Besoin d'aide et de réconfort

Bonsoir à tous...

Je viens ici car j'ai besoin de parler.
Pour ceux qui ne me connaissent pas, j'ai 23 ans et je suis phobique depuis l'âge de mes 6 ans. Je ne sais pas comment cette phobie est arrivée.
Bref, peu importe.
Ma phobie a empiré ces derniers temps.

Pour rappel, je n'ai pas peur de vomir (quoi que je commence à avoir des angoisses et à avoir peur de vomir depuis quelques mois). J'ai peur des gens. Peur qu'ils vomissent. J'ai peur de tout...bruit, odeur, vue. Les crises d'angoisses sont terribles. Je me mutile, je crie, je pleure, si je vois quelqu'un quelqu'un vomir, je vomis, je déprime enfin bon..une vraie crise d'angoisse quoi.

Je vivais en couple avec mon copain de juillet à fin octobre. Seulement, mes crises étaient si fortes que j'ai du reprendre un appart et je vis à nouveau seule pour me soulager et récupérer de toute la fatigue que ça me générait. S'il tousse, j'ai des crises d'angoisse. S'il reste longtemps aux toilettes, j'ai des crises d'angoisse. S'il a mal au ventre, j'ai des crises d'angoisse. Bref, un rien était prétexte à exploser. Je lui ai pourri la vie, il s'est "retenu" de vomir plus d'une fois par peur de me perdre.

J'ai alors décidé de me reprendre en main. Après 3 psychothérapies, 1 TCC et une thérapie sous hypnose qui ont été des échecs, j'ai repris un RDV avec un psy dans un CMP (1er RDV le 21 décembre).
Il le faut pour moi..pour ma santé mentale et aussi pour mon couple. Je refuse de la laisser gagner plus longtemps.

Mais voilà...

Je suis perdue. Même si cette phobie est une vraie galère et qu'elle me pourrit la vie, je vis avec elle depuis toujours.
Je ne sais pas ce que c'est que de vivre normalement. J'ai peur de guérir. Peur de ne plus pouvoir me raccrocher à mes angoisses pour avoir "un prétexte pour passer à côté de ma vie et pour ne pas profiter". Ma phobie est une façon de contourner l'échec. Je ne fais rien de ma vie, donc je ne peux pas connaitre l'inconnu et vivre de nouvelles choses quitte à ce que ça ne me plaise pas.
Est-ce que certains d'entre vous ont déjà éprouvé ce sentiment?

Vos témoignages sont les bienvenus...

Merci de m'avoir lue.

*petite-étoile*

Je ne suis donc pas la seule ! Je pensais être seule à "avoir peur de guérrir"

Tu n'es pas là seule (bon peut être que nous sommes que deux m'enfin bon) à avoir peur de ne plus avoir cette phobie. Bah oui si on réfléchit bien, cette phobie on la supporte pas voir plus du tout, mais c'est elle qui nous fait prétexter des excuses bidon pour éviter les soirées, etc .. Même quand j'ai de mauvaises notes je me dis "oui, mais en même temps,moi, je ne vis pas comme eux, je dois assurer mes cours & mon travail personnel (comme eux) mais j'ai en même temps à gérer mon stress lié à la phobie, que ce soit à la maison ou ailleurs, eux ils n'ont pas autant de stress à gérer, etc .." .
Je me fais également suivre par un psychologue depuis un moins environ & l'autre fois il ma dit ses paroles "Oui ça se guérit" et je me suis effondré en larmes .. Pourquoi ? Parce que j'étais hyper contente de savoir que peut être que dans quelques temps je serais NORMALE et que je pourrais aller en soirée avec des personnes buvant beaucoup ou même boire moi même et vomir toute la nuit ! Hé oui, et je pourrais peut être aussi exercer le métier que j'ai toujours voulu faire ...
Mais je me demande si dans ces larmes, il n'y avait pas aussi de l’appréhension, de vivre autrement, d'avoir une "autre vie" ...
Je sais pas si ce que je dis c'est compréhensif .. :/

Je comprends tout à fait ce que tu veux dire...

Ce qui me fait peur, c'est que je ne conçois pas ma vie sans elle. Je n'imagine pas que mon copain soit en train de vomir pendant que moi je serai tranquillement dans la chambre ou dans le salon.
Au delà des crises d'angoisses, j'ai un sentiment d'abandon quand les gens sont malades et pour moi, c'est "inné". Je n'imagine pas ma vie sans ça (il va s'amuser tiens le psy qui va me suivre...j'espère qu'il va avoir beaucoup de créneaux horaires pour me prendre en consultation).

Enfin bref, j'ai peur de vivre sans cette "chose" qui fait partie de moi. J'ai l'impression que je vais perdre une partie de moi en guérissant (en soit, ce sera le cas). J'ai peur de ne plus être moi-même...

