Le bonjour d'une (très ) ancienne !

Bonjour à toutes et à tous !

Ou plutôt devrais je dire bonsoir ! Il est 2h, je ne trouve pas le sommeil parce que mon estomac fait des siennes... Je pratique mes exercices de respirations, me détends ... Et repense à cette époque où les pleurs et la prise scandaleusement dangereuse d'anti émétiques rythmait ma vie...

J'ai bientôt 25 ans, mon dernier post sur ce forum doit dater tout au plus de 2006 ! Alors, pourquoi revenir ? Tout simplement pour partager mon parcours, mes victoires sur ce mal qui nous ronge... Cela risque d'être long, je m'en excusé, mais cela me tien à cœur...

Je suis emetophobe depuis l'âge de 8 ans. Peu importe les raisons. 3 ans de suivi par un pédopsychiatre qui ne voit en moi qu'une anorexique, en pleine crise d'adolescence précoce. Au bout de 3 ans , je vais mieux...En tout cas, je vis normalement avec cette peur...

Puis la phobie me rattrape avec les angoisses du collège. Je ne me nourris plus, j'ai peur d'aller en cours, de me nourrir après une certaine de la journée de peur de me réveiller malade, j'angoisse dès que les premiers virus se pointent. Ré-pédopsychiatre, re-crise d'adolescence... Et moi qui ne sais toujours mettre de mots sur mon mal être ... Je sombre, apprends l'existence des anti émétiques et en devient totalement dépendante.

Et un jour, Je tombe par hasard sur l'émission "c'est quoi l'amour" sur les phobie. J'y vois une certaine Laura, de mon âge, qui me ressemble étrangement, mais qui est bien plus mal que moi. Emetophobie, voilà ce qui me ronge. Je pleure de soulagement. Et c'est la que je trouve ce forum. J'y trouve des réponses, une écoutes et surtout des conseils.

Le quotidien est extrêmement difficile : absentéisme scolaire, sous nutrition, totale dépendance aux médicaments. Mon corps dit stop, mon taux de prolactine explose et je me retrouve à faire scanner, Irm, prises de sang. On ne sait pas ce qui m'arrive.... Au bout de 3 mois, mon médecin découvre mon addiction pour les anti vomitifs... Qui se trouve être l'origine de tous es sucis de santé. C'est grave, je dois entamer de toute urgence une période de sevrage.

Une semaine plus tard, je prenais RDv chez l'unique spécialiste TCC de ma ville, motivée à ne plus laisser cette saloperie dicter ma vie. J'ai suivi cette thérapie durant toute l'année de ma terminale. J'apprends à me détendre, à gérer les situations stressantes. Je me sens de mieux en lieux, revit normalement, mais J'approche de la phase finale : me faire vomir. Je ne m'en sens pas capable : j'arrête du jour au lendemain, et ne donne plus de nouvelles a ma thérapeute.

En fait, je décide de me prendre en main, toute seule.
Je quitte mon cocon familiale, quitte mon copain qui me rassurait à la moindre nausée imaginaire... Et je quitte ce forum.
Plus personne vers qui me plaindre, plus personne pour me rassurer. Je suis seule avec cette foutue phobie.

7 ans plus tard, me voici. Je ne suis pas totalement guérie , mais je suis heureuse. La phobie ne dicte plus ma vie. Je mange avec plaisir, dors paisiblement. Et surtout, j'apprends à gérer mes peurs.
À deux reprises cette années j'ai été prise de nausées en ayant le ventre vide, en pleine nuit. Ces deux fois, je n'ai pas paniqué, je n'ai pas pleuré. J'ai eu des haut le cœur, j'ai un petit peu vomi... Tout cela dans le plus grand calme.

Aujourd'hui, je suis fière de moi. Si je vous écris à une heure si tardive, c'est parce qu'a nouveau je me sens mal et que je n'arrive pas à dormir. Aujourd'hui je ne vous écris pas pour vous dire que j'ai peur, mais pour vous dire que l'on peut s'en sortir.

Je e sais pas s'il est possible de ne plus du tout avoir peur. Je pense personnellement que l'on vivra avec ce "mal" toute notre vie. Mas nous avons les cartes en main pour apprivoiser cette peur. Ayez le courage de l'affronter, ne vous entêtez plus à trouver des parades, à éviter les situations angoissantes. Il.est possible de dire MERDE à cette saloperie, j'en suis la preuve !

Je vous envoie une énorme dose de courage et d'espoir,

Clo

Très beau texte,tu as fait un sacré parcours,tu es courageuse!

Si tu te sens pas bien on est là

Trés beau message ! tu est vraiment courageuse , deja le fait d'avoir tout quitter c'est une preuve de courage !

Merci pour ce message d'espoir

Si tu à besoin , hésite pas

Bisous

Bravo, vraiment.
Ca montre que l'on peut s'en sortir.

J'ai également quitté mon copain avec qui j'étais "inséparable" depuis 3 ans, et qui me rassurait, moi aussi, à la moindre nausées. Bon je l'ai pas quitté pour ça hein, mais je pense qu'il me plongeait encore plus dans la phobie, vu que depuis que je ne suis plus avec lui, je me sens bien mieux.
Et l'an prochain, si je suis prise dans ma nouvelle école, et bien je serais en chambre étudiante à 1h30-2h de chez moi. Et je n'aurai pas ma voiture, donc je ne pourrais pas rentrer chez moi au moindre signe de faiblesse vu que le seul car qui fait la navette est le lundi matin de bonne heure et le vendredi soir.
Sur le coup, ça me fait peur de partir, et en même temps je me dis que ça peut que m'aider vu que je vais être bien plus indépendante, et que là bas, personne me connaîtra quand je vais arrivé.
J'espère m'en sortir tout comme toi

Quel témoignage positif! Ca fait du bien de te lire!

Continue!

Bravo Clo ! Je suis tout à fait d'accord avec toi, réussir à gérer la panique et l'angoisse c'est déjà un grand pas en avant ! Mon psy disait toujours "Ayez confiance", j'ai jamais réussi mais bon...

Je ne comprends vraiment pas ce délire de certains comportementalistes qui nous demandent de nous faire vomir... Personnellement je pense que tu as bien fait de t'affranchir de la thérapie et finalement tu en as certainement pris le meilleur

Quitter le nid, les ex, le passé... ça a été également salvateur pour moi. Et ça fait sacrément réfléchir...

Ligeia a écrit:Je ne comprends vraiment pas ce délire de certains comportementalistes qui nous demandent de nous faire vomir...

Au début, j'ai pas posté, parce-que je pensais que c'était une étape à part entière d'une TCC, mais j'avoue que ça me révolte un peu. Quel intérêt surtout qu'à mon avis, même de nombreuses personnes non-phobiques n'irait pas se mettre les doigts au fond de la gorge...

Sinon, merci, pour ce témoignage positif. Comme quoi il n'y a rien d'insurmontable.