Ma petite histoire

Bonjour, je me présente: Rainny, 24 ans, ÉMÉTOPHOBE… Ceci représente ma description car en ces temps difficile, j’ai l’impression de n’être rien d’autre qu’émétophobe…

J'ai écris ce texte (un peu long désolé) il y a quelques mois et je crois que ça résume assez bien qui je suis...

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été émétophobe. Lors de mon enfance, ma phobie était principalement basée sur les autres. Le vomi des gens ou le fait qu’il soit possible qu’ils soient malades me traumatisait. Ayant grandi avec une mère alcoolique et une sœur trop gourmande, j’ai du faire face au vomi plus souvent que nécessaire. Ma mère niait toujours qu’elle avait été malade mais je l’ai souvent entendu, souvent vu du vomi et quelque fois je l’ai vu vomir tout cela majoritairement dû à l’alcool. Puis il y avait ma sœur qui mangeait toujours beaucoup trop lors des fêtes de famille et des soupers au restaurant et parfois lors de simple souper à la maison. Pour un enfant ‘’normal’’, les fêtes de famille et les soupers au restaurant riment avec bonheur mais pour moi, ça rimait avec vomi. À mon grand malheur, on partageait la même chambre à cette époque.  J’ai ai fait plus que nécessaire des crises de larmes, pour mes parents cela était plus qu’anormal et injustifié.  J’ai même déjà supplié mes parents d’allé dormir par terre dans la cuisine sans leur mentionné que c’était car j’avais peur que ma sœur soit malade.  Lors des soupers à la maison où l’on mangeait des aliments avec lesquels ma sœur avait déjà été malade, par exemple le pain de viande et les biscuits au citron (pour ne nommer que ceux là), je quittais la table en pleurant sans jamais aviser mes parents de ma phobie. Je feignais un envie en pipi. Pleurer pour une envi de pipi… mes parents m’ont probablement pris pour une folle surtout que j’allais dans ma chambre. Mais dans ma tête d’enfant de 4 ans, cela semblait une très bonne justification. Puis est arrivé le moment où je devais commencer l’école… Le cauchemar assuré. À cet âge, les enfants sont plus susceptibles d’être malade. N’ayant jamais fréquenté la garderie, je n’avais pas eu à faire face au vomi des autres enfants avant ça. Encore aujourd’hui, je me souviens de chaque fois que j’ai dû affronter le vomi d’un camarade. Il y a, par exemple, eu le petit chinois assis en face de moi en maternelle qui avait vomi sur son bureau et son vomi à atterrit sur mon cahier. La panique totale j’ai passé le reste de la journée couché dans un coin de la classe car j’étais traumatisé. Il ne m’avait suffit de dire à mon professeur que j’avais mal au ventre pour pouvoir allé me reposer tranquillement. Il y a aussi eu cette fille à la queue de cheval sur le côté de la tête qui avait vomi dans les escaliers. Depuis ce moment, lorsque ma sœur se faisait des couettes sur le côté, j’avais peur qu’elle soit malade. Et oui à cet âge, les liens de causalités sont plus que douteux. Ce qui m’amène au moment où mes TOCS (troubles obsessionnels compulsifs) sont apparus. En passant de la position de ma brosse à dents qui devaient toujours être dans la même position, jusqu’au craquement de mes jointures qui devaient être exactement du même nombre de chaque côté et ma position de sommeil qui devait toujours être la même tous cela sous peine que ma sœur soient malade si je ne faisais pas exactement ce qu’il fallait (à cette époque, ma sœur  était ma principale source de peur car c’est elle qui était le plus souvent malade). Sans jamais en parler à qui que ce soit, j’ai vécu cet enfer en silence tout le long de mon primaire.  Puis arriva la sixième année où j’ai changé d’école pour aller en anglais enrichie. Cette année là, j’ai réussi à me faire des amis par moi-même. Dans le passé je n’en avais pratiquement pas et je passais beaucoup de temps avec ma sœur (ma source principale de phobie).  À ce moment mes TOCS sont disparues je vivais une vie un peu plus normale. Avec mes amis, je n’avais pas le temps de pensé à toutes mes angoisse. Ce n’était assurément pas parfait mais c’était beaucoup plus vivable. J’ai donc continué de vivre mes angoissent en silence jusqu’en cinquième secondaire. J’ai plutôt bien réussi. Je sortais beaucoup et je faisais des activités même s’il était possible que le vomi en fasse partie. Car refusé sans raison valable m’aurait fait paraitre étrange (merci orgueil!!). Puis est arrivé une nuit au printemps 2008. J’étais assis avec un ami dans les escaliers de son bloc. Il était environ 4 ou 5 heure le matin. Nous avions passé la nuit à boire (comme à notre habitude). Ce soir la je devais aller dormir chez lui et je ne sais pourquoi cette nuit là j’ai eu peur qu’il soit malade. C’est donc aidé par l’alcool que je lui ai révélé mon plus grand secret; je lui ai avoué ma phobie. J’étais en larmes et très honteuse face à cet aveux.  