Emétophobe depuis... Un bail

Salut tout le monde =)
Je viens juste de m'inscrire ici, et ça à cause d'une crise d'angoisse provoquée par des sushis... Purée, mais qu'elle bonne idée à eu mon père de m'en prendre ! :@ Oui, comme il était prévu que je passe la soirée seule (mon frère et mon père devant tous les deux sortir...), mon pôpa est allé m'acheter un truc à manger et, bien que je le sentais pas trop par avance, il m'a pris ces fameux sushis... Je les ai mangé tranquillement sans que, sur le coup, ça m'écœure trop mais, après le repas, l'odeur m'est revenue dans le nez et j'ai eu l'impression que ça me donnait envie de vomir...
J'vous laisse imaginer la suite, hein, surtout que j'étais toute seule sans personne pour calmer mes angoisses... Je suis une éméto pure, j'ai peur de vomir de manière générale, que ce soit en public ou chez moi ! Je ne supporte pas l'idée ; ce n'est pas forcément la douleur qui me fait peur mais plutôt le fait de savoir que c'est incontrôlable, que je ne pourrais rien faire pour l'empêcher, puis le fait de m'imaginer, pliée en deux, avoir un haut le cœur ou un gros rot... Je pense que c'est vraiment l'image autour du vomi qui m'angoisse le plus.
(Attention, préparez vous à voir arriver un roman !)
Il me semble que je n'ai pas toujours eu cette peur, ou du moins pas durant ma petite enfance (5-6 ans...). Je me revois même, alors que j'avais une angine, penchée au dessus des toilettes, mon père à mes côtés, me préparer à vomir sans que l'idée me semble atroce... J'avais même ma Mamie ( ) au téléphone à ce moment là ; je le disais que j'avais mal au coeur et j'étais toute fière d'utiliser ce terme là (avant, je disais "mal au ventre", et je trouvais que ça faisait plus adulte de le dire autrement... J'étais franchement bizarre !). Enfin, tout ça pour dire que j'ai vomi sans traumatisme aucun. Ma phobie ne vient pas de là.
D'ailleurs, je n'ai pas la moindre idée d'où elle vient ! Elle s'est insinuée progressivement je dirais, alors que j'avais 8, 9 ans ? Je ne sais plus trop. Enfin, c'est pas vraiment important, l'essentiel est que je me sois mise à développer des TOCS ; une vraie merde ces trucs ! Que je vous en explique un, histoire que vous rigoliez (ou pas...)... Le coeur est à gauche, n'est-ce pas ? "Coeur", "mal au coeur", cela se ressemble... Et bien, du coup, il ne fallait pas que je touche quoi que ce soit de ma main gauche, ou alors il était nécessaire que je retouche la chose de ma main droite immédiatement après, comme pour "conjurer le sort" ! Bref, cette atroce routine a duré un bon bout de temps, temps durant lequel je ne mangeais que très peu, de peur de vomir... Jusqu'où jour où, miraculeusement, j'ai su mettre fins à ces foutus TOCS (juste aux TOCS, parce que ma phobie était toujours là...). Je vous le jure, ça m'est passé du jour au lendemain, un véritable déclic ! Comment ? Un matin, mon père m'a proposé un deal : il arrêtait de fumer et, moi, de mon côté, j'arrêtais mes fichues manies. Et bien, croyez moi ou pas, je les ai stoppé à partir du moment, de la minute, de la seconde où on a conclu le marché ! Je me suis inventé des remèdes : j'imaginais que, lorsque je touchais un objet de ma main gauche, l'espèce de mauvais influence que cela créait s'estompait, comme une tache d'eau qui s'évapore... C'est bizarre, je vous l'accorde, mais ça m'a complètement guéri et je n'en ai plus jamais re-eut !
Mon éméto', elle, était en revanche toujours là... Un soir pourtant, j'ai eut mal au cœur et je savais, je savais que je vomirais... J'ai pleuré et je suis partie me coucher en espérant me réveiller le lendemain, le malaise passé... Sauf qu'au moment où je me suis allongée, je me suis relevée brutalement, suis descendue de mon lit superposé et ait vomi sur les pieds de mes parents... Je déteste évoquer ce souvenir. J'avais à peu près 10 ans, je crois. Et bien, après avoir vomi, je me suis dit "purée, en fait, c'est pas si terrible que ça", je me sentais même prête à revomir (pas de tout suite car j'étais fatiguée), mais je n'avais plus vraiment peur.
Ma phobie s'est donc estompée jusqu'à mon entrée en 1ère, au lycée, à mes 15 ans ; j'avais alors de nombreux problèmes familiaux (disputes parentales, chômage de ma mère puis de mon père....). Un matin où on déjeunait tous les 4, une espèce de grosse boule dans la gorge m'est apparue : elle me donnait littéralement la sensation d'avoir mes deux doigts enfoncés au fond de ma bouche !.. Méga, méga crise d'angoisse qui a tout re-réveillé... J'étais dans un état d'hystérie assez impressionnant : je criais, tapais des pieds, pleurait, et me disais que la seule solution pour mettre fin à tout cela était la mort....
J'ai passé l'hiver à faire des crises d'angoisses de ce genre, même pire, tellement l'impression de "doigts au fond de la gorge" était forte... J'étais incontrôlable, parfois au bord de l'évanouissement à force d'hystérie et d'hyperventilation...
J'ai pris doucement le dessus et ai réussi à me gérer pendant environ 6 mois, me répétant que si je vomissais, c'était pas la mort, ça mettrait peut être fin à ma phobie, et que donc c'était même une bonne chose !.. Ca a été dur, très dur mais j'ai un peu réussi, enfin pour quelques temps...
L'été venu, je me suis retrouvée seule chez moi, avec ma mère et mon frère. Je ne sortais plus et n'avais donc plus aucun moyen d'occuper mon cerveau, de penser à autre chose. Conclusion : rebelote. Il faut rajouter que ma mère me répétait que ces crises d'angoisses n'étaient que de la pure comédie, que ce n'était qu'un moyen d'attirer l'attention de mon père pour me l'accaparer et que, du coup, ce serait de ma faute s'ils divorçaient (!) ; elle aggravait mes crises et restaient insensibles à mes pleurs et à mes appels au secours, n'essayant pas de m'apaiser, ne me regardant même pas...
Et pourtant, une fois la rentrée arrivée, j'ai réussi à un peu m'en sortir... C'était moins fort, bien que toujours là, mais tout du moins gérable. La dépression de ma mère a été déclarée ; elle a commencé à menacer de se suicider (et a fait une tentative en Janvier dernier...) et mes angoisses ont repris... Cette fois là, je n'avais plus l'impression d'avoir des doigts enfoncés dans la gorge, comme si j'essayais de me faire vomir, mais des sortes de mals au coeur, d'écœurements qui me conduisaient à me bourrer d'anti-vomitifs... J'ai commencer à flipper en voiture alors que je n'avais jamais eu le mal des transports, etc.
Aujourd'hui, je suis toujours dans cet état d'angoisse, même si je fais mon possible pour le combattre.
Je mange correctement, je sors (un peu... Je n'ai pas de réelle vie sociale), mais je ne bois et ne fume surtout pas... Trop peur.

