je ne sais plus quel jour de concours ( les autres jours s’étaient bien passés ), j’ai vu un chat se faire écraser. Ca m’a fait me sentir mal et puis après tout s’est enchaîné, j’ai commencer à avoir une crise psy et j’ai perdu 1h30 sur les quatre heures de travail ( et en plus c’était pour l’épreuve de maths ). Alors qu’en temps normal j’aurai été décontracté une fois l’examen commencé.
Un autre exemple, j’ai travaillé à Carrefour avec des gens extrêmement sympathiques qui m’ont mis en confiance très rapidement. Tout s’est très bien déroulé mon premier jour jusqu’à ce que je commence à ressentir de la fatigue. Et là j’ai commencé à criser. Et malgré que je me sentais très bien avec ces gens, il m’a été impossible de ne pas criser. J’ai même eu une crise un mois et demi plus tard alors que mes collègues étaient devenus de bonnes connaissances avec qui je pouvais rire.
Enfin, si nous prenons le cas d’une rencontre avec une fille, je vais me sentir mal à l’aise. Mais ce sera uniquement ( si on ne compte pas le stress légitime que tout le monde ressent ) à cause de l’émétophobie. Par exemple, j’ai des problèmes de peau sur le visage, ça va me mettre un peu mal à l’aise mais à la rigueur je m’en fous. Pour moi, si elle n’est pas contente de me voir tel que je suis, elle peut se barrer. C’est clair que ça me ferait de la peine mais je n’en ferais pas un drame et c’est elle que je trouverais stupide. Pourtant je me sentirais tellement honteux si je vomissais. Je n’ose même pas envisager la situation en réalité ( ici, en imagination, ça va mais ça me parait vraiment fou en réalité ).
Je sais que sur la ML, on me croit extrêmement timide, quelqu’un qui n’ose pas parler lors de réunions, quelqu’un qui se met en retrait si ce n’est derrière ce clavier. Cependant je ne suis pas comme ça. Je suis au contraire très communicatif en réalité. Seules mes crises peuvent me faire apparaître tel quel dans la vraie vie ( sauf quand j’ai des problèmes qui me font déprimer et où alors je n’ai pas trop envie de communiquer ). Une fois que tout va bien, je n’ai pas l’air du tout timide. Je ne suis pas avenant mais je ne parais pas très timide. On voit que je ne suis pas au premier plan mais on ne m’accorderait pas une phobie sociale.
Suis-je émétophobe, je le crois. Car beaucoup de choses tournent autour de cette peur de vomir. Mais je ne le suis pas complètement. Chez moi, ou dans des situations qui me sont habituelles, ça va. Si j’avais plus confiance en moi, je n’aurai pas de phobie sociale. Si j’étais plus beau et moins sensible alors je crois que je ne serais pas tombé dans l’émétophobie et que j’aurai réussi à mieux m’en sortir car les choses auraient été plus faciles. Mais ce n’est pas le cas. J’ai une phobie sociale.
J’ai beaucoup réfléchi à ce qu’était mon mal. Et j’y ai vu deux faces. D’un côté, le côté social de la chose et de l’autre les comportements communs avec les autres émétophobes. Je me suis alors demandé si je pouvais m’être trompé de mal. Malheureusement il me semble que seuls les autres émétophobes comprennent ce que je ressens et ont le même comportement que moi. D’ailleurs, il y a un lien très fort puisque certains comme Sidonie ou Bélissante, semblent d’après leurs dires passer d’une émétophobie pure vers quelque chose de plus social. Je crains qu’il n’y ait pas de nom pour définir mon problème alors que j’ai besoin d’en mettre un. L’émétophobie pure n’est pas la mienne mais elles sont parentes. Je crois même que l’on peut passer de l’une à l’autre. Après y avoir donc réfléchi, je crois que l’expression « émétophobie sociale » que Vahina a si justement inventé correspond tout à fait à une représentation de mon problème. Si l’émétophobie sociale diffère de l’émétophobie c’est justement parce qu’elle porte cet adjectif de sociale. Elle n’est pas l’émétophobie mais l’est quand même. Sous une autre forme. Je pense donc qu’il convient d’encore utiliser ce terme.
Manu
Bon alors voilà, je n’ai pas de problème quand je suis seul ( ou avec des personnes avec qui je suis en confiance comme ma famille ou des amis très proches ) ou presque. Pourquoi presque ? Parce que même si je ne suis pas un émétophobe pur, je suis tout de même plus sensible au vomi que la plupart des gens. A la maison, extrêmement rares sont les nausées psy. Il m’arrive cependant d’en avoir mais elles passent en général assez vite. Si elles ont un peu de mal à disparaître, je me couche un moment sans penser gerbi et je me calme pour que ça passe. Par contre il est des situations où même chez moi, je ressens ma différence. C’est dans les cas où je vis une situation propice à la gerbe. C'est-à-dire une sensation réelle d’envie de vomir que quelqu’un de normal pourrait ressentir. Chez moi, cette sensation est amplifiée jusqu’à pouvoir me faire vomir alors qu’une personne normale pourrait résister. A la différence d’un émétophobe classique, c’est que je ne cherche pas trop à résister ( même si j’en ai super pas envie du tout ). Je résiste mais pas aussi fort que les émétophobes purs pourraient le faire car je connais bien la sensation de vomir. Et pour moi, du moment que c’est en privé, ce n’est pas encore la fin du monde. Néanmoins, je dois avouer que ma peur de vomir à la maison a un peu augmenté. Ce n’est pas le fait de vomir qui me fait plus peur qu’avant mais en fait ça serait pour moi comme une expérience qui pourrait me fragiliser lors de mes futurs affrontements face aux crises. J’ai peur de me sentir plus fragile en me rappelant avoir vomi.
Pour ce qui est de ma peur en public, je veux d’abord dire que je ne suis sûrement pas le cas le plus grave et qu’il faut donc prendre ma description avec précaution car il y aura des cas plus aigus que moi. Par exemple, les lieux publics en général ne me font pas peur. Un endroit bondé a extrêmement peu de chances de me provoquer une crise. Surtout si je suis à l’extérieur, l’air frais aidant. Cependant, ce n’est pas le cas quand je me sens « coincé » comme dans un train ( pour le train je n’ai plus de problème mais c’est à force de le prendre ), un car, un avion, une salle de cinéma, une salle de spectacle, un pub, une discothèque …
Vous le comprendrez aisément pour l’avion ou la salle de cinéma mais peut-être vous poserez-vous des questions pour des endroits comme le pub ou la discothèque. En fait, on est moins physiquement coincé dans la discothèque ( bien que le monde autour puisse jouer le rôle de « coinceur » en empêchant par exemple un accès rapide aux toilettes et créer des crises ). Mais on est souvent accompagné et on ne peut partir par simple amitié ( en gros pour ne pas passer pour un gros lourd qui se barre trop tôt ) ou encore parce que ce sont les autres qui nous transportent.
Ensuite, il y a les rencontres ou rendez-vous. Un rendez-vous dans une agence comme une banque ou une assurance ne me dérange pas du tout. Je vais peut-être un peu m’inquiéter avant d’entrer dans le bureau mais une fois à l’intérieur, tout passera car je serai occupé, et que mon occupation sera plus importante qu’une si petite crainte. Et de toute façon, on pourrait comprendre que je sorte en prétextant ne pas me sentir bien. Ca peut arriver à tout le monde donc … Cependant certains lieux sont plus délicats comme le salon de coiffure car une fois les cheveux humidifiés, je suis un peu coincé. Ou encore tout simplement parce que le fait d’avoir les cheveux humides me fait craindre de me sentir mal. C’est d’ailleurs un peu comme la plage dans ce dernier cas, où je crains que l’eau froide puisse me donner envie de vomir. J'ai d'ailleurs vomi sur une plage une fois après avoir nagé.
Ensuite viennent les lieux où je suis au devant de la scène comme une soutenance orale pour un projet ou un entretien d’embauche car on est là pour me juger. La c’est vraiment terrible. Les moments où il s’agit de s’intégrer aussi comme les premiers jours d’un emploi. Et où justement ma phobie et donc mes crises m’empêchent de m’intégrer.
Puis vient pour moi en dernière position, la plus ardue, celle de la rencontre féminine. A priori, d’après ce que j’ai pu voir des autres émétophobes que nous avons jusqu’ici qualifiés de « sociaux », cela ne pose pas trop de problèmes. Cela génère un stress et donc des crises mais ce n’est pas extrêmement fort. Cela est dû au fait, je pense, qu’ils ont une bien meilleure expérience que la mienne et se sentent donc plus en confiance. Il se peut donc qu’un autre émétophobe n’ayant quasiment aucune expérience comme moi ressente le même malaise. D’ailleurs les seules émétophobes « sociaux » que je connaisse sont des filles ou femmes. Pour un homme, je suppose que ce doit être plus handicapant car il est « normalement » ( je tempère mes mots car nous sommes tout de même en 2004 ) celui qui doit le premier s’engager, se lancer, « avouer » son intérêt ( toujours dans le cas d’inexpérience ).
Avant d’essayer de décrire une crise, il faut que j’ajoute que je crains aussi de rencontrer d'autres émétophobes. Il ne s’agit pas ici de jugement que l’on va émettre sur moi. J’ai ici des crises car je sais que la pire chose que je puisse leur faire est de vomir ... d’où les crises.
Il est très difficile de décrire les sensations lors d’une crise. Néanmoins, je vais essayer du mieux que je peux. Je vais essayer de me remettre dans la situation d’une de mes dernières crises pour vous le décrire mais ça ne restera qu’une image à moins qu’il s’agisse du même type de crise qu’un émétophobe normal puisse ressentir. Prenons l’exemple d’une première journée de travail qui commencerait, cela va de soi, un matin. Le matin, je me réveillerais déjà angoissé, le cœur battant plus vite que la normale. Attention, cet état n’est pas dû au stress que ressentirait n’importe qui dans une pareille situation. Ici, c’est en fait mon angoisse à l’idée de pouvoir vomir durant cette matinée qui me taraude car je n’ai pas réellement peur de ce que je vais devoir faire durant cette première journée. Plus le temps passe et plus je stresse ( toujours par rapport à la peur de vomir ), je ne parviens presque pas à déjeuner mais quoiqu’il en soit, je me force au moins à avaler un verre de jus de fruits pour ne pas avoir l’estomac vide et avoir du sucre en réserve car je vais en avoir besoin. J’ai mal à l’estomac, je vais en diarrhée, j’avale ma salive ce qui assèche ma gorge et augmente ma peur de vomir. Je me gave de bonbons à la menthe pour essayer de faire passer ce mal de gorge et d’estomac à avaler ma salive mais ça ne me soulage qu’un temps, voire ça empire l’assèchement. Une fois au travail, c’est la tête qui s’ajoute, la fameuse nausée psy. Une sensation d’être dans un autre monde, une bulle voilée, je ne me sens plus dans mon état normal. Mais il faut que je paraisse normal. C’est ce que je m’efforce de faire. Pour cela, je tire donc sur mes réserves, sur toute ma résistance, je sens certains décrochages. Je m’affaiblis, ce que j’ai avalé le matin ne suffit plus. Mon cœur s’affole, j’ai l’impression que je perds toutes mes forces et que de ce fait je vais soit vomir soit m’évanouir ( pensée qui me donne encore plus envie de vomir ). J’ai du mal, voire je ne parviens pas du tout à me concentrer. Je préfère d’ailleurs utiliser le moins possible mon cerveau. Et je tremble fort. Une fois la crise passée ( la journée est passée ), je me sens vidé, épuisé et surtout bien seul. J’ai alors peur pour la journée du lendemain et je me demande bien comment je vais réussir à affronter une deuxième journée.
