Message d'espoir

Bonsoir à tous,

J'ai décidé de venir poster un message car je me souviens que comme vous j'ai souffert, comme vous ce site m'a aidée à comprendre ce que je vivais et à apprendre à me supporter.

Mais aujourd'hui je peux dire que c'est du passé qu'après 11 longues années d'angoisses permanentes je suis passée au dessus de ce mal qui me rongeait de l'intérieur.

Ma phobie s'est déclarée lorsque j'avais 9 ans après deux traumatismes consécutifs (une gasto alors que j'étais seule la nuit et une épidémie dans une colo alors que j'étais à 4h de chez moi). S'en sont suivies des phases d'anorexie et de crises d'angoisse qui m'ont pourri mon adolescence. Je n'ai pas de bons souvenirs de cette période tout ce dont je me rappelle c'est que je me sentais mal en permanence, que je me droguais aux renies et aux comprimés de primpéran....bref ce que beaucoup doivent vivre.

J'a entamé à l'âge de 16-17 ans une thérapie cognitive qui n'a jamais eu le moindre effet.

La solution ou la force plutôt je l'ai trouvée en moi...

A l'âge de 19 ans je me suis mise en couple et ai dû me prendre sérieusement en main...j'ai réalisé qu'il ne resterait jamais avec qui une fille qui se plaindrait constamment de maux ventre, qui annulerait tout de peur de n'être pas en forme et qui refuse d'avaler quoi que ce soit de peur de "s'empoisonner"...je ne pouvais pas montrer cette facette de moi...alors j'ai lutté, j'ai pris sur moi...et là j'ai fait ma thérapie cognitive par moi même...je me forçais...pas pour moi cette fois...mais pour nous et c'est ça qui m'a guérie...le NOUS...j'ai appris à manger, à aimer manger pour le moment de partage que cela représentait, j'ai appris à oublier mes nausé complètement psy pour savourer le moment présent....et j'ai même appris à m'occuper de quelqu'un d'autre que moi...l'accepter quand il était malade, le soigner être présente et ne plus fuir les microbes...après 2 ans de relation j'ai fait une crise...devant lui...et il a été là...je lui ai tout expliqué...et ce fût ma dernière crise...j'avais fait mon travail sur moi-même comme une grande.

Depuis j'ai même été malade (impensable à l'époque)...c'est pas une partie de plaisir je vous l'accorde on reste des "ex-éméto" mais on dédramatise et on se dit qu'on a fait le plus dur : la confrontation avec soi-même.

Je vous envoie à tous un gros paquet de courage.

Trouvez la force en vous.

PS: si quelqu'un a des questions ou juste envie de parler, je suis là.

Leïla

BRAVO pour ton chemin et je suis très heureuse pour toi que tu t'en sois sortie (compatriote Suisse )

Franchement a lire ton message sa redonne espoir, l'espoir qu'on puisse s'en sortir, car mois aussi quand j'ai rencontré mon copain tout allait bien je n'ai pas eu une seule envie de vomir avec lui tellement j'étais bien. Puis arrivé vers les 6 mois, c'est la première fois que j'ai vomi chez lui, sans comprendre pourquoi d'un coup je me suis sentie mal et paf! depuis impossible de redormir chez lui, pourtant j'en ai envie, et je suis très heureuse avec lui mais je ne comprend pas, pourrais tu m'aider?

Merci beaucoup Sinoah et oui c'est un fait même notre si charmant petit bout de terre est aussi touché par le fléau de l'émétophobie...ahaha. J'espère que la suite sera aussi victorieuse pour toi que ça l'a été pour moi et que tu t'en sortiras vainqueur avec la médaille du courage!
Prends soin de toi.


A Lucile,

C'est sûr que c'est des reflexes de phobiques de fuire ce qui une fois à pu nous confronter à ce qu'on redoute le plus...comme si tu te dis "oh j'avais mangé des pâtes...donc les pâtes c'est fini!" et combien de fois je me suis dit ça...jusqu'à exclure tellement de chose: plus manger ci, plus manger ça, plus aller là-bas parce que ça me rappelle de mauvais souvenirs, plus prendre cette route parce que je m'y suis sentie mal à cause des virages...et j'en passe...et c'est là que la phobie prend le dessus...ce qui m'a sauvée je pense c'est qu'un jour je me suis dit à moi-même "je ne suis pas phobique car si c'était le cas je perdrai mon copain" alors je me suis forcée, c'était dur, très dur....

je me souviens les premiers resto....moi qui les avais toujours fuis...je ne pouvais pas dire non alors qu'on fêtait quelque chose...j'y allais je mangeais (à chaque fois un peu plus) c'est vrai que j'avais souvent des nausées psy...mais je ne laissais jamais rien paraitre (et plus tu te forces moins tu penses à ces nausées car finalement tu prends l'habitude de vivre des repas en tête à tête, moins la phobie n'a de place) et puis quand tu te sens mal tu n'as plus le droit de t'échapper....plus le droit de partir ou d'avoir ces rituels ridicules car dans une relation tu te dois de paraitre la plus parfaite possible alors tu te retiens c'est dur...mais tu vois surtout que t'en as pas tant besoin que ça (moi je devais toujours m'attacher les cheveux, aller à quelque part où j'aurais très froid pour que ça me fasse trembler (l'esprit malade a de ces idées des fois) je mangeais des médocs et des chewing gum et j'en passe) mais tout ça je ne me le permettais plus...et puis avec le temps je n'y pensais même plus donc si j'avais mal au ventre je me disais que ça servait à rien de me focaliser dessus si une fois j'ai une vrai nausée ben là ce serait une autre histoire...

