Emétophobie
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Témoignages Emeto Pure

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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 19:42

Témoignages concernant l'émétophobie pure

Veuillez cliquer sur les pseudos afin de lire les différents témoignages :


- Delph
- Rachel
- Sido
- Aurélie
- Marianne
- Sylvaine
- Sacha
- Rosalie
- Helena
- Sophie
- Marie ( mlv )
- Diane
- Aline de Suisse
- Zia
- Agnès
- Marie
- Annab
- Fabrice
- Shirielle
- Lison
- Nanou
- NINI
- Chantal
- Miniaura
- bAby-bOo
- vassieux
- Angélique


Dernière édition par le Lun 28 Jan 2008 - 20:49, édité 29 fois
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 19:45

Témoignage de Delph

Je m'appelle Delphine, j'ai 28 ans, émétophobe depuis toujours. J'ai cherché en vain des solutions à mon problème qui m'empêche désormais de manger : nombreux psy, hôpital psy ou général, acupuncture, nombreux traitements médicaux. Au plus bas, j'ai atteint 38 kg pour 1,67 m. La nourriture me terrorise : j'ai toujours peur que tout me fasse vomir. Je suis moins maigre mais je n'ai plus d'appétit. Je suis motivée, mais désemparée. Je voudrais manger à ma faim, sans me torturer l'esprit, et devenir rondelette. Ma peur empiète maintenant sur ma santé, il me faut réagir efficacement. Heureuse d'avoir découvert ce site et de ne plus être seule, difficile pour les proches de comprendre...

Merci de m'apporter vos témoignages, j'ai besoin de vous !!!!

Delph



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Ma phobie m'empêche de manger. J'ai des nausées tout le temps, mais je sais maintenant que cela ne sont que des impressions . Je ne fais pas très attention aux dates des aliments, mais il y a des aliments qui me semblent plus lourds à digérer et je ne peux plus y toucher : les sauces, les fritures, le chocolat. En revanche, je me gave de confiture, de sucre (un dose qui ferait vomir n'importe qui !!). Je n'ai que très peu d'appétit et même si je ne saute plus de repas, j'ai des micro-repas. Tout de suite, je me sens gavée, écoeurée. Les restos, j'en fais (le moins possible) pour faire plaisir à mon ami, mais je stresse à fond. Je prend une salade sans sauce ou je pique dans son assiette, en ne commandant rien ! J'en ai marre qu'on me dise "c'était pas bon ??" quand on me dessert et que l'assiette est encore pleine !

J'ai vu de nombreux psy, j'allais justement consulter une nouvelle, une comportementaliste.

Ma meilleure thérapie jusqu'à maintenant à été l'écriture de mon livre, que je termine.



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J'ai été hospitalisée en psy à 38 kg il y a 4 ans, cela n'a rien donné. J'ai remonté seule en sortant de là. J'étais avec des fous, même pas d'anorexiques, ni de phobiques. C'est un peu se tromper de nous dire anorexiques, car c'est plus complexe. Pour ma part, je voudrais bien grossir de 3 ou 4 kg mini et avoir de belles formes.

Ma peur est plus grosse par période. Depuis 2 ans elle a pris le contrôle de ma vie. J'en ai assez, il faut que cela s'arrête ! Avec une santé comme la mienne, j'ai même du mal à assumer mon boulot !

Je veux m'en sortir, manger ce qui me fait envie sans stress, et avec plaisir, car je suis une gourmande, mais ...sans appétit !!



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Moi j'ai de moins en moins d'angoisses vu que je mange quasi rien !! Pour les gastro, j'en ai pas eu beaucoup de "vraies" ! (1 ou 2)

Quand j'habitais en Bretagne, j'en avais jamais eu Quand y'a des épidémies, j'ai tellement la trouille que je fais des gastros nerveuses : maux de ventre, diarrhées, nausées(dans la tête !) mais je vomis pas.

En fait, la quasi totalité du temps, c'est la peur qui me rend malade, c'est le comble de la stupidité de cette phobie !

Je suis maintenant dans une situation d'évitement (langage psy) : c'est dire que j'ai peur d'avoir peur, alors, j'évite d'être en situation d'angoisse, donc je mange très très peu !

C'est en fait un cercle viscieux cette phobie :

on mange mais on a peur -> on stresse -> le stress donne des nausées-> on a encore plus peur de manger !-> etc...

C'est un psy qui m'avait dit de coller çà sur la porte de mon frigo !

Avec la prise de conscience, que c'est ma peur qui me donne envie de vomir, alors que mon estomac lui, aurait bien aimé avoir un peu plus de nourriture, je pense avoir gagné une étape. Je stresse moins. Mais je suis très loin d'avoir gagné la guerre !!

La peur a encore le dessus sur moi, elle est encore trop forte pour que je puisse l'affronter. Avec mon ami, on en parle beaucoup . Hier soir, il m'a mise en situation de stress en me demandant de lui raconter en détail la dernière fois où j'ai vomi. Cela a été dur, j'ai failli tomber dans les vappes de peur, j'avais presque le goût qui revenait dans ma bouche. Mais çà me fait avancer, pour que ma terreur devienne de plus en plus petite, plus banale, comme c'est le cas pour lui.
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 19:48

Témoignage de Rachel

Bonjour à tous !

Je suis donc émétophobe. Je le suis depuis... Toujours! En fait, je n'ai pas de souvenir d'avoir exister sans. Comme tout émétophobe, je soupçonne tout le monde d'avoir envie de vomir, j'ai peur de l'hiver et de ses gastros, j'ai des difficultés à manger (plus encore quand c'est hors de chez moi), je déteste les transports en commun... Je suis sous Prozac depuis 3 ans maintenant. Cela a été très efficace pour moi. En outre, j'ai engagé une thérapie comportementale qui s'est aussi révélée positive. Si vous voulez en savoir plus ou me faire part de vos expériences, conseils, inquiétudes... , n'hésitez pas.

A bientot et portez vous bien.


Rachel Smile



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Je vous fais une petite présentation, histoire que l’on puisse tous se situer … Je suis émétophobe, moi aussi. Enfin, je crois… J’ai certes une peur atroce de vomir, mais j’ai aussi une peur terrible que les autres vomissent. Et ce, pas du tout parce que je pourrais attraper quoi que ce soit. C’est une réaction de fuite, il faut absolument que je sorte de la pièce, que je m’éloigne à tout prix. C’est complètement instinctif. Et je soupçonne tout le monde d’avoir envie de vomir. Voir quelqu’un qui se penche dans la rue me fait changer de trottoir parce que je crois qu’il est en train de vomir… Je ne sais pas vraiment quand tout ça a commencé. Je me souviens toujours d’avoir eu cette peur. Il y a plusieurs raisons envisageables, mais de réfléchir à tout ça ne m’a jamais libérée… J’ai eu honte longtemps et par conséquent, j’ai menti pendant des années. Je tombais toujours malade les veilles de départ en voyages, j’avais immanquablement quelque chose de très important à faire ailleurs et immédiatement si quelqu’un se sentait mal près de moi… Et puis, quelques jours avant mes 15 ans, quelqu’un m’a vomi sur les pieds. Ca a été horrible, et j’ai fuit sans même m’en rendre compte. Une copine a perçu combien j’étais troublée et a voulu m’accompagner. Je ne me souviens ni comment ni pourquoi, mais je lui ai tout raconté. Et au lieu de se moquer comme je pensais qu’elle allait faire, elle m’a écouté et a compatit… Puis peu à peu, j’ai commencé à en parler autour de moi. J’ai vu en tout 9 psychiatres différents… Et pourtant, je continue à croire que mon salut ne peut venir que d’un spécialiste. Je n’arrive pas à me dire que je peux y arriver toute seule… Une année, l’hiver a été trop difficile et j’ai été confronté plusieurs fois de suite à des vomissements sans possibilité de fuite, et le médecin, m’ayant retrouvée dans un état lamentable, m’a fait rentrer à l’hôpital psy. Les choses ont commencé à vraiment changer. J’ai commencé à prendre du Prozac qui s’est révélé très efficace sur les obsessions : j’ai arrêté de faire des cauchemars où tout le monde vomissait tout le temps, j’ai arrêté de soupçonner tout le monde d’avoir envie de vomir, j’ai arrêté de craindre tout ce qu’il y avait dans mon assiette… Et puis, j’ai commencé aussi une thérapie comportementale qui s’est révélée plutôt efficace.
Aujourd’hui, j’ai toujours peur. Plus ou moins selon les périodes. Mais en tout cas, je mange à peu près normalement, j’arrive à nouveau à sortir le soir avec des amis et à aller au restaurant, j’arrive à monter en voiture après avoir mangé…



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Voici un petit briefing sur ma thérapie comportementale ... Il y a deux ans à peu près, je me suis donc présentée chez un psy dont j'avais pas mal entendu parler. Et une des premières choses qu'il m'a dit, c'est qu'il n'y avait aucune phobie contre laquelle on ne pouvait rien faire et qu'on allait s'en occuper ensembles. J'ai dit "OK", j'étais déjà plutôt rassurée. La thérapie cognitivo-comportementaliste (pour être exacte!) ne se préoccupe pas des raisons, mais seulement des symptômes. Les principes de base sont simples: il s'agit de casser la honte qui est une des raisons de vivre de la phobie et de se confronter à sa peur progressivement. Il y a pleins de moyens que le psy m'a proposé d'appliquer comme je le souhaitais. Un des procédés de base vers la voie de la maîtrise des symptômes est bien-sûr la relaxation, la maîtrise de la respiration, l'écoute de ses pensées automatiques...
Et puis, il y a l'écriture. Mon psy me conseillait à chaque crise d'angoisse de noter toutes mes pensées, surtout celles qui me faisaient le plus honte...
Et puis, ensuite, une fois que j'ai su me répondre, une fois que j'ai su classer les situations qui me faisaient peur sur une échelle de -10 ( la plus grosse trouille ) à -1 ( la situation qui pose un problème, mais tout petit-petit ), j'ai commencé les exercices de confrontation. Il s'agissait de commencer par les situations qui me faisaient le moins peur, et de les vivre pleinement pendant 45 minutes (un cycle d'angoisse) à chaque fois jusqu'à ce que je n'ai plus peur et de passer ensuite à une situation qui me faisait un peu plus peur, mais qui était devenue celle qui me faisait le moins peur puisque l'autre ne me faisait plus rien ( heu... est-ce que c'est clair?...).
Il y a aussi la confrontation en imagination. Il s'agit, seule ou non ( personnellement, je le faisais surtout avec mon copain ), de s'imaginer en situation angoissante (niveau -5 ) au cours d'une séance de relaxation afin de s'entraîner à maîtriser ses symptômes quand on est bien détendue pour pouvoir le faire quand on est réellement en situation par hasard.
Et tous ces exercices sont à faire tous les jours... Vous comprenez pourquoi c'est très éprouvant. Mais comme je vous l'ai déjà dit, cela s'est révélé vraiment efficace. Petit à petit, j'ai réussi avoir moins honte, à me détendre dans la rue, à dormir correctement, à en parler avec sérénité ...Et en fait, c'est si simple que cela, quand la peur ne fait plus honte, quand on est capable de l'évoquer avec détachement et tranquillité auprès de n'importe qui, et quand d'autre part, on n'est plus surmené nerveusement parce qu'on cauchemarde et que l'on angoisse toute la journée, hé bien, la phobie se met à se désagréger toute seule, elle n'a plus de raison d'être et disparaît petit à petit sans que l'on s'en aperçoive... Mais c'est beaucoup de travail et il faut être capable de se dire "oui, je souhaite consacrer au moins une heure par jour à ma phobie. Oui, j'accepte de ne pas vivre comme tous le monde..." Et je dois avouer qu'à 22 ans, ça m'est très difficile..."
Alors, j'ai fait une pause. J'ai arrêté momentanément parce que je n'ai plus le temps : j'ai un job, je vais à la fac, je fais pas mal d'activités ... En tout cas, je pense qu'il faut y croire, que surtout il est important de sélectionner les gens dont on s'entoure, d'oser tout dire même et surtout les choses dont on est persuadé qu'elles sont complètement ridicules...



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J'ai peu de temps car je pars à Paris dans la famille de mon copain pour 3 jours dans 1 heure... J'ai évidemment peur. Ca me contrarie de rester dans le train et le RER. Et puis, il y a aussi le fait que je vais être chez des gens que je ne connais pas très bien ...Je vais manger chez eux, dormir chez eux ... Peut-être faire une crise d'angoisse chez eux alors que j'ignore s'ils sont tolérants par rapport à ça... J'angoisse.



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Ce voyage à Paris a été très difficile. Depuis 2-3 jours, j'étais perpétuellement angoissée et j'avais fait 2 bonnes crises sans raison apparente. Le matin, quelques heures avant de partir, je stressais énormément. Je pensais que ça se stabiliserait, mais quand on a raté le premier train par ma faute parce que je cherchais une revue pour me changer les idées, j'ai commencé à culpabiliser alors que mon copain ne m'en voulait pas du tout et quand on est monté dans le train, en quelques secondes, l'angoisse a monté. J'ai pris un demi Lexomil et j'ai marché le long du train pendant près d'une demie heure jusqu'à ce que le médicament fasse effet. Après, à Paris même, ça a été. En fait, l'oncle et la tante de mon copain ont été très tolérants au niveau de la nourriture et n'ont posé aucune question quand je mangeais peu. En plus sa tante n'a fait que des trucs légers et les repas ne duraient pas longtemps. Le deuxième jour s'est donc très bien passé. Mais le troisième jour, quand il a été question d'aller dans Paris même en passant par le RER, ça a été la cata ... Déjà sur le quai, je paniquais. Mon copain essayait de me rassurer comme il pouvait, mais rien à faire. Et quand je suis montée dedans, j'ai fais la crise d'angoisse la pire que je n'ai pas fait depuis longtemps ... Sous 3/4 de Lexomil, ça ne passait pas J'avais des étourdissements, je ne pouvais pas m'asseoir,je tremblais, j'avais le respiration coupée. A toutes les stations, il fallait que je me retienne pour ne pas descendre. J'en ai un souvenir affreux, sans parler de la nausée horrible que j'ai ressenti. La ballade après dans Paris et la visite de l'expo Buren à Beaubourg se sont bien passées (un peu dans le pâté!), mais dès que je pensais au train,j'angoissais. Alors mon copain m'a conseillé de reprendre un quart de Lexo une demie heure avant le départ, ce que j'ai fait et j'ai dormi pendant tout le trajet ! Le lendemain, j'avais trop la trouille de devenir complètement cloîtrée et je suis allée voir mon médecin qui m'a remis sous le même traitement que quand je suis sortie de l'hôpital (1/2 Lexo 3 fois par jour et 2 prozac) pour me redonner confiance en moi en me permettant de vivre normalement.
En effet, ça va mieux. J'ai fait un début de crise chez ma mère, mais j'ai bien géré en allant marcher. Je dors beaucoup (peut-être pour oublier). En fait, il se pose beaucoup de problèmes à moi en ce moment. Entre autres, un choix très important à faire pour mon orientation l'année prochaine et comme je suis une angoissée de l'avenir, je crois que ça joue pas mal sur mon état.
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:04

Témoignage de Sido

Eh bien, du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours été émétophobe avec une grosse tendance apopathophobe ( peur de déféquer en diarrhée en dehors de chez moi et de ne pas trouver de wc ).
Lorsque j'étais petite, la phobie n'était pas si handicapante au départ : je ne faisais des crises que lorsque j'avais mal au coeur ou que quelqu'un de mon entourage ( ma soeur en l'occurrence avec ses crises d'acétone ) ou quelqu'un qui se trouvait dans mon périmètre, disait qu'il avait mal au coeur, vomissait ou avait vomi. J'étais alors prise de peur panique, un sentiment incontrôlable qui me faisait battre le coeur à 100 à l'heure, fuir la proximité de la personne en question et la haïr fortement. Mais celà ne m'empêchait pas de vivre. Je pouvais aller partout avec mes parents, manger partout. Finalement, à l'époque j'étais bcp plus apopatho, puisque vers 7/8/ voire 9 ans, je piquais des Lactéol (médicaments anti diarrhée) dans le carton à pharmacie sans que ma mère ne s'en aperçoive.


C'était donc la toute première phase de ma phobie.


Puis petit à petit je me suis tout d'abord enfoncée dans ce qu'on appelle " émétophobie pure ", je commençais à anticiper lorsque je me sentais ballonnée au point d'avoir quelques rituels : si je me couchais je mettais la couverture jusque sous le menton au cas où je vomirais, je remettais rarement les vêtements que je portais lors d'un vomissement, j'avais du mal à retourner dans un endroit où j'avais eu une crise. A l'époque, par d'anti émétiques chez moi donc, menthe en infusion et chewing gum et citronnelle, alcool de menthe ou eau de mélisse. J'ai eu quelques crises isolées qui m'ont fait m'échapper de l'école en CE2 par exemple.
Le resto c'était exclu ! C'était ma bête noire et je restais dans la voiture alors que mes parents et ma soeur y allaient, ou si j'arrivais à y entrer, je n'avalais rien. Surtout le soir, le midi ça pouvait parfois aller selon le degré du stress.