Ce que ça engendre au quotidien ? Cela amène à craindre beaucoup de choses où se trouveront des personnes que je ne connais pas. Il y a souvent bien plus de peurs que de crises mais toutes les choses de la vie deviennent difficiles car sujettes à risque de crises. D’après ce que vous avez pu lire précédemment, vous pouvez logiquement penser que mes crises sont très rares. Ce n’est pas faux mais ce n’est pas vrai non plus. J’ai plus de crises qu’il n’y parait. D’ailleurs c’est ce qui m’amène à faire quelques précisons sur moi. Je suis timide d’accord mais pas un timide maladif. Je l’étais étant plus jeune mais ça s’est très fortement estompé à force de travail. Aujourd’hui je suis plutôt à l’aise en société. Excepté en cas de crise. En fait, je ne souffre pas réellement de phobie sociale. Ce n’est pas ma timidité ( qui je le répète est bien moins forte aujourd’hui ) qui me conduit à faire des crises. Ce sont mes crises qui ont remplacé ma timidité. Je suis beaucoup moins timide que mon frère par exemple qui lui n’a aucune phobie sociale. Moi j’ai en fait transformée cette peur d’autrui en émétophobie. Mais en véritable émétophobie. Car malgré ce que j’ai pu décrire, il ne s’agit pas que du regard des autres. Tout d’abord je le vois quand je fais des minis crises d’émétophobe normal. Et puis il y a des situations où je me sens très à l’aise avec les autres, où je me sens bien entouré et pas mal jugé mais où j’ai tout de même peur de vomir. Cela a rapport avec le fait que leur regard voit mon vomi, mais le fait qu’ils me voient, moi, tel que je suis, ne m’embête pas. Ce n’est pas très clair je vous l’accorde. Alors je vais essayer de vous donner trois exemples concrets.
Un an après être devenu émétophobe, j’ai eu à passer des concours. Le fait d’être dans une salle où il y avait un tas d’autres étudiants me faisait très légèrement peur. Parce que l’enjeu était important, c’était même plutôt un stress logique dû à l’examen. Mais cette situation, je l’ai vécu des centaines de fois. Ayant été en prépa, j’ai eu des examens très compliqués toutes les semaines et même des examens oraux deux heures par semaines qui pourtant ne m’ont presque jamais créé de crises ou alors très faibles. Et pourtant un matin de je ne sais plus quel jour de concours ( les autres jours s’étaient bien passés ), j’ai vu un chat se faire écraser. Ca m’a fait me sentir mal et puis après tout s’est enchaîné, j’ai commencer à avoir une crise psy et j’ai perdu 1h30 sur les quatre heures de travail ( et en plus c’était pour l’épreuve de maths ). Alors qu’en temps normal j’aurai été décontracté une fois l’examen commencé.
Un autre exemple, j’ai travaillé à Carrefour avec des gens extrêmement sympathiques qui m’ont mis en confiance très rapidement. Tout s’est très bien déroulé mon premier jour jusqu’à ce que je commence à ressentir de la fatigue. Et là j’ai commencé à criser. Et malgré que je me sentais très bien avec ces gens, il m’a été impossible de ne pas criser. J’ai même eu une crise un mois et demi plus tard alors que mes collègues étaient devenus de bonnes connaissances avec qui je pouvais rire.
Enfin, si nous prenons le cas d’une rencontre avec une fille, je vais me sentir mal à l’aise. Mais ce sera uniquement ( si on ne compte pas le stress légitime que tout le monde ressent ) à cause de l’émétophobie. Par exemple, j’ai des problèmes de peau sur le visage, ça va me mettre un peu mal à l’aise mais à la rigueur je m’en fous. Pour moi, si elle n’est pas contente de me voir tel que je suis, elle peut se barrer. C’est clair que ça me ferait de la peine mais je n’en ferais pas un drame et c’est elle que je trouverais stupide. Pourtant je me sentirais tellement honteux si je vomissais. Je n’ose même pas envisager la situation en réalité ( ici, en imagination, ça va mais ça me parait vraiment fou en réalité ).
Je sais que sur la ML, on me croit extrêmement timide, quelqu’un qui n’ose pas parler lors de réunions, quelqu’un qui se met en retrait si ce n’est derrière ce clavier. Cependant je ne suis pas comme ça. Je suis au contraire très communicatif en réalité. Seules mes crises peuvent me faire apparaître tel quel dans la vraie vie ( sauf quand j’ai des problèmes qui me font déprimer et où alors je n’ai pas trop envie de communiquer ). Une fois que tout va bien, je n’ai pas l’air du tout timide. Je ne suis pas avenant mais je ne parais pas très timide. On voit que je ne suis pas au premier plan mais on ne m’accorderait pas une phobie sociale.
Suis-je émétophobe, je le crois. Car beaucoup de choses tournent autour de cette peur de vomir. Mais je ne le suis pas complètement. Chez moi, ou dans des situations qui me sont habituelles, ça va. Si j’avais plus confiance en moi, je n’aurai pas de phobie sociale. Si j’étais plus beau et moins sensible alors je crois que je ne serais pas tombé dans l’émétophobie et que j’aurai réussi à mieux m’en sortir car les choses auraient été plus faciles. Mais ce n’est pas le cas. J’ai une phobie sociale.
J’ai beaucoup réfléchi à ce qu’était mon mal. Et j’y ai vu deux faces. D’un côté, le côté social de la chose et de l’autre les comportements communs avec les autres émétophobes. Je me suis alors demandé si je pouvais m’être trompé de mal. Malheureusement il me semble que seuls les autres émétophobes comprennent ce que je ressens et ont le même comportement que moi. D’ailleurs, il y a un lien très fort puisque certains comme Sidonie ou Bélissante, semblent d’après leurs dires passer d’une émétophobie pure vers quelque chose de plus social. Je crains qu’il n’y ait pas de nom pour définir mon problème alors que j’ai besoin d’en mettre un. L’émétophobie pure n’est pas la mienne mais elles sont parentes. Je crois même que l’on peut passer de l’une à l’autre. Après y avoir donc réfléchi, je crois que l’expression « émétophobie sociale » que Vahina a si justement inventé correspond tout à fait à une représentation de mon problème. Si l’émétophobie sociale diffère de l’émétophobie c’est justement parce qu’elle porte cet adjectif de sociale. Elle n’est pas l’émétophobie mais l’est quand même. Sous une autre forme. Je pense donc qu’il convient d’encore utiliser ce terme.
Manu
Vahina- Admin
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Nombre de messages : 232
Date d'inscription : 04/12/2007
Re: Témoignages Emeto Sociale
Témoignage d'Aline
Je m'appelle Aline, j'ai 20 ans et je suis émétophobe depuis 9 ans. J'ai très peur de vomir tout court, que ce soit en public ou chez moi, mais ma peur de vomir a débuté parce que j'ai vomi en public il y a 9 ans.
Lorsque j'avais 11 ans, je n'aimais pas vomir, ca ne m'était pas agréable, mais je n'en avais pas peur. Déjà lorsque j'étais petite ( j'ai vomi 2 fois avant mes 11 ans ), je remettais 5 jours à manger après le jour ou j'avais vomi.
Mais un dimanche ( j'avais donc 11 ans ), je ne me sentais pas bien du tout, j'avais mal au ventre, au dos, et des malaises comme si j'allais tomber avec des hauts le coeur. Mes parents avaient décidé d'aller au cinéma cet après-midi là et moi qui n'étais pas allée au cinéma depuis longtemps, j'ai insisté pr venir d'autant plus que je ne voulais pas etre seule à la maison car je me sentais mal ( j'ai toujours eu peur d'être seule lorsque j'étais malade ).
Avant de partir, j'ai bu un peu de coca pour le mal de ventre, sans me douter de ce qui allait se passer au cinéma car je en pensais pas avoir une gastro !!
Et paf, au début du film, je me suis mise a vomir sans pouvoir me contrôler, ni m'arrêter, je m'étouffais car je n'avais pas le temps de respirer tellement ca sortait ( je ne veux dégoûter personne mais ca s'est réellement passé comme cela ).
Lorsque j'ai eu fini de vomir, mes parents m'ont regardé, pétrifiés, alors je me suis sentie coupable. J'ai regardé autour de moi, et les gens n'étaient pas rivés vers l'écran, mais vers moi ( déjà que comme ça je n'aimais pas me faire remarquer, j'ai toujours été timide )!! Tout le monde me regardait, horrifié, en se bouchant le nez, ils étaient tous dégoûtés et beaucoup ont quitté la séance. Je suis allée me débarbouiller aux WC et quand je suis revenue je croyais que l'on allait partir, mais mes parents ont voulu rester. En plus, on ne savait plus très bien où j'avais vomi, parce qu'il faisait noir, on ne voyait rien !! On s'est deplacé d'une rangée ( de toute facon, il n'y avait plus beaucoup de monde!! ). Pendant toute la séance, j'ai eu des malaises avec nausées, c'était dur de tenir, je n'ai rien apprécié du film.
Quand je suis rentrée chez moi, je n'ai plus vomi, ni le jour suivant d'ailleurs, mais j'étais un peu en état de choc ...
Après cet après-midi là, j'ai mis 5 ans à retourner au cinéma, et le film que j'ai été voir était Titanic, j'ai exprès été au film le plus long pour enfin faire partir ma peur.
Mais cette peur ne s'est pas répercutée que sur le cinéma : les jours suivants le cinéma, je ne suis pas allée à l'école, mais je devais quand même y retourner. Dès le jour où j'ai repris l'ecole, je suis allée à l'infirmerie car je croyais que j'allais vomir devant tout le monde d'un seul coup ( comme au cinéma ). Et j'ai ensuite eu peur de cela dans les magasins, en ville, chez les gens, les copines,etc ... Puis 6 mois après le drame, j'ai eu une petite grippe intestinale,en été, et j'avais des nausées, j'étais chez moi. J'avais trop peur de vomir, pourtant j'étais chez moi. Et là j'ai compris que ce qui s'est passé au cinéma avait aussi crée cette peur de vomir tout court.
Car ensuite, j'ai remarqué que tout ce qui faisait vomir je l'évitais : les manèges, les moyens de transports, les repas copieux ( d'ailleurs j'ai perdu 7 kg après tout ca ).
En fait, au cinéma il s'est passé beaucoup de choses qui m'ont choqué :
- En premier lieu, je me demande si, en effet, j'étais restée chez moi ce jour là, j'aurais developpé cette phobie.
- Ensuite, je crois que ce qui m'a fait peur, c'est que je ne m'attendais pas à vomir comme cela d'un coup, et sur le moment, j'ai ressenti un tel malaise que j'en ai encore des frissons aujourd'hui en témoignant. Les sensations que j'ai eu en vomissant, que ce soit avant, après ou pendant, on été atroces !
- La réaction des gens a été pour moi quelque chose de difficile, car je me suis sentie, sale, coupable de ne pas avoir pu me retenir, je me sentais immonde et malpropre.
- Puis, le fait d'être restée 2 h dans la salle où j'avais vomi auparavant ne m'a pas aidée non plus : il restait l'odeur, le reste des personnes qui étaient dégoutées, et puis mes parents qui n'ont rien compris a ce qui s'était passé réellement. Je suis restée avec du vomi sur mes cheveux, mes habits, j'ai meme vomi dans le sac de ma mère ! Alors la question que je me pose : Pourquoi on est resté ?