C'est exactement ça !

Comment ça tu sens un sentiment d'abandon ?

Oui je ne me vois pas non plus vomir et les heures qui suivent me dire : ah, ça c'est fait !
Ou même voir quelqu'un vomir et me dire : ho beh il est dégueulasse de vomir comme ça (oui, même une personne normale ne doit pas apprécier voir qqun vomir, enfin je suppose).

Je me dis que même si j'en souffre énormément, bah c'est aussi un moyen de me "cacher". Puis ce qui me fait peur, c'est qu'une phobie cache une angoisse profonde qui s'est traduit par la suite sur cet objet qu'est le vomit! Et j'ai peur de savoir de quoi j'ai réellement peur (OULA ?! ^^). Je me dis "imagine que c'est encore pire que vomir ? et qu'après je serais phobique de cet objet là ? " .


Ho tu sais, ils sont là pour ça et en on vu des pires que nous je pense. Perso mon psy, je l'ai vu 2 fois, bah je le trouve super (pour le moment), il cherche bien dans le passé et je trouve que les séances se passent plutôt bien, la première fois, j'appréhendais d'aller le voir, la deuxième fois j'ai un peu stresser mais rien de bien méchant et là, mon rendez vous est dans une semaine et je suis trop presser d'y retourner car la dernière fois, à la fin de séance, il ma dit : C'est très bien, tu avances bien. Youpiii

je sais pas si ça va pouvoir vous rassurez , j'ai toujours été emetophobe mais jusqu'a il y a une grosse anée je vivais bien avec , je picolais , je sortais comme une dingue j'avais des petites phases de stress mais gérable et là depuis un an je gére plus rien peur de tout des sorties des gens malades fin comme tout les emetos en gros et franchement je donnerais n'importe quoi ( c'est ce que je fais d'ailleur , je me ruine en psy lool) pour retourner à cette periode où je la gèrais bien cette maladie! vous allez voir le jour où vous serez guérie ce sera une nouvelle vie pour vous , une vie sereine ... elle sera tjs un peu présente pcq je pense qu'on en guéri jamais totalement ... mais que du bonheur de vivre normalement et surtout avc la personne qu'on aime pcq les pauvres ils doivent pas avoit tout les jours facile avc des filles comme nous (le mien il devient fou ) allez les filles on se sert les coudes , on s'accroche .. on va tous y arriver et avoir une belle vie

Bonsoir Petite Etoile,

J'ai eu la peur de guérir, comme toi, car je me disais que j'allais perdre toutes ces habitudes que j'avais prises pour contrecarrer mes peurs. A mesure que j'ai avancé dans ma thérapie, cette crainte s'est levée, car je voyais que j'abandonnais des peurs, des blocages, des modes de vie déprimants....pour une vie plus dynamique, et surtout, sans être en permanence terrassée par l'angoisse.

Prends ton temps surtout, rien ne presse, il vaut mieux progresser lentement mais surement !

Bon courage à toi !

Pampa

pampa a écrit:Bonsoir Petite Etoile,

J'ai eu la peur de guérir, comme toi, car je me disais que j'allais perdre toutes ces habitudes que j'avais prises pour contrecarrer mes peurs. A mesure que j'ai avancé dans ma thérapie, cette crainte s'est levée, car je voyais que j'abandonnais des peurs, des blocages, des modes de vie déprimants....pour une vie plus dynamique, et surtout, sans être en permanence terrassée par l'angoisse.

Prends ton temps surtout, rien ne presse, il vaut mieux progresser lentement mais surement !

Bon courage à toi !

Pampa

dis moi pampa, es tu complétement guérie ?

Nan mais oui je "sais" bien que je serais bien mieux une fois la phobie passé, que je pourrais vivre bien mieux etc .. Mais je ne sais pas ça me fait quand même peur. M'enfin bon je préfère être guérit quand même


Oui Pampa, tu es guérit ?

alison19 a écrit:

pampa a écrit:Bonsoir Petite Etoile,

J'ai eu la peur de guérir, comme toi, car je me disais que j'allais perdre toutes ces habitudes que j'avais prises pour contrecarrer mes peurs. A mesure que j'ai avancé dans ma thérapie, cette crainte s'est levée, car je voyais que j'abandonnais des peurs, des blocages, des modes de vie déprimants....pour une vie plus dynamique, et surtout, sans être en permanence terrassée par l'angoisse.

Prends ton temps surtout, rien ne presse, il vaut mieux progresser lentement mais surement !

Bon courage à toi !

Pampa

dis moi pampa, es tu complétement guérie ?

On va dire que oui, car je mène une vie normale, sans me soucier des microbes, de mon alimentation ou autre.
J'ai toujours un peu peur quand j'ai la nausée, mais ce