Témoignages des Proches

Bonjour à tous, voilà je suis le copain d'Aline depuis 3 ans et demi, bientôt 4 ans.

Au début de notre relation elle ne m'a pas tout de suite dit qu'elle était émétophobe, de peur peut être que je ne la comprenne pas, elle ne me l'a dit que 2 ans après, et oui ca fait beaucoup de temps, ( mais bon elle a aussi mis 1 an pour me dire qu'elle devait porter des lunettes pour regarder la télé ! lol ).

Et un beau jour, elle s'est quand même décidée à me dire qu'elle avait peur de vomir ! Donc qu'elle était émétophobe, phobie que je ne connaissais pas ! Pour moi, vomir n'est pas non plus une chose agréable, ni pour personne je pense, mais d'en avoir peur était pour moi inconcevable enfin je dis inconcevable en fait, je n'y avais jamais pensé.

Bon voilà j'ecris ce témoignage sur ma chérie, mais je ne sais pas trop quoi écrire parce que je l'aime et quoi qu'elle puisse avoir je serai avec elle pour la soutenir !

Quand elle ne se sent pas bien ou quand elle a peur d'avoir mangé un truc qui n'était pas très bon, je la soutiens, je lui prends la main, je lui parle, j'essaye de la rassurer du mieux que je peux.

Par exemple bientôt nous allons prendre le TGV pour aller dans le sud et elle m'a harcelé de questions type " est ce que ça bouge beaucoup le TGV ? ", cette question, je l'ai entendue au moins une centaine de fois lol ! Elle l'a aussi posé à Vahina et d'autres personnes encore sur le forum ! Et à tous ses proches ! lol.

Mais bon je la comprends les transports, c'est son cauchemar, enfin j'exagère un peu là ! Elle a tout aussi peur de la gastro ! En période de gastro, j'ai droit à " tu crois que je vais la choper, hein Seb ?? ", lol.

En tout cas, je l'aime pour ce qu'elle est, avec ou sans cette phobie. Cette phobie n'engendre pas trop de problèmes dans notre couple au quotidien, comme je l'ai déjà dit, cela ne me dérange pas de l'aider quand elle a un soucis, et si un jour cette phobie s'amplifie, elle ne sera tout de même pas un frein à notre amour car l'amour triomphe toujours de tout!

Bon courage à tous les émétos !

Seb

Salut,

Je m'appelle Anaïs et je suis la soeur d'Aline ! J'ai 14 ans, et j'ai toujours grandi avec elle. On a partagé beaucoup de moments ensemble surtout petites.

Jje me souviens parfaitement du changement qu'a subi ma soeur alors qu'elle n'avait que 11 ans. Nos parents nous avaient proposé tous ensemble d'aller au cinéma pour regarder " le Roi Lion ", ma soeur et moi étions toutes les deux très contentes de pouvoir partager un moment en famille ( car Aline était renfermée sur elle, toujours dans sa chambre, je ne la voyais guère ou quand je rentrais dans sa chambre elle me jetait ! lol mais maintenant je la comprends mieux ).

Nous rentrons donc dans le cinéma pour chercher nos places ( il faut préciser qu'Aline avait déjà mal au ventre avant d'y aller ) et nous nous installons dans la salle ; tout se passa bien jusqu'au moment, ce moment qui va faire basculer sa vie de jeune fille, où Aline a vomi. Je me souviens que tous les gens de la salle s'étaient retournés pour la critiquer et la juger ! Je n'étais pas fière ( je l'avoue ) d'être à côté d'elle à ce moment là, car bien sûr, j'en avais aussi sur moi ! lol ( je mets un lol mais peut-être que je ne devrais pas ).

Depuis ce jour, elle n'a plus été la même. Le quotidien pour ma soeur s'est transformé en un véritable combat : tri des aliments, médicaments toujours à portée de main, hygiène contrôlée, dates de péremption traquées, maladies imaginaires ( psychologiques ) etc ... ! Elle était anorexique, ne mangeait plus, écoeurée de la nourriture. A ce moment là, je ne l'ai pas vraiment compris mais Aline était très mal, quand on a 5 ans on ne voit pas les choses de la même manière, et on n'a pas les même prises de concience ! Maintenant, j'ai grandi, et je suis en mesure de la comprendre ; pour moi cette phobie est une phobie comme toutes les autres. Chacun se doit d'être respecté car une peur n'est jamais plaisante, et elle est très dure à assumer ( pour la personne concernée comme pour les proches ).