Voilà mon témoignage, j'en ai des larmes aux yeux en le racontant, car ce fut pour moi une journée marquante et choquante. Depuis, j'ai evolué : jusqu'à mes 15 ans, je ne sortais plus du tout, je restais dans ma chambre ( à part pour aller à l'école et encore j'avais du mal à y aller ), je n'avais plus de copines. De 12 ans à 16 ans, j'ai été anorexique. Depuis mes 16 ans, je sors, j'essaie de vivre comme tout le monde : je prends le train, j'ai été en cours ( j'ai un BTS action commerciale ) et j'ai un copain depuis 3 ans et demi qui est au courant de ma phobie.
Aujourd'hui, grâce à ce site, je n'ai plus honte d'avoir peur de vomir, j'ai toujours peur, mais je n'ai plus honte. Je peux à présent affronter ma peur, car je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas et tant qu'elle ne m'empêche pas de vivre, je suis prête à accepter cette phobie.
Lorsque j'avais 11 ans, je n'aimais pas vomir, ca ne m'était pas agréable, mais je n'en avais pas peur. Déjà lorsque j'étais petite ( j'ai vomi 2 fois avant mes 11 ans ), je remettais 5 jours à manger après le jour ou j'avais vomi.
Mais un dimanche ( j'avais donc 11 ans ), je ne me sentais pas bien du tout, j'avais mal au ventre, au dos, et des malaises comme si j'allais tomber avec des hauts le coeur. Mes parents avaient décidé d'aller au cinéma cet après-midi là et moi qui n'étais pas allée au cinéma depuis longtemps, j'ai insisté pr venir d'autant plus que je ne voulais pas etre seule à la maison car je me sentais mal ( j'ai toujours eu peur d'être seule lorsque j'étais malade ).
Avant de partir, j'ai bu un peu de coca pour le mal de ventre, sans me douter de ce qui allait se passer au cinéma car je en pensais pas avoir une gastro !!
Et paf, au début du film, je me suis mise a vomir sans pouvoir me contrôler, ni m'arrêter, je m'étouffais car je n'avais pas le temps de respirer tellement ca sortait ( je ne veux dégoûter personne mais ca s'est réellement passé comme cela ).
Lorsque j'ai eu fini de vomir, mes parents m'ont regardé, pétrifiés, alors je me suis sentie coupable. J'ai regardé autour de moi, et les gens n'étaient pas rivés vers l'écran, mais vers moi ( déjà que comme ça je n'aimais pas me faire remarquer, j'ai toujours été timide )!! Tout le monde me regardait, horrifié, en se bouchant le nez, ils étaient tous dégoûtés et beaucoup ont quitté la séance. Je suis allée me débarbouiller aux WC et quand je suis revenue je croyais que l'on allait partir, mais mes parents ont voulu rester. En plus, on ne savait plus très bien où j'avais vomi, parce qu'il faisait noir, on ne voyait rien !! On s'est deplacé d'une rangée ( de toute facon, il n'y avait plus beaucoup de monde!! ). Pendant toute la séance, j'ai eu des malaises avec nausées, c'était dur de tenir, je n'ai rien apprécié du film.
Quand je suis rentrée chez moi, je n'ai plus vomi, ni le jour suivant d'ailleurs, mais j'étais un peu en état de choc ...
Après cet après-midi là, j'ai mis 5 ans à retourner au cinéma, et le film que j'ai été voir était Titanic, j'ai exprès été au film le plus long pour enfin faire partir ma peur.
Mais cette peur ne s'est pas répercutée que sur le cinéma : les jours suivants le cinéma, je ne suis pas allée à l'école, mais je devais quand même y retourner. Dès le jour où j'ai repris l'ecole, je suis allée à l'infirmerie car je croyais que j'allais vomir devant tout le monde d'un seul coup ( comme au cinéma ). Et j'ai ensuite eu peur de cela dans les magasins, en ville, chez les gens, les copines,etc ... Puis 6 mois après le drame, j'ai eu une petite grippe intestinale,en été, et j'avais des nausées, j'étais chez moi. J'avais trop peur de vomir, pourtant j'étais chez moi. Et là j'ai compris que ce qui s'est passé au cinéma avait aussi crée cette peur de vomir tout court.
Car ensuite, j'ai remarqué que tout ce qui faisait vomir je l'évitais : les manèges, les moyens de transports, les repas copieux ( d'ailleurs j'ai perdu 7 kg après tout ca ).
En fait, au cinéma il s'est passé beaucoup de choses qui m'ont choqué :
- En premier lieu, je me demande si, en effet, j'étais restée chez moi ce jour là, j'aurais developpé cette phobie.
- Ensuite, je crois que ce qui m'a fait peur, c'est que je ne m'attendais pas à vomir comme cela d'un coup, et sur le moment, j'ai ressenti un tel malaise que j'en ai encore des frissons aujourd'hui en témoignant. Les sensations que j'ai eu en vomissant, que ce soit avant, après ou pendant, on été atroces !
- La réaction des gens a été pour moi quelque chose de difficile, car je me suis sentie, sale, coupable de ne pas avoir pu me retenir, je me sentais immonde et malpropre.
- Puis, le fait d'être restée 2 h dans la salle où j'avais vomi auparavant ne m'a pas aidée non plus : il restait l'odeur, le reste des personnes qui étaient dégoutées, et puis mes parents qui n'ont rien compris a ce qui s'était passé réellement. Je suis restée avec du vomi sur mes cheveux, mes habits, j'ai meme vomi dans le sac de ma mère ! Alors la question que je me pose : Pourquoi on est resté ?
Voilà mon témoignage, j'en ai des larmes aux yeux en le racontant, car ce fut pour moi une journée marquante et choquante. Depuis, j'ai evolué : jusqu'à mes 15 ans, je ne sortais plus du tout, je restais dans ma chambre ( à part pour aller à l'école et encore j'avais du mal à y aller ), je n'avais plus de copines. De 12 ans à 16 ans, j'ai été anorexique. Depuis mes 16 ans, je sors, j'essaie de vivre comme tout le monde : je prends le train, j'ai été en cours ( j'ai un BTS action commerciale ) et j'ai un copain depuis 3 ans et demi qui est au courant de ma phobie.
Aujourd'hui, grâce à ce site, je n'ai plus honte d'avoir peur de vomir, j'ai toujours peur, mais je n'ai plus honte. Je peux à présent affronter ma peur, car je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas et tant qu'elle ne m'empêche pas de vivre, je suis prête à accepter cette phobie.
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Pour mieux vous expliquer ma phobie, j'ai décidé de vous décrire certaines de mes habitudes au quotidien et certains de mes rituels pour éviter les angoisses ou lors des angoisses.
Tout d'abord les habitudes au niveau alimentaires : Je regarde toujours les dates de péremption sur les emballages. Je ne supporte pas d'acheter de la viande fraîche à la boucherie par exemple, je préfère acheter les produits en barquette, au moins il y a une date dessus. Si ce n'est pas moi qui cuisine, je vais meme jusqu'à fouiller dans la poubelle pour rechercher l'emballage où était inscrite la date sinon je mange très peu ou je trouve que l'aliment a un drôle de goût ( mais c purement psychologique ). Lorsque je mange chez les autres, je suis mal à l'aise car je ne sais pas si les produits sont frais, pareil pour les restos ( mais pour les restos, ça va, car je ne suis pas obligée de finir mon assiette comme chez les gens chez qui je suis invitée ). Je n'achèterai jamais un sandwich ou autres dans une petite boulangerie peu connue, je prends que la marque Banette lol et encore, j'ouvre 10 fois mon casse croûte pour en sentir le contenu. A part cela, je ne supporte pas de faire les courses en été, car le trajet m'angoisse, j'ai peur que les aliments tournent à cause de la chaleur dans la voiture. Je déteste couper la chaine du froid !
Autre habitude, celle de me laver les mains au moins 30 fois par jour dès que je fais ou que je touche quelque chose. A un tel point que mes mains ont une peau toute râpeuse été comme hivers ! lol. Le pire, c'est en période de gastro !! Alors là, je me lave les mains à chaque fois que je fais un geste !! Je fuis la gastro comme la peste, si je peux partir de chez moi quand quelqu'un de mon entourage l'a attrapée, je le fais !
Au niveau de mes rituels, je ne pars jamais de chez moi sans mes anti-vomitifs ( vogalène ) et quelque chose pour me faire digérer ( alcool de menthe ). Si je suis à 20 mètres de chez moi sans ses deux trucs dans le sac, je me mets a angoisser !! ( et pourtant j'ai deja essayé de faire plus que 20 mètres ! lol ).
Avant de me coucher, j'ai toujours un verre d'eau et du vogalène a coté de mon lit, c'est bizarre parce qu'en fait, je ne prends jamais rien, c'est juste pour me rassurer ! Je ne supporte pas non plus qu'un objet ne soit pas droit, si c'est le cas, je me relève du lit et je le remets droit, si je ne le fais pas je me dis des phrases ridicules du genre " si tu le remets pas droit tu vas vomir cette nuit ". C'est tellement ridicule mais ça me conditionne !
Lorsque j'ai une angoisse, je stresse tellement que j'essaie de me détourner l'attention en me faisant mal autre part : je me mords l'interieur des lèvres, je me gratte la main, ou alors je me passe les mains dans les cheveux et je me fais des coiffures ( mais ça, ça ne fait pas mal ! lol ).
Il y a des angoisses où j'aime être seule et d'autres où j'aime que mon copain soit avec moi ( pour me rassurer en période de gastro par exemple ).
Dans les moyens de transports, j'aime être à droite près de la vitre, si je ne suis pas à cet endroit, je stresse a mort !! Le pire pour moi, ce sont quand même les voyages, car j'ai trop peur d'avoir le mal des transports. Ca et la gastro ce sont les pires !!!! Pourtant je voyage pas mal, enfin j'essaie de surpasser la phobie pour quand même pouvoir bouger car je suis jeune et je veux vivre !!
Voilà, je pense avoir fait le tour de tous mes petits faits et gestes au quotidien ! Peut être que quelqu'un se reconnaîtra dans mes propos. En tout cas, sur ce site au moins, je n'ai pas à me sentir ridicule, ce que j'aime ici, c'est que je peux parler librement de tout ce qui me tracasse à longueur de journée.
Tout d'abord les habitudes au niveau alimentaires : Je regarde toujours les dates de péremption sur les emballages. Je ne supporte pas d'acheter de la viande fraîche à la boucherie par exemple, je préfère acheter les produits en barquette, au moins il y a une date dessus. Si ce n'est pas moi qui cuisine, je vais meme jusqu'à fouiller dans la poubelle pour rechercher l'emballage où était inscrite la date sinon je mange très peu ou je trouve que l'aliment a un drôle de goût ( mais c purement psychologique ). Lorsque je mange chez les autres, je suis mal à l'aise car je ne sais pas si les produits sont frais, pareil pour les restos ( mais pour les restos, ça va, car je ne suis pas obligée de finir mon assiette comme chez les gens chez qui je suis invitée ). Je n'achèterai jamais un sandwich ou autres dans une petite boulangerie peu connue, je prends que la marque Banette lol et encore, j'ouvre 10 fois mon casse croûte pour en sentir le contenu. A part cela, je ne supporte pas de faire les courses en été, car le trajet m'angoisse, j'ai peur que les aliments tournent à cause de la chaleur dans la voiture. Je déteste couper la chaine du froid !
Autre habitude, celle de me laver les mains au moins 30 fois par jour dès que je fais ou que je touche quelque chose. A un tel point que mes mains ont une peau toute râpeuse été comme hivers ! lol. Le pire, c'est en période de gastro !! Alors là, je me lave les mains à chaque fois que je fais un geste !! Je fuis la gastro comme la peste, si je peux partir de chez moi quand quelqu'un de mon entourage l'a attrapée, je le fais !