Je ne me souviens plus exactement de sa réaction mais elle à été très respectueuse. Il m’a rassuré en me disant qu’il allait bien. Je l’ai cru et nous sommes allés nous coucher. À ce moment, ma vie à changée. C’est comme si en sa présence j’avais le droit d’avoir peur. D’une part parce qu’il le savait et d’une autre parce que il ne m’a pas jugé la dessus.  J’avais maintenant quelqu’un à qui parler lors de mes crises et il faisait toujours de son mieux pou me rassurer. Il me disait que tout allait bien se passé et je le croyais. Je ne sais pas pourquoi mais le fait qu’il me dise que tout allait bien me rassurait instantanément. Environ 6 mois plus tard, nous sortions ensemble, il était toujours la seule personne au courant et sa simple présence me rassurait. Puis un autre 6 mois plus tard nous avons emménagé ensemble. Tout se passait bien, nous sortions souvent et en sa présence je n’avais pas peur. Il était un peu comme une thérapie pour moi. Sa seule présence me rassurait. Puis un jour lors de mon party de noël de travail, il avait trop bu. Arrivé à la maison, l’inévitable arriva et pour la première fois je n’ai trouvé d’autres solutions que de fuir (il faut dire que être malade discrètement n’était tout sauf possible dans son cas). Je suis donc sorti à toute vitesse de l’appartement. Je suis resté une bonne demi-heure devant la porte extérieure. Il faisait particulièrement froid et j’étais très peu habillé mais cela ne me dérangeait pas tout sauf rentrer et affronter ce vomi. Par souci de son bien être j’ai tout de même tenté de m’assurer qu’il allait bien (je l’aimais énormément pour essayer de rentrer et faire face à cette situation). Je suis rentré dans le bloc et ait écouté à la porte de l’appartement, aucun bruit. J’ai fait le tours et passé par derrière pour regarder par la fenêtre mais les rideaux étaient fermés. J’ai refait le tour, et j’ai ouvert la porte de l’appartement. Je l’ai vu dormant sur le divan. Étant rassuré en me disant qu’il allait bien j’ai refermé la porte et suis ressorti dehors (quand même pas question de rester dans le même appartement au cas où). J’ai donc marché pendant environs 3 ou 4 heures dans le froid ne sachant pas où allé. Commençant à être vraiment gelée j’ai pris mon courage à deux mains et ait appelé ma mère en pleur pour lui demander si je pouvais aller dormir chez elle.  Je lui ai brièvement raconté ma phobie et suis finalement allé me coucher. Le lendemain matin, mon amoureux est allé déjeuner avec ma sœur (hors de question que je vienne avant de m’assurer qu’il pouvait garder  de la nourriture). Je l’ai autorisé à parler de ma phobie à ma sœur. Et c’est ainsi qu’en une nuit deux personnes de plus était au courant. Suite à ces évènements, j’avais constamment peur qu’il soit malade lorsqu’il buvait de l’alcool. J’ai, à plusieurs reprise, été dormir chez ma mère ou chez ma soeur par mesure préventive. C’est ainsi que la fuite était rendu mon principal moyen de ne pas trop avoir peur. De plus, je dormais maintenant avec la lumière allumé question d’être prête s’il serait malade et avec la télé pour tenter de me changer les idées.  Puis aux alentours de pâques 2009, nous sommes allés chez un couple d’ami qui avait des enfants. Ce n’est qu’après avoir prit leur plus jeune que j’apprends qu’il est sur une fin de gastro… C’est ainsi que l’inévitable arrive; je l’attrapai. Je vous laisse imaginer la panique. J’ai vomi deux fois, il est sur que deux fois pour une gastro ce n’est pas énorme mais deux fois pour un émétophe c’est trop. C’est à ce moment que ma phobie à empiré. J’étais rendu à un point où j’avais peur de moi-même vomir. J’ai également commencé mon lavage de mains compulsif et j’obligeais mon amoureux à faire de même (pauvre lui). Même s’il se disait probablement que j’étais folle, il est resté très gentil et compréhensif envers moi. Puis au cours d’une belle soirée d’été, nous étions entrain de boire dans la cour avec des amis. Tout allait bien jusqu’à ce que j’apprenne que mon amoureux buvait plus que nécessaire en cachette probablement de peur que je le sermonne. Nous nous sommes mis au lit en fin de soirée et alors que j’essayais de me convaincre que tout allait bien aller en écoutant ‘’cheaper the dozen 2’’  il fut malade.  