Puis j'ai lentement glissé vers ce qu'on appelle " l'éméto sociale ", à savoir que je peux désormais vomir chez moi sans crise et le fait de savoir que quelqu'un à vomi me stresse beaucoup moins si je sais que la personne gère le truc. J'ai un enfant de bientôt 11 ans à qui j'ai inculqué comment vomir proprement et ça m'a beaucoup aidé aussi. Je me suis donc rendu comtpe vers 20 ans que je pouvais vomir chez moi sans stress comparativement aux crises d'avant où il fallait que je sois obligatoirement avec quelqu'un. Maintenant je préfère à la limite être seule et chez moi.


Aujourd'hui, le pire qu'il puisse m'arriver serait de vomir en public à l'extérieur de chez moi et d'avoir une diarrhée sans pouvoir trouver de wc en dehors de chez moi. J'ai de grosses tendances agoraphobe de ce fait et ma phobie peut être cataloguée comme " phobie sociale ". La peur du jugement des autres, d'être rejetée, de dégoûter les gens associée à un grand manque de confiance en moi, le sentiment de ne jamais vouloir décevoir et d'être à la hauteur, bref, une grosse pression. Maintenant, je ne peux plus accepter une invitation à manger, je ne peux plus exercer une activité professionnelle en dehors de chez moi, je peux parfois difficilement aller dans les magasins, j'angoisse lorsque je dois aller à un rendez vous qui n'est pas dans le corps médical, je stresse par dessus tout lorsque je dois voir le père de mon fils. En fin de compte, je suis très handicapée aujourd'hui et ma vie sociale est presque inexistante, pas de cinéma, pas de resto, pas d'endroit où il y a du monde, la recherche des wc systématiquement lorsque j'arrive dans un endroit, il ne faut pas que je me sente bloquée mais que je puisse échapper au regard des autres aussi rapidement que possible. Que je puisse bouger et surtout pas rester assise et encore bien moins derrière une assiette où tout le monde pourra voir que je n'avale rien.


Lors d'une crise, je n'arrive plus à penser correctement, à avoir une attitude cohérente, je pars littéralement en fly et je n'ai qu'une idée en tête : fuir. Je suis également atteinte de ce que l'on appelle " personnalité évitante " ce qui a pour effet que j'ai beaucoup moins de crises mais je me mets beaucoup moins en situation de confrontation et ça ne me fait pas avancer.

En ce qui concerne ma thérapie. Alors que j'avais 20 ans, j'ai tenté un psychologue mais ça n'a pas été concluant. En 1997, j'ai tenté une psychothérapie comportementale à base de relaxation qui m'a fait beaucoup de bien car, après le décès de ma grand-mère, je ne pouvais plus rien faire du tout et chaque pas à l'extérieur devenait un vrai supplice. A base de relaxation et avec un petit traitement très léger (Survector et xanax 0.25) j'ai réussi à reprendre un peu le cours de mon existence. Voilà quelques mois alors que je me suis inscrite à une mailing list de phobiques sociaux, une des personnes a lâché le terme " d'émétophobie " et m'a indiqué le site de Vahina que j'ai aussitôt contactée. Elle m'a inscrite et j'ai pu découvrir que j'étais loin d'être la seule à souffrir de cette phobie qui prend différents visages selon les individus. Mon inscription ici m'a apporté énormément. J'ai tenté une analyse l'année dernière mais le thérapeute n'a pa su m'aider alors j'ai laissé tomber et je suis retournée chez ma comportementaliste qui pratique la relaxation, l'analyse et également l'hypnose que je viens de commencer depuis un mois.


Depuis je me retrouve seule avec mon fils et il m'a fallu relever des tous petits défis parce que, dans ma position, on n'a pas toujours le choix et on doit faire les choses puisqu'on ne peut plus compter sur personne.
J'ai rencontré un garçon avec lequel je suis depuis 2 ans qui grâce à sa grande compréhension et à sa patience, m'aide beaucoup, m'écoute et me stimule juste comme il le faut. Il est adorable. Je le signale juste pour que les émétos sachent qu'une vie affective est tout à fait possible avec cette phobie et qu'il ne faut jamais désespérer.


En constat, je pourrais dire que, finalement, je ne suis pas retombée aussi bas que je l'étais en 1997 même si j'ai encore énormément de progrès à faire.
Nous nous soutenons tous sur la ML de Vahina et ces contacts me sont précieux.

Voici une vision rapide et un peu succinte de mon expérience.

Si vous lisez ceci, vous avez frappé à la bonne porte ... vous avez trouvé Vahina et c'est déjà un excellent début ... tout peut maintenant commencer ...

Bon courage à vous

Sido
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:06

Témoignage d'Aurélie

Bonjour, je m'appelle Aurélie, j'ai 24 ans et je suis émétophobe depuis l'âge de 11 ans.

Cela m'embête d'en parler car c'est àcause de ma soeur et je l'adore. Ma chambre était à côte de la sienne et elle était boulimique, elle se faisait vomir tous les soirs et comme j'étais à côté, j'entendais tout.

Par la suite, j'ai souvent eu mal à l'estomac et j'ai fait plein de choses pour savoir si c'était physique car au début, je ne connaissais pas ma phobie.

J'ai fait une endoscopie, un test ORL très désagréable, et ensuite, je suis passée au psychologue, mais tout ça n'a rien donné.

Seule ma famille est au courant de ma phobie, pourtant je vis avec quelqu'un depuis 5 ans et il n'est que vaguement au courant ; cela ne l'intéresse pas. Je ne lui en veux pas car j'ai beaucoup progressé depuis que je suis avec lui, je pense que c'est une forme de thérapie.

Et puis j'ai fait l'acquisition d'un petit chien depuis 2 ans et il digère très très mal, je ramasse donc ses croquettes qu'il ne digère pas des fois plusieurs fois par jour. Ma maman dit qu'il est la pour m'aider dans ma vie .

Je mange bien et je n'ai pas trop de soucis pour aller travailler, mais je ne me sépare jamais de mon sac car j'y transporte ( ma vie ) une bouteille d'eau gaseuze, du nausicalme ( sirop pour le mal des transports, efficace mais ça endort ), des chewing gum, bref je ne suis pas complètement guerie mais j'espère m'en sortir un jour car des fois j'ai tellement mal à l'estomac, comme aujourd'hui, que j'ai envie de m'ouvrir le ventre avec un couteau ... Je me suis meme griffée le ventre jusqu'à avoir des marques.

A bientôt,

Aurélie.
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:07

Témoignage de Marianne

Il y a des maux dont on souffre mais dont on ose parler et puis, il y a ceux que l’on garde pour soi, ceux qui rythment notre vie, ceux qui hantent nos rêves et nous empêchent d’avancer…
Il y a des mots que les dictionnaires ne mentionnent pas ; il y a des mots que nous trouvons sur notre chemin et qui changent à jamais notre vie….

Emétophobie, est le dernier mot que j’ai découvert. C’était en juin 2003.

Aussi loin que je puisse remonter dans mes souvenirs, je n’ai pas de moments ou de dates précises où je peux dire : « ça a commencé ici ». Que ce soit dans ma vie d’enfant, d’adolescente et d’adulte, j’ai TOUJOURS eu très peur de vomir. Bien entendu, je reste persuadée que ce n’est agréable de vomir pour personne et, bien entendu, ayant moi-même vécue cette expérience, l’acte de vomir est un acte naturel et qui a sa fonction dans notre corps.

Mais voilà, aussi rationnelle que je puisse l’être, cet acte me terrorise, voir ou entendre quelqu’un vomir est insupportable.
Dans mon cas, je me suis toujours trouvée folle d’avoir peur de vomir si bien qu’en étant enfant, avec mes moyens à moi, je m’inventais des rituels lorsque j’avais mal au cœur : je serrai très fort les poings et les dents, je bougeais le plus lentement possible, je m’entourais de mes peluches … La notion de rituel est encore constante aujourd’hui mais au cours des années, elle a bien sûr évoluée et pris d’autres formes ( vérification des dates de péremption des aliments, ne pas toucher les portes ou les barres métalliques du métro… )


Mon émétophobie a atteint son climax lorsque j’avais 13 ans. J’ai cessé totalement de m’alimenter car c’était la SEULE méthode que j’avais trouvée, et bien sûr cette association pas manger = pas vomir me confortait dans mon choix. Je me sentais cohérente avec moi-même mais je savais au fond de moi que ce comportement n’était pas viable à long terme.
Je fus alors internée en hôpital pendant 2 mois dans un service d’anorexique ( et oui, c’est le diagnostic que les médecins ont trouvé ).
Bizarrement, je ne garde pas de mauvais souvenirs de cette période qui m’a aidé à quitter l’enfance et à accepter les risques ( surtout alimentaires ) que la vie comportait.

Aujourd’hui, l’émétophobie rythme encore quelques passages de ma vie mais dans des proportions moindres : même si je me refuse encore à boire de l’alcool, à aller dans des manèges, je suis capable de sortir, j’ai une vie professionnelle et sociale stable, je mange léger mais équilibré, j’essaie de canaliser mes angoisses.

Le site de Vahina a été plus qu’une aide précieuse, il a été pour moi une véritable révélation.
Une révélation car je peux enfin mettre un mot sur le mal qui m’a rongé, une révélation car je peux enfin en parler sans passer pour une folle. Une révélation enfin car je commence à percevoir quelques pistes qui me mènent petit à petit à remonter aux origines de mon émétophobie.
Je reste persuadée aujourd’hui que ce dégoût que nous avons ne nous est pas tombé dessus par hasard et que nous avons le droit et les capacités d’accéder à la vérité, à la délivrance chacun à notre rythme et que nous y arriverons. On va s’en sortir !

Espoir.

Marianne.
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:08

Témoignage de Sylvaine

Je m'appelle Sylvaine, j'ai 32 ans et 3 enfants. Je souffre d'émétophobie depuis ma tendre enfance. Jusqu'à maintenant, avant que je trouve ce site, je pensais être la seule à en souffrir ... Je ne savais pas que ma phobie avait un nom et pourtant j'avais cherché ...

Ce qui me révulse le plus, c'est voir ou entrendre quelqu'un vomir ...
J e pourrais dire révulsait car je trouve que je vais beaucoup mieux depuis 3 ans.

Mon premier souvenir est apparu à l'âge de 4/5 ans : mon père vomissait violemment ( bruits ) et ma mère me disait : " ce n'est rien, papa est malade " ... J'ai encore en mémoire le bruit ...
Dans l'enfance, je n'ai pas souvent été malade : si je l'étais, je ravalais ou attendais que cela se passe ...
Si quelqu'un était malade dans la maison, je passais mon temps dans ma chambre avec mon walkman sur les oreilles : je suais, priais, épiais ... Sensation de stress ...

Cela s'est gâté vers 18/19 ans : les sorties entre copains, les transports en commun, la voiture, les gastro ... ces situations me pesaient et me terrorisaient ...

Je suis allée en vacances avec des copains dans le jura : ma copine de chambrée a eu une gastro ... je suis allée dormir par -10°C dans le minibus ... mes amis ne comprenaient rien du tout ...

Quand j'ai pris l'avion pour la première fois, je me suis bourrée de cachets rien qu'en voyant qu'on prévoyait des sacs anti-gerbe ... je me suis doutée que cela pouvait arriver ...

Dormir dans un hôtel, c'était la galère : penser où se trouvaient nos toilettes, celles des voisins ... avec la possibilité d'entendre quelqu'un vomir, je ne l'aurais pas supporté.

Dès que quelqu'un évoquait devant moi le fait qu'il ne se sentait pas bien, je lui proposais un petit primpéran ou alors, je fuyais ...

Mes grossesses n'ont pas été un problème : je ne craignais pas mes nausées.

Depuis que j'ai mes enfants , c'est galère car il est difficile de faire l'autruche quand un des enfants vomit.
J'ai essayé d'expliquer à mon mari qu'il faut qu'il assume dans ses moments là car je suis dans l'impossibilité de le faire !!!
Il ne comprend pas ... il me dit de consulter un psychiatre ...

La dernière grosse crise que j'ai faite, c'est il y a 4 ans, mes fils ont fait une gastro en vacances. J'étais vraiment mal ... j'aurais dormi dehors et je me suis dit : il faut que tu fasses quelque chose, soigne toi ... Cela a été un électrochoc : j'ai décidé de prendre sur moi et d'analyser cette situation. Ce que je n'ai pas fait ...

Récemment, la gastro a à nouveau frappé à la maison, je me trouvais plutot zen ... Je suis plus préparée et j'accepte de me dire ce n'est rien, c'est un mauvais moment à passer ...

A contrario, je refuse que mes enfants lisent en voiture, viennent en Irlande par le ferry avec moi, mangent trop de bonbons ...

Je ne suis pas guérie ... Loin de là.

Merci pour ce site qui m'ouvre l'horizon.

Sylvaine
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:10

Témoignage de Sacha

C'est en regardant une émission à la télé que j'ai appris que la peur irraisonnée de vomir et de voir les autres vomir s'appelle émétophobie. Pendant très longtemps, je me suis crue anormale. Les réflexions les plus vexantes pour moi, ce sont celles que j'ai retrouvées dans la présentation de la phobie : " vomir, ce n'est rien, tu ne vas pas en mourir ! ", " personne n'aime vomir mais ce n'est pas la mort " ou le pire " on se sent mieux après avoir vomi ".

Je refuse catégoriquement de vomir : quand j'ai envie de vomir parce que j'ai une maladie réelle comme une gastro, je me gave de médics, je penche la tête en arrière en avalant ma salive à toute vitesse, c'est très difficile, mais je m'empêche de vomir. Le plus horrible, c'est qu'il y a deux volontés en moi : une partie de moi qui se dit " mais penche la tête, ouvre la bouche, laisse toi aller, après tu te sentiras mieux ( ce serait tellement mieux de vomir sans se torturer sans se rentenir, sans avoir cette peur atroce ) et puis il y a l'autre partie qui prend le dessus et celle là dit " mais tu es folle ou quoi, il est impossible de vomir, ce serait trop horrible, trop dégoûtant avec cette sensation des aliments qui remontent, le bruit, l'odeur, le goût dans la bouche après. "

Il est hors de question pour moi de vomir ... J'ai toujours eu peur de vomir ou des gens qui vomissent. Le premier souvenir c'est une cuite mémorable à 5-6 ans. J'étais demoiselle d'honneur à un mariage et j'étais à la fête du soir, celle où on boit, on mange, on danse, après la cérémonie à l'Eglise. Ma mère est partie se changer chez ma grand-mère en me laissant avec je ne sais plus qui. Une dame m'a donnée deux coupes de champagne que j'ai avalées avec des flûtes à champagne. J'ai été malade toute la nuit, j'ai vomi sur ma robe, chez ma grand-mère après que ma mère m'ait ramenée, chez moi. Depuis, je ne supporte pas le champagne, l'odeur, le goût, ni aucun autre alcool. Je refuse de boire, pas parce que je n'apprécie pas l'acool mais parce que je suis convaincue que cela rend malade, et que moi par définition, je serai encore plus malade que les autres.

Quand je suis dans une situation où quelqu'un pourrait vomir, si j'entends une toux ou que je vois quelqu'un se pencher, mon coeur s'affole, j'éprouve le besoin de changer de trottoir ou même de courir en mettant mes mains sur mes oreilles. Je meurs littéralement de peur : le coeur qui défonce ma poitrine, la gorge sèche, les jambes flageolantes, l'envie de fuir quoi qu'il arrive pour ne rien voir, ne rien entendre.

Je ne peux pas aider quelqu'un qui vomit, qu'il s'agisse de mes parents, de mon copain, de mes copines, de ma soeur. Je me souviens que sur ses derniers jours, ma grand-mère faisait des crises d'épilepsie qui la faisaient vomir. Je fuyais même si je savais que pourrais ne pas la revoir si elle ne sortait pas de son inconscience. Je préférais rester loin tant qu'il était question de vomir.

Quand moi, j'ai envie de vomir, je marche, je ne peux pas rester en place, je ne veux pas être seule, je veux qu'il y ait quelqu'un pour me tenir la main alors que je suis incapable de le faire pour les autres.

Aux pires moments de ma vie, à des moments d'angoisse intense, je développe des nausées psychologiques ( je crois ) : avant un examen, j'ai envie de vomir à en mourir, par exemple. Quand je suis stressée, triste, en colère ou même très joyeuse, j'ai envie de vomir.