Au niveau de mes rituels, je ne pars jamais de chez moi sans mes anti-vomitifs ( vogalène ) et quelque chose pour me faire digérer ( alcool de menthe ). Si je suis à 20 mètres de chez moi sans ses deux trucs dans le sac, je me mets a angoisser !! ( et pourtant j'ai deja essayé de faire plus que 20 mètres ! lol ).
Avant de me coucher, j'ai toujours un verre d'eau et du vogalène a coté de mon lit, c'est bizarre parce qu'en fait, je ne prends jamais rien, c'est juste pour me rassurer ! Je ne supporte pas non plus qu'un objet ne soit pas droit, si c'est le cas, je me relève du lit et je le remets droit, si je ne le fais pas je me dis des phrases ridicules du genre " si tu le remets pas droit tu vas vomir cette nuit ". C'est tellement ridicule mais ça me conditionne !
Lorsque j'ai une angoisse, je stresse tellement que j'essaie de me détourner l'attention en me faisant mal autre part : je me mords l'interieur des lèvres, je me gratte la main, ou alors je me passe les mains dans les cheveux et je me fais des coiffures ( mais ça, ça ne fait pas mal ! lol ).
Il y a des angoisses où j'aime être seule et d'autres où j'aime que mon copain soit avec moi ( pour me rassurer en période de gastro par exemple ).
Dans les moyens de transports, j'aime être à droite près de la vitre, si je ne suis pas à cet endroit, je stresse a mort !! Le pire pour moi, ce sont quand même les voyages, car j'ai trop peur d'avoir le mal des transports. Ca et la gastro ce sont les pires !!!! Pourtant je voyage pas mal, enfin j'essaie de surpasser la phobie pour quand même pouvoir bouger car je suis jeune et je veux vivre !!
Voilà, je pense avoir fait le tour de tous mes petits faits et gestes au quotidien ! Peut être que quelqu'un se reconnaîtra dans mes propos. En tout cas, sur ce site au moins, je n'ai pas à me sentir ridicule, ce que j'aime ici, c'est que je peux parler librement de tout ce qui me tracasse à longueur de journée.
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Voila, j'aimerais encore rajouter quelque chose car cette nuit ( nous sommes le samedi 17 avril 2004 ), je n'ai pas beaucoup dormi. La raison est simple : j'ai eu des flashs sur mon enfance et l'émétophobie. En fait, je crois que je suis émétophobe depuis bien avant cet épisode du cinéma ...
Lorsque j'avais 8 ans, un soir, j'avais mangé de la charcuterie et en dessert beaucoup de chocolat. Mais j'avais vraiment exagéré sur le chocolat !!! La nuit je me suis reveillée en sueur dans mon lit avec des sensations bizarres dans la gorge et le ventre. Mon oesophage me brûlait. J'ai réveillé ma mère et on est allées toutes les deux à la cuisine, elle voulait me donner un Spasfon. Et au moment ou j'ai mis mon cachet dans la bouche, je me souviens que je l'ai recraché et que j'ai couru à la salle de bain pour vomir ! Je n'ai plus dormi de la nuit et je n'avais pas non plus mangé pendant une semaine !!! Après cela, pendant 1 an, je me plaignais toujours de maux de ventre, mes parents m'ont même emmené faire des tas d'examens pour voir si je n'avais pas quelque chose au ventre ou à l'estomac.
Lorsque je suis allée au CM2 ( j'avais 9 ans et demi ), il y a eu une accalmie et je ne pensais plus du tout au vomi ou à être malade. Puis c'est revenu après ce fameux cinéma.
Mais pour tout dire, j'ai, tout au long de mon enfance ressenti cette impression d'être abandonnée par mes parents, l'impression d'être mal aimée. En effet je n'ai jamais connu mon père ( je l'ai vu une fois il y a 8 mois et ça c'est mal passé ) et j'ai grandi avec ma mère, mon beau-père que j'adore ( il est comme mon père ), et lorsque j'ai eu 6 ans, ma demi-soeur est née ( mais elle est comme ma soeur ) et je me suis sentie comme étant l'intruse car je portais un autre nom qu'eux trois ( mon beau-père, ma mère qui portait le nom de mon beau-père et ma demi-soeur qui est donc leur fille ). Malgré cela, j'adore ma soeur, elle a d'ailleurs laissé son témoignage sur ma phobie, et elle m'a témoigné son amour. Je me suis toujours bien entendue avec elle. Le problème vient peut être de moi, c'est moi qui me suis rejetée toute seule vis à vis de mes parents ... Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est que je les aime et que je veux toujours etre parfaite pour les gens que j'aime. Et quand je vois que je ne suis pas parfaite que ce soit pour eux ou pour mon copain, je me replie sur moi et je crois tout de suite que l'on ne m'aime plus ... Je suis perfectionniste, meme dans les sentiments ...
Voila, c'est dingue ce que l'on peut réfléchir en une nuit ! Lol
Bisous à tous
Aline
Lorsque j'avais 8 ans, un soir, j'avais mangé de la charcuterie et en dessert beaucoup de chocolat. Mais j'avais vraiment exagéré sur le chocolat !!! La nuit je me suis reveillée en sueur dans mon lit avec des sensations bizarres dans la gorge et le ventre. Mon oesophage me brûlait. J'ai réveillé ma mère et on est allées toutes les deux à la cuisine, elle voulait me donner un Spasfon. Et au moment ou j'ai mis mon cachet dans la bouche, je me souviens que je l'ai recraché et que j'ai couru à la salle de bain pour vomir ! Je n'ai plus dormi de la nuit et je n'avais pas non plus mangé pendant une semaine !!! Après cela, pendant 1 an, je me plaignais toujours de maux de ventre, mes parents m'ont même emmené faire des tas d'examens pour voir si je n'avais pas quelque chose au ventre ou à l'estomac.
Lorsque je suis allée au CM2 ( j'avais 9 ans et demi ), il y a eu une accalmie et je ne pensais plus du tout au vomi ou à être malade. Puis c'est revenu après ce fameux cinéma.
Mais pour tout dire, j'ai, tout au long de mon enfance ressenti cette impression d'être abandonnée par mes parents, l'impression d'être mal aimée. En effet je n'ai jamais connu mon père ( je l'ai vu une fois il y a 8 mois et ça c'est mal passé ) et j'ai grandi avec ma mère, mon beau-père que j'adore ( il est comme mon père ), et lorsque j'ai eu 6 ans, ma demi-soeur est née ( mais elle est comme ma soeur ) et je me suis sentie comme étant l'intruse car je portais un autre nom qu'eux trois ( mon beau-père, ma mère qui portait le nom de mon beau-père et ma demi-soeur qui est donc leur fille ). Malgré cela, j'adore ma soeur, elle a d'ailleurs laissé son témoignage sur ma phobie, et elle m'a témoigné son amour. Je me suis toujours bien entendue avec elle. Le problème vient peut être de moi, c'est moi qui me suis rejetée toute seule vis à vis de mes parents ... Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est que je les aime et que je veux toujours etre parfaite pour les gens que j'aime. Et quand je vois que je ne suis pas parfaite que ce soit pour eux ou pour mon copain, je me replie sur moi et je crois tout de suite que l'on ne m'aime plus ... Je suis perfectionniste, meme dans les sentiments ...
Voila, c'est dingue ce que l'on peut réfléchir en une nuit ! Lol
Bisous à tous
Aline
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Re: Témoignages Emeto Sociale
Témoignage de Seb
J'espère que mon témoignage peut vous être utile. Je ne savais pas que cette phobie avait un nom et que d'autres personnes en souffraient.
Il y a environ 9 ans, alors que j'en avais 13, j'ai commencé à avoir peur d'aller à l'école de peur d'être " malade " devant tout le monde et d'être ainsi ridiculisé par mes camarades de classe. Plus l'année scolaire avançait, plus mon cas s'aggravait et plus je m'absentais de l'école. Car comme vous le savez sûrement, le cercle vicieux de cette phobie me causait des nausées " artificielles " et donc je disais à ma mère que j'étais malade. Étant donné que ma soeur ( mon aînée de 3 ans ) avait eu des troubles psychologiques similaires, mes parents ont avisé la direction de l'école ainsi que le psychologue et des mesures spéciales ont été prises pour m'aider.
Le psychologue croyait que je souffrais de " phobie scolaire " où comme le nom l'indique, la peur d'aller à l'école. Ça collait bien avec mes symptômes et on a travaillé fort pour me guérir. J'ai suivi le psychologue tout le reste de l'année et je me suis réintégré aux autres élèves peu à peu au fil des jours. J'ai même réussi mon année scolaire avec de bons résultats, étant donné que j'ai toujours été très bon à l'école ( preuve qu'on a tous nos points forts même quand on se sent faible ).
Il y a juste un truc qui clochait. Je n'avais pas vraiment peur d'aller à l'école. En fait, j'avais pas juste peur à l'école. N'importe où je devais aller devenait une source de stress pour moi. Je mangeais très peu et j'étais assez maigre. Depuis toutes ces années, j'ai appris à me contrôler. Je suis très fier de moi car j'y suis arrivé tout seul. Mais vraiment tout seul ! Il y a eu mes parents qui m'ont toujours supporté, mais ils ne se doutent pas vraiment de ma phobie. Ma mère pense que c'est le stress mais il y a plus que ça.
Aujourd'hui, je fonctionne aussi bien qu'un individu dit " normal ". Je mange peut-être un peu moins quand je ne suis pas chez moi, mais il y a une immense différence entre il y a 9 ans et aujourd'hui. Juste pour démontrer, l'an passé je travaillais dans une grande surface ( là où il y a plein de monde ) et pendant les dîners, je mangeais des pleines portions ... Et même un dessert ! Même pendant les pauses je mangeais des collations. Et ce sans avoir à y penser, comme si c'était naturel. En y repensant, je suis très fier de moi !
Mes trucs pour passer à travers cette phobie sont les suivants :
1- Mâcher de la gomme. Ma mère m'a dit un jour " Mâche de la gomme, ça enlève le mal de coeur. " Depuis, c'est resté gravé dans ma tête et c'est psychologique, à chaque fois que je commence à être nerveux, je mâche une gomme. ( je passe environ 4 paquets par semaines !! )
2- Manger le plus tôt possible. C'est encore psychologique. Si c'est possible, manger très tôt avant de partir quelque part. Exemple, se lever plus tôt pour pouvoir déjeuner. Ça me donne le sentiment que je ne peux pas être malade si mon corps à déjà eu le temps de digérer mon repas.
3- Traîner un sac dans ses poches. Au cas où l'inévitable se produirait. Avec ce sac, j'avais moins peur d'être malade et d'en mettre partout. Aussi, ça permet d'être plus discret si on est malade. De toutes les années que j'ai eu ce sac ( presque le même en 9 ans ), je ne m'en suis jamais servi, mais ça me rassurait. Même qu'à la fin, je l'ai surnomé " le sac anti-vomi " et c'était rendu une sorte de porte-bonheur qui me permettait d'aller n'importe où sans crainte. Maintenant je ne m'en sers plus car mon niveau d'assurance est assez haut. Peut-être que si une situation assez stressante se montre, mon sac va retourner dans mes poches.
4- Manger peu. C'est pas vraiment un bon truc, mais c'est celui que j'utilise le plus souvent ( avec la gomme ). C'est simple, moins tu manges, moins tu peux être malade. Attention !! Il ne faut pas arrêter de manger du tout. Il suffit juste de manger de plus petites quantités de nourriture à la fois. Il faut augmenter les quantités au fur et à mesure que la confiance pour une situation augmente. Surtout, il ne faut pas arrêter de manger complètement ! SVP ne jeûnez pas. C'est très mauvais pour la santé. S'il le faut ne mangez qu'une tranche de pain c'est quand même mieux que rien, mais mangez d'autres choses au cours de la journée.