J’ai fuit une fois de plus et à ce moment ma phobie empira un peu plus. Je le harcelais pratiquement pour savoir s’il allait bien chaque fois qu’il buvait.  Je ne voulais plus qu’il sorte mais à ce moment il était (j’imagine) particulièrement écœuré et sortait encore plus ne voulant jamais que je vienne. À ce moment notre relation battait de l’aile et ce ne c’est jamais arrangé. Notre relation s’est finalement terminé et je suis certaine que ma phobie (ou devrais-je dire moi) en est la cause. Me retrouvant seule avec ma phobie, elle à continué d’empirer. Les seules personnes au courant de ma situation ne m’étaient pas d’une très grande aide. Une mère alcoolique, dépressive et j’en passe à d’autre soucis beaucoup plus important que de s’occuper des soucis de sa fille et ma sœur n’a jamais compris selon elle, quand on veut on peut… Heureusement pour moi, je suis resté en contacte avec mon ex. N’habitant plus ensemble je me sentais un peu moins mal de lui parlé de ma phobie car il n’est plus directement touché. Aujourd’hui, mes crises de panique se succèdent. J’ai même dû arrêter l’école car prendre le métro m’était rendu impossible. Un jour, alors que j’étais dans le métro, une femme à été malade devant moi.  Prise à l’intérieur du métro, j’ai paniqué. J’ai continué à prendre le métro quelque temps mais la panique augmentait et j’ai du me résigner à ne plus prendre le métro. D’un autre côté, ce n’est pas si mal car une éducatrice spécialisé qui à peur du vomi ce n’est peut être pas la meilleure des idées.  Je travail maintenant dans un entrepôt et je me demande ce que je pourrais bien faire de ma vie professionnelle. J’ai également l’impression que je ne trouverai jamais un homme capable de comprendre en d’endurer ma folie. Et honnêtement je n’ai pas envi de faire subir cela à une personne de plus lorsque je vois à quel point j’ai pu faire chier mon ex avec tous mes caprices et mes angoisses. De plus, j’aurais tant aimé avoir des enfants mais des enfants ça vomi! Et je ne pense pas être capable d’assurer leur bien être en cas de vomissement. C’est triste car sans cette phobie je suis convaincu que j’aurais été une bonne mère.  Je tiens aussi à avouer ma honte et ma culpabilité la plus grande. Lorsque ma grand-mère était mourante, je ne suis pas allé la voir de peur de croisé du vomi. Je n’ai donc jamais pu lui dire au revoir et étant donné que ma phobie ma empêché d’allé aux fêtes de familles des deux dernières années elle est probablement morte en pensant que je ne voulais pas la voir. Tout comme mon grand-père lorsque j’étais jeune lors de ma dernière visite à l’hôpital il vomissait beaucoup j’ai donc préféré allé jouer dehors plutôt que de passé ces derniers moments avec lui. Je suis également la pire des marraines pour ma nièce. Depuis que je l’ai vu être malade, je suis traumatisé de la revoir ainsi je limite donc mes visites même si je meurs d’envie de la voir plus souvent.  J’en suis donc rendu aujourd’hui à cumulé les crises de paniques et à fuir toutes situations qui pourraient impliquer du vomi.  J’ai peur des gens et de moi-même je n’ai jamais de breaks sauf quand je dors. Je m’efforce du mieux que je peux de combattre mais c’est de plus en plus difficile. Pour survivre à mes journées de travail, je ne mange qu’après mon quart de travail car je ne veux surtout pas être malade à la job. Je sais que ce n’est vraiment pas bon pour moi mais autrement je crois que je ne pourrais pas travailler à cause de l’angoisse que je ressentirais.
J’ai passé plusieurs épisodes significatifs de ma phobie car je voulais faire ça court. Le fait d’écrire ces quelques lignes me font réaliser à quel point je suis rendu bas dans ma phobie. Je tiens à m’excuser à tous les gens que j’ai fais souffrir à cause de ma phobie. Qu’ils soient conscients de la cause ou non. Sur ce je vais m’efforcer de recommencer à vivre le plus normalement possible et de continuer à me battre contre ma phobie en espérant un jour réussir à prendre le dessus. J'essais du mieux que je peux de trouver de l'aide mais je ne sais pas ou en trouver j'ai l'impression que personne dans mon entourage est en mesure de comprendre ce que je vis et c'est dommage car j'ai réelment besoin d'aide...