Elle m'a demandé de donner mes impresssions sur sa phobie et je suis contente qu'elle me l'ait dema ndé ! J'aime beaucoup ma soeur et même si elle a une phobie ou quoi ce que soit d'autre, cela ne changera rien ! Et pour tous ceux qui se moquent des personnes différentes, sont-ils eux-même bien dans leur peau ? Sont-ils parfaits ? ... La réponse est non, alors ... Bon, je vais vous laisser, bisous.

Anaïs

P.S: JE T'AIME ALINE ! MA SOEUR !

Bonjour à vous tous.

Moi je m'appelle Sophie et je suis une amie à Aline. Je pense que je peux même dire que je suis une bonne amie à Aline.

En effet, on a partagé pas mal de moments difficiles en étant en cours ensemble. Et les plus durs pour nous ont été les repas. Moi même, j'ai quelques problèmes liés à la nourriture dans la mesure où j'ai développé il y a un an et demi une salmonellose et le staphylocoque doré.
Mais Aline semble souffrir beaucoup plus que moi. En effet, je la voyais renifler tous les matins sa bouteille de lait, regarder les dates. Mais le pire fut lors d'un cours, lorsqu'une odeur suspecte issue de sa brique l'a poussée à la découper en petits morceaux. Je me souviendrai toujours quand je me suis tournée vers elle et qu'elle m'a tendu un morceau de plastique pour que je le sente et que je lui dise si l'odeur était suspecte.
C'est à ce moment là que j'ai compris que sa phobie était extrêmement envahissante et handicapante pour elle.

Ce qui m'a rapprochée d'elle, c'est le fait de la comprendre.
J'ai apprécié qu'elle se confie à moi et elle m'a épatée plus d'une fois.
En effet, elle a réussi à faire l'effort d'acheter des casse-croûtes ( moi je n'ai jamais réussi ). Elle m'épatait. Je me disais qu'elle allait mieux ... mais non.
Je me souviendrai toujours aussi d'un jour dans le tram, elle m'a dit qu'elle allait être malade parce que son sandwich n'était pas frais, heureusement elle n'est pas tombée malade:) Mais moi le lendemain, je l'étais.

L'histoire d'Aline m'a énormément touchée et émue. J'avoue que j'y repense fréquemment.
Je veux simplement qu'elle sache qu'à mes yeux, lorsqu'on était en cours ensemble, elle avait fait d'énormes efforts et j'espère qu'elle a continué et qu'elle ne se laisse pas envahir par cette phobie.

Voilà, je veux qu'elle sache que contrairement à un certain nombre d'anciennes amies à elle, moi je la comprends et je suis et serai toujours prête à l'aider si elle fait appel à moi.

Une fois de plus, je vais lui dire d'arrêter de se dévaloriser. Aline, tu vaux autant que les autres. Nous on t'aime et tu es parfaite à mes yeux !

Aline, je te remercie pour ta confiance et je te demande de ne pas m'oublier parce que moi, je garde des supers souvenirs de nos délires et angoisses.
ALINE, tout comme Seb et Nana, je t'apprécie énormément.

Sophie

Bonjour, je m'appele Thomas, j'ai 20 ans et ma copine ( Marie-Laure, 18 ans ) semble être émétophobe.
Je dis bien " semble ", car je n'en suis pas encore sûr.

Elle m'a dit cela 2 jours apres l'émission de Carole Rousseau, et, de prime abord, ma premiere réaction fut d'être étonné. Ben oui, je ne savais pas que ça pouvait exister ( cruelle erreur ). Je savais qu'elle faisait des angoisses ( oui, elle est claustrophobe en plus et elle a perdu son père il y a 4 ans ) mais je ne pensais pas que ça pouvait aussi venir de là.

Pour être franc, je n'ai pas beaucoup connu de ses angoisses avant qu'elle ne le sache ...
A présent, j'ai droit à 1, voire 5 par jour. Elle sait qu'elle peut avoir entière confiance en moi, et je vis bien la chose. Certes, pendant 10 minutes, elle est incontrôlable et dans son monde mais en ce qui concerne mon amour, il ne change pas du tout. Je sais bien que la meilleure chose à faire quand une personne fait une crise, c'est de la rassurer et de lui parler tout doucement. Bref, une présence constante.