5- Penser à autre chose. Ça c'est le truc que le psychologue m'a donné. C'est le plus dur à réaliser, mais c'est le seul qui fonctionne totalement sans problème de santé. Une fois qu'on pense réellement à autre chose, on arrête d'être angoissé. Mais c'est très dur et même moi, en pleine crise, je n'y arrive pas ...
E n conclusion, j'espère que mon témoignage peut aider quelqu'un et n'hésitez pas à aller chercher de l'aide. Il est possible de mener une vie normale. Il faut VIVRE !!!
Seb
Il y a environ 9 ans, alors que j'en avais 13, j'ai commencé à avoir peur d'aller à l'école de peur d'être " malade " devant tout le monde et d'être ainsi ridiculisé par mes camarades de classe. Plus l'année scolaire avançait, plus mon cas s'aggravait et plus je m'absentais de l'école. Car comme vous le savez sûrement, le cercle vicieux de cette phobie me causait des nausées " artificielles " et donc je disais à ma mère que j'étais malade. Étant donné que ma soeur ( mon aînée de 3 ans ) avait eu des troubles psychologiques similaires, mes parents ont avisé la direction de l'école ainsi que le psychologue et des mesures spéciales ont été prises pour m'aider.
Le psychologue croyait que je souffrais de " phobie scolaire " où comme le nom l'indique, la peur d'aller à l'école. Ça collait bien avec mes symptômes et on a travaillé fort pour me guérir. J'ai suivi le psychologue tout le reste de l'année et je me suis réintégré aux autres élèves peu à peu au fil des jours. J'ai même réussi mon année scolaire avec de bons résultats, étant donné que j'ai toujours été très bon à l'école ( preuve qu'on a tous nos points forts même quand on se sent faible ).
Il y a juste un truc qui clochait. Je n'avais pas vraiment peur d'aller à l'école. En fait, j'avais pas juste peur à l'école. N'importe où je devais aller devenait une source de stress pour moi. Je mangeais très peu et j'étais assez maigre. Depuis toutes ces années, j'ai appris à me contrôler. Je suis très fier de moi car j'y suis arrivé tout seul. Mais vraiment tout seul ! Il y a eu mes parents qui m'ont toujours supporté, mais ils ne se doutent pas vraiment de ma phobie. Ma mère pense que c'est le stress mais il y a plus que ça.
Aujourd'hui, je fonctionne aussi bien qu'un individu dit " normal ". Je mange peut-être un peu moins quand je ne suis pas chez moi, mais il y a une immense différence entre il y a 9 ans et aujourd'hui. Juste pour démontrer, l'an passé je travaillais dans une grande surface ( là où il y a plein de monde ) et pendant les dîners, je mangeais des pleines portions ... Et même un dessert ! Même pendant les pauses je mangeais des collations. Et ce sans avoir à y penser, comme si c'était naturel. En y repensant, je suis très fier de moi !
Mes trucs pour passer à travers cette phobie sont les suivants :
1- Mâcher de la gomme. Ma mère m'a dit un jour " Mâche de la gomme, ça enlève le mal de coeur. " Depuis, c'est resté gravé dans ma tête et c'est psychologique, à chaque fois que je commence à être nerveux, je mâche une gomme. ( je passe environ 4 paquets par semaines !! )
2- Manger le plus tôt possible. C'est encore psychologique. Si c'est possible, manger très tôt avant de partir quelque part. Exemple, se lever plus tôt pour pouvoir déjeuner. Ça me donne le sentiment que je ne peux pas être malade si mon corps à déjà eu le temps de digérer mon repas.
3- Traîner un sac dans ses poches. Au cas où l'inévitable se produirait. Avec ce sac, j'avais moins peur d'être malade et d'en mettre partout. Aussi, ça permet d'être plus discret si on est malade. De toutes les années que j'ai eu ce sac ( presque le même en 9 ans ), je ne m'en suis jamais servi, mais ça me rassurait. Même qu'à la fin, je l'ai surnomé " le sac anti-vomi " et c'était rendu une sorte de porte-bonheur qui me permettait d'aller n'importe où sans crainte. Maintenant je ne m'en sers plus car mon niveau d'assurance est assez haut. Peut-être que si une situation assez stressante se montre, mon sac va retourner dans mes poches.
4- Manger peu. C'est pas vraiment un bon truc, mais c'est celui que j'utilise le plus souvent ( avec la gomme ). C'est simple, moins tu manges, moins tu peux être malade. Attention !! Il ne faut pas arrêter de manger du tout. Il suffit juste de manger de plus petites quantités de nourriture à la fois. Il faut augmenter les quantités au fur et à mesure que la confiance pour une situation augmente. Surtout, il ne faut pas arrêter de manger complètement ! SVP ne jeûnez pas. C'est très mauvais pour la santé. S'il le faut ne mangez qu'une tranche de pain c'est quand même mieux que rien, mais mangez d'autres choses au cours de la journée.
5- Penser à autre chose. Ça c'est le truc que le psychologue m'a donné. C'est le plus dur à réaliser, mais c'est le seul qui fonctionne totalement sans problème de santé. Une fois qu'on pense réellement à autre chose, on arrête d'être angoissé. Mais c'est très dur et même moi, en pleine crise, je n'y arrive pas ...
E n conclusion, j'espère que mon témoignage peut aider quelqu'un et n'hésitez pas à aller chercher de l'aide. Il est possible de mener une vie normale. Il faut VIVRE !!!
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Re: Témoignages Emeto Sociale
Témoignage de Charlie
Voilà, j'ai découvert grâce à plusieurs sites que j'étais atteinte de cette phobie " la phobie de vomir " je pensais être la seule à la vivre et quelque part cela me rassure de ne pas être la seule et que cette maladie soit connue. J'ai 17 ans et depuis cette année, cette phobie devient invivable.
Je ne pense qu'a ça à chaque minute, chaque jour dès que je dois faire une activité, aller à l'école est une vraie épreuve mais maintenant ça va mieux car ça devient un peu le train train quotidien mais tout ce qui sort de la routine m'angoisse. Les vacances, car je dois faire des activités avec mes amis, aller chez le coiffeur est une épreuve, pratiquer un sport en club, aller au cinéma, manger au restaurant, inviter des amis chez moi, aller manger chez des amis , tout est une épreuve pour moi. J'ai continuellement peur de vomir , dormir chez quelqu'un est impossible. Depuis 9 mois, je suis avec un garçon que j'aime énormément mais cette maladie est en train de nous éloigner, on s'aime à la folie, il vient tout le temps chez moi, il connait mes parents mais depuis peu il me reproche de ne jamais aller chez lui et de ne pas connaître assez sa famille mais pour moi, c'est impossible, j'ai trop peur de vomir devant eux ou même devant lui. Je n'ai jamais parlé de ma phobie à quelqu'un que ce soit à mes amis, ma famille, ni même à ma mère.
Aujourd'hui, je me demande si je ne dois pas le dire à quelqu'un en particulier, à mon chéri car il ne va pas tenir encore longtemps. A cause de ça, il croit que je ne l'aime pas autant que lui m'aime car je ne veux jamais venir chez lui. Il est malheureux et moi aussi des fois je suis tellement à bout que je me dis que si je le quittais, tout cela serait plus simple car je ne serais plus obligée de sortir en public ou de me stresser quand il vient chez moi.
Bisous,
Charlie
Je ne pense qu'a ça à chaque minute, chaque jour dès que je dois faire une activité, aller à l'école est une vraie épreuve mais maintenant ça va mieux car ça devient un peu le train train quotidien mais tout ce qui sort de la routine m'angoisse. Les vacances, car je dois faire des activités avec mes amis, aller chez le coiffeur est une épreuve, pratiquer un sport en club, aller au cinéma, manger au restaurant, inviter des amis chez moi, aller manger chez des amis , tout est une épreuve pour moi. J'ai continuellement peur de vomir , dormir chez quelqu'un est impossible. Depuis 9 mois, je suis avec un garçon que j'aime énormément mais cette maladie est en train de nous éloigner, on s'aime à la folie, il vient tout le temps chez moi, il connait mes parents mais depuis peu il me reproche de ne jamais aller chez lui et de ne pas connaître assez sa famille mais pour moi, c'est impossible, j'ai trop peur de vomir devant eux ou même devant lui. Je n'ai jamais parlé de ma phobie à quelqu'un que ce soit à mes amis, ma famille, ni même à ma mère.
Aujourd'hui, je me demande si je ne dois pas le dire à quelqu'un en particulier, à mon chéri car il ne va pas tenir encore longtemps. A cause de ça, il croit que je ne l'aime pas autant que lui m'aime car je ne veux jamais venir chez lui. Il est malheureux et moi aussi des fois je suis tellement à bout que je me dis que si je le quittais, tout cela serait plus simple car je ne serais plus obligée de sortir en public ou de me stresser quand il vient chez moi.
Bisous,
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Re: Témoignages Emeto Sociale
Témoignage de Nadia
Bonjour, je m'appelle Nadia, j'habite à Toulouse, je suis en 4ème et je passe en 3ème.
Tout a commencé a la rentrée de 5ème , j'étais un peu stressée mais sans plus donc je suis allée à l'école, je me suis retrouvée dans la classe d'Adeline ma meilleure amie comme on l'avait demandé auparavant. Donc tout allait super bien mais vers 16h45, j'ai eu une migraine pas possible accompagnée d'une envie de vomir, je me suis alors dit que je pouvais au moins attendre un quart d'heure mais j'étais trop mal alors j'ai demandé à sortir de cours. La prof a dit à Amandine de m'accompagner et donc je suis sortie de cours avec elle et j'ai vomi devant elle sur le chemin de l'infirmerie. J'avais trop honte. Après, à 17 heures, je suis partie en courant de l'école, je ne voulais voir personne, j'avais trop honte que quelqu'un d'autre m'ait vu.
Chez moi, j'ai encore vomi, j'étais trop mal. Je suis allée chez le médecin et il a dit que j'avais une gastrite. Donc le lendemain je ne suis pas allée à l'école. Après, j'ai du y retourner mais je ne me sentais pas très bien et je savais pourquoi on pensait que j'étais encore malade. Mais non, j'étais guérie depuis longtemps. Alors je suis retournée chez le médecin qui ne savait pas non plus ce que j'avais. Il à commencé a me donner une série de tests à faire ( échographie, radio partout, plein d'autres trucs encore je ne me souviens plus trop des noms ) et pendant ce temps, je n'allais pratiquement plus à l'école, j'avais trop envie de vomir. Mais le week-end, ça allait très bien, enfin bien.
Les tests disant que je n'avais rien, mais parents ont cru que je faisais de la comédie pendant très longtemps car j'avais envie de vomir mais je ne vomissais jamais et le week-end j'allais bien.
Bref les jours passaient et moi j'étais trop mal, je voulais revenir a l'école comme tout le monde, ne pas avoir cette envie de vomir de merde qui me gâchait la vie. Adeline, toujours à mes côtés, m'apportait toujours les devoirs et m'écrivait toutes les leçons. La pauvre, j'ai du vraiment l'embêter mais elle ne m'a jamais laissée tomber.
Les médecins me disaient d'aller voir un psy mais dans ma famille personne ne pouvait croire que tout ça était psychologique, moi personnellement je ne savais pas que le stress pouvait donner envie de vomir. Au bout d'un moment je me suis dit que ça ne pouvait plus continuer comme ça et j'ai décidé d'aller à l'école ; si ça n'allait pas je pouvais toujours aller à l'infirmerie ; alors je me forçais, c'était horrible, mais je ne vomissais pas.