Et bah pinaise... j'ose pas imaginé ce qur ca doit etre une grande histoire avec toi ^^ j'ai tout lu! Oh yeah.

bienvenue ici.
pas facile tout ca et visiblement toute seule tu n'y arrive pas. A tu deja consulter? Si non pourquoi tu n'essaie pas?

Bienvenue a toi :-) ! J'ai tout lu egalement, dur parcours en effet...J'espère que tu te plaira ici, nous sommes la pour s'ecouter et s'entraider les uns les autres. Bon courage !

Merci!
Ouais je sais c'était un peu long J'ai déjà envisagé d'aller consulter mais pour l'instant j'ai pas les moyens financiers! Le jour ou je pourrai me le permettre je le ferai certainement!

Tu sais tu peux aussi très bien consulter dans un CMP ( centre medicaux psychologique ). C'est gratuit. C'est la bas que j'ai consulté la première fois et ou l'on m'a prescrit mon antidepresseur. Ils etaient tres bien !

Visiblement c'est une cousine québécoise. Ca doit pas fonctionner comme chez nous malheureusement.

Effectivement je suis au Québec! Ici pour avoir droit aux soins psychologique publique il faut avoir une prescription d'un médecin mais quand on a pas de médecin de famille c'est très difficile d'en voir un surtout quand ce n'est pas quelque chose qui est jugé urgent!

RainnyGirl a écrit:Effectivement je suis au Québec! Ici pour avoir droit aux soins psychologique publique il faut avoir une prescription d'un médecin mais quand on a pas de médecin de famille c'est très difficile d'en voir un surtout quand ce n'est pas quelque chose qui est jugé urgent!

Tu peux aller dans une clinique sans rvd pour obtenir une référence d'un médecin pour avoir les services.
Je te recommande fortement de faire ça rapidement car les listes d'attente sont assez longues.
Tu habites dans qu'elle ville?

J'habite à Montréal, mais moi les cliniques sans rendez-vous je ne suis jamais vraiment chanceuse avec ça... La dernière fois que j'y suis allé avec l'intention d'en parler au médecin, il m'a répondu qu'il n'avait pas le temps que la clinique sans rdv était pour les urgences et que je n'avait qu'à me trouver un médecin de famille -_- Alors je ne suis pas sur que j'ai envie de manquer une autre journée de travail et d'attendre des heures pour me faire dire quelque chose de semblable! Mais je vais peut-être quand même me ré-essayer!

Vous avez pas Santé mentale gratos au Québec ?
Et tu as pas de médecin de famille ? Sinon oui trouve toi en un et fait un rendez vous (de toute façon ça prend un petit moment avant d'en avoir un..) c'est important.
Moi j'ai déménager de ville y'a quelques années et pendant un long moment j'ai été sans médecin de famille et c'est pas géniale crois moi.. c'est long pour rien quand tu va mal et c'est pas "rassurant" ...

Je me suis inscrite sur la liste du CLSC pour avoir un médecin de famille! Ça peux être long mais en attendant j'endure! De toute façon je n'ai pas d'autre choix! Je n'ai jamais eu de médecin de famille alors pour moi c'est normal de ne pas en avoir!