Depuis deux ans, mon nouveau truc, c'est d'avoir envie de vomir juste après avoir mangé. Et je tousse de manière incontrôlable, une grosse toux rauque, comme si j'allais vomir, mais rien ne sort. Ca m'épuise et souvent, je ne le dis pas à mon entourage, mais j'ai peur de manger : avant même de manger, je me dis que la nourriture me donnera nécessairement envie de vomir. En plus, comme par un fait exprès, j'ai souvent des maladies digestives : gastrites, remontées acides dans l'oesophage, maux d'estomac atroces comme si on m'avait donné des coups de poing, sensations de ballonnements ... Je mange normalement, mais je mange très souvent dans la journée, en petites quantités, comme si j'avais un tout petit estomac qui ne pouvait pas supporter beaucoup de choses à la fois ...

J'ai du mal à me déplacer sans avoir tout un attirail pour la digestion : Oxyboldine, Motilium, Vogalène. J'évite de prendre des médicaments lorsqu'ils ont pour effets secondaires des nausées ou des vomissements. Je prends le train et l'avion, mais avec au fond de moi l'angoisse que quelqu'un pourrait avoir envie de vomir ou que moi, je pourrais avoir envie de vomir.

Il m'est arrivé d'aller au resto pour faire plaisir aux gens et de ne pas manger parce que j'avais trop mal à l'estomac et donc trop peur de vomir. Parfois, la peur de vomir peut déboucher sur une grosse crise d'angoisse.

Je ne vais plus aux fêtes foraines parce que les gens pourraient vomir. Depuis quelques années, j'ai le mal de voiture : si je ne conduis pas, je peux être sûre d'avoir envie de vomir, j'ai donc une panoplie de médics pour les maux de transports : nausicalm, nautamine. Souvent, je refuse de partir en voiture si je sais que je ne pourrai pas conduire.

J'ai beaucoup pleuré en parcourant ce site, parce que je me suis reconnue à travers beaucoup de choses. J'ai l'impression de ne plus être toute seule à me comprendre, j'ai l'impression de ne pas être aussi folle, aussi irrationnelle que ça. Avant, ma phobie n'intervenait que lorsque j'étais en situation : lorsque j'avais envie de vomir ou que je craignais que quelqu'un vomisse. Maintenant je vis beaucoup plus dans l'anticipation de que ce qui pourrait me donner envie de vomir ou me faire peur ( soirées où les gens ont trop bu, avions et trains où les gens pourraient vomir ... ). Du coup, ça me pourrit un peu la vie ... Un peu beaucoup même !!!

Curieusement, j'adore les bonnes choses à manger, j'adore cuisiner mais je cuisine surtout pour les autres. Je les gave, je leur prépare plein de bonnes choses, pour compenser le fait que moi, je ne peux pas manger trop : je DETESTE la sensation d'avoir trop mangé parce qu' automatiquement, je me dis que je pourrais avoir envie de vomir et du coup, ça ne rate jamais, je me déclenche une terrible envie de vomir.

Voilà, ce sont quelques bribes de mon histoire ... Il faut que j'aille réviser mais si j'en éprouve encore l'envie je reviendrai expliquer à quel point je hais le vomissement et le vomi. Je n'arrive pas à me dire que c'est naturel et je me plais à croire que si cette horrible faculté nexistait pas, j'aurais beaucoup moins de problèmes !!!

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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:12

Témoignage de Rosalie

Je voudrais vous dire le bien que cela m'a fait de découvrir que je ne suis pas un cas unique, que d'autres vivent le calvaire que j'ai vécu à peu près pendant dix ans. J'ai enfin réussi à mettre un nom sur les problèmes tellement étranges que j'ai vécus, en me heurtant toujours à l'incompréhension des autres, ce qui fait que je me demandais toujours de quelle bizarre et monstrueuse maladie j'étais atteinte !

A présent, je suis « en rémission » depuis bientôt vingt ans. C'est-à-dire que je ne suis plus obsédée et comme mes angoisses ont disparu, mes nausées ont disparu aussi. Je n'ai pas suivi de psychothérapie, ni de traitement spécial. Il m'a suffi de rencontrer mon mari, de devenir mère de deux enfants. Je ne suis pas guérie, je ne le serai jamais totalement.

Si j'assume parfaitement les vomissements de mes enfants, par contre, en cas de gastro-entérite, je cesse de manger le soir pendant une semaine pour ne pas risquer d'être surprise dans mon sommeil. Je suis toujours angoissée par la promiscuité, les milieux clos et au cinéma ou au concert, je m'arrange toujours pour être en bout de rangée afin de pouvoir sortir rapidement si besoin est. J'ai toujours du motilium et de l'itinérol sur moi. Autrefois, je ne me déplaçais jamais sans mes pastilles de menthe et alcool du même nom et j'étais terriblement angoissée à l'idée de manger ou dormir chez les autres ( pourrai-je allumer, me lever la nuit en cas de malaise ? ).

J'ai aussi été à la limite de l'anorexie et, comme pour la plupart d'entre vous, éviter de manger pour ne pas grossir me paraissait un minuscule problème en comparaison avec le mien. Combien j'aurais préféré avoir des kilos en trop et cette angoisse en moins ! Moi aussi j'ai pensé « plutôt mourir » et j'aurais mille fois préféré me casser les bras et les jambes.

Ma peur panique provoquait des nausées et mes nausées me provoquaient des peurs paniques. Je n'arrivais pas à casser ce cercle vicieux. Les médicaments habituels ne me soulageaient que momentanément. J'avais inventé des jeux de gymnastique mentale au moment de m'endormir ( le pire moment ), je me concentrais aussi sur une autre partie de mon corps, par exemple, je m'arrangeais pour me faire des crampes ou des fourmis dans les membres. J'aimais avoir mal ailleurs parce que c'était une douleur normale et agréable tant qu'elle n'était pas liée à des maux d'estomac, des vertiges ou des nausées.

Je ne vais pas vous faire l'historique de ma phobie, peut-être une autre fois. Mais je crois savoir les origines de ce mal.

A présent, je ne pense pas perpétuellement à ma peur comme c'était le cas avant, et je ne m'angoisse plus qu'en situation réelle. Je supporte de voir vomir même si je trouve cela très désagréable. Je n'ai jamais vomi depuis l'âge de 12 ans, même durant mes grossesses. En fait, j'ai très peu vomi dans ma vie, ce qui fait que cet événement n'a jamais été banal.

Je souhaite bon courage à ceux qui vivent ce calvaire et je voudrais leur dire qu'on s'en sort relativement bien. Enfin j'ai pu mettre un nom sur ce mal qui a été mon compagnon quotidien pendant si longtemps ...

Merci de tous vos témoignages.

PS : Dans le roman de Joy Fielding " Ne me racontez pas d'histoires ", l'héroïne est atteinte du même mal. Je vous conseille de le lire, d'autant plus qu'il finit bien !



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Mon émétophobie aigue s'est arrêtée le jour où l'homme que j'aimais m'a quittée. J'ai tellement souffert de cet abandon que j'en ai oublié de m'angoisser de vomir et j'ai cessé d'y penser ...

Rosalie
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:18

Témoignage de Helena

Je suis Héléna, 23 ans et émétophobe depuis environ l'âge de 7ans je crois. Avant cette période, il parait que j'étais une petite fille très active, bonne vivante et très communicative et du jour au lendemain je suis devenue " un mur " tel est le mot de mes parents. Je ne bougeais, ne parlais, ne jouais, ne chantais et ne mangeais plus. Ceci du à quelque chose que je cherche toujours ( par la psychanalyse ) à expliquer. Je n'en connais pas la raison. C'est sans doute à cause et à partir de cette chose ( événement ... ) que j'ai développé mon émétophobie. Cette peur, je croyais être la seule à en souffrir jusqu'à ce que je découvre le nom et ce site internet ...

Comment est-ce que je vis cette peur ? Que se passe-t-il dans ma tête lors des crises de panique ? Difficile à dire, mais tout de même plus facile à exprimer après avoir lu les autres témoignages. Ma plus grosse peur comme beaucoup d'autres, c'est d'attraper une maladie qui me rendrait malade au point de vomir ( ce mot est pour moi presque impossible à dire oralement et pas évident à écrire ). Je crains donc les maladies hivernales telles les gastro, mais il m'arrive souvent de craindre le diabète par exemple et aussi l'appendicite.

Comme je crains évidemment l'intoxication alimentaire, je me lave très très souvent les mains pour éviter toute contamination, aujourd'hui j'arrive assez à me raisonner mais il m'est arrivée d'être à la limite des rituels en ce qui concerne le lavage des mains. Je suis également très précautionneuse en ce qui concerne les dates de péremption de toute sorte d'aliments et je fais toujours attention à leur qualité organoleptique afin de m'assurer de leur propreté microbiologique. Je suis aussi assez rigoureuse en ce qui concerne leur conservation et particulièrement attentive à leur conditionnement et au respect de la chaîne du froid. Dans les pires moments phobiques que j'ai vécu entre il y a trois ans et maintenant ( pendant cette période j'ai perdu environ 7kg ), je n'arrivais plus à m'alimenter " normalement ", je ne mange plus de poisson ( par écoeurement psychologique peut-être ), ne parlons pas de la viande ( je n'ai jamais aimé ça ) et je n'arrivais surtout pas à manger à heure fixe et je ne mangeais que par très petites quantités. Les principaux aliments qui me faisaient envie étaient les aliments sucrés, de préférence des gâteaux, du pain et du fromage, ainsi que les yahourts ... Pour reprendre à m'alimenter à peu près correctement, il m'aura fallu deux ans et ce n'est encore pas à mon avis réglé. Il m'arrive encore souvent de sauter un repas car je ne ressens pas une faim suffisante pour être sûre de ne pas risquer d'être rendue malade par mon précédent repas.

La peur et le risque sont en réalité omniprésents ( sauf quand la faim est là ). En plus d'avoir la peur d'être malade, il y a également la peur que les autres soient malades et de les voir ou les entendre vomir. C'est pourquoi lorsque je vois une personne arrêtée sur le bord de la route, j'imagine " le pire " et j'ai le coeur qui s'accélère, ou que je crains très fortement la présence d'une personne qui aurait excessivement bu, ou que je détourne mon regard d'une personne qui dans la rue se pencherait sans raison apparente, ou que je me bouche les oreilles et je ferme les yeux très fortement rien que de voir quelqu'un a la télé qui est malade ... En plus de toutes ses craintes, il y a la peur d'être malade dans un lieu public, où il y a beaucoup de gens, et d'autant plus lorsque c'est un lieu fermé et qu'il y fait chaud.

Mes cibles les plus courantes sont les hypermarchés et autres grands magasins ainsi que les transports en communs ( que je prends très rarement ). Il m'arrive régulièrement d'aller faire des courses dans ces supermarchés, souvent j'y vais le soir après avoir travaillé en général, je suis protégée de tous risques puisqu'en fin de journée, je commence à me sentir bien car je ressens la faim, mais presqu'à coup sûr, je n'échappe pas à une petite crise de panique car je commence à avoir mal au ventre ( certainement causé par la faim d'ailleurs ! ) et là, ma respiration s'accélère, j'ai de plus en plus chaud et je regarde partout autour de moi pour repérer la sortie la plus proche, alors pour essayer de faire passer la crise, je chante dans ma tête ou j'essaie de respirer calmement, ou je pense fortement à quelque chose ou à quelqu'un, et de préférence, j'accompagne le tout par la prise d'un bonbon à la menthe ou d'un médicament homéopathique déstressant ou anti-vomitif ( ipeca ), ces médicaments me rassurant, je les ai de préférence toujours avec moi, en plus de ceux-ci, je possède aussi une réserve de motilium qui est à coup sûr efficace pour moi.

Une autre chose me rassure en cas de crise d'angoisse, c'est d'être auprès de la campagne loin de la foule et au milieu de la verdure. Il m'arrive encore de calculer mes trajets et de prévoir la distance et la durée de trajet qui me sépare de la campagne lorsque j'ai à m'en éloigner ...

A l'heure actuelle, mes peurs sont assez estompées, mais pas maîtrisées ; lorsque j'étais petite, je pensais que c'était une peur d'enfant et que lorsque je serais plus âgée, je n'aurais plus peur, seulement cela n'a jamais réellement disparu, cela s'est estompé puis reparti de plus belle puis estompé mais je crains de ne pas pouvoir m'en débarasser définitivement un jour ... Alors j'apprends pour le moment à essayer de les oublier et à essayer de gérer les crises d'angoisse, et à réapprendre à prendre goût à la nourriture. Simplement, il me reste sérieusement aussi une chose à effacer de mes mauvaises habitudes prises à cause de cette phobie, c'est de manger à une vitesse normale, sans me dire que si je ne mastique pas suffisament, les aliments risquent d'être mal digérés ... Pour le moment, s'il y a une chose que j'ai encore du mal imaginer, c'est de ne pas mettre au moins le double de temps que les autres pour manger une quantité deux fois moindre ...

Cette émétophobie nous " bouffe " vraiment la vie ...

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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:20

Témoignage de Sophie

Bonjour, je m'appelle Sophie, j'ai 22 ans ( bientôt 23 ), en fait je ne sais pas vraiment depuis combien de temps je suis émétophobe ; en fait, j ai toujours eu peur de vomir mais sans vraiment m'en rendre compte, c'était au moment où je me sentais mal que je me disais " ah non je vais vomir, j'aime pas ça " mais c'est tout, après ca passait.

Je suis terrifiée depuis à peu près 3 ans au quotidien, en fait, j'ai arrêté l'école après mon bac pour travailler et mon premier boulot a été un enfer, j'avais un stress énorme, beaucoup, même beaucoup trop de responsablilités et à force, je suis tombée en dépression mais je ne l'ai pas su tout de suite au départ ; j'ai commencé à avoir des crises d'angoisse, à avoir envie de vomir et là, tout s'est enchaîné très vite, je n'arrêtais pas de pleurer, je n'avais plus goût à rien et surtout, j'avais envie de vomir 24 heures sur 24, c'était horrible, je me suis coupée du monde entier, je ne pouvais plus faire de voiture, je ne pouvais plus sortir, j'avais peur tout le temps !!!

J'ai fait des tas d'examens pour savoir d'où pouvaient venir ces nausées perpétuelles mais rien, je n'avais rien ....

Je suis donc restée 4 mois comme ça jusqu'au jour où mon gastro-entérologue m'a dit que mes nausées étaient psychologiques et que j'étais tombée en dépression, donc suite à ça, je me suis retrouvée sous anti-dépresseurs et anxyolitiques. Au bout d'un mois et demi, tout était rentré dans l'ordre, je n'avais plus de nausées et je revivais normalement, j'avais même 10 fois plus la pêche !!!! Et surtout, plus d'angoisses, c'était vraiment du bonheur ....

Cela fait maintenant 2 ans que je ne suis plus sous médicaments et mes angoisses sont revenues, moins grandes bien sûr car je ne suis plus en dépression mais j'en fais régulièrement ... Je sais que c'est suite à ça que ma peur de vomir s'est declenchée ou plutôt réveillée ....

Je pense que je suis beaucoup moins touchée que certains d'entre vous car cette peur de vomir ne m'empêche pas de manger ( si, bien sûr, je ne peux pas manger n'importe quoi non plus, quand je mange dehors je prends toujours des choses que je suis sûre de digérer, je ne mangerai jamais un sandwich avec de la mayonnaise par exemple ou un plat déjà tout fait chez un traiteur .... ) ; dès que je suis chez moi, je mange de tout et je ne suis pas maigre, je me porte bien ( j'ai d'ailleurs quelques kilos en trop ) !!! Mais malgré ça, j'ai tout le temps peur de vomir ; c'est sûr qu'il y a des jours où j'y pense moins mais dans l'ensemble, c'est un combat permanent !!!!

Par contre, malgré ma dépression, je ne sais pas vraiment d'où me vient cette peur atroce de vomir, j'ai beau chercher et comprendre, je ne trouve pas ! Je me dis que c'est peut être à cause de mon père qui buvait beaucoup et qui était souvent malade à cause de ça et que je le voyais et l'entendais souvent vomir, mais je ne suis pas sûre .....

Donc je ne sais pas vraiment mais tout ce que je sais, c'est que j'ai peur et que ça me gâche la vie, surtout que mon copain ( avec qui je suis depuis 7 ans ) ne me comprend pas. Bon, il est vrai que je ne lui ai pas vraiment fait part de ma vraie peur, de mes angoisses fréquentes mais dès que je lui dis que j'ai peur de manger ça car j'ai peur de vomir, ou que je ne fais pas telle ou telle chose parce que j'ai peur d'être malade, il ne comprend pas !!!!

Mais en même temps, ça me pousse à me battre pour lui et pour ne pas tomber dans la spirale infernale qu'est l'émétophobie et je me donne des challenges, je pousse à me motiver et surpasser mes peurs, mais ce n'est pas évident !!!!

Je suis quand même assez parano et je m'en rends compte mais ça, je pense que tous le monde est comme moi ( date de péremption, lavage de mains 20 fois par jour ..... ) mais malgré tout ça, j'ai quand même une vie normale, je sors, je vais au restaurant, je dors chez les gens .... Sauf que je suis toujours angoissée !!!!