et puis les lieux...comme chez ton copain, je comprends que ça t'effraie mais pense que les lieux n'ont pas de mémoire....les choses ne se reproduisent pas, certes tu as du vivre un moment d'épouvante l'espace d'une nuit....mais ça ne se reproduira peut-être jamais...c'est vrai que c'est facile a dire mais il faut que tu te dises "ah ben oui j'ai vomi ici...mais j'ai aussi fait ça et ça et ça" finalement en y allant plus tu donnes de l'importance à quelque chose qui n'en a pas, un évenement ponctuel, je prends un exemple au hasard:

-> tu as peur de briser un verre, si un jour tu cassais un verre dans la cuisine de chez ta meilleure amie tu n'oserais plus aller chez elle forcément parce que c'est complètement flippant de briser un verre....mais cherche dans ta mémoire...la dernière fois que tu as lâché un verre sur le sol...t'en souviens-tu? moi non en tout cas parce qu'on a décidé que c'était un événement pas important qui n'appartiendrait pas à l'histoire du lieu....faut faire la même chose avec ton histoire de vomi (oui je sais FACILE) mais tu sais dans la vie les gens n'octroient que très peux d'importance au lieu sauf dans des cas comme "premier baiser" "fou rire" et autres chichi!

c'est un peu comme ça que j'ai appris à oser retourner dans ces hauts lieux d'épouvante...la première fois tu flippes, la deuxième t'es anxieuse, la troisième t'y pense même plus...et surtout tu te recrées des souvenirs bien plus chouettes dans ces endroits.

ne fuis pas...la phobie court bien plus vite que toi, laisse là te suivre...ignore là...et ça l'énervera...elle te lâchera...(c'est le principe de la thérapie cognitive d'ailleurs...tu acceptes, tu affrontes, tu t'en sors) et surtout...à chaque victoires...tu es plus forte...tu n'imagine pas la fierté que tu ressentiras quand tu pourras dire, cette fois elle ne pas eue!

je reste à ton écoute.

Leïla

Salut à vous!

Quel beau message d'espoir ! Je t'envie et espère vraiment trouver le même courage que toi un jour. Je pense que je n'y suis pas encore prête et que ça finira bien par arriver tout seul.
J'aimerais moi aussi être bien avec mon copain, j'ai peur de dormir chez lui et surtout de manger en sa compagnie, je lui ai expliqué les raisons, mais ça reste vague pour lui. Il comprend mais pas complétement... bref je suis malheureuse mais quand je lis des posts comme le tien, ça ne peut que me donner courage et rage pour m'en sortir !

merci pour ce messa()e plein d'espoir!

()ier, j'ai passé la soirée avec quelqu'un... avec qui je me verrai bien faire un pti bout de vie... et me suis dit (à un moment ou j'étais pas bien, et ou pour rien au monde j'aurai osé prendre mon flacon de ment()e poivrée sous le nez pour me rassurer) "je refuse qu'il me voit comme ça, alors fait tout pour qu'il ne le voit pas". Je n'avais pas non plus envie qu'il parte... parce que j'étais bien avec lui. Je voulais pas que l'éméto prenne le dessus, et le faire partir de c()ez moi, alors que je me sentais si bien avec sa présence... l'éméto a perdu cette bataille; et je ne compte pas lui annoncer (en tout cas, si ça devait être un jour, j'espère le + tar possible) mon éméto... je voudrais, si cela se fait, entamer une relation saine, sans immiscer la p()obie dans mes paroles... puis c'est toujours quand les personnes ne sont pas au courant que l'on fait le + d'efforts pour ne pas que ça se voit..!!!

en attendant, je m'en vais à Londres ce soir... ()ros défi!

A m-cerise,
Je pense que dans un couple la phobie n'a pas sa place, car comme tu le dis les personnes extérieures comprennent mais pas vraiment mais surtout un partenaire ne doit jamais devenir notre interlocuteur à ce sujet...pour ça il y a les psy, ce forum ou même les amis. Je trouve que le comportement de audrey83 est admirable à ce sujet, c'est d'ailleurs ce que j'ai fait....ne surtout pas en parler pour être une femme presque normale au sein du nouveau couple, ne pas laisser transparaitre et se surpasser pour avancer! Courage, le déclic se fera tout seul.

A audrey83,
Ton attitude est vraiment positive, on sent que tu veux t'en sortir que tu ne veux plus laisser place aux complaintes. Si tu mise vraiment sur ce couple, ne laisse jamais la phobie dicter sa loi, c'est toi qui décides et c'est toi qui sauveras la relation! Continue a ne pas prendre ni ta menth ni autres médocs...et tu réaliseras très vite qu'ils ne sont pas nécessaire...et tu auras surtout de moins en moins de nausée psy, car finalement elle sont là juste pour déclancher les reflexes rituels...s'il n'y a plus de rituels...il n'y a plus de nausées psy....
Tu es sur la bonne voie...keep on doing that, you'll succeed!! (et je suis très jalouse car je suis amoureuse de Londres....grrrr...PROFITE PROFITE PROFITE)

L2MH a écrit:ne fuis pas...la phobie court bien plus vite que toi, laisse là te suivre...ignore là...et ça l'énervera...elle te lâchera...(c'est le principe de la thérapie cognitive d'ailleurs...tu acceptes, tu affrontes, tu t'en sors) et surtout...à chaque victoires...tu es plus forte...tu n'imagine pas la fierté que tu ressentiras quand tu pourras dire, cette fois elle ne pas eue!

Tu as absolument raison. C'est dans la tête que ca se passe cette peur et il faut l'affronter pour s'en départir. Même si on sent qu'on perd le contrôle, on le reprend. On reprend le pouvoir sur notre vie, trop longtemps laissé à l'éméto.

Bravo pour ton combat et merci pour ce témoignage. Ca fait du bien à lire...

Caféine