Emétophobie
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Mon histoire.

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Message  Invité Lun 8 Sep 2008 - 19:24

Bonjour à tous,

Ça fait des années que je viens sur ce site et je me décide enfin à poster. Je vais à mon tour vous raconter mon histoire, ça va peut être m'aider à faire le point.

Tout d'abord je me présente, je suis une demoiselle de 20 ans, encore étudiante.

Je ne sais pas à l'heure actuelle le déclenchement de ma phobie. Je sais juste qu'elle a commencé assez jeune (aux alentours de 8 ou 9 ans) car je me rappelle avoir évité des après midi courses en ville avec ma mère à cause de ça. Je me rappelle également avoir empêché tout le monde de ne pas partir en WE (y compris moi) à cause de malaises sur le chemin de l'aller.
J'ai eu une période très difficile au collège, où ma peur de vomir se concrétisait en classe. Bien souvent, ma mère a du venir me chercher à l'infirmerie sans trop comprendre ce qui m'arrivait aussi souvent. Tout ce que je peux vous dire c'est que j'étais une fille que les gens qualifiaient "d'intello", pas de là à être le mouton noir de la classe mais j'avais un petit groupe de persécutrices qui me demandaient mes devoirs etc et que j'appréhendais beaucoup. Hors situation scolaire, quand je partais en vacances, je m'étais mis en tête que j'avais le mal des transports. La veille j'allais à la pharma acheter de la cocculine, je prenais des sachets en plastiques avec et je ne mangeais RIEN de tout le trajet. Estomac vide même si j'avais faim il fallait que je lutte.

Au lycée tout a changé, je me suis fait des amies super et j'étais très très bien dans ma peau...Au point que j'envie ces années d'insouciance. Durant ces 3 ans j'ai complètement oublié la phobie : je suis partie en colo au Kenya avec des tas de jeunes que je ne connaissais pas et ça ne m'a posé aucun problème. (Maintenant je ne le ferais plus : avec les safaris en pleine nature sans WC, l'avion, tourista, le bateau rudimentaire sans toilettes non plus + mal des transports, tous ces jeunes qui ne me connaissent pas et qui pourraient me juger... c'est impensable !)

Puis, j'ai changé d'établissement afin de faire un BTS et je me suis trouvée un chéri, avec qui je suis toujours. Et là tout a recommencé. Le pire c'est que les toilettes de cet établissement étaient très, très loin...ça a suffit à ma donner des crises d'angoisses environ 2 fois par semaine. Les symptômes? Vous les connaissez tous...Je me lève avec un début de mal de ventre (ou il arrive en début de matinée) puis c'est l'engrenage. Je détaille plus particulièrement mes rituels et crises d'angoisse plus bas, sinon je vais m'emmêler !

L'an passé je me suis ré-orientée et j'ai fait une L3. La fac ça a été l'horreur. Tout est grand, y'a trop de monde, trop d'exposés et trop de situations où on se sent jugé ! Il fallait toujours que je me mette à une place en bout de rang de sorte à ce que je puisse sortir rapidement (mes copines ne comprennent toujours pas pourquoi). Si je suis en milieu de rang et qu'il faut déranger des gens pour pouvoir sortir c'est l'horreur, je me sens confinée. En fait j'ai vraiment besoin qu'il n'y ai aucune entrave sur le chemin des toilettes ! Pour les partiels j'angoissais la veille...Mais pas du tout pour l'examen en lui même, mais à cause de cette fichue phobie. Je savais qu'il attribuaient des places et j'imaginais déjà me retrouver tout derrière, en plein milieu d'un rang à ne pas pouvoir sortir à temps. Je n'en dormais pas de la nuit et les crises d'angoisses nocturnes étaient très fréquentes.

Comment se concrétisent ces crises?
Ça arrive en général le soir, après manger (comme beaucoup). Forcément, dans 90% des temps où j'ai vomi, c'est après le dîner que ça s'est produit. L'élément déclencheur peut être une simple nausée ou une diarrhée (tout à fait banale, j'ai peut être trop mangé de fruits ou peu importe, mais je m'imagine direct avoir la gastro ou indigestion) La nausée arrive , je sue, j'ai chaud et froid en même temps, tremblements, machoire crispée, très fréquentes envies d'uriner et je finis même par vomir quand la crise est trop importante. Si je suis toute seule dans ma chambre, j'essaie de lire, de regarder la télé, de souffler, de me concentrer sur autre chose mais c'est trop difficile, ça dure parfois 2 ou 3 heures avant que ça se calme. Le pire étant quand je suis chez mon copain. Depuis qu'on est ensemble (presque 3 ans) j'ai vomi 5 fois. Presque à chaque coup à cause de la crise d'angoisse. Lui essaie de me raisonner quand il me voit trembler, pleurer (c'est très impressionnant) mais moi j'ai tout sauf envie de parler, il me saoule, je le repousse et le remballe parfois méchamment. Chose que je regrette bien évidemment après la crise.
Avant je ne vomissais pas en cas de crise. Mais ça fait plusieurs fois que ça m'arrive et ça n'a fait qu'à aggraver les phobies (maintenant je me dis direct "je vais vomir"). Une fois que je vomis ça va un peu mieux, je regarde l'heure et me dit "si dans 2h t'as pu vomi c'est que c'est passé".