Mais bon, c'est la vie et je crois que je serai toujours comme ça !!!

Ce qui me rassure, c'est de me dire que je ne suis pas seule et que grâce à ce site, je peux parler et faire part de mes peurs même les plus idiotes !!!

Donc voilà en gros mon témoignage, j'ai beaucoup résumé car sinon ça serait beaucoup trop long, mais c'est vrai que maintenant, j'aimerais vraiment savoir d'où me vient cette satanée peur de vomir et pourquoi moi ..... J'aimerais tellement me débarasser de cette saloperie ! Malheureusement, elle est en moi et je ne peux rien contre elle, maintenant à moi de faire en sorte que ça ne me gâche pas la vie et de me battre contre elle ...

Bisous à toutes et à tous !!!!

Sophie
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:22

Témoignage de Marie ( mlv )

Bonjour à tous !

Je m'appelle Marie et j'ai 16 ans. Depuis quelques temps, je vais sur de nombreux sites consacrés à l'émétophobie, et je trouve que c'est très intéressant, et surtout très rassurant, car je me sens moins seule dans ce calvaire. Je vois que certaines personnes qui ont témoigné ici ( notamment Aline ), sont plus touchées par cette phobie que moi. Cependant cela me pourrit la vie autant que vous tous ! Au passage je voudrais féliciter Seb qui a su s'en sortir seul, et je trouve ça formidable. Comme quoi, c'est pas définitif.

Personnellement, je ne sais pas d'où vient cette phobie, ni quand elle s'est déclarée chez moi. Je pense que je l'ai toujours eue, mais bon, je me doute bien qu'il y a eu un facteur déclencheur quand même, je ne suis pas née avec ... En tout cas, je vis avec depuis toute petite, et j'ai pourtant été très peu malade dans ma vie ( pour tout vous dire, je me souviens exactement de chaque fois où j'ai vomi ).

Je n'ai jamais eu de gastro, ni quoi que ce soit de ce genre. Cela fait 6 ans que je n'ai pas vomi, et pourtant cette phobie me hante. J'ai plus peur de voir ou d'entendre quelqu'un vomir que de vomir moi-même. Et si un jour je sens que je vais être malade, il faut qu'il y ait ma mère avec moi, sinon j'ai une crise d'angoisse qui ne fait qu'amplifier mes nausées ( qui en général sont purement psychologiques ). C'est ça le plus dur, c'est que c'est psychologique ! Et l'esprit est très dur à contrôler !

En plus, cette phobie est plus forte que nous, et personne ne la comprend réellement. Personnellement, mon entourage trouve ça pathétique, stupide et surtout dénué de sens. Je veux bien les croire, car moi-même je trouve ça stupide au possible. Mais c'est comme ça. Cette année je vais beaucoup mieux, car j'ai beaucoup travaillé sur moi-même ( de toutes façons, on ne peut compter que sur soi ). L'an dernier je pense que c'était la pire année de ma vie, car j'étais littéralement obsédée par ça. Cela s'est déclenché de plus belle lorsque ma cousine a été malade devant moi à une fête foraine. Je l'ai évitée pendant une semaine, je n'osais plus manger, ni prendre l'ascenceur, ni la voiture, ne parlons pas des parcs d'attraction ... J'étais tétanisée à l'idée de monter en voiture, alors qu'avant, cela ne m'embêtait pas plus que ça. Depuis ce jour ( cela fait 2ans ), j'y pense constamment, bien que cela se soit atténué maintenant.

L'an dernier, j'ai perdu 5 kilos en moins de 3 semaines, et je pensais à une solution : me faire vomir, pour enfin en finir avec tout ça. Mais vous imaginez bien que je n'ai pas eu le courage de le faire. En plus, cela m'aurait détourné vers une autre maladie qui est encore plus grave. Au jour d'aujourd'hui, bien que moins obsédée par l'émétophobie, je n'en demeure pas moins soucieuse, car je ne sais pas comment ni quand l'arrêter, et j'ai peur que cela continue encore longtemps. Cela m'empêche de m'amuser avec mes amis quand ils vont dans des parcs d'attraction ou quand ils font des voyages scolaires.

Mais je continue de faire des efforts et je pense que le jour où je vais vomir tout cela cessera ( espérons ! ). En attendant l'heureux événement ( je plaisante bien sûr ), je vous souhaite à tous bon courage, et rassurez-vous vous n'êtes pas seuls, et dites-vous que votre esprit n'est pas le maître, c'est vous qui décidez de ce que vous voulez faire, et il faut beaucoup en parler avec des gens concernés par cette " maladie ".

Ah, autre chose : j'ai adopté quelques petites astuces pour me rassurer en cas de panique imminente:

- j'ai constamment des chewing-gum sur moi, et j'en mâche en moyenne 2 à 3 par jour

- j'ai toujours des mouchoirs à la menthe sur moi, au cas où une odeur désagréable me donnerait des nausées

- dans la voiture, je me mets de préférence devant, car on est moins secoué, et j'ouvre la fenêtre

- lorsque je me sens mal à l'approche d'un voyage, mon aliment " secours " est le pain : car il est simple, et je suis sûre de ne pas être malade en en mangeant. Le coca m'aide beaucoup aussi

- lorsque j'ai peur de vomir et que je suis persuadée que ça va m'arriver ( souvent c'est psychologique ), je me dis : vas-y, tu seras malade comme ça tu seras débarrassée ! Et je mâche un chewing gum et tout passe très vite

- et enfin le principal conseil est d'en parler à une personne de confiance, ou alors aller voir un psy si ça peut vous aider, car dans toute épreuve, j'insiste : il faut un soutien. Pour certains, très fragiles, s'en sortir seul reste impossible. Pour d'autres, ils arrivent à s'en sortir seuls. Tant mieux pour eux. Personnellement, j'en parle à ma mère, qui est la seule à savoir comment me rassurer en cas de panique

Sur ce, je vous embrasse tous très fort

Marie



--------------------------------------------------------------------------------


C'est encore moi ! Marie ! Aujourd'hui, le 04/05/05, j'ai vomi ! Désolée pour les détails, mais je pense avoir beaucoup moins peur de ça maintenant ... Je me suis rendue compte que c'est vraiment rien de spectaculaire ! C'est sûr que c'est pas ce qu'il y a de plus agréable, mais bon ... C'est une simple réaction de notre organisme face à quelque chose qui ne passe pas. En plus, ça soulage ! Je me demande encore pourquoi j'en ai fait toute une histoire !

Sincèrement, je pense que c'est en partie passé, que j'aurai moins de mal à affronter l'émétophobie à présent ! Vraiment, c'est pas si terrible que ça ! Dites-vous bien que ça soulage ! C'est tout !

Encore bon courage à vous tous !!!!!!

Marie
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:24

Témoignage de Diane

Je m'appelle Diane et je suis comme vous émétophobe. J'ai bientôt 16 ans, et cette maladie est déjà un enfer pour moi ... Elle me suit tous les jours 24/24 H, et je n'arrive pas à m'en sortir. Mes parents sont au courant de mon problème puisque j'ai déjà fait plusieurs grandes crises, la première a commencé quand j'avais 10 ans, personne ne savait ce que j'avais, et j'ai fini chez la psy ...

J'ai toujours eu cette peur du vomi, je me rappelle quand j'étais à l'école primaire, et que quelqu'un vomissait dans la cour, je ne pouvais plus marcher à cet endroit, et d'ailleurs aujourd'hui je fais encore attention où je marche, pourquoi je ne sais pas ...

Je ne peux pas aller aux toilettes dans les lieux publics, à mon lycée, c'est très difficile, même chez moi, je ne vais plus qu'à une seule toilette car je sais que personne n'y a jamais vomi, les autres je n'y vais plus, je ne peux pas !

Mais moi je me vois différente de vous tous car j'ai peur que les autres vomissent, c'est en fait le principal de la peur, car j'ai confiance en moi, et je sais que si les autres ne sont pas malades, je ne le serai pas non plus, car je contrôle mes aliments, je sais ce qu'il faut que je fasse si jamais j'ai une soudaine envie de vomir ( bonbon à la menthe, eau froide sur le visage, respiration de yoga ... ), mais la peur que j'ai de vomir est omniprésente ! C'est horrible !

Je ne veux même pas aller au resto, car je ne me sens pas dans mon élément, j'ai peur que la nourriture ne soit pas fraîche et qu'elle me rende malade, et de toute façon je n'aime pas spécialement manger ... Je ne peux pas aller à des fêtes avec mes amis, car je sais que quelqu'un va vomir, enfin je suis la seule à le penser, mais je sais que je ne peux pas m'enlever ça de l'esprit et que je passerai une mauvaise soirée, alors autant rester à la maison et être sûre de ne pas me rendre malade ...

Je ne sais pas exactement quand l'émétophobie est apparue chez moi, mais depuis que j'ai 10 ans j'ai du faire 4 grandes crises. Une crise dure minimum 2 semaines et peut aller jusqu'à 1 mois ! ( La dernière )

La dernière a commencé quand j'ai vu une amie vomir, elle avait la gastro, l'horreur ... Je commence alors à avoir un mal d'estomac, un noeud atroce dans la gorge, et je me dis que moi aussi je pourrais vomir à tout moment, ayant été en contact avec elle ... Je suis en plus de ça allée au resto quelques jours après pour l'anniversaire de ma soeur ... Au programme : couscous ... Le pire, cela faisait 4 jours que je ne mangeais plus. J'ai fait un effort et je me suis un peu forcée, bien que dans ma tête, quelqu'un pouvait vomir à tout moment, je surveillais l'assiette des autres, je ne veux pas qu'ils mangent de trop eux non plus ... Tout a coup mon frère a dit qu'il allait vomir ... C'est le coup de grâce ... Je ne me sens pas bien, et me voila obligée de quitter le restaurant, laissant tout le monde en plan ...

Après cette soirée, je me suis trouvée mal pendant plusieurs semaines, ce fut une accumulation de choses, je ne pouvais même plus dormir allongée, je me sentais mal pendant les cours ... Et j'ai pour la 6ème fois atteri chez le psy au bout de 2 semaines de crise ... Une fois que je parle à quelqu'un qui me comprend, je me sens mieux, même s'il me faut encore environ une semaine pour me restabiliser, supprimer ces maux d'estomac et le noeud à la gorge ...

Je me demande jour après jour comment je ferai le jour où j'aurai des enfants, j'espère que mon mari sera compréhensif, mais aujourd'hui peu de gens le sont face à l'émétophobie, c'est dur à accepter et aussi à faire accepter, mais c'est la vie, et je crois que je ne vais pas pouvoir y faire grand chose car mes parents se voilent la face, pour eux je suis " normale ", ils acceptent seulement que je ne veuille pas aller au resto ...

Voila, je suis contente d'avoir découvert ce site car je me rends compte que je ne suis pas folle et je lis chacun des témoignages en me retrouvant à l'intérieur ... Je compatis avec chaque émétophobe ...

Diane
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:25

Témoignage d'Aline de Suisse

Coucou à tous ceux qui me liront ! Je m'appelle aussi Aline et j'ai 18 ans. J'ai traîné pendant 6 ans une émétophobie qui empirait de plus en plus. Un beau jour, je suis finalement allée voir un psy. Plus tard, je suis tombée sur un forum qui m'a conduit sur ce site, et j'ai enfin pu mettre un nom à mon problème. Le fait que je n'étais pas la seule à vivre cela, que je n'étais pas vraiment « déconnectée » m'a beaucoup fait pleurer. De joie. C'est pour cela qu'aujourd'hui, pour remercier, j'ai décidé d'apporter mon témoignage.

Dans mon cas, tout ne tourne pas forcément autour du * ( je mets comme ça je ne suis pas très bien de devoir souvent répéter ce mot ). Contrairement à beaucoup d'émétophobes, je sais d'où vient le mal, pourquoi il est là et comment changer. Mais le chemin est encore long. Jusqu'à l'âge de 3 ans et demi, tout allait bien dans ma vie, puis ce fut le choc.

Un soir je fus prise de vomissements, j'avais énormément de fièvre. Comme cela ne s'améliorait pas, on me conduisit aux urgences. Le lendemain, j'étais sourde et je ne tenais plus debout. J'avais une méningite qui avait détruit mes oreilles et l'équilibre. J'étais trop petite pour comprendre et ce fut un immense traumatisme dont le seul souvenir était la crise de vomissements, annonciatrice de la méningite. J'étais tellement shootée aux médicaments que le reste se terra dans mon inconscient. Tout de suite appareillée et rééduquée, j'ai pu récupérer un tout petit peu de l'ouïe grâce aux appareils et la quasi-totalité de ma mobilité.

Je commençais l'école quelques mois plus tard, et tout se passa bien. Je remarquais déjà une sensibilité au * mais l'innocence enfantine fit que je ne m'en préoccupais peu. Un fois je * dans mon sommeil, et je pense que cela a ressorti mon traumatisme de me réveiller dans du *.

Ensuite ce fut un camarade de classe qui * devant mes pieds, rien à faire, pas moyen de partir, l'appétit me resta longtemps coupé. Puis je fis une gastrite et devins anorexique, j'avais peur de trop manger ayant déjà mal au ventre. Mais ma phobie ne s'est vraiment révélée qu'il y a 6 ans lorsque j'atterris dans une autre école. J'étais peu en avance sur mon âge pour les « choses de la vie » étant donnée que je ne comprends ni la télévision ni la radio et qu'Internet n'avait pas encore atteint notre maison, j'étais donc sujettes aux moqueries, et, ne pouvant y rétorquer, un cercle vicieux s'installait. Avant, j'étais bien intégrée, mais là, je n'avais plus de repères, peu d'amis et on se moquait de moi en particulier grâce à ma surdité. Et dès lors, ma phobie avança en même temps que ma frustration de ne rien pouvoir entendre et comprendre.

Il devenait pour moi de plus en plus difficile de prendre le car, indispensable pour pouvoir me rendre à l'école, sur des routes montagneuses en plus, et juste après le déjeuner et le dîner. Mes parents étant d'un naturel sévère je n'osais rien leur dire de mon petit « caprice ». Maintenant je suis toujours en études, je dois continuer à prendre le car, mais je ne mange plus le matin, même si je m'attire les foudres de mes parents. Pour le bus je m'arrange pour me réveiller une heure plus tôt pour en prendre un où il y a moins de monde, parce que je n'ai tout simplement pas le choix. Cette année j'ai du louper le voyage de classe et de nombreuses sorties à ski ou marche ( car, remontées mécaniques ) et je dois rester en étude. J'enrage !

Je suis pourtant une fille qui a une énorme soif de vie, de découverte et je suis tout le temps bloquée soit par ma surdité soit par ma phobie, c'est frustrant. Mais j'ai eu tellement de difficultés à surmonter durant mon enfance ( mort de mon frère et de ma sour, cambriolage traumatisant ) que j'ai toujours envie de vivre. Si bien que je crève de trouille de la mort, j'ai peur de tout, je suis très angoissée car perfectionniste, mais c'est quelque chose que j'arrive à changer petit à petit. Je n'arrive pas à cerner ma phobie socialement. Je suis bien avec mes amis, et avec des inconnus aussi car je me dis que si * m'arrive, on ne se reverra de toute façon jamais ! Mais avec ceux qui m'embêtaient avant je suis très mal, ainsi qu'avec tous ceux que je côtoie quotidiennement mais qui ne sont pas vraiment mes amis. J'ai un copain depuis 3 ans qui me comprend et qui m'aide énormément malgré toutes les difficultés que cela pose, et, de mon côté, je suis motivée à me dépasser pour lui.

J'ai pris des neuroleptiques qui m'ont énormément aidée, mais, même à faible dose, pris la journée, ils m'assommaient et pris le soir, m'empêchaient de dormir et m'assommaient au réveil. J'ai donc préféré arrêter car, en plus, je culpabilisais de devoir en prendre. Mais ce bref moment m'a quand même permis de reprendre une grande confiance en moi que je n'ai pas perdue.

Ce que je trouve génial quand on a un travail à faire sur nous, on voit bouger les choses, même très peu, mais c'est déjà une énorme victoire. J'ai voulu justifier à mes meilleurs amis le fait que je ne prenais pas part à répétition aux sorties, je leur ai tout expliqué, et la majorité l'a bien pris, de plus, cela expliquait beaucoup de comportements spéciaux que j'avais eu dans le passé. Les autres, devant lesquels je n'ai rien voulu développer me traitent toujours de tarte mais je n'ai pas besoin d'eux !

Bien sûr, mon calvaire journalier est typique : contrôle des aliments, lavage exagéré des mains, peur des maladies etc.. Je ne vais pas reprendre la liste ! J'espère vraiment changer un jour, en tout cas je refuse de baisser les bras même si cela est difficile. J'ai essayé de faire du sport, mais en solitaire je n'aime pas, et en équipe, je ne suis jamais tombée sur une bonne. J'adore les sports d'hiver et je vis dans une station de sports d'hiver en Suisse, mais je suis bloquée à cause des remontées mécaniques. J'adore la grimpe, mais j'avance peu étant donné que je n'arrive pas à faire confiance au matériel ! J'espère vraiment trouver un jour le sport qui me convienne car je reste persuadée qu'il peut nous éviter beaucoup de pensées noires. J'aimerais pouvoir arriver à me lâcher, à arrêter de devoir avoir le contrôle sur tout, partout.