J'aimerais m'en sortir, je ne veux pas gâcher ainsi ma vie... J'ai besoin d'aide mais ne sais plus comment faire... J'ai renoncé à tellement de choses du fait de cette peur...
Désolée pour le roman et merci de m'avoir écoutée, ça m'a fait du bien...

salut et bienvenue a toi.
J'ai vécu un peu le meme début que toi je me souvien bien de la dernière fois ou j'ai gerber et ça me semble pas si horrible que ça j'avais 7ans pourtant par la suite j'en ai toujours eu inconsciement peur mais je ne le faisai jamais remarquer j'ai toujours su plus ou moin cacher mes angoisse sans que personne ne se doute du problème (problème que je ne connaissai pas d'ailleur et que je n'ai découvert qu'il y a environ 1an a peine)
Tout ça pour dire que je ne pense pas que ça vienne du "vomi" le problème mais d'ailleur problèmes familiaux, sentimentaux etc etc (ce n'est que mon avis) le pourquoi ça se transforme en peur de vomir j'en sais rien j'arrive toujours pas a comprendre.
Tu devrai peut etre essayer de consulter quelqu'un ton médecin raitant dans un premier temps puis un psy ça peut t'aider et ça serai aussi vraiment bien que tu arrive a en parler avec ta mère et que tu arrive a lui faire comprendre ta douleur

Déjà, merci pour ta réponse =) !
En ce qui concerne le psy, j'ai essayé et... Arrêté. J'avais l'impression qu'elle ne m'était d'aucune utilité et que tout ce qu'elle me disait, je le savais déjà... Peut être aussi que j'ai pas eu la chance de tomber sur une "bonne" psy, ou au moins une qui me convienne...
Et pour ma mère... C'est juste impossible... Elle ne me comprends pas et fait aucun effort pour cela. Pour elle, ce n'est pas normal, et c'est même de la comdédie.