Dès que je sortais de la voiture, je me dirigeais directement vers l'infirmerie et j'y passais des heures entières, des fois toute la journée. Mais je venais à l'école et ça, c'était le principal ! Petit à petit, je perdais du poids, beaucoup de poids, je suis tombée à 36 kilos pour 1.60 m. Difficilement, je devais accepter les remarques etc.
Je suis presque tombée dans l'anorexie bref, un jour, le jour de mon anniversaire, c'était un jeudi, je suis allée à l'école ( ou plutôt à l'infirmerie ) et j'ai vomi, ma peur était trop forte. A l'infirmerie heureusement, mais c'était horrible. Pourtant, je n'avais rien mangé le matin comme tous les jours depuis la rentrée. Je ne pensais pas qu'on pouvait vomir sans manger mais bon. Les jours s'enchaînaient et moi je vomissais tous les jours.
Un jour, j'ai décidé d'aller voir une psy. Ca ne m'a pas servi je crois car en fait, je ne crois pas que ça m'aidait vraiment de me confier. Petit à petit ça a commencé à aller mieux, je ne vomissais plus le matin et je commençais à aller en cours sans trop de peine, mais il m'arrivait encore d'en sortir. Ma poche pour vomir m'accompagnait tout le temps quand même. Je ne pouvais plus m'en séparer ( pendant 1an et demi ). Au bout d'un moment, je n'avais presque plus envie de vomir mais je ne mangeais toujours pas le matin. J'ai commencé à grossir aussi. En clair : ça allait mieux.
Jusqu'au jour où j'ai vu à la télévision un reportage sur la phobie scolaire. J'en ai eu les larmes aux yeux, je me suis complètement retrouvée dans les témoignages. Mais quelque chose me tracassais : je n'avais pas peur d'aller a l'école ?! Mais bon.
Au bout d'un moment, la « peur d'aller à l'école » était presque partie et je ne manquais plus aucun cours !!
Mais je commençais à me sentir mal en allant chez des copines ou dans les magasins, et j'ai commencé à éviter toutes les invitations que l'on me faisait. Je ne sortais presque plus de chez moi, quand je devais aller dans les magasins, je me sentais terriblement mal. Pareil pour aller chez les copines, je ne pouvais plus aller chez elles mais elles non plus ne pouvaient plus venir chez moi ( c'était encore pire si j'invitais quelqu'un chez moi ). C'était horrible. Je ne m'amusais plus, j'ai fait une dépression. Un jour, alors que je chantais ( ma passion étant le chant ), j'ai commencé à avoir envie de vomir ; voilà que je ne pouvais même plus exercer ma passion. Une autre fois, je regardais la télévision et je me suis sentie mal ! Je n'ai plus regardé la télévision pendant une semaine, heureusement que ça m'est passé assez rapidement ! Je croyais que j'allais devenir folle et mes parents, n'en parlons pas ... On se disputait tous les jours car ils disaient que je faisais de la comédie mais c'était faux !!
Un jour, en allant voir la psy, j'ai été prise de vertiges et de nausées ; je lui ai alors dit que je pensais que j'étais guérie et que je préférais arrêter les consultations, elle n'a pas trop accepté au départ et ne comprenait pas pourquoi je voulais arrêter mais bon c'était avant tout moi qui décidait de toutes manières. J'ai donc arrêté. Mes parents croyaient que j'étais guérie depuis longtemps, j'arrivais très bien à leur cacher mes angoisses mais je pleurais tous les jours en cachette dans ma chambre ; j'en avais plus que marre, je ne vivais pratiquement plus, je me laissais guider par la vie et je souffrais. Des idées de sucide me traversaient la tête.
Jusqu'au jour où je suis tombée sur votre site « http://www.emetophobie.net » car au fond de moi j'ai toujours cru que j'avais peur de vomir en public mais à chaque fois que je le disais, on me répondait que ça n'était pas possible et on se fichait à moitié de moi. Donc quand j'ai lu tous les témoignages, je me suis parfaitement retrouvée dedans mais pas complètement, car je ne vérifiais pas constamment les dates de péremption des aliments etc.. et je n'avais pas vraiment peur de vomir, mais un peu plus loin dans le site, j'ai vu marquer « peur de vomir en public », c'est là que j'ai compris ce qui m'arrivait ; j'ai pleuré en lisant les témoignages, j'ai cru que c'était moi qui avait écrit le témoignage de Manu ... Enfin voilà, c'était une révélation pour moi mais j'ai lu que l'on pouvait guérir très facilement de cette phobie en faisant une TCC mais il n'y en à pas à côté de chez moi, donc je ne pense pas que j'en ferai une, je vais essayer de guérir toute seule et je pense avoir fait un gros progrès dans mes démarches. J'arrive à aller chez des copines sans avoir cette envie de vomir qui me gâche tant la vie !
Là je reviens d'un restaurant chinois, même si ça n'allait pas très bien au début, après, j'ai bien mangé et j'étais très bien ! Pareil pour la sortie spéléo qui était organisée par le collège ; j'ai pensé à cette sortie des mois à l'avance et finalement, j'y suis allée et je me suis super bien éclatée ! Depuis, j'ai beaucoup moins de mal à entreprendre les défis que je me lance et je ne reviens jamais en arrière. Je pense que le meilleur moyen de guérir est d'aller au devant de ce qui nous fait peur et petit à petit, le stress partira et on pourra enfin vivre comme tout le monde.
COURAGE !!!!
Nadia
Tout a commencé a la rentrée de 5ème , j'étais un peu stressée mais sans plus donc je suis allée à l'école, je me suis retrouvée dans la classe d'Adeline ma meilleure amie comme on l'avait demandé auparavant. Donc tout allait super bien mais vers 16h45, j'ai eu une migraine pas possible accompagnée d'une envie de vomir, je me suis alors dit que je pouvais au moins attendre un quart d'heure mais j'étais trop mal alors j'ai demandé à sortir de cours. La prof a dit à Amandine de m'accompagner et donc je suis sortie de cours avec elle et j'ai vomi devant elle sur le chemin de l'infirmerie. J'avais trop honte. Après, à 17 heures, je suis partie en courant de l'école, je ne voulais voir personne, j'avais trop honte que quelqu'un d'autre m'ait vu.
Chez moi, j'ai encore vomi, j'étais trop mal. Je suis allée chez le médecin et il a dit que j'avais une gastrite. Donc le lendemain je ne suis pas allée à l'école. Après, j'ai du y retourner mais je ne me sentais pas très bien et je savais pourquoi on pensait que j'étais encore malade. Mais non, j'étais guérie depuis longtemps. Alors je suis retournée chez le médecin qui ne savait pas non plus ce que j'avais. Il à commencé a me donner une série de tests à faire ( échographie, radio partout, plein d'autres trucs encore je ne me souviens plus trop des noms ) et pendant ce temps, je n'allais pratiquement plus à l'école, j'avais trop envie de vomir. Mais le week-end, ça allait très bien, enfin bien.
Les tests disant que je n'avais rien, mais parents ont cru que je faisais de la comédie pendant très longtemps car j'avais envie de vomir mais je ne vomissais jamais et le week-end j'allais bien.
Bref les jours passaient et moi j'étais trop mal, je voulais revenir a l'école comme tout le monde, ne pas avoir cette envie de vomir de merde qui me gâchait la vie. Adeline, toujours à mes côtés, m'apportait toujours les devoirs et m'écrivait toutes les leçons. La pauvre, j'ai du vraiment l'embêter mais elle ne m'a jamais laissée tomber.
Les médecins me disaient d'aller voir un psy mais dans ma famille personne ne pouvait croire que tout ça était psychologique, moi personnellement je ne savais pas que le stress pouvait donner envie de vomir. Au bout d'un moment je me suis dit que ça ne pouvait plus continuer comme ça et j'ai décidé d'aller à l'école ; si ça n'allait pas je pouvais toujours aller à l'infirmerie ; alors je me forçais, c'était horrible, mais je ne vomissais pas.
Dès que je sortais de la voiture, je me dirigeais directement vers l'infirmerie et j'y passais des heures entières, des fois toute la journée. Mais je venais à l'école et ça, c'était le principal ! Petit à petit, je perdais du poids, beaucoup de poids, je suis tombée à 36 kilos pour 1.60 m. Difficilement, je devais accepter les remarques etc.
Je suis presque tombée dans l'anorexie bref, un jour, le jour de mon anniversaire, c'était un jeudi, je suis allée à l'école ( ou plutôt à l'infirmerie ) et j'ai vomi, ma peur était trop forte. A l'infirmerie heureusement, mais c'était horrible. Pourtant, je n'avais rien mangé le matin comme tous les jours depuis la rentrée. Je ne pensais pas qu'on pouvait vomir sans manger mais bon. Les jours s'enchaînaient et moi je vomissais tous les jours.
Un jour, j'ai décidé d'aller voir une psy. Ca ne m'a pas servi je crois car en fait, je ne crois pas que ça m'aidait vraiment de me confier. Petit à petit ça a commencé à aller mieux, je ne vomissais plus le matin et je commençais à aller en cours sans trop de peine, mais il m'arrivait encore d'en sortir. Ma poche pour vomir m'accompagnait tout le temps quand même. Je ne pouvais plus m'en séparer ( pendant 1an et demi ). Au bout d'un moment, je n'avais presque plus envie de vomir mais je ne mangeais toujours pas le matin. J'ai commencé à grossir aussi. En clair : ça allait mieux.
Jusqu'au jour où j'ai vu à la télévision un reportage sur la phobie scolaire. J'en ai eu les larmes aux yeux, je me suis complètement retrouvée dans les témoignages. Mais quelque chose me tracassais : je n'avais pas peur d'aller a l'école ?! Mais bon.
Au bout d'un moment, la « peur d'aller à l'école » était presque partie et je ne manquais plus aucun cours !!
Mais je commençais à me sentir mal en allant chez des copines ou dans les magasins, et j'ai commencé à éviter toutes les invitations que l'on me faisait. Je ne sortais presque plus de chez moi, quand je devais aller dans les magasins, je me sentais terriblement mal. Pareil pour aller chez les copines, je ne pouvais plus aller chez elles mais elles non plus ne pouvaient plus venir chez moi ( c'était encore pire si j'invitais quelqu'un chez moi ). C'était horrible. Je ne m'amusais plus, j'ai fait une dépression. Un jour, alors que je chantais ( ma passion étant le chant ), j'ai commencé à avoir envie de vomir ; voilà que je ne pouvais même plus exercer ma passion. Une autre fois, je regardais la télévision et je me suis sentie mal ! Je n'ai plus regardé la télévision pendant une semaine, heureusement que ça m'est passé assez rapidement ! Je croyais que j'allais devenir folle et mes parents, n'en parlons pas ... On se disputait tous les jours car ils disaient que je faisais de la comédie mais c'était faux !!
Un jour, en allant voir la psy, j'ai été prise de vertiges et de nausées ; je lui ai alors dit que je pensais que j'étais guérie et que je préférais arrêter les consultations, elle n'a pas trop accepté au départ et ne comprenait pas pourquoi je voulais arrêter mais bon c'était avant tout moi qui décidait de toutes manières. J'ai donc arrêté. Mes parents croyaient que j'étais guérie depuis longtemps, j'arrivais très bien à leur cacher mes angoisses mais je pleurais tous les jours en cachette dans ma chambre ; j'en avais plus que marre, je ne vivais pratiquement plus, je me laissais guider par la vie et je souffrais. Des idées de sucide me traversaient la tête.