Sur Internet j'ai trouvé peu de gens qui ont guéri de cette phobie, j'aurai voulu trouver rien qu'une personne pour le dire. Quelqu'un s'est engagé dans les pompiers et le fait d'aider son prochain lui a fait perdre une bonne partie de son angoisse. C'est aussi la voie que j'ai toujours rêvé de suivre ( pas pompier !!), dans le secourisme, notamment en montagne, là où j'habite.

Voilà. je vais m'arrêter, même si je n'aurais jamais tout dit. J'aimerais beaucoup correspondre, voir même rencontrer une personne émétophobe, cela peut être une belle expérience... En attendant, je ne peux que dire : COURAGE !


Aline
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:26

Témoignage de Zia

J'ai 26 ans, je suis également heureuse de mettre enfin un nom sur cette fichue phobie, je suis aussi émétophobe, d'ailleurs, j'ai la nausée rien qu'en lisant les témoignages de chacun, le plus dur c'est d'entendre quelqu'un qui dit qu'il a vomi ... C'est horrible, j'ai une boule d'air qui se cale dans ma gorge que je n'arrive pas à enlever, je n'ose rien faire.

Cette phobie dure depuis longtemps, je ne sais pas vraiment quand elle s'est déclenchée, j'ai un frère qui vomissait souvent à mon goût et tellement fort que je pense qu'il en est à l'origine.

J'ai subi 2 crises absolument incontrôlables parmi tant d'autres plus calmes :
1- une nuit mon frère est rentré à la maison ivre, alors que ma chambre se situait à côté des wc, un bruit terrifiant m'a réveillée, il vomissait ! ( si j'avais eu la force de m'approcher de lui, je l'aurais frappé tellement je lui en voulais, car il connaissait ma peur )
2- à une soirée d'anniversaire, j'étais assise par terre entourée de copains assis et debouts, quand soudain je sens quelqu'un qui m'arrose mais en fait non c'était du vomi ! ( on m'a déshabillée tellement je tremblais de panique et mise sous la douche ).

Avec ma famille cela se passe mieux qu'avant, je pense qu'ils ont compris que je n'étais pas la seule folle à qui ça arrive, non ce n'est pas un caprice maman ! C'est réellement une phobie que l'on combat souvent.

Je voulais aussi dire que ma phobie est moins forte que certains d'entre vous qui avez témoignez, moi je me sens en danger quand je mange trop, quand j'ai la migraine, quand j'ai trop bu, quand je sens que quelqu'un ne se sent pas bien ou qu'il est malade, quand on me parle du mot vomir et tout ce qui s'y rapproche, quand la fête touche à sa fin, quand je voit quelqu'un qui est penché dans la rue ( comme disait un témoignage je ne peux pas m'empêcher de regarder pour etre sûre, car la réalité est moins dégoûtante la plupart du temps que mon imagination ), quand j'entends des bruits ou je sens des choses suspectes, quand je vois des images qui ressemblent à du vomi, ou quand je pense au début d'une grossesse j'ai peur d'être malade quand mon tour viendra, quand mon ami est malade et qu'il me rassure, j'ai toujours l'impression qu'il me ment pour me rassurer, quand je dois nettoyer les toilettes à mon boulot ( restaurant ) ... etc

Je pense que je vis assez bien tous les jours, sans réellement faire une fixation de ma phobie, j'ai évidemment une appréhension de tout ce qu'il va m'arriver, mais comme il ne m'arrive rien ou presque je suis rassurée de jours en jours. Mais il faut dire que je m'organise et j'anticipe davantage les risques. C'est d'ailleurs ce qui empêche certaines personnes de vivre mais moi je le vis assez bien en ce moment.

J'allais oublier, je voulais aussi signaler que je n'ai jamais vomi de ma vie.

Je vous remercie tous, ça fait chaud au coeur de savoir qu'on n'est pas tout seul à qui cela arrive.

BISOUS.

Zia
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:28

Témoignage d'Agnès

Bonjour, on m'a conseillé ce site et c'est vrai que ça fait du bien de voir que l'on est pas seule au monde. En plus je ne savais même pas que cette peur avait un nom !

Ma peur vient du fait qu'à l'âge de 6 semaines ( je crois ), je me suis étouffée en vomissant car je n'arrivais pas à reprendre mon souffle. Ma tante m'a vue devenir toute bleue et m'a secouée dans tous les sens, ce qui m'a permis de respirer. Même si je ne m'en souviens plus ( j'étais trop petite évidemment ).


Puis, à chaque fois que je vomissais, je faisais des déclarations d'amour juste avant ... Comme si j'allais mourir. A chaque fois que je vomissais, j'en recherchais la cause et j'évitais de manger cette " cause " ; de ce fait, je n'ai pas mangé de pâtes durant un an , pareil avec les oeufs à la coque ...

Ma peur a encore augmenté après une rupture ... Je ne sais pas pourquoi mais après la rupture avec mon ex, ça a été très dur. Tous les matins, quand j'allais en cours, je n'étais pas bien, bouffées de chaleur, envie de vomir psy ... J'ai manqué la moitié des cours cette année là ( mais j'ai quand même réussi à avoir mon bac ), je tremblais ... Les profs me faisaient évacuer du cours car ils avaient peur ... Ma mère venait toujours me chercher et m'emmenait chez le psy, qui en a déduit une dépression, m'a mise sous cachets mais rien n'y faisait, je n'arrivais plus à me contrôler. Cela s'est atténué un an après mais aujourd'hui, rien que la pensée de vomir me déclenche une crise. Voici quelques exemples récents qui m'ont déclenché une crise :

Quand je me retrouve avec du monde enfermée. Je suis allée à la foire gastronomique. Je n'ai pas réussi à avaler quelque chose car il y avait du monde et je me sentais mal en plus je n'avais pas confiance en la nourriture.

Je ne bois pas trop d'alcool j'ai trop peur d'être malade ensuite. C'est pour ça aussi que je n'aime pas être avec des gens qui boivent ...

Mais en règle générale, une crise peut me prendre n'importe où dès que je pense à l'idée de vomir.

J'ai quelques rituels pour me calmer : je passe ma main dans mes cheveux et j'écoute ma respiration ou encore, je mets de la musique.

Voilà mon témoignage, je n''ai pas trop l'habitude d'en parler car d'habitude, personne n'écoute mais ça fait du bien ! J'essayerai d'en marquer un peu plus long la prochaine fois ...

Agnès
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:30

Témoignage de Marie

Je m'appelle Marie, j'ai 26 ans et je viens de découvrir que cette phobie qui m'a pourri la vie pendant plusieurs années n'était pas une invention de mon seul esprit et qu'elle avait même un nom.

Je veux ajouter ici mon témoignage car je me suis en partie retrouvée dans beaucoup des précédents mais aujourd'hui je vais trés bien. Disons que la plupart du temps, j'oublie d'avoir peur et je souhaite à tous d'y arriver aussi.

Cette peur idiote m'a poursuivie entre 12 et 22 ans, en passant par différents stades décrits dans d'autres témoignages. Je crois que les premiers signes sont apparus au collège quand pendant plusieurs semaines, j'ai refusé de manger à la cantine mais sans pouvoir expliquer de quoi j'avais peur. En classe de quatrième, ma phobie est devenue beaucoup plus claire lors d'un voyage scolaire, j'avais tellement peur d'avoir le mal des transports que j'ai arrêté de manger et voyagé avec un sac en plastique accroché au poignet pendant trois jours, je crois que c'est là que j'ai connu mes premières nausées psychologiques. L'année suivante est bizarrement pleine de bons souvenirs, j'étais morte de trouille à l'idée de vomir en public mais j'avais trouvé le moyen d'y remédier en ne mangeant pas du tout dans la journée ( je me rattrapais le soir une fois chez moi ). Ma phobie est surtout sociale, même si à cette époque je garde un souvenir atroce d'une gastro seule chez moi. Par ailleurs, j'ai été tellement dégoûtée par une copine qui un jour a été malade dans la cour de l'école que je ne lui ai plus parlé ensuite, mais je vous ferai grâce de toutes les histoires de vomi que j'ai malheureusement toujours gardées en mémoire.

C'est quand je suis arrivée au lycée que cette phobie est devenue réellement handicapante, je ne mangeais toujours pas en dehors de chez moi, mais à la première épidémie de gastro, l'angoisse est devenue telle que je ne pouvais plus sortir et aller en classe. Mes parents font partie du corps médical et ont d'abord cru à une phobie scolaire. J'ai mis des années à pouvoir simplement leur dire que j'avais peur de vomir. Pendant trois mois, je suis restée chez moi avec des nausées tout le temps, j'espérais même que les médecins trouveraient une maladie grave qui m'expliquerait pourquoi je me sentais mal. La seule chose que j'ai découvert, c'est le Vogalène. Le médicament m'a permis de casser le cercle vicieux des nausées et avec le soutien de mes parents, je suis progressivement retournée en cours. Pas guérie pour autant, j'ai continué à faire très attention à tout ce que je mangeais hors de chez moi, je ne pouvais pas dormir ailleurs sans subir une crise, au moindre gargouillis je rentrais chez moi en catastrophe et je ne parle pas du nombre incalculable de sorties que j'ai ratées. Le pire, c'est quand quelqu'un de proche avait une gastro, j'en tremblais pendant des heures et je me suis mise à détester les fêtes de Noël.

Malgré mes absences nombreuses j'ai eu mon bac et je suis entrée à la fac. Pendant trois ans, la peur me poursuivait, moins violente car j'avais des trucs comme le cachet de Vogalène toujours dans mon sac, ou le sac en plastique dès que je devais prendre le train ... Je me rassurais en organisant les choses de manière à ce que si je devais vomir, ça puisse arriver discrètement et proprement.

Les choses ont vraiment commencé à aller mieux pour moi quand j'ai en quelque sorte quitté l'adolescence. J'ai vu un psy quelques temps, ce qui m'a beaucoup aidée à réfléchir sur moi, même si je ne lui ai pas parlé directement de cette phobie. Les vraies raisons de ma peur, je ne les connais toujours pas, même si je ressens que c'est sans doute lié à des choses vécues avec ma mère, peut- être qu'un jour je retournerai voir un psy mais pour le moment je vis bien ça me suffit. Au fur et à mesure que ma vie changeait, ( j'ai découvert ce que je voulais vraiment faire, j'ai rencontré des amis ... ) je me suis lancée de plus en plus en essayant de me dire simplement " et puis merde " si ça arrive tant pis. J'ai arrêté de prendre des anxiolytiques. Un jour à une fête, je me suis aperçue que j'avais oublié mon sac avec la boîte de Vogalène, je ne suis pas rentrée en catastrophe chez moi et ça a été une très belle victoire. J'ai rencontré mon copain, sans jamais lui parler directement de ma phobie, je sais que lui ne se moquera pas de moi si je vomis et même qu'il s'occupera de moi sans être dégouté, ça aide . Un jour, à force de me dire que la peur ne devait pas gagner, je suis partie toute seule au Canada suivre des cours d'anglais, bien sûr j'ai angoissé pendant des mois avant le départ et cherché toutes les excuses pour annuler. Mes parents m'ont poussée dans l'avion mais quand je suis revenue je savais que j'avais gagné.

Rien n'est simple avec cette phobie mais je voudrais dire surtout aux plus jeunes qu'il ne faut pas perdre espoir, les choses évoluent parfois sans qu'on sache pourquoi et un jour on trouve la force de dire merde à sa peur et de faire les choses quand même. Je ne dirai pas que je suis guérie, aujourd'hui encore quand quelque chose ne va pas dans ma vie, c'est l'angoisse de vomir qui me reprend, j'ai gardé quelques habitudes particulières, je crains toujours autant les épidémies de gastro, je m'assieds toujours à proximité de la sortie dans les cinémas ou les transports en communs, je repère toujours comment aller rapidemment aux toilettes quand je ne dors pas chez moi et le Vogalène est indispensable dans ma boîte à pharmacie ou mon sac de voyage. Mais les choses changent, quand mon père me le disait il y a dix ans je croyais qu'il ne comprenait rien, aujourd'hui, je sais qu'il avait raison.

Le prochain grand défi dans ma vie et contre cette peur stupide, ce sera sans doute la grossesse. J'angoisse un peu bien sûr mais je refuse que la peur commande ma vie. Et puis c'est décidé, cette année à Noël, je goûterai au moins une huître ... Courage à tous.

Marie
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:32

Témoignage d'Annab

Je n'ai pas encore lu de témoignage autre que celui du site, dans lequel je me reconnais déjà totalement. Enfin si on peut dire, car je crois être sortie de cette phobie. Le parcours a eu son lot de bizarreries ... Ce serait trop long à expliquer. En deux mots, j'ai vécu pendant 7 ans environ, hors réalité ( bovarisme ), afin de ne plus souffrir de cette phobie. Je n'avais plus peur, mais plus aucun autre sentiment ne m'atteignait. Je suis revenue parmi les vivants depuis peu. Juillet 2004 a été atroce, j'étais proche de la folie, " perchée ", impossible de m'immerger à nouveau dans la vie. La vie sociale mais la vie tout court.

Annab



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Je ne sais plus où je m'étais arrêtée dans mon récit mais bon bref ... Ah oui le bovarisme. Pendant cette ( trop ) longue période, je n'ai pas vomi. Pourtant j'aurais pu plusieurs fois ( des fois je mangeais à l'excès ( gourmandise + trouble du comportement alimentaire : manger pour combler un manque ) ) ; oui je pouvais car je n'allais pas vomir car de toutes façons, rien ne pouvait m'atteindre car je n'étais pas dans la vraie vie... Et puis un petit virus " gastroentéritique " il y a deux ans qui m'a juste retourné le ventre : spasmes inclus pendant 4 jours, sans vomissements. Bref le fait est que ça ne m'est pas arrivé. Cependant, pendant cette période de bovarisme, l'angoisse était minimisée et j'ai donc pu me préparer toute seule comme une grande, à vomir une autre fois dans ma vie. Concrètement, je m'obligeais à me souvenir comment ça faisait, toutes les sensations ... Les bruits, la violence ( pas si violente d'ailleurs, promis ). Je m'y préparais. Ca m'a permis de dédramatiser.

J'ai bientôt 24 ans. Je suis en psychotérapie depuis le mois de juillet, pour mon bovarisme mais on a bien sûr abordé mon émétophobie ( que j'avais déjà bien décodé toute seule ). Je considère que je suis revenue parmi les vivants : je m'implique autant dans mon boulot et mes cours ( je fais un BTS en alternance ) que dans mes relations affectives ( famille, amis, collègues ).

C'est donc en toute lucidité que j'ai vomi il y a deux semaines et je peux dire sans me mentir que tout s'est bien passé. J'ai même dit " p... fait c... !! " entre deux vomissements pour bien montrer que voilà, c'est pas agréable, mais je suis une grande et je suis forte et j'ai le droit de me laisser aller et de dire des gros mots quand quelque chose m'em.... J'ai été au bout de chaque spasme : plutôt que de l'empêcher, je le poussais. Ca voulait dire que j'encourageais mon corps, je l'aidais à agir comme il en avait besoin et non plus en étant en contradiction avec lui. J'ai ressenti ce vomissement comme une libération, dans tous les sens du terme. La cause ? J'avais mangé trop de bonbons !! Je trouve ça plutôt symbolique et je rigole doucement de cette indigestion puérile, elle est le pied de nez à mon émétophobie qui m'a tant conditionné quant à mon comportement alimentaire ( entre autres ... ) étant enfant et adolescente.

Je redoutais le lendemain de cette épreuve ... Je ne me suis pas goinfrée pour laisser mon ventre se remettre en place mais dès les jours suivants, j'ai mangé comme avant, sans angoisse et sans calcul ... Le premier soir, j'étais un peu mal, un peu " mort bide " mais mon bien être dans ma vie et mon insoucience avant ce vomissement ont primé. Je ne voulais en aucun cas retrouver ce schéma de conditionnement destructeur. Il me semble que j'en suis libérée, j'ai tout du moins réussi à mater une bonne partie de ma phobie.