Bienvenue Elodie !

pas "normale" c'est sur elle a raison. Si elle pense que c'est de la comédie comme je le dis a chaque fois montre lui le forum elle verra qu'on est un bon p'tit groupe de comédien et si malgré tout elle y arrive pas peut etre que ton médecin arrivera a lui faire comprendre. C'est pas facile d'imaginer se que vie un phobique quand on ne l'es pas soit meme.

Bienvenue Elodie

Bienvenue!

Il y aura toujours des gens qui auront de la difficulté à comprendre ou ils ne veulent pas comprendre. Moi c'est l'inverse, mon père se moque de moi à chaque fois que je fais allusion à une crise ou s'il est de bonne humeur (ce qui est rare) là il peut être de mon côté. Pour ma mère, elle connait le forum et je lui en parles quand ça m'arrive, ainsi quand j'ai de l'angoisse, elle va me rassurer tout en me faisant réaliser que c'est peut-être dû à l'angoisse.

Toutefois, quand elle sent que je ne vais vraiment pas bien, elle préférerait que je ne viennes pas sur le forum mais je viens tout de même car déjà en parler avec d'autres qu'on ne connais pas nécessairement, il est plus facile de parler d'un sujet qui est tabou dans notre entourage!!

C'est bizarre mais ma mère en a parlé à une de mes tantes dont la mère de ma cousine qui a de l'anorexie! Bien que assez différente, je peux l'appeler en tout temps si jamais j'avais vraiment besoin de parler!

Bienvenue Elodie.

Salut Elodie ! Et bienvenue sur le forum

Je rejoins l'avis de Rems : Montre le forum à ta mère. Elle verra que tu n'es pas la seule dans ce cas, et qu'il y a même de grands adultes, et elle verra à quel point cette phobie nous pourrit la vie. Après, c'est vrai que la plupart des gens ont du mal à comprendre cette phobie, ils la trouve 'débile' (mais franchement, quelle phobie n'est pas 'débile' ?). Pour ma part, quand j'en ai parlé à mes parents, ils ont tout de suite compris, mais ne se sentent pas concernés, ils continuent à vivre leur vie sans en tenir compte même s'ils sont là quand j'ai besoin d'eux. Par contre, j'ai récemment pris mon courage à deux mains et choisi d'en parler à des amies, qui elles n'ont pas compris, elles ont passé un bon quart d'heure à rigoler de cette phobie, et à me dire que je suis vraiment bizarre (merci les copines ! ).

Bref, tout ça pour dire que ça dépend vraiment des gens : ils peuvent avoir des réactions complètement différentes de ce qu'on s'imaginait... donc peut-être as-tu des amis proches à qui en parler, qui te comprendront et t'aiderons ?? En tout cas, tu es sur le bon forum, et tu y trouvera toujours des réponses

faut pas demander aux gens de nous comprendre alors que nous on ne peut pas comprendre leur peur ...

tu pourrais comprendre toi qqun qui te dit qu'il n'ose monter aucun escalier de peur d'y tomber ? ou qui vit dans la peur de perdre ses cheveux ?

Ben non ... alors que ce sont de vraies phobies comme la notre ...

Ne demande pas de la compréhension mais plutot du respect (comme je me foutrais pas de qqun qui me dirais qu'il a peur de perdre ses cheveux quoi ...)

moi j'pense que quelqu'un de phobique peut comprendre n'importe quelle autre phobie les résultat sont les meme une peur immense des crises d'angoisses etc etc

rems a écrit:moi j'pense que quelqu'un de phobique peut comprendre n'importe quelle autre phobie les résultat sont les meme une peur immense des crises d'angoisses etc etc

Je suis d'accord avec toi! Mon frère a une phobie de mourrir d'une crise cardiaque! Alors il peut lui arriver tout comme nous qu'il ne dort pas. Lui, c'est les efforts physiques qui peuvent lui augmenter son angoisse. Quand il sent quelque chose de bizarre dans sa poitrine, c'est sûr et certain qu'il va poser une question. Pourtant on essaie de le raisonner en lui disant qu'il n'a que 13 ans et que c'est très très rare à cet âge à moins d'avoir un problème à la naissance!

Bonjour et bienvenue Elodie

Courage, on va s'en sortir