Je détecte assez rapidement un début de crise quand je suis avec elle. En effet, sa respiration s'accélère et elle respire par petits coups ... Dès que je le détecte ( dans les 10 secondes ), la premiere chose que je fais est de la laisser respirer et lui parler doucement. Je lui dis aussi des " chuuut ", des " Courage mon Coeur, je suis là " , etc ... Je lui prouve sans cesse qu'elle n'est pas seule et que je la soutiens du mieux que je peux.

Si une crise arrive, je lui ai montré 2-3 techniques de relaxation ( comme le contrôle de la respiration ) et j'éspère qu'elle ne les oubliera pas et qu'elle les utilisera quand ça se présentera. Une autre chose qu'elle fera aussi, c'est de se rattacher a quelque chose dans notre monde. Un point d'attache à la Terre ... Ce point d'attache, c'est moi ( ben oui ...). Quand elle pense à moi, elle ne se perd pas dans ce monde et elle reste dans le nôtre.

Elle a confiance en moi mais n'ose pas se dévoiler ... On dirait que c'est une partie d'elle même qui lui fait honte, qu'elle ne veut pas partager ni montrer ... Pourtant, je ne suis pas du style à la rejetter. J'écoute en effet les gens sans juger personne.

Certes, au début j'aurais pu en rire et me dire qu'elle se moquait de moi ( c'est ce que j'ai fait ) mais, au vu des choses, je me suis rendu compte très très vite ( 3 minutes plus ou moins ) qu'elle ne blaguait pas du tout. La meilleure preuve est que 3 jours après, elle a fait une recherche sur le net pour en savoir plus. Je l'ai donc aussi aidée pour, à mon tour, savoir de quoi il en retourne. Je suis donc tombé sur ce site grâce à Google et, je remercie les gens qui ont bien voulu m'aider a comprendre ce que c'est ...

Peu après, elle m'a dit et expliqué l'origine de cela ... En bref, un garçon a été malade près d'elle à l'école à la maternelle. Elle a pas bien accusé le choc et n'est plus allée à l'école pendant quelques temps. Elle en a voulu au garçon au point de le rejetter ... Ses parents n'ont pas cru dès le départ à un problème de ce type et l'ont obligée à manger. Ils lui ont dit aussi tous les remèdes bidons comme " c'est naturel d'être malade ... " ( je le sais, je l'ai fait aussi ). Comme on le dit dans les témoignages, elle sait que c'est naturel mais c'est pas une raison suffisante, la peur reste là.

Je veux vraiment l'aider à vivre une vie normale, je l'aime, la respecte de toute mon âme et, je veux qu'elle soit heureuse.

Je ne vais pas essayer de la guérir, ce n'est pas mon rôle du tout et je ne suis pas spécialisé ni protégé contre cela. Mais elle peut toujours compter sur mon soutien et savoir que je l'aime telle qu'elle est, avec ou sans cette phobie.

Thomas

Bonjour,


Je m'appelle Song, 22 ans, étudiant en école de commerce et Chéri d'une petite Noisette malheureusement victime d'émétophobie.

Nous nous sommes rencontrés il y a de ça 6 mois et très rapidement, Noisette est venue à me parler de sa phobie. Elle m'a juste dit qu'elle était éméto au début et m'a envoyé l'URL de votre très cher site ( qui soit dit en passant est une merveille en terme de soutien pour les émétos mais aussi pour les proches ... ).

Je me suis très vite senti impliqué dans ce qu'elle vit pour une raison qui me semble plus évidente aujourd'hui. En effet, après avoir discuté plus longuement avec Noisette nous nous sommes rendu compte qu'il y a de cela quelques années j'ai amorcé ce que l'on a traduit par un " début d'éméto " mais qui a été ( Dieu merci ) maîtrisé et stoppé au bout de 3 ans.

La plus grande difficulté à mon sens est de ne pas rentrer dans la phobie et de simplement soutenir l'être aimé. En ce sens j'entends ne pas devenir soi-même éméto en voulant s'impliquer au maximum.

Un jour je me suis demandé en la regardant ce qui se passerait si j'étais malade devant elle et en l'espace d'un instant j'ai élaboré plusieurs raisonnements purement éméto afin que ça ne se produise pas ...
NON ! C'est une erreur très grave, j'ai stoppé bien heureusement cette réflexion à temps.