Je fais une crise sérieuse comme celle décrite ci dessus à peu près une fois par semaine. La peur de vomir se concrétise par contre bien plus souvent, tous les jours, sans forcément entrainer de crises d'angoisses et être handicapante. Ce sont des petites choses comme me dire "j'ai peur de prendre les transports en communs" "il faut que je trouve des places aux premiers rangs pour sortir tout de suite" au ciné pareil, en ville c'est l'horreur je me sens mieux à la campagne. Je refuse totalement d'aller dormir chez mes beaux parents si ils sont là depuis que j'ai eu une crise d'angoisse la nuit de nouvel an. Trop peur que ça recommence, qu'ils m'entendent vomir etc...La honte !
Quand je vais à des concerts avec mon copain il faut que je reste dans le fond de la salle pour sortir plus vite. Et bien souvent une partie du concert est gâchée à cause ma peur irraisonnée : trop de gens bouchent le passage pour aller aux WC, angoisse, vivement la fin du concert etc...Bref je ne m'éclate pas à fond !

Par contre après la crise je me sens forte, je me sens bien. Je me dit "ça y est, ça va mieux, une de plus que j'ai réussi à surmonter".

Concernant les petits rituels tout cons : avoir une pince à cheveux sur moi (pour pouvoir les attacher si je vomis), toujours porter un débardeur même en hiver sous mes vêtements parce qu'en cas de crise j'ai très chaud et je me sens mal, j'ai réussi à ne plus prendre de sachets sur moi qu'en cas de déplacements (dans les transports...). Les matins où j'ai des choses importantes comme des exams ou parler en public je ne mange pas, même si j'ai faim et si je me sens bien, par précaution.

Je suis fière par contre ne pas prendre de médicaments. Ils ne me rassurent pas du tout car si on doit vomir, même en ayant avalé une plaquette de motilium ça changera rien. Quand la maladie est là on ne peut rien y faire.
Par contre je pense que des tranquillisants pourraient être bénéfiques en cas de crise, j'attends de voir avec mon médecin.

Oui car j'ai décidé de me faire soigner. Du moins j'y pense...il n'y a qu'un pas pour me diriger dans son cabinet mais il est très dur à franchir. J'ai tellement honte de cette phobie stupide, peur qu'il se moque. J'avais une question à ce propos : est ce qu'en décidant d'aller voir un psy on peut s'adresser directement à lui ou il faut passer par le médecin de famille qui nous y envoie?

Enfin, pour terminer sur le soutien de mes proches je n'en ai pas trop. J'ai eu longtemps honte d'en parler à mes parents même si ils voyaient bien que quelque chose clochait. Je suis pourtant très très proche d'eux mais j'ai l'impression qu'ils prennent ça à la rigolade. Tout à l'heure j'ai montré ce site à ma mère et elle m'a dit "arrête de lire des trucs comme ça, ça te monte encore plus à la tête". Par contre j'ai un chéri sur qui je peux beaucoup compter et j'en ai les larmes aux yeux. Je suis très contente de la complicité qu'il y a dans notre couple et grâce à laquelle j'ai pu, peu à peu, m'ouvrir et lui raconter mon histoire.

Peut être que vous, en ayant un point de vue un peu plus objectif sur mon histoire, pouvez me dire s'il s'agit d'émétophobie sociale ou pure? Je pense que c'est un mélange des deux car il m'arrive d'avoir des crises à la maison isolée dans ma chambre. Par contre voir quelqu'un vomir à la télé, un animal malade etc...ne me fait strictement rien.

J'ai essayé d'être le plus concise possible mais c'est pas évident de résumer une phobie d'une vie en quelques lignes, et j'ai certainement oublié des détails que je rajouterais au fur et à mesure.

Merci de m'avoir lue !

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Message  Invité Lun 8 Sep 2008 - 21:02

bienvenue a toi

c'est toujours marrant de se retrouver plus ou moin dans une présentation moi je fais avec ma coine exactement comem toi avec ton copain je la repousse faut pas qu'elle me parle et que je reste seul en attendant que ça passe ça lui fais du mal et a moi aussi mais si je suis pas seul j'ai beaucoup plus de mal a me calmer.
Pour ce qui est du médecin aussi j'en ai encore jamais parler j'aimerai mais j'ai pas envie peur d'en parler peur aussi de faire une crise la bas donc pour le moment j'attend je verrai bien.

bon courrage a toi ^^

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Message  kunthy Lun 8 Sep 2008 - 21:23

Bonsoir et bienvenue parmi nous.

Sais tu pourquoi tu as fait une "rechute" après le lycée? Il s'est passé qqch de particulier? as tu vomis durant ces années?

La décision de voir un médecin est excellent si la phobie te handicape au quotidien.

A bientôt
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Message  vinie Mar 9 Sep 2008 - 7:56

Bienvenue Linou, j'ai l'impression de me reconnaitre dans certaines choses que tu décris, par exemple la pince pour les cheveux, moi aussi j'ai toujours un petit élastique au poignet, le débardeur aussi, je mets toujours un petit haut joli au cas ou j'aurais de trop grosses bouffées de chaleur à cause de la crise, bon les bouts de tables ou de rangs bien entendu, et être le plus près des wc...
Pour le psy moi je ne suis pas passée par un medecin traitant, après je ne sais pas s'il y a une différence pour un psychologue et un psychiatre.
Bon courage à toi.
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