Jusqu'au jour où je suis tombée sur votre site « http://www.emetophobie.net » car au fond de moi j'ai toujours cru que j'avais peur de vomir en public mais à chaque fois que je le disais, on me répondait que ça n'était pas possible et on se fichait à moitié de moi. Donc quand j'ai lu tous les témoignages, je me suis parfaitement retrouvée dedans mais pas complètement, car je ne vérifiais pas constamment les dates de péremption des aliments etc.. et je n'avais pas vraiment peur de vomir, mais un peu plus loin dans le site, j'ai vu marquer « peur de vomir en public », c'est là que j'ai compris ce qui m'arrivait ; j'ai pleuré en lisant les témoignages, j'ai cru que c'était moi qui avait écrit le témoignage de Manu ... Enfin voilà, c'était une révélation pour moi mais j'ai lu que l'on pouvait guérir très facilement de cette phobie en faisant une TCC mais il n'y en à pas à côté de chez moi, donc je ne pense pas que j'en ferai une, je vais essayer de guérir toute seule et je pense avoir fait un gros progrès dans mes démarches. J'arrive à aller chez des copines sans avoir cette envie de vomir qui me gâche tant la vie !
Là je reviens d'un restaurant chinois, même si ça n'allait pas très bien au début, après, j'ai bien mangé et j'étais très bien ! Pareil pour la sortie spéléo qui était organisée par le collège ; j'ai pensé à cette sortie des mois à l'avance et finalement, j'y suis allée et je me suis super bien éclatée ! Depuis, j'ai beaucoup moins de mal à entreprendre les défis que je me lance et je ne reviens jamais en arrière. Je pense que le meilleur moyen de guérir est d'aller au devant de ce qui nous fait peur et petit à petit, le stress partira et on pourra enfin vivre comme tout le monde.
COURAGE !!!!
Nadia
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Re: Témoignages Emeto Sociale
Témoignage de Billy
Hello,
je suis super content d'avoir trouvé ce site ! En effet, ça fait longtemps que j'ai une peur constante de vomir, mais cette dernière année a été amplifiée ...
Je ne sais plus trop quoi faire, je suis en train de tout essayer car ça devient presque invivable. Pour moi, prendre le bus, aller a un concert, avoir une audition, manger à l'exterieur devient un vrai enfer au quotidien ...
Mais le problème est que ma phobie me suit aussi quand j'ai mes cours ( eh oui de me retrouver dans une salle de classe, en sachant que si je dois vomir, je n'aurai pas le temps de demander au prof et d'aller aux toilettes ce sera la honte, et pourtant, j'ai 19 ans ) .. Alors le problème est que ça me gêne même pour mes études car je n'arrive pas à me concentrer, et je n'ai pas trop envie de parler de ça avec mes copains ...
Maintenant, j'ai commencé de la sophrologie et de la kinésiologie mais je n'arrive toujours pas à enlever cette petite voix qui traîne dans ma tête et qui me dit " tu vas vomir "... qui est permanente, c'est bien ça le problème ...
Le pire pour moi, c'est avec les filles, car j'adore séduire les filles mais avec cette phobie, ce n'est pas diffile de l'aborder mais c'est difficile de continuer ensuite ( c'est à dire, de devenir amoureux et de penser que si je vomissais je n'oserais plus la revoir ) !
En 2004, j'ai eu une relation avec une fille pendant 6 mois, j'étais fou amoureux mais ça me faisait de la peine car je n'osais pas aller manger chez elle, chaque fois que je devais la voir, cette phobie me suivant tout le temps, j'avais envie de faire plein de trucs avec elle mais je n'osais pas lui proposer, seulement de penser que je pouvais vomir, autrement j' aurais pu faire le tour du monde avec elle :-)
Mais bon, maintenant, c'est fini entre nous, j'ai coupé les ponts car ça n'allait vraiment plus à cause de cette phobie .. ( j'avais perdu 7 kilos ) et après, je pensais qu'après ça j'irais de nouveau un peu mieux et que je serais un peu moins anxieux .. Eh ben non et c'est ça l'ennui car maintenant je n'ose plus aller en cours ( mais j'y vais quand même ... je me force et avec ça, je ne mange pas beaucoup à midi ) et je n'ose plus non plus me lancer dans une relation sérieuse avec une fille ...
J'espère que ça passera, je fais tout pour ... :-)
Bon, ça m'a fait du bien de parler de ça avec des gens qui me comprennent, je l'espère ...
A bientôt tout le monde,
Billy.
je suis super content d'avoir trouvé ce site ! En effet, ça fait longtemps que j'ai une peur constante de vomir, mais cette dernière année a été amplifiée ...
Je ne sais plus trop quoi faire, je suis en train de tout essayer car ça devient presque invivable. Pour moi, prendre le bus, aller a un concert, avoir une audition, manger à l'exterieur devient un vrai enfer au quotidien ...
Mais le problème est que ma phobie me suit aussi quand j'ai mes cours ( eh oui de me retrouver dans une salle de classe, en sachant que si je dois vomir, je n'aurai pas le temps de demander au prof et d'aller aux toilettes ce sera la honte, et pourtant, j'ai 19 ans ) .. Alors le problème est que ça me gêne même pour mes études car je n'arrive pas à me concentrer, et je n'ai pas trop envie de parler de ça avec mes copains ...
Maintenant, j'ai commencé de la sophrologie et de la kinésiologie mais je n'arrive toujours pas à enlever cette petite voix qui traîne dans ma tête et qui me dit " tu vas vomir "... qui est permanente, c'est bien ça le problème ...
Le pire pour moi, c'est avec les filles, car j'adore séduire les filles mais avec cette phobie, ce n'est pas diffile de l'aborder mais c'est difficile de continuer ensuite ( c'est à dire, de devenir amoureux et de penser que si je vomissais je n'oserais plus la revoir ) !
En 2004, j'ai eu une relation avec une fille pendant 6 mois, j'étais fou amoureux mais ça me faisait de la peine car je n'osais pas aller manger chez elle, chaque fois que je devais la voir, cette phobie me suivant tout le temps, j'avais envie de faire plein de trucs avec elle mais je n'osais pas lui proposer, seulement de penser que je pouvais vomir, autrement j' aurais pu faire le tour du monde avec elle :-)
Mais bon, maintenant, c'est fini entre nous, j'ai coupé les ponts car ça n'allait vraiment plus à cause de cette phobie .. ( j'avais perdu 7 kilos ) et après, je pensais qu'après ça j'irais de nouveau un peu mieux et que je serais un peu moins anxieux .. Eh ben non et c'est ça l'ennui car maintenant je n'ose plus aller en cours ( mais j'y vais quand même ... je me force et avec ça, je ne mange pas beaucoup à midi ) et je n'ose plus non plus me lancer dans une relation sérieuse avec une fille ...
J'espère que ça passera, je fais tout pour ... :-)
Bon, ça m'a fait du bien de parler de ça avec des gens qui me comprennent, je l'espère ...
A bientôt tout le monde,
Billy.
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Re: Témoignages Emeto Sociale
Témoignage de Hugues
Je viens de découvrir ce site.
Je n'ai pas tout lu, mais j'ai été émétophobe voici quelques années et j'aurais aimé avoir à ma disposition un tel site.
Je voudrais donc laisser un mot pour celles et ceux qui sont touchés par ce mal psychologique, pour leur dire qu'on s'en sort, si on le veut vraiment.
Mon histoire est simple : après le lycée, je suis allé en fac.
Inconnue quant à mon avenir professionnel, ennui en cours, j'ai déclenché des malaises dans les lieux fermés et publics : en clair les amphis et les salles de classe, de telle sorte que dès la deuxième année de fac, le premier je ne pensais qu'à une seule chose : le dernier jour, celui des examens, dans un immense hangar avec 700 personnes et cette idée fixe : jamais je n'y arriverai ...
Dès lors, impossible d'étudier puisque de toute manière, je n'irais pas aux examens ...
Petit à petit cette maladie s'est développée, me donnant de fortes nausées et des maux de ventre, toujours dans les mêmes circonstances ! Pourtant, lorsque je passais des examens médicaux et qu'on me disait " c'est psychologique ", je ne comprenais pas, j'enrageais : " mais bon sang, ces maux de ventre, je ne les invente pas ! Et ces nausées voyons ! Je suis Malade, Malade ! ".
Oui, j'étais malade, mais bien dans la tête. Certes j'avais et j'ai encore un terrain digestif sensible, mais là n'était qu'un facteur minime de ces nausées.
La peur d'être inactif ( quand je parle, je ressens moins cela que lorsque je subis ), peur de l'inconnu ( aller dans un resto ou n'importe où m'était impossible car j'anticipais énormément ... ), etc.
Anticiper était un mot fort : prévoir, tout prévoir. Jusqu'à s'en rendre malade ...
Un jour, un ami m'a dit " les hypocondriaques sont des égoïstes, ils ne pensent qu'à eux "
Ce fut un déclic pour moi ... Ce ne fut pas le seul.
Ne pas grossir, dépérir en restant chez soi, ne pas vivre sa vie telle qu'on le devrait ... Tout ceci m'a fait réagir et aujourd'hui, cela va mieux.
Il faut se persuader que tout ceci n'est qu'un vilain jeu de notre esprit.
Le pire c'est que dans ma vie, je n'ai que très rarement vomi ; dans ma période émétophobe : je n'ai jamais vomi ! Pourtant, j'avais des crises plusieurs fois par jour ...
Raisonnez-vous, soyez réalistes et vous vous apercevrez que tout vient de la tête. Tout.
Bonne chance.
Hug.
Je n'ai pas tout lu, mais j'ai été émétophobe voici quelques années et j'aurais aimé avoir à ma disposition un tel site.
Je voudrais donc laisser un mot pour celles et ceux qui sont touchés par ce mal psychologique, pour leur dire qu'on s'en sort, si on le veut vraiment.
Mon histoire est simple : après le lycée, je suis allé en fac.
Inconnue quant à mon avenir professionnel, ennui en cours, j'ai déclenché des malaises dans les lieux fermés et publics : en clair les amphis et les salles de classe, de telle sorte que dès la deuxième année de fac, le premier je ne pensais qu'à une seule chose : le dernier jour, celui des examens, dans un immense hangar avec 700 personnes et cette idée fixe : jamais je n'y arriverai ...
Dès lors, impossible d'étudier puisque de toute manière, je n'irais pas aux examens ...
Petit à petit cette maladie s'est développée, me donnant de fortes nausées et des maux de ventre, toujours dans les mêmes circonstances ! Pourtant, lorsque je passais des examens médicaux et qu'on me disait " c'est psychologique ", je ne comprenais pas, j'enrageais : " mais bon sang, ces maux de ventre, je ne les invente pas ! Et ces nausées voyons ! Je suis Malade, Malade ! ".
Oui, j'étais malade, mais bien dans la tête. Certes j'avais et j'ai encore un terrain digestif sensible, mais là n'était qu'un facteur minime de ces nausées.
La peur d'être inactif ( quand je parle, je ressens moins cela que lorsque je subis ), peur de l'inconnu ( aller dans un resto ou n'importe où m'était impossible car j'anticipais énormément ... ), etc.
Anticiper était un mot fort : prévoir, tout prévoir. Jusqu'à s'en rendre malade ...
Un jour, un ami m'a dit " les hypocondriaques sont des égoïstes, ils ne pensent qu'à eux "
Ce fut un déclic pour moi ... Ce ne fut pas le seul.
Ne pas grossir, dépérir en restant chez soi, ne pas vivre sa vie telle qu'on le devrait ... Tout ceci m'a fait réagir et aujourd'hui, cela va mieux.
Il faut se persuader que tout ceci n'est qu'un vilain jeu de notre esprit.
Le pire c'est que dans ma vie, je n'ai que très rarement vomi ; dans ma période émétophobe : je n'ai jamais vomi ! Pourtant, j'avais des crises plusieurs fois par jour ...