On souffre beaucoup lorsqu'on est émétophobe. Il faut en sortir. Il faut en effet regarder devant, affronter, grandir. Vomir ce n'est rien, vraiment, ( et oui moi aussi je le dis, mais maintenant je le SAIS aussi ) il s'agit juste d'accepter de laisser le corps réagir. Accepter de se laisser aller. Accepter de libérer. Accepter de lâcher prise, c'est tellement agréable finalement de lâcher prise. Il faut accepter la Vie. Dans la mesure du possible, affrontez madame ou monsieur ou affronte, toi, le jeune ou l'enfant, petit à petit, cette phobie et ses rituels. Sans exagérer et en prenant le temps. Par exemple, accepter de lire, d'écrire, d'entendre, de prononcer ce mot VOMIR. Vivre ces étapes en toute conscience, comme une acceptation, un apprivoisement, une dédramatisation. Il n'est pas si moche finalement, ce mot, et tout ses dérivés ... Ca prendra peut être quelques semaines, quelques mois, mais peut importe, une fois que la phobie est domptée, ou plutôt éliminée, la vie est belle.

Faire le même type d'exercice en ce qui concerne l'aspect, les bruits, les sensations : se souvenir comment c'est, comment ça fait, doucement, sans se l'imposer trop durement. Tenter aussi d'arrêter les stratégies d'évitement, les rituels de ne pas faire ci ne pas faire ça ... Ainsi, associer des aliments que vous ne vouliez plus associer, aller voir au dessus de la cuvette des WC ( si j'y suis ) en relevant la cuvette. Juste rester debout et regarder ... La fois suivante se pencher un peu ... la fois suivante faire comme si en mimant .... la fois suivante faire comme si bruitages inclus. Ce n'est pas facile, je vous l'accorde. Ca m'a pris du temps et du courage, mais je l'ai fait, véridique. Et vous savez le faire aussi, bien sûr.


Ne me voyez / ne me vois pas comme morbide s'il vous plaît / s'il te plaît, juste parce que j'en ai parlé, peut être un peu trop à votre / à ton goût. Ne me voyez / Ne me vois pas comme étrangère à votre / à ton monde. Je me souviens bien de quoi il se compose. Ce monde n'est pas la vie. Acceptez et acceptes la vie. Ca vaut la peine, vraiment. Il faut être courageux, se lancer, lutter sans se mentir, affronter en toute lucidité. Il faut donc du courage. De la force aussi. Mais la Force de Vie, même si elle est camouflée ou parasitée par l'angoisse, elle est au plus profond de chacun. Il faut aller la chercher et croire en elle

. Tout ira bien, ais et ayez confiance ... ;-)

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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:34

Témoignage de Fabrice

Au fil des lectures de témoignages, je me reconnais un peu dans ces derniers.

Je fais partie de ceux qui ne trouvent pas l'origine de cette phobie. Cette phobie me pourrit la vie, et je compte bien m'en débarrasser.

Lorsque je ne me sens pas " bien ", je panique et au max, j'en viens à être paralysé de partout. Je reste assis, je tremble comme une feuille et je commence à avoir du mal à bouger mes bras, mes jambes ... Mon corps ne me répond plus.

Dès l'instant où je sens que la crise est passée, tout part comme par enchantement ... Et là, je me dis que j'aurais du être plus fort.

J'ai aussi voulu aller voir un psy mais je m'y refuse car je sais très bien au fond de moi que cela ne m'aidera pas.

Je suis d'une nature rationnelle et je sais que je suis le seul qui puisses m'ôter cette peur. J'ai essayé de franchir plusieurs étapes.

Il y a 2 ans, la veille de noël, je me suis reveillé mal à l'aise, ma femme s'est reveillée, et je lui ai dit que j'allais vomir ... Je le savais car il y a un signe qui ne trompe pas, je ne pouvais presque plus parler car je sentais que tout etait remonté durant mon sommeil jusqu'à être au seuil de ma bouche.

Je savais pertinnement que j'allais rendre et j'ai essayé comme je pouvais de courir aux toilettes ( que je n'ai pas pu atteindre à temps ).

Après m'être un peu vidé avec l'aide de ma femme je savais que je devrais sûrement revomir car souvent pour ma part je vomis en 2 ou 3 fois.

Mais j'ai beaucoup mieux geré ces autres vomissements.

J'ai essayé de décomposer toute l'etape du vomissement pour savoir quelle partie me terrifiait à ce point.

Et je pense que c'est le moment où l'on sent que ça " monte ". C'est pourquoi souvent, j'ai des nausées, mais en fait, tout vient du fait que durant une demie seconde, j'ai la tête qui tourne pour une cause simple, comme un excés de chaleur dans l'appartement ou une sensation de ballonnement.

Malheureusement une fois ces nausées en place, c'est le cercle vicieux qui commence.

Les nausées me font paniquer, la panique me noue l'estomac ... Une fois l'estomac noué, je sens une douleur dans le ventre et je me dis que c'est la nourriture qui remonte, ce qui me fait encore plus paniquer, jusqu'à ce que je boive une boisson gazeuse qui va me faire roter ( signe que mon ventre est bien en " place " ) ou j'essaye de prendre de l'air frais.

J'ai aussi des médicaments comme tout le monde, mais je ne veux pas devenir dépendant, je fais en sorte d'en prendre qu'en cas d'extrême panique.

En definitive, pour ma part, je reste persuadé que tout se passe dans ma tête, et que si j'arrive une fois à surmonter les nausées et le vomissement, alors je serais peut être guéri.

Mais je refuse de faiblir, je ne veux pas vivre avec cette peur toute ma vie, c'est pourquoi je surmonterai cette phobie, parce qu'il le faut, tout simplement. J'encourage tout le monde à essayer d'y faire face.

Les gens qui ont peur du vide, on les envoie en haut d'une tour ...

Les gens qui ont peur des araignées, on leur demande d'en prendre une en main ...

Pour nous, je pense qu'il faut essayer une fois de rire durant une crise de vomissement. J'ai déjà réussi à rire après un vomissement, alors que je savais que j'allais sûrement revomir.

Pour moi, c'est une sorte d'étape que de tourner cette phobie à la derision.

Fabrice
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:35

Témoignage de Shirielle

Salut,

moi c'est Shirielle ( c'est mon pseudo, je vous rassure ). Ca fait depuis que j'ai 11 ans que je suis émétophobe. Je ne savais meme pas que ce mot existait avant aujourd'hui ! Et oui, j'ai peur de vomir ... Ca me pourrit la vie et j'en ai marre !!

Tout a commencé quand j'ai été heurtée par une voiture en 6ème avec ma meilleure amie. Je me souviens de cette scène où je vois ma meilleure amie morte en plein milieu de la route ... Heureusement, elle n'est pas morte ! Mais j'ai eu la peur de ma vie. Depuis ce jour là, je suis émétophobe. C'est bizarre car il serait plus logique d'avoir peur des voitures. Mais non. Quelques jours plus tard, je ne pouvais même plus manger. J'ai perdu 6 kilos et les docteurs et profs croyaient que j'étais anorexique ( je l'étais mais c'était pas parce que je me trouvais grosse ! ). Je ne suis pratiquement pas allée à l'école de l'année de 6ème et quand j'y allais, je passais ma journée à l'infirmerie.

J'essaie de temps en temps d'en parler avec mes amis proches mais ils ne comprennent pas. Tous les jours j'y pense, je ne veux pas vomir. C'est même pas en public ou pas, je m'en fiche de ça mais c'est tout simplement VOMIR ! Ca me bouffe la vie et j'en ai trop marre. Aujourdhui, j'ai 15 ans et j'en ai déjaà parlé à ma mère mais elle ne me comprend pas ... Je ne sais pas quoi faire !

En tout cas, c'est un très grand soulagement de savoir que je ne suis pas la seule au monde ! Pendant un moment, je pensais même que j'étais folle et super immature ... Pour ceux qui ne comprennent pas ( et je les comprends ! ) voici comment ça touche ma vie de tous les jours :

1. Je ne veux pas aller à l'école - il y a plein de microbes.

2. Quand je suis dans une salle de classe, surtout, ne pas trop respirer - je pourrais attraper la gastro ...

3. Quand une personne dans ma classe a vomi - ne pas aller à l'école.

4. Ne pas trop aller dans les places publiques - il y a plein de bactéries.

5. Laver mes mains toutes les secondes - il pourrait y avoir des bactéries ...

Et maintenant, voici ce qu'il m'arrive quand j'ai la nausée :

1. Je pleure

2. Si ça devient " grave ", je commence à hurler ( pas crier, hurler )

3. Je ne peux plus respirer

Je sais que tout ça est absurde, je le sais mais on ne peut rien y faire !!

En tout cas, je suis super contente de ne pas être la seule. Surtout en ce moment, 3 personnes ont la gastro dans ma classe ( je ne vous dis pas l'angoisse ! )

Shirielle
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:37

Témoignage de Lison

Tout d'abord, bonjour à tous.

2005 sera je pense une année marquante pour moi. En effet, je peux depuis peu mettre un mot sur ce mal qui me ronge, et qui nous ronge tous. Je suis émétophobe. Ce mot résonne dans ma tête comme une véritable révélation, une réelle prise de conscience d'être malade.

J'ai longtemps cherché les origines de cette phobie. Pourquoi avoir une peur incontrôlable de vomir ? Après tout, ce n'est rien, c'est même quelque chose de naturel !

Je me souviens d'une expérience assez troublante quand j'avais environ 4 ans. Ma mère, alors enceinte de ma petite soeur, avait mangé des champignons, qu'elle n'a pas digéré. Le bruit horrible de son vomi m'a réveillée en pleine nuit. Je crois que j'ai commençé à haïr cette chose car elle avait fait du mal à ma mère. Depuis cette expérience, les champignons ont bien-sûr été bannis de mon assiette, et je n'ai plus jamais dormi dans la même position que celle que j'avais dans mon lit cette nuit là, c'est-à-dire sur le ventre. Chaque soir, j'angoissais que ma mère soit à nouveau malade.

Petit à petit, les angoisses devenaient moins fréquentes, je ne m'empêchais pas de manger et j'avais une vie sociale comme toute les petites filles de mon âge. C'était vraiment plus la peur de voir et d'entendre quelqu'un vomir. Je me souviens qu'une fois à l'école, ma meilleure amie avait vomi. C'était dégoûtant. Je l'ai fui pendant une semaine, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Même chose pour un garçon que j'aimais bien et qui était assis à côté de moi. Il a vomi et il y en avait partout sur mes cahiers, ma trousse ... Je vous laisse imaginer ma réaction. De plus, je partageais à cette époque une chambre avec ma soeur. C'est moi qui l'avait voulu, sa présence me rassurait, je me disais que si je n'étais pas bien, je n'étais pas seule. Et est arrivé ce qui devait arriver. Elle a eu une gastro terrible. Elle a vomi toute la nuit. Et je ne pouvais dormir nulle part ailleurs, ma mère refusant de me faire dormir dans son lit. Cette nuit a été un véritable traumatisme. Depuis, et pendant un long moment, je prenais trois Motilium par jour. Cela me rassurait. Je me disais qu'avec ça, de toutes façons, je ne pouvais pas vomir.

Là, cette phobie a véritablement commençé à me hanter. Au collège, dès que je sentais que j'avais mal au coeur, je faisais appeler ma mère au travail. J'ai commençé à avoir une peur panique des gastros, fuyais toutes les personnes ayant vomi, ou ayant des nausées. Je n'allais jamais aux toilettes du collège, m'imaginant y trouver du vomi, ou même s'il n'y avait rien, m'imaginant que quelqu'un y avait sûrement vomi un jour. Je voyais bien que j'étais différente de mes amies.

Au lycée, j'ai vécu la même chose, sauf qu'en plus, j'avais des diarrhées très régulières, ce qui venait se rajouter à l'angoisse de vomir. A cette époque, j'ai commençé à faire des rêves horribles sur des personnes proches, qui étaient malades et vomissaient partout, surtout sur moi. Cela se passait la plupart du temps sur un bateau.

Puis, la fac ... La véritable descente aux enfers. Période très déstabilisante pour tout étudiant. J'ai commençé à faire de grosses crises d'angoisse tous les soirs, je redoutais le moment d'aller dormir, j'avais peur de me réveiller en pleine nuit et d'avoir envie de vomir. Du coup, je dormais très peu et très mal, j'étais pâle toute la journée, aucune énérgie, je ne mangeais pas le midi, très peu le soir, et rebelotte la nuit. De plus, il y a une fille à la fac qui fais des crises de tétanie, elle tremble, elle a des horribles convulsions, elle fait des malaises, elle respire très mal, elle se plaint de maux de ventre atroces. C'est très choquant de voir ça, même pour des personnes qui ne sont pas aussi fragiles que moi. Bref, " à cause d'elle ", la fac est devenu un lieu que je redoute, car elle symbolise pour moi ces crises. Dès que je sens qu'elle ne va pas bien, je prends mes affaires et je m'en vais, plus pâle encore qu'elle, je tremble. Le risque était que je n'y aille plus du tout. Je me suis alors quand même forçée à y aller, sachant très bien que sinon je ne m'en sortirais pas. J'ai finalement eu mes partiels de droit avec mention bien, comme quoi j'ai fait le bon choix de persister.

J'attends la rentrée du 2ème semestre avec beaucoup d'appréhension. Sera-t-elle toujours là ? Ou aura-t-elle abandonné ?

Ces derniers temps, j'ai perdu près de 5 kilos. Je n'ose plus manger, ayant peur de ne pas digérer. Ma mère commence à s'inquiéter pour moi. Elle pense que je me suis mis dans la tête de faire un régime ! Si elle savait. Elle me croit anorexique. Pourtant je ne peux pas lui dire la vérité. Ma mère est quelqu'un de fort par rapport à ça, elle ne comprendrait pas, et penserait que je fais du cinéma. J'ai un ami depuis 3 ans maintenant. Nous projetons de nous mettre ensemble en appart l'année prochaine. Je crois qu'il va falloir que je lui en parle, car il sera confronté à mes crises d'angoisse. Je pense qu'il s'en doute déjà.
Ma vie est aujourd'hui un véritable calvaire. J'ai 18 ans et je ne sors pratiquement pas. Je ne bois évidemment pas, je ne vais pas à des fêtes où des personnes sont susceptibles de trop boire et de vomir. J'ai peur de l'avenir. Peur d'avoir des enfants, peur d'avoir un cancer et d'être obligée de faire une chimiothérapie, peur de voyager ( bateau, avion, voiture si je suis derrière ... ). Les nausées psychologiques ne me quittent pas de la journée. Et la nuit, j'ai toujours un cachet de Motilium et une bouteille d'eau sur ma table de nuit.
Moi qui pensait être seule, être folle, je sais maintenant grâce à ce site que beaucoup de personnes sont dans mon cas. Et quelque part, ça soulage. Cette phobie n'est pas vivable. Je veux tout faire pour m'en sortir. J'ai pris rdv chez un psychothérapeute hier, et ce site est un véritable soutien moral. Une seule question : pourquoi ne l'ai-je pas fait plus tôt ? Pourquoi attendre 14 ans ?

Maintenant, je le sais, 2005 est l'année de la victoire, il faut y croire. Tout le monde est capable de s'en sortir. Tout le monde a le droit à une véritable renaissance. Je veux que ma vie redevienne normale, ou plutôt qu'elle le devienne, car elle ne l'a jamais été.

Lison.
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:39

Témoignage de Nanou

Bonjour à tous.

En lisant vos témoignages je me suis vue quotidiennement ... Certains en souffrent plus que moi, d'autres moins.

Je vous écris, il est 5h30 du matin, ma mère a été malade toute la nuit, je vous laisse imaginer dans quel état je suis... Surtout que je ne sais pas ce qu'elle a... Et si c'était une gastro? Et si je suis contaminée ... C'est la maladie la plus égoïste que je connaisse ... Au lieu de venir voir ma mère, je suis restée dans mon lit, et j'ai mis mon baladeur mp3 à fond ... Et là, je ne la détestais pas, mais je lui en voulais. Et pourquoi j'ai le sommeil léger aussi, j'aurais pu dormir profondément, ne pas m'en rendre compte. Et là je me dis "ma pauvre maman", c'est elle qui est malade, c'est moi qui me plains!! Ce n'est pas de sa faute ! Mais non, je suis là à trembler, à prier pour ne pas avoir la même chose ...

Je suis émétophobe depuis l'âge de quatre ans environ. Mon père, un jour, m'a donné une glace qui avait été décongelée puis recongelée ... Résultat : staphylocoques dorées ... ( vomissements très violents, spasmes, urticaire ). J'étais petite, c'était assez terrifiant, cela m'avait secoué. Alors pour moi cela était :
vomir = grand danger.

Après quelques mois, je vivais normalement, jusqu'au jour où ma mère a eu un début de cancer. J'avais 10 ans. Elle a eu une chimiothérapie. Effets secondaires : vomissements. Je n'ignorais pas que le cancer pouvait entraîner la mort. Ce jour là, je me suis dit :
vomir=mort.

Je suis devenue anorexique, insomniaque, je pleurais quand quelqu'un était malade. Je me disais " il va peut-être mourir ". En entrant au collège, tout est redevenu normal. J'ai repris mes kilos, j'étais même un peu ronde ! J'ai vécu normalement, sauf que je ne supportais pas de voir quelqu'un vomir. A part ça je vivais normalement.