Amis Proches d'émétos, souvenez vous que pour les aider il ne faut pas entrer dans leur monde mais les en sortir !!!

Nous nous sommes déjà fortement engueulés ( comme tout le monde je pense ... ) pour une connerie. A la suite de ça, j'ai dit quelque chose qui lui a déclenché une crise d'angoisse. J'ai beaucoup culpabilisé car je lui ai vraiment fait mal, ( " mutilée " pour reprendre ses mots ). Je ne pensais pas que c'était aussi violent pour elle ... et pour moi. Ce sont des moments très durs et il faut vraiment garder à l'esprit pour ne pas devenir fou que dans ces situations ce n'est pas l'être aimé qui s'exprime mais la phobie.

J'aime ma chérie plus que tout au monde et je ne laisserai pas la maladie avoir raison de notre amour. Elle m'a dit, après sa crise, qu'elle préférait peut être qu'on réfléchisse chacun de notre côté pendant quelques temps ... entre autres pour ne pas que la maladie pourrisse ma vie en plus de la sienne.
La quitter, laisser l'amour de ma vie se battre seule, voilà ce qui gâcherait ma vie.

Noisette est d'un courage exceptionnel ( en ce qui concerne la phobie ... :p ), elle se fixe tout le temps des challenges et peu importe l'importance du challenge, je l'encourage du mieux que je peux et n'oublie pas de reconnaïtre son courage et ses efforts lorsque les challenges sont relevés avec succès ( ce qui est toujours le cas à ma connaissance, bah oui ma chérie est Numéro 1 sur les Challenges !!! ) et même si cela doit arriver qu'elle n'y arrive pas alors je la soutiendrai d'autant plus.
Le fait de savoir qu'elle se bat activement contre cette saloperie m'encourage vraiment à l'aider davantage.

Parfois je me sens complètement impuissant face à la maladie et j'ai peur de ne pas être à la hauteur. Je supporte très mal de la voir souffrir de la phobie sans pouvoir faire quelque chose pour elle, mais il faut éviter de le montrer, elle supporte encore moins de me voir souffrir a cause de ça et ça a tendance même à la faire culpabiliser.

Mais c'est un choix que tous les compagnons d'émétos ont fait, nous avons choisi de ne pas renier nos sentiments et de nous battre pour pouvoir un jour vivre pleinement notre amour. Ce n'est en aucun cas de la pitié, j'ai eu le choix de partir ou de rester et j'ai été seul à prendre cette décision.

La phobie ne représente rien de Noisette, elle n'est en rien un trait de sa personnalité, c'est juste une saloperie qui s'accroche à elle.

Je ne sais pas si on peut en guérir complètement mais je vais tout faire pour qu'on puisse avoir une vie normale et que toute la personnalité de ma chérie puisse s'exprimer sans être bridée par la phobie.

Ce n'est pas de sa faute mais la faute est sur elle ... Voilà pourquoi je ne renoncerai pas à l'aider et à l'aimer.

Tant qu'il y aura l'amour alors ça ne restera qu'une question de temps.

Je l'aime et je suis fier de notre amour.
Qu'on se le dise: Ce n'est pas une angoisse, aussi forte qu'elle soit, qui viendra à bout de " nous ".


Song.

Bonjour,

voilà, tout d'abord, je suis le conjoint d'Audrey, nous avons un magnifique fils qui a eu 1an, et je vais avoir 25 ans.

J'ai connu Audrey il va y avoir 4 ans maintenant, et elle était déjà émétophobe depuis l'âge de 10 ans.

Elle ne me l'a pas tout de suite dit, je l'ai su quand nous avons decidé d'avoir un enfant, au début elle ne faisait que de parler des nausées qu'elle aurait, et c'est là que je trouvais bizarre qu'elle ait si peur de ça, et elle s'est quand même décidée à me le dire, tout en pleurant.

Je ne connaissais pas cette maladie, comme sûrement beaucoup de monde. Pendant toute la grossesse, elle a été malade tous les matins ; depuis, il y a des jours où elle va super bien, et d'un seul coup, son humeur, sa joie baissent ! C'est très dur, mais je la soutiens comme je le peux, je l'aime de tout mon coeur et je serai toujours là pour elle.