Raisonnez-vous, soyez réalistes et vous vous apercevrez que tout vient de la tête. Tout.
Bonne chance.
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Re: Témoignages Emeto Sociale
Témoignage d'Adrien
Bonjour à tous,
je m'appelle Adrien ; j'ai 20ans et je suis en prépa HEC ( deuxiéme année ) à Lille.
Je viens de lire les 7 témoignages qui me précèdent ; certains se recoupent , d'autres moins ; en tous cas, ils sont tous enrichissants car ils montrent à quel point la maladie peut nous toucher.
Perso, il m'est difficile de donner un point de départ à mon émétophobie : je crois en avoir souffert progressivement dés l'âge de 7 ans environ ; certes, il y a une cause mais à ce jour je l'ignore encore et je compte sur mon premier rendez-vous avec un psychiatre ,dans une semaine, pour commencer à creuser tout ça.
Pour ne pas retarder certains lecteurs qui voudraient se reconnaître en moi, je le précise de suite : je suis un éméto social ( peur de vomir en public ), donc je ne peux pas comprendre réellement ceux qui souffrent de l'éméto pure.
Commençons l'histoire : mes premières phobies étaient moins sociales qu'aujourd'hui. Je devais avoir environ 7 ans donc et c'était en me couchant le soir que des angoisses arrivaient ( je tiens tout de suite à modérer ce terme car les degrés d'angoisse sont divers ; considérez donc ici une angoisse de " débutant ", quelque part " douce " ) : ce qui trottait dans mon petit cerveau était " surtout ne vomis pas , les parents vont se réveiller, te demander ce qu'il se passe, pourquoi tu as vomi et puis ça va se répéter le lendemain ; l'engrenage sera terrible et ils te verront comme anorexique etc etc ... " . Petit, je ne pouvais pas dormir dans le noir et si c'était le cas, je vomissais ( on y pense puis progressivement on tremble, on a un peu froid, on salive de plus en plus, des bulles d'air se forment dans l'estomac et puis ce qui arrive .. arrive). Ceci dit, cette peur de vomir le soir était quotidienne ( de 7 à 15 ans environ , avec je pense deux ans sans rien entre deux, et des degrés divers chaque année ) mais je ne vomissais réellement " que " 2 à 3 fois par semaine. Ici, me direz-vous, on constate deux choses :
- la peur du regard des parents
- la peur de mincir ( j'ai toujours été mince et rien que d'entendre la famille dire " il faut que tu grossisses " me mettait la pression, ce qui est d'ailleurs toujours d'actualité )
Donc déjà plus jeune, aller dormir chez quelqu'un que je connaissais peu ( comprendre ici > vite trouver des toilettes si les vomissements me viennent, et que les autres ne se rendent pas compte que j'y vais pour vomir ), était difficile. Remarquez également que c'était surtout l'idée de dormir dans le noir qui m'effrayait ; les repas ou activités dans la journée ne constituaient en rien un probléme et je n'y pensais même pas !
Une deuxiéme étape est celle dés 17 ans je dirais. Notez que dès la phobie du noir passée ( vers 14-15 ans ), il y a eu deux ans sans problèmes.
Bref, à 17 ans je casse avec ma petite amie ( rien de trés serieux ) et si je le dis , c'est que ce fut la dernière avec qui l'éméto n'existait pas ( trop ).
Vers 17 ans, les soirées se multiplièrent. En fait, je pratique le hockey sur gazon depuis tout petit et l'ambiance, c'est très concours de bières ( je rappelle que j'habite dans le nord ) jusqu'à être plein ( et vomir, ça fait rire tout le monde ) . Au début, j'assurais pas mal dans la discipline. Aujourd'hui, une seule gorgée de bière me fait peur ( sauf si je suis seul ou prés des toilettes qui sont l'échappatoir par excellence pour tous les émétos sociaux ). Bref, de 17 à 18 ans, je pense que l'éméto se cachait en douce ...
Après mon bac ( il y a presque deux ans maintenant ), je suis parti sur Lille pour rentrer dans ma prépa actuelle. Depuis, tout s'est accéléré. Quand je suis arrivé ( mais ça, ce n'est pas nouveau chez moi ), j'appréhendais beaucoup de rencontrer que des personnes que je ne connaissais pas. Ceci dit , je suis pas du tout timide ( j'ai pas interêt en écoles de commerce d'ailleurs ! ). Mais à la cantine le midi, j'avais du mal à manger et à parler, surtout avec des filles ( au fait , c'est important : durant la fin de ma première et tout au long de ma terminale, je suis tombé fou amoureux de ma meilleure amie ; ca n'a jamais marché et j'en ai réellement bien bavé ... tout ça pour dire qu'en arrivant en prépa, l'assurance vis-à- vis des filles était OUT ). Bref, je ne pouvais pas sortir avec ces nouveaux amis dans les bars et discothèques car il fallait bien evidemment qu'ils aient une bonne première image de moi et vomir devant eux étaient horrible.
Que dire à ce jour ? Et bien j'évite les sorties ou alors je les négocie ( ok pour un ciné mais a 19 heures ... pourquoi ? Car à 19 heures, j'aurai l'estomac vide et que rien ne pourra m'arriver.) Les restos en famille ou entre amis m'effraient ( ajoutez les éternelles remarques sur ma minceur de la part de la famille ), et je ne peux plus sortir avec une fille. ( par contre, je retrouve toute ma tchatch' dès que j'ai l'estomac vide ou semi-vide, mais je peux pas m'engager dans une longue relation ). Concernant la nourriture : j'essaye un maximum de m'isoler pour faire des bons repas bien gras pour gagner en poids si je venais à devoir en perdre par la suite ( trés mauvais calcul, j'en suis conscient ... )
Bon allez, un petit point positif pour finir : j'ai , au bout de 13 ans, tapé enfin sur le net des mots-clés concernant les vomissements et je suis tombé sur ce site." je ne suis donc pas seul à être malade de cette cochonerie ? " ai-je pensé alors .... Ca fait bizarre sérieusement de ne plus être seul !!
Adrien.
je m'appelle Adrien ; j'ai 20ans et je suis en prépa HEC ( deuxiéme année ) à Lille.
Je viens de lire les 7 témoignages qui me précèdent ; certains se recoupent , d'autres moins ; en tous cas, ils sont tous enrichissants car ils montrent à quel point la maladie peut nous toucher.
Perso, il m'est difficile de donner un point de départ à mon émétophobie : je crois en avoir souffert progressivement dés l'âge de 7 ans environ ; certes, il y a une cause mais à ce jour je l'ignore encore et je compte sur mon premier rendez-vous avec un psychiatre ,dans une semaine, pour commencer à creuser tout ça.
Pour ne pas retarder certains lecteurs qui voudraient se reconnaître en moi, je le précise de suite : je suis un éméto social ( peur de vomir en public ), donc je ne peux pas comprendre réellement ceux qui souffrent de l'éméto pure.
Commençons l'histoire : mes premières phobies étaient moins sociales qu'aujourd'hui. Je devais avoir environ 7 ans donc et c'était en me couchant le soir que des angoisses arrivaient ( je tiens tout de suite à modérer ce terme car les degrés d'angoisse sont divers ; considérez donc ici une angoisse de " débutant ", quelque part " douce " ) : ce qui trottait dans mon petit cerveau était " surtout ne vomis pas , les parents vont se réveiller, te demander ce qu'il se passe, pourquoi tu as vomi et puis ça va se répéter le lendemain ; l'engrenage sera terrible et ils te verront comme anorexique etc etc ... " . Petit, je ne pouvais pas dormir dans le noir et si c'était le cas, je vomissais ( on y pense puis progressivement on tremble, on a un peu froid, on salive de plus en plus, des bulles d'air se forment dans l'estomac et puis ce qui arrive .. arrive). Ceci dit, cette peur de vomir le soir était quotidienne ( de 7 à 15 ans environ , avec je pense deux ans sans rien entre deux, et des degrés divers chaque année ) mais je ne vomissais réellement " que " 2 à 3 fois par semaine. Ici, me direz-vous, on constate deux choses :
- la peur du regard des parents
- la peur de mincir ( j'ai toujours été mince et rien que d'entendre la famille dire " il faut que tu grossisses " me mettait la pression, ce qui est d'ailleurs toujours d'actualité )
Donc déjà plus jeune, aller dormir chez quelqu'un que je connaissais peu ( comprendre ici > vite trouver des toilettes si les vomissements me viennent, et que les autres ne se rendent pas compte que j'y vais pour vomir ), était difficile. Remarquez également que c'était surtout l'idée de dormir dans le noir qui m'effrayait ; les repas ou activités dans la journée ne constituaient en rien un probléme et je n'y pensais même pas !
Une deuxiéme étape est celle dés 17 ans je dirais. Notez que dès la phobie du noir passée ( vers 14-15 ans ), il y a eu deux ans sans problèmes.
Bref, à 17 ans je casse avec ma petite amie ( rien de trés serieux ) et si je le dis , c'est que ce fut la dernière avec qui l'éméto n'existait pas ( trop ).
Vers 17 ans, les soirées se multiplièrent. En fait, je pratique le hockey sur gazon depuis tout petit et l'ambiance, c'est très concours de bières ( je rappelle que j'habite dans le nord ) jusqu'à être plein ( et vomir, ça fait rire tout le monde ) . Au début, j'assurais pas mal dans la discipline. Aujourd'hui, une seule gorgée de bière me fait peur ( sauf si je suis seul ou prés des toilettes qui sont l'échappatoir par excellence pour tous les émétos sociaux ). Bref, de 17 à 18 ans, je pense que l'éméto se cachait en douce ...
Après mon bac ( il y a presque deux ans maintenant ), je suis parti sur Lille pour rentrer dans ma prépa actuelle. Depuis, tout s'est accéléré. Quand je suis arrivé ( mais ça, ce n'est pas nouveau chez moi ), j'appréhendais beaucoup de rencontrer que des personnes que je ne connaissais pas. Ceci dit , je suis pas du tout timide ( j'ai pas interêt en écoles de commerce d'ailleurs ! ). Mais à la cantine le midi, j'avais du mal à manger et à parler, surtout avec des filles ( au fait , c'est important : durant la fin de ma première et tout au long de ma terminale, je suis tombé fou amoureux de ma meilleure amie ; ca n'a jamais marché et j'en ai réellement bien bavé ... tout ça pour dire qu'en arrivant en prépa, l'assurance vis-à- vis des filles était OUT ). Bref, je ne pouvais pas sortir avec ces nouveaux amis dans les bars et discothèques car il fallait bien evidemment qu'ils aient une bonne première image de moi et vomir devant eux étaient horrible.
Que dire à ce jour ? Et bien j'évite les sorties ou alors je les négocie ( ok pour un ciné mais a 19 heures ... pourquoi ? Car à 19 heures, j'aurai l'estomac vide et que rien ne pourra m'arriver.) Les restos en famille ou entre amis m'effraient ( ajoutez les éternelles remarques sur ma minceur de la part de la famille ), et je ne peux plus sortir avec une fille. ( par contre, je retrouve toute ma tchatch' dès que j'ai l'estomac vide ou semi-vide, mais je peux pas m'engager dans une longue relation ). Concernant la nourriture : j'essaye un maximum de m'isoler pour faire des bons repas bien gras pour gagner en poids si je venais à devoir en perdre par la suite ( trés mauvais calcul, j'en suis conscient ... )
Bon allez, un petit point positif pour finir : j'ai , au bout de 13 ans, tapé enfin sur le net des mots-clés concernant les vomissements et je suis tombé sur ce site." je ne suis donc pas seul à être malade de cette cochonerie ? " ai-je pensé alors .... Ca fait bizarre sérieusement de ne plus être seul !!
Adrien.
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