Et puis un jour, j'ai vécu une dure déception sentimentale ... Je pense que cela vient de là. Je me suis sentie délaissée et la phobie est revenue mais plus forte qu'avant. Je me dis que comme j'étais assez petite, je ne me souvenais pas de mes peurs ... que maintenant étant adulte, je suis consciente de ce qui m'arrive. Et je vis un enfer total, cette fois cela ne part pas, et cela devient plus intense ... Cependant je mange normalement, je suis même assez gourmande ... Je supporte très bien les odeurs de cuisine, j'adore cuisiner aussi.

C'est la nuit que surviennent le plus souvent mes crises ... Je ne peux pas dormir, je suis tétanisée ... je suis là avec mes cigarettes, mes bonbons à la menthe et mon verre d'eau ... Parfois, je prends un anti-nauséeux ( c'est très rare ) et je suis là tremblante, terrifiée. Je me dis "tout sauf vomir, pas ça, ce serait trop horrible". Je fais attention à ce que je mange ( dates de péremption, j'ai peur des produits congelés ). Mais je mange de tout.

J'ai souvent des maux de ventre, mais cela est " dans la tête " je prends du charbon, je me force à croire que cela marche. Mais depuis un certain temps, je ne sors pratiquement plus, j'ai peur, et je vois de moins en moins mes amis. Ils ne sont pas au courant. J'avais un petit ami, j'ai préferé arrêter ( en donnant de fausses raisons ) et il me manque beaucoup. Cette maladie me gâche ma vie, j'ai eu des idées noires, mais je ne suis jamais passée à l'acte, et je ne le ferais jamais je pense.

Je suis auteur. De mes crises d'angoisses est né mon premier livre ( mais qui ne parle absolument pas de celà ). Récemment, j'ai commencé la rédaction d'un policier. J'ai choisi des personnages amusants. L'une d'entre elle est hyponcondriaque / émétophobe. Je parle de ses peurs mais avec le sourire, cela me déstresse un peu et me permet de voir quel est le regard des autres face à tout cela. Bien sûr, certains de mes amis ont rit en découvrant ce personnage ... J'ai eu des réflexions comme tel " Tu as inventé ce terme " émétophobe ", c'est très marrant il fallait y penser! " ou " à sa place je me tirerai une balle ". Et oui, ce n'était pas de simples paroles, cela m'a fait souffrir, je me suis dit que j'étais vraiment un cas déséspéré. Mais j'ai joué le jeu, j'ai participé à leurs rires ... Et maintenant, je savais que me confier était totalement impossible ...

Mais j'aimerai me sortir de tout cela. J'espère que certains liront mon témoignage et viendront me parler ... J'aimerai tant discuter de cela avec quelqu'un, et qu'il ne va pas éclater de rire et me dire que tout cela est ridicule ... Que tout le monde vomit et que personne n'en meurt. Il faut dire que nous n'avons pas de chance ... C'est moins pénible d'avouer qu'on a une peur terrifiante des souris ou que l'on est agorophobe ... Nous avons tout contre nous ...

Je voudrai vraiment de l'aide s'il vous plaît. Cependant, je ne prendrais jamais de médicaments comme le prosac ... Mon père est médecin, ses collègues viennent de temps en temps à la maison et ils parlent des dégats que peuvent provoquer certains médicaments. Le prosac est une drogue dure. Alors jaimerai vous dire de le refuser, sinon c'est votre " arrêt de mort " que vous signez. Au pire, prenez-le à très faibles doses ( et encore, je vous le déconseille ). Et sachez que si un psychiatre vous propose cette option pour traiter ce que nous avons, c'est un très mauvais psychiatre.

Je termine en vous disant que le comble, c'est que je suis dans la psychologie, et j'aide ceux qui ont des problèmes, je conseille très bien et j'arrive à les rassurer mais malheureusement je n'arrive pas à m'aider moi-même !

Nanou
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:40

Témoignage de NINI

bonjour à tous et à toutes!

J'ai lu chacun de vos témoignages, j'en ai les larmes aux yeux !

Je n'ai jamais eu de soulagement en vomissant depuis mon enfance ; d'ailleurs je me souviens de toutes les fois ou j'ai du par la force des choses me retrouver au dessus de la cuvette ou ailleurs à vomir !Quelle souffrance !

Je connaissais cette peur mais pas son nom. Pendant de nombreuses années, j'ai évité de vomir en me retenant, en passant mes nuits assises dans mon lit, la lampe de chevet allumée. Je n'avais peur que lors de ces réelles nausées. Après je n'y pensais plus et la vie reprenait son cours. Aujourd'hui, j'ai 23 ans, j'ai eu cet été une merveilleuse petite fille, je ne vous cacherai pas mon angoisse face aux nausées matinales,qui Dieu merci se sont rarement présentées durant toute ma grossesse !

Vomir était d'ailleurs ma seule appréhension à concevoir un enfant. Même l'accouchement me faisait moins peur ! Seulement, depuis la naissance de ma fille, à mon retour de la maternité, j'ai commencé à avoir des nausées, des maux de ventres. Croyant à une gatro, j'ai consulté mon médecin de famille, qui a trouvé mon intestin noué mais rien de grave! Tout le long du traitement je me sentais mieux, rassurée par la prise de médicament qui me garantissait de mon immunité face aux vomissements !

ce sentiment de bien-être retrouvé, j'ai de nouveau ressenti ces nausées ! J'arrive à les gérer la journée, mais le soir c'est horrible ! Dès que la nuit tombe et que je dois passer à table, c'est le début de l'angoisse. Je me contente d\'une soupe et d'un yahourt. Une fois couchée, c'est pire que tout, je ne fais qu'angoisser à cause des nausées qui m'angoissent de plus belle ! Je suis retournée voir le médecin, il m'a simplement dit que j'étais trop anxieuse, sûrement dû au fait que je m'inquiète de la santé de ma fille, qui pourtant se porte à merveille !

Il m'a prescrit un anxiolytique à prendre le soir au coucher ! C'est vrai que ça me rassure et d'ailleurs, quand j'essaie de m'en passer, l'angoisse reprend, accompagnée de ces perpétuelles nausées qui m'empêchent de dormir, je me tourne et me retourne toute la nuit jusqu'au petit matin où je redeviens calme et sereine !

Ceci est très bizarre, je ne me reconnaîs plus ! Avant, c'était seulement le fait d'entendre une personne vomir et / ou ne pas se sentir bien qui pouvait me retourner l'estomac mais là c'est bien pire ! Demain, je dois partir à Paris en voiture, et pour la première fois j'angoisse d'être malade pendant le trajet ( 6 heures ) ! J'espère pouvoir m'en sortir, d'autant plus que mis à part ça, je ne suis jamais malade !

Je ne comprend pas non plus que ces nausées soient aussi fortes le soir ! Alors que la journée, je m'en sors bien, je sors, je fais mes courses quoique en ce moment les magasins c'est limite, pas pour la foule mais plutôt parce que j'ai peur de ne pas avoir le temps d'arriver aux toilettes ! Quand j'y pense, il ya tellement de choses plus horribles qui arrivent aux gens tous les jours que je m'en veux et éprouve de la culpabilité à me sentir si mal !

Et si c'était le début de ma descente aux enfers ! Merci de me lire. C'est la première fois que j'en parle librement ! Ma famille sait simplement que j'ai peur de vomir mais c'est tout.

Grosses bises à toutes et à tous. A bientôt.

NINI
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:41

Témoignage de Chantal

Bonjour, je m'appelle Chantal, j'ai 26 ans.

Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu peur de vomir. Toute petite, j'avais peur de m'endormir de peur de me réveiller et de vomir. Je combattais le sommeil. Un jour, Je suis tombée sous le charme d'un petit jouet que mon père avait offert a ma mère, je lui ai donc subtilisé. C'est devenu mon premier objet contraphobique. Je l'ai accrocher à ma tête de lit. Je devais lui donner un baiser avant de dormir et je faisais une prière, alors j'arrivais à m'endormir.

Ensuite, vers l'âge de 10 ans, j'ai découvert les rollaids, médicament qui aide la digestion. Je me suis mis à en prendre un chaque soir. Comme j'ai des nausées en voiture depuis que je suis nouveau-née, à l'adolescence, j'ai commencé à traîner avec moi du pepto bismol, des rollaids partout où j'allais. Je ne sortais pas sans eux. Mes amies le savaient et me taquinaient avec cela, mais sans plus. Ensuite, c'a été les gravols, des anti-nausée. A l'adolescence, je craignais constament d'être malade, j'y songais pratiquement tout le temps. Mais je restais fonctionnelle. Je me sentais en sécurité avec mes gravols.

Si j'avais un long voyage à faire, je prenais des gravols. Mais j'évitais de plus en plus de faire de l'auto pendant plus de 15-20 minutes. Je me rendais compte que ce n'était pas normal d'avoir toujours si peur de vomir. Plus j'y pensais, plus j'avais des nausées. J'ai vécu mon adolescence en ayant des nausées plusieurs fois par jour. Je me disais que lorsque je serais adulte, ca partirait. Que c'était une peur enfantine. Mais à 20 ans, alors que je fréquentais un cégep à une vingtaine de kilomètre de chez moi, j'ai eu des fortes nausées soudaines, en plien milieu d'un cours. Je suis sortie de mon cours, j'ai pris mon auto et je suis partie chez moi. J'ai pris des gravols, mais la nausée persitait, j'étais à l'heure de pointe, dans le trafic. Je me sentais prise, je devais traverser un pont, là, la nausée étaità son apogée. J'avais peur de vomir, de vomir partout dans mon auto, de causer un accident, d'être obligée d'arrêter mon auto sur le pont. J'angoissais totalement.

Arrivée chez moi, les nausées on disparu. Les jours qui ont suivis, j'étais incapable de me rendre au cégep, j'avais des maux de ventres, des nausées, alora je virais de bord et je retournais chez moi. Arrivée chez moi, j'allais bien. Mon petit ami avec qui je vivais a commencé a venir me reconduire à l'école, mais après quelques jours, l'angoisse est revenue. Je lui ai dit : " on retourne à la maison, je ne vais pas bien ". J'étudiais la psychologie, je me demandais qu'est-ce qui m'arrivait. J'ai téléphonéà ma meilleure amie, en pleurant. Je savais que j'avais la phobie de vomir, mais là elle était devenue un handicap majeur dans ma vie.

Sous les conseils de mon amie, j'ai été rencontré un psychologue, je devais commencer àprendre des médicaments et àfaire une thérapie, mais j'ai appris que j'étais enceinte. Alors comme je ne pouvais pas prendre la médication et que je me sentais pas prête à affronter ma peur tous les jours en me promenant en voiture, j'ai arrêté la thérapie. J'avais eu de gros problèmes d'estomac dans mon adolescence, alors il y avait plein de choses que je n'osais plus manger depuis des années, de peur d'avoir mal à l'estomac et de vomir et aussi tout aliment que j'avais déjà vomi, je ne le mangeais plus.

Mais avec ma grossesse, mon appétit est revenu, je mangais de tout ou presque. Il y avaits quelques aliments que je ne voulais pas manger, ceux qui m'avaient déjà rendue malade. Mais je mangeais des choses épicés, grasses, ma grossesse a été bénéfique pour ca. Je n'avais plus de douleurs à l'estomac. Mais par contre, je ne sortais plus de chez moi. Sauf quand je devais aller voir le docteur pour mon suivi de grossesse, mais j'angoissais 2 jours à l'avance. J'avais la diarrhée, la nuit qui précédait le rendez-vous, je ne dormais presque pas.

Comme je ne pouvais pas prendre de médicaments, je machais de la gomme et pendant le trajet que je ne faisais jamais seule, je m'occupais l'esprit avec des gratteux. Ma fille est devenue mon univers, comme je ne sortais pratiquement pas de la maison. Je pouvais aller aisément partout dans mon quartier, mais je ne pouvais en sortir sans que j'angoisse. Je sortais seulement pour les rendez-vous importants. Lorsque ma fille a eu un an, j'étais de nouveau enceinte. J'ai eu beaucoup de nausées au debut de ma grosesse, durant le premier trimestre, mais je n'ai jamais vomi et j'ai du apprendre à les tolérer sans médicament.

Je vis dans un petit quartier, un peu à la campagne, donc il n'y a pas beaucoup de magasins. Alors j'ai commencé à aller magasiner dans des magasins des quartiers avoisinants. Je ne faisais qu'un magasin par sortie. J'étais incapable de me promener dans les centres commerciaux, j'angoissais. Les rares fois où j'ai essayé, j'ai fait des crises de panique.

En général , ma condition d'agoraphobie ne me rendait pas malheureuse, j'étais bien chez moi. Mais à quelques occasions, j'aurais bien aimé pouvoir aller où je voulais sans angoisser. J'ai eu une deuxième petite fille que j'ai allaité pendant 13 mois. Donc, aucun médicament pendant cette période. Mais je me suis mise à sortir plus souvent, toujours accompagnée de personnes en qui j'avais une totale confiance, qui connaissait ma condition. Mais je n'allais toujours pas très loin, je ne mangeais pas en dehors de la maison, de peur d'avoir des nausée dans l'auto.

J'ai vécu des moments difficiles avec mon conjoint, il avait de la difficulté à accepter ma maladie. Je me suis séparée quelques semaines avant mes 25 ans. J'étais beaucoup mieux, j'arrivais à manger en dehors de chez moi, à aller plus loin et seule. J'étais mère au foyer, là, en devenant monoparental, je devais aller travailler, mettre mes filles en garderie. Ce que je redoutais. Je l'ai fait. J'ai trouvé du tavail près de chez moi. J'ai rencontré quelqu\'un. Aujourd'hui, le 12 février 2005, je travaille dans une école secondaire, 25 heures par semaine minimun. Ma fille la plus vieille va à la maternelle et l'autre en garderie. Je suis même retournée au cégep pour finir mes étude en septembre 2003, mais j'ai dû interrompre parce que j'attendais à nouveau un enfant et je ne pouvais faire mes stages enceinte. J'ai fait une fais une fausse couche à 12 semaines, après que j'avais abandonné mes cours. Je compte un jour finir mes cours.

Aujourd'hui, je mange des aliments que j'ai déjà vomi. Je ne prend des gravol que dans de très rares cas. Comme je travaille avec 1200 adolescents chaque jour, il m'arrive d'angoisser, surtout quand c'est la période de gastro. Chaque jour, j'ai peur de l'attraper. Il m'arrive parfois de manquer le travail parce que j'ai des nausées ou des maux de ventre et je pense que je vais avoir la gastro. J'ai des opportunités d'emploi qui s'offrent à moi, mais que je refuse, car il sont plus loin de chez moi. Le fait que ma phobie soit devenue une agoraphobie pendant une période de ma vie et l'est encore m'a appris à la controler. Maintenant, j'arrive à distinguer à 90% mes nausées psychologiques et je prends 90% moins de médicaments. Par contre, je les ais toujours sur moi, en suppositoire, croquable ou en capelais à avaler, je ne sors jamais sans eux.

Je n'aime pas dormir ailleurs que chez moi, ni que personne dorme chez moi. Je n'aime pas manger dans les restaurants, mais il m'arrive d'y aller. Je ne m'en empêche pas parce que c'est rempli de microbes, mais par peur d'avoir la nausée dans un endroit public. Comme j'ai déjà vomi étant enfant dans un restaurant, il y a surement un lien. Voilà 4 mois que j'ai décidé d'aller consulter. J'attend toujours mon tour sur la liste d'attente. J'ai beau être mieux, il m'arrive de passer plusieurs jours d'affilé sans même penser à ma phobie. De ne pas avoir de nausée pendant 2 semaines d'affillé. J'ai même réussi à être aux côtés de ma fille lorsqu'elle vomissait, àtout ramasser. Ce que je ne croyais jamais être possible. Mais je sais que j'ai encore beaucoup de chemin à faire.

Pour la première fois de ma vie, j'aspire à vivre sans la contrainte de ma phobie. Je ne la veux plus dans ma vie. Je veux pouvoir faire ce que je veux quand je le veux. Je veux pouvoir travailler dans un travail qui m'intéresse vraiment, où qu'il soit. Je veux pouvoir arrêter de compter sur les autres, pouvoir me débrouiller seule, ne plus attendre après les autres pour aller où j'ai envie d'aller. Qui sait pouvoir faire des choses que je m'empèche de faire par peur que ca me donne la nausée, comme les fêtes foraines, prendre un verre d'alcool, conduire en étant seule dans ma voiture quand il neige ou qu'il pleut beaucoup sans souffrir d'angoisse. Arrêter d'avoir si peur de la gastro au point de m'empêcher de manger pendant des jours quand j'ai peur de l'avoir et tant d'autres choses. Je me permets de croire que c'est possible et que je suis sur la bonne voie.

C'est la première fois que je viens sur ce site, de même que c'est la première fois que je lis sur ma phobie. Ca fait du bien de savoir que je ne suis pas seule. J'ai aucune idée d'où me vient ma phobie.