Elle est passée par différentes étapes, entre l'anorexie, la boulimie, la dépression. Encore en ce moment, elle a des baisses de moral, surtout qu'elle n'a plus aucun ami, elle vient juste de perdre sa meilleure amie, car elle en avait marre de voir Audrey ( ma copine ) dans cet état et ne comprenait rien ! Mais elle m'a parlé hier soir d'une fille qui est sur ce site avec qui elle a parlé et surtout hier, en plus, elle n'habite pas loin de chez nous, je trouve cela génial, et elle était hyper heureuse hier quand elle m'en parlait. Alors si tu lis ce témoignage, je t'en remercie ...

Enfin voilà, tout ça pour vous dire que j'espère qu'un jour, il y aura un remède, et que vous serez tous et toutes guéris.

Bon week-end à vous. A bientôt peut-être.

Cédric.

Bonjour tout le monde !

En fait je suis le frère de Tif et le meilleur ami de Rachel, pour situer !

C'est important car ma découverte de l'émétophobie se passe en deux temps. J'ai rencontré Rachel en Terminale, et nous avons fait très vite connaissance. Elle m'a vite avoué sa phobie, et me l'a très bien expliqué. Puis Rachel a fait la connaissance de Tif, elles ont discuté et au fil du temps Rachel a compris que Tif avait la même phobie qu'elle ...


Et là, j'ai eu une réaction que je pense avoir reconnu dans pas mal de réactions de personnes de la famille de l'émétophobe : sur le coup, je n'ai pas accepté l'émétophobie de Tif. J'avais admis et compris celle de Rachel, mais, comment dire, je ne pouvais pas accepter que ma soeur soit phobique. Je pensais qu'elle s'était créé la même phobie que Rachel, en quelque sorte. Puis elle m'a raconté des tas de choses, quand elle était petite, les réactions qu'elle avait en présence de la source de ses angoisses, et petit à petit j'ai pu mettre en relation tout cela avec la description que Rachel me faisait de la sienne. Puis j'ai compris, chose effarante, Tif et Rachel, ma soeur et ma meilleure amie avait la même phobie, et en plus une phobie totalement inconnue et dont nous ne connaissions même pas le nom !

C'est un soir, il y a quelques années, qu'en regardant une émission de Jean-Luc Delarue, j'ai vu la dernière invitée : une émétophobe ! Je ne sais pas qui elle était, mais on peut dire qu'elle était la pionnière en la matière. Du coup j'ai appris que cette phobie avait un nom et qu'en plus Tif et Rachel n'étaient pas les seules !

Bref, voilà pour l'historique. Mon rapport avec l'émétophobie, maintenant. Sans être phobique, j'ai pu appréhender, disons au millionième, ce que vous ressentez en tant qu'émétophobes. J'ai suivi l'évolution des phobies de Tif et Rachel, j'ai vu leurs angoisses, leur façon de les gérer ( ou de ne pas les gérer, parfois ), j'ai vu leurs joies ou leurs espoirs lorsqu'elles arrivaient à prendre le dessus sur ce monstre, j'ai vu leur désespoir lorsqu'il remontait à la surface pour les faire souffrir. C'est très difficile d'être un spectacteur de ce spectacle. Je me sentais constamment impuissant, je savais que je ne pouvais pas les aider à gérer leurs angoisses, en étant moi-même incapable. Je ne pouvais pas leur donner un conseil, je savais que dans le cas d'une crise d'angoisses les phrases sont parfois bien faibles face au rugissement de la phobie. Je me contentais donc d'être là, d'attendre, de surveiller, patiemment. Inquiet pendant leurs crises, rassuré quand elles allaient mieux. J'avais acquis quelques un de vos réflexes, les plus basiques ; lorsque nous étions en soirée, je surveillais les gens qui buvaient trop, ceux qui ne connaissent pas leur limite, et en général je ne me sentais pas à l'aise dans les situations qui, je le savais ne les mettaient pas à l'aise non plus ...

Parfois, dans des situations critiques, je les ai aidées, mais je ne suis pas le seul. Cette phobie a été bien acceptée dans notre groupe d'amis et je n'ai donc aucun mérite.