C'est peut-être plat à dire, mais ça m'a fait du bien de voir qu'il y en a qui sont pires que moi. Je pensais que j'étais folle, je me doutais que je n'étais pas seule dans mon cas, mais je pensais être la pire. J'aimerais discuter avec l'un d'entre vous.

Je m'excuse si parfois mon histoire ne se suit pas, que je me promène un peu, mais ça fait su bien de raconter son histoire. J'ai surement oublié plein de détails.

Chantal
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:43

Témoignage de Miniaura

Je suis contente d'avoir trouvé un site qui aborde mon problème. Tout de suite, on se reconnaît, c'est fou comme c'est rassurant!

Pour vous parler un peu de mon cas, j'ai 22 ans, et je sais que je n'ai pas vomi depuis l'âge de 9 ans. Et je prie chaque soir de passer entre les mailles de la gastro et autres affections gastriques ...

Je ne sais pas vraiment comment cela a commencé, mais en tout cas, je vis avec cette phobie là depuis plus de dix ans maintenant ...

J'ai connu moi aussi crises d'angoisses, tremblement, refus d'aller diner dans un resto qui ne m'inspirait pas, éviction de certains aliments, quitte à scruter les étiquettes de tous les plats pour voir s'il n'y en a pas dedans ... Bref, la galère. Et encore plus dur quand les autres ne comprennent pas ! On vous regarde de travers, les gens se vexent que vous refusiez de manger quelque chose qu'ils ont préparé, résultat, une sale pression plane sans arrêt sur nos têtes ...

Evidemment, c'est par périodes, quand je suis bien dans ma peau, j'arrive à sortir sans mon motilium ... quand j'ai pas le moral, j'en prend dix par jour ...

Faire une psychothérapie est super angoissant, car on sait que l'on va nous confronter à notre peur, et du coup, je préfère apprendre à me gérer seule. Car le problème avec cette phobie, c'est que l'on a pas peur de quelque chose " d'extérieur " mais on a plutôt peur de nous-mêmes.

Alors j'ai appris à vivre avec, et pour cela, les stratagèmes sont nombreux ( les adeptes se reconnaitront !! ) :

- pas d'aliments trop gras : ail, oignon, sauces bizarres, certaines viandes, fruits de mer, cuisine asiatique, poivrons ... etc etc ...
- pas d'aliment ( presque ) périmé
- motilium, citrate de bétaïne, bicarbonate toujours à portée de main
- pas d'alcool bien évidemment
- chewing gums sans sucre, menthe très forte
- on sélectionne soigneusement les restos où l'on va : on va toujours aux mêmes endroits, et on y mange toujours la même salade régime ( on ne se régale pas, mais au moins on peut accompagner ses amis tout en se sentant pas trop mal )
- et bien sur on gère nos repas avec des truc bateaux, comme les pâtes par exemple, c'est " le truc qui fait jamais mal au ventre "
- apprendre à maîtriser les symptomes angoissants en se relaxant, en se mettant en tête qu'on ne vomira pas, qu'il ne tient qu'à nous!
- etc etc ... les subterfuges sont nombreux, et on a chacun nos rites !

Je réalise qu'avec le temps et l'acharnement, j'ai réussi à passer à un grade moins avancé de la maladie, et je me rends compte que d'autres sont bien plus atteints que moi. Mais si je peux me permettre un tout petit conseil, c'est d'essayer au maximum d'être rationnel, tout en restant dans des contextes pas trop stressants. C'est faire un compromis pour vivre mieux et ne pas perdre sa vie sociale ! Un truc qui marche, même si ce n'est pas tres honnête, c'est de raconter aux gens qui n'ont pas l'air de comprendre, c’est de dire que l'on fait des allergies à certains aliments, comme ça on nous fout la paix ! Du coup, le serveur du resto fait super gaffe, et les autres ne vous forcent pas à manger quoi que ce soit, de peur que vous fassiez une réaction, chose qui les paniquerait !

Bon courage à tous, et n'oubliez pas un truc super important : pensez à vous !

miniaura
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:44

Témoignage de bAby-bOo

Je m'appelle Pauline, j'ai 18ans et je suis moi aussi émétophobe. J'écris mon témoignage mais bon ... Avec du mal ... Pour commencer, dans mon enfance, j'avais cette petite peur de vomir ( dur de l'écrire ), ça me troublait c'est vrai mais je passais au dessus ... Et puis un jour, je devais être en 6ème, je me suis plainte un matin d'un petit mal de gorge et c'est passé ... puis j’ai mangé ( j'ai d'ailleurs mis très longtemps à remanger cet aliment ) ... je me suis sentie mal mais tout est allé très très vite. Ma mère était la et j'ai tout de suite filé dans le bain pour revomir en sortant puis c'était fini. Je sais pas ce qui c'est passé ce jour-là ... Mais depuis, je suis traumatisée et j'ai une peur panique de vomir.

J'ai poursuivi ma vie mais sans rituels... Jusqu'au jour ou l'ex de mon frere sans raison apparente, du moins je crois, m'as dis de toujours surveillé les dates de peremption et autres car je pouvais tomber malade... Sur le coup, j'ai appliqué les conseils à la lettre, vous vous en doutez. J’étais pourtant jeune puis avec le recul je lui en ai voulu car ca a commencé à mal se passer.

A l'âge de 14 ans, j'ai eu un probleme de santé ( des kystes qui se transforment parfois en abscès dans les seins ). J'ai été mise sous anti-inflammatoires terribles ! J'étais très mince à l'époque, tout est mal passé ! Malaise, nausées, diahrées, vertiges ... Je suis restée enfermée chez moi très longtemps meme que ma mère me trainait par terre pour allé a l'école ... J'ai développé l'agoraphie, la phobie scolaire, et l'émétophobie tout ca relié a la dernière ... Le cercle vicieux ! Personne me comprenait, j'étais anormale pour eux. J'ai eu l'adolescence gachée vraiment.

Jusqu'a ce que ça aille mieux pour retourner en préparation en apprentissage. Quelques mois avant j'avais trouvé un copain ( le premier ), le choc de ma vie ... Il me battait, m'humiliait, se servait de moi ... Bref ...

Un jour du mois de Mai en plein dans la canicule ( mémorable celle la ! ) D'ailleurs, j'en suis sûre que tout le monde s'en souvient ! En 2003 ... J'ai attrapé un monstrueux coup de chaleur qui m'a cloué au lit tout l'été. Impossible de boire, de manger, ça me déclanchait des crises de tétanie et l'émétophobie est revenue au galop. J'enchainais les crises d'angoisses jusqu'à a avoir peur de me lever ! Bref passons ...

Depuis, pas beaucoup de choses ont changé : je suis toujours éméto, j'ai déménagé, j'ai un merveilleux chéri depuis un an qui m'aide et me soutient. Nous nous installons bientot ensemble normalement ... Voilà, j'espère et je me bats pour que tout cela cesse un jour. Que j'arrête de pleurer en pensant a ces dernières années, que je ne frémis plus fasse a cette phobie... et que je fasse ma vie!!

Ps : petit clin d'oeil ... Beaucoup d'entre nous ne supportent pas trop d'écrire ou de lire le mot " vomir " mais si vous lisez les témoignages, ce mot y est écrit beaucoup de fois ! ;-)

Pleins de bonheur a tous !!!

Pauline
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:46

Témoignage de vassieux

Bonjour,

Pour la première fois hier, j'ai témoigné au sujet cette horrible peur. Je m'appelle Sabine et je voudrais rajouter des choses car mon témoignage d'hier était pour le moins brouillon !!! C'est pas évident pour moi d'en parler mais j'ai l'impression que ça me fait du bien et me rends compte qu'avec tous les témoignages que j'ai lu, nous avons tous les mêmes symptomes.

Le problème, enfin, mon problème, c'est que ma phobie évolue en dents de scie. Des fois, il y a des périodes où presque tout va aller bien, donc je mange à peu près normalement, et des périodes où la phobie est hyper présente, et là, je ne mange pas du tout sauf du pain car j'ai l'impression qu'il n’y a que le pain que je peux digérer! Donc je maigris à vue d'oeil et je suis incapable de travailler, je suis toujours fatiguée.

Les gens se font un plaisir de vous faire des remarques sur votre poids : " Oh mais comme tu as maigri, qu'est ce que tu as mauvaise mine, il faut manger !!! " Et ça, ça me mets hors de moi car à chaque fois, il faut expliquer le problème et au bout d'un momment, j'ai envie de leur dire d'aller se faire ... Tellement je suis maigre, je n'ose même plus me regarder entière dans une glace. Je me fais peur, je ne peux pas m'habiller et je me pèse tous les jours pour voir si j'ai pris un peu de poids, mais malheureusement je n'en prends pas.

Je suis hyper mal dans ma peau donc je deviens agréssive avec mon entourage et je repousse tout le monde surtout mon ami qui comprend très bien mon problème mais le pauvre, c'est sur lui que je me défoule. Au début que je l'ai rencontré ( deux mois ), je mangeais bien, matin midi et soir ... presque normalement et même que j'avais du mal à y croire, mais c'était trop beau pour que ça dure ! En ce moment, j'ai des mots de ventre et d'estomac pratiquement tous les jours, donc je ne mange plus car comme j'ai mal au ventre et j'ai des nausées du matin au soir. Et bien je ne mange pas, car je me dis que si je ne mange pas, je n'ai rien a vomir, et c'est le cercle qui recommence. Je ne mange pas, je suis mal et bien sûr, je maigris et voilà, c'est ça ma vie.

Je suis sous lexomil depuis plus d'un an et j'en prends tous les jours, ça m'enlève mes angoisses. C'est horrible de vivre avec la peur permanente chaque instant de la vie. La nuit, il m'arrive de rêver que soit je mange beaucoup ou bien souvent je rêve aussi que je vomis ou bien que les personnes de mon rêve vomissent et c'est très souvent, donc même la nuit la phobie me hante. J'ai été suivie par une psychologue pendant un an mais il y a eu peu d'évolution et je n'arrive pas à savoir d'où vient cette phobie ! Il paraît que ça vient de l'affectif et je pense que oui. J'ai eu beaucoup d'échecs affectifs dans ma vie en commençant par mon plus jeune âge car mes parents ont divorcé lorsque j'avais cinq ans et demi et je n'ai pas vécu avec ma mère, donc je n'ai pas eu l'affection d'une maman.

Et ensuite à l'adolescence, j'avais une très mauvaise entente avec ma belle mère qui m'a élevée. Et ensuite avec les hommes ça a été échec sur échec. Il y a 4 ans, j'ai rencontré un homme que j'ai aimé profondement et qui est toujours dans mon coeur d'ailleurs. Il m'a quittée il ya deux ans et demi car il ne supportait plus mon état qui s'aggravait de jour en jour. Quand il m'a quittée, je suis tombée à 38 kgs, je ne mangeais plus du tout c'était devenu de l'anorexie car je ne mangeais plus pour pouvoir mourir comme dans le film" Noces blanches " avec Vanessa Paradis qui se laisse mourir d'amour. Et j'ai voulu faire pareil. Et depuis cette période, ma phobie est devenue plus présente que jamais. Donc je pense que le lien avec l'affectif est une cause. Car quand je suis " bien " dans ma peau, j'arrive à manger et quand je suis mal je ne mange pas et même quand les autres mangent un peu trop je suis mal et je me dis qu'ils vont être malade.

Donc ma phobie de vomir, je la ressens pour moi et pour les autres aussi, c'est terrible. Comme beaucoup de personnes comme moi, j'ai une peur atroce de la gastro et j'ai dans mon sac un tube de gel antibactérien. Si je serres la main à quelqu'un, j'en mets vite ou sinon je dis que je suis malade comme ça je ne fais pas la bise. Quand je vais chez ma soeur et ma copine qui ont des enfants, je leur demande avant d'y aller si les enfants n'ont pas la gastro! Mon copain est éducateur pour enfants, alors quand il rentre, je lui demande toujours si il n'y a pas un enfant malade car si c'est le cas, il ne faut pas qu'il m'approche. Quand il va aux toilettes, il faut absolument que je vois s’il se lave bien les mains. Car même dans ma propre maison, je ne m'assoie pas sur la lunette des toilettes, ou bien je passe une lingette de javel avant. C'est quand même terrible car c'est invivable pour moi mais aussi pour les autres. J'ai aussi la peur du dentiste, pourtant je suis assistante dentaire ! Mais si le dentiste doit me faire une piqure, j'ai peur car j'ai peur que l'anesthésie me fasse vomir donc crise d'angoisse à chaque fois !

Mais à part ça, la vie est belle et vaut le coup d'être vécue soit disant !!!

Merci à tous et surtout soyons forts pour essayer de vaincre cette phobie du mieux que l'on peut.

Sabine
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Message  Vahina Lun 28 Jan 2008 - 20:48

Témoignage d'Angélique

Bonjour à tous !

Je m'appelle Angélique, j'ai 16 ans et j'ai découvert aujourd'hui que ma phobie avait un nom, et que je n'étais pas seule à l'avoir.

J'ai déjà fait la connaissance de deux personnes qui avaient la phobie de vomir, mais je ne savais pas que cette phobie était autant répandue.

Je ne sais pas trop depuis quand je suis atteinte de cette phobie. Tout ce que je sais, c'est que depuis toute petite déjà, je n'aime pas vomir. Je me souviens même d'une nuit où j'avais vomi. Je ne voulus plus jamais remettre cette chemise de nuit.

Personnellement, je ne me reconnais pas dans tous les témoignages. Il n'y a que certains symptômes que je reconnais avoir : La peur de manger trop lourd, la peur de manger des aliments périmés, de me retrouver dans une fête foraine, chez des gens qui ne me connaissent pas ( ou plus précisément, qui ne connaissent pas ma phobie ) etc ... Tout ceci ne m'empêche pas de manger à peu près convenablement. J'ai eu des périodes assez rudes : je suis tombée dans l'anorexie quand j'avais 13 ans ( sans vomir bien entendu ). Je ne voulais plus sortir et inventais des excuses pendant l'hiver à mes 14 ans. C'est comme ça que j'ai loupé une année scolaire.

Je suis maintenant devenue agoraphobe. Mais à petite dose. Quand je suis dans une grande surface en période de fêtes, je commence à avoir la tête qui tourne, des maux de ventre, et là commence une crise.

Contrairement à certaines personnes ici, je n'ai pas honte de ma phobie. J'ai seulement honte quand je fais des crises. Quand il m'arrive d'en faire avec mon copain, j'essaye de me cacher le visage avec mes bras ( même si j'ai l'air plus ridicule ). D'ailleurs, celui-ci me dégage le visage aussitôt et me prend dans ses bras pour me montrer qu'il ne faut pas que j'ai honte et qu'il est là pour me soutenir.

Quand j'ai une crise, je me recroqueville sur moi-même, je tremble de partout, j'ai froid, mes muscles se tendent, j'ai un mal de ventre atroce, des nausées, et je me griffe le visage et me tire les cheveux pour me faire mal ailleurs plutôt que de penser à mon mal de ventre ... Décrit comme ça, ça pourrait paraître grotesque ou encore effrayant. Les amis de mon frère me prennent pour une folle lorsque cela m'arrive devant eux ( ce dont je n'ai pas spécialement besoin ... )

Depuis un an environ, je fais des crises tous les soirs. Interminables crises où je me bourre de médicaments ( pour les nausées, pour la tête, pour le ventre noué ... ) Mes parents ne comprennent plus vraiment. Ils en arrivent même à dire qu'ils ne savent plus quoi faire avec moi et cette phobie, et qu'ils en ont ras le bol. Cela peut se comprendre étant donné que ma mère est infirmière et que donc je la harcèle de questions continuellement : « As-tu des gastro à ton travail en ce moment ? » « Est-ce que si je prends ce médicament avec celui-ci, ça peut me rendre malade ? » Etc etc ...

Personnellement, je suis une psychothérapie depuis 6-7 mois qui ne m'aide pas vraiment. Le psy me prescrit des anti-dépresseurs mais je ne sens pas de changement réel. Cette phobie, j'y pense tout le temps, continuellement. Tout ce que je fais, je le fais par rapport à cette phobie, qui commence à me gâcher la vie.
Je me dis en même temps que cette phobie fait quand même partie de moi, et que je ne sais pas comment je pourrais vivre sans. Même si parfois j'aimerais ne plus l'avoir pour éviter ces crises continuelles.

En tous cas, c'est le premier site concernant l'émétophobie que je visite, et cela m'a vraiment fait du bien ( un grand MERCI au webmaster Wink et à vous tous ). Je me sens moins seule et moins incomprise. Merci à tous d'avoir apporté vos témoignages. Cela m'a fait du bien de les lire. C'est pour ça que j'ai voulu en faire de même.

En espérant que tout cela aille mieux pour nous, et que nous ne soyons plus hantés ( car c'est le mot ) par cette phobie.

Angélique.
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