Et enfin, je les ai vues aller mieux. J'ai "découvert" en même temps qu'elles les TCC, et j'ai vu les effets positifs qu'ils provoquaient. Aujourd'hui Tif et Rachel vont beaucoup mieux, et j'espère que ceci vous encourage et vous donne un peu d'espoir. Car les résultats sont vraiment impressionnants.

Et à titre personnel, en les suivant dans leur phobie, j'ai connu des gens formidables qui aujourd'hui peuplent le répertoire de ma messagerie instantanée : Camille, la gentille Camille, ma copine d'ICQ, Dina, Doly, Amandine, Marianne, Nanou, Rachel, Ravina, Vahina, Delph ... J'en oublie c'est sûr, pour d'autres personnes je ne connais que le pseudo, mais voilà que je m'emporte, arrêtons les sentiments, je ne vais pas mouiller le clavier !

Voilà, j'espère que ceci ne vous a pas paru rébarbatif ou un peu ridicule, mais je sais que cela faisait plaisir à Tif, et après tout cela me permet de vous dire que vous êtes tous des gens formidables !

Bonjour à tous,

d'abord, félicitations pour l'existence de ce site qui permet à tout éméto ou non de réfléchir au sujet.

Je me permets de vous faire part de ma jeune expérience sur ce sujet très complexe ( car d'origine mentale ) qu'est de vivre avec une éméto.

Je sors depuis peu avec une éméto et mon amour me motive à chercher toutes les infos sur cette phobie ; histoire de comprendre ce qu'il se passe dans sa jolie petite tête. Voila comment j'ai découvert ce site.

Contrairement à certains témoinages de proches, moi j'ai eu la chance d'être mis au parfum dès le début. Il faut dire que le fait de se rencontrer sur le net facilite les choses, il lui suffisait de me glisser un lien vers son site perso où tout est expliqué ; mais en faisant cela, elle avait bien conscience que cela pouvait " passer ou casser ".

Une fois informé, je pris la décision que j'avais à prendre et nous voilà ensemble.

Après lecture de nombreux témoinages, je m'aperçois que j'ai fait pratiquement l'inverse des autres conjoints. Je choquerai peut-être du monde par mes mots mais je crois que toute expérience est bonne à partager, aprés, chacun en tirera ses propres conclusions.

En effet, je sais que ma chérie a un petit soucis et j'en ai bien conscience. Mais mon éducation implique que dans ma famille, on n'est pas du style à se plaindre ni à plaindre les autres, alors ceci implique que j'ai toujours en tête que mon amie à une phobie, mais je préfère vivre sans constamment la mettre en avant et de ne pas se refugier derrière elle dès que l'on a un petit bobo de la vie.

Donc elle savait que je savais, mais peut-être par timidité, elle ne voulait pas rentrer dans une discussion du genre je suis pas belle, je me sens mal dans ma peau etc etc. Il faut dire que dès les premières rencontres, ce n'est pas un super sujet de drague.

Ayant remarqué qu'elle n'en parlait pas d'elle même, je décidai de ne pas forcément amener le sujet et de voir en situation réelle où étaient ses limites.

Dès le deuxiéme RDV, et je m'aperçois maitenant que j'ai été un peu vache, je l'invite au restaurant, elle a eu le droit de choisir l'adresse ( je ne suis pas sadique ). Par timidité de dire non et par envie certainement de s'en sortir, elle profita de l'occasion pour se tester et fit comme si de rien n'était.

Puis aprés se fut Mc Donald's.

Et encore mieux, un resto en bordure de mer avec vue imprenable sur le clapotis des vagues qui donnerait à n'importe quel marin confirmé le mal de mer au bout d'un certain temps.

Je ne dis pas qu'elle est guérie, ni que c'est grâce à moi qu'elle fait des progrès car cela fait des années que pour elle son combat a commencé et j'arrive dans une phase plus facile que certains conjoints peuvent vivre actuellement.


J'espère que mon témoinage pourra apporter peut-être une solution à d'autres. Mais je crois qu'il n'y a pas de méthode miracle, il faut déjà tenir compte de la personnalité de chacun. Cette même méthode peut plus souvant braquer l'individu que fonctionner. Mais on n'est pas toujours obligé de s'appitoyer sur son sort pour guérir, bien au contraire car une phobie, à la base vient d'une " surintelligence " donc du cerveau, alors le moral me parait être une chose essentielle pour la guérison.

Bon courage à tous,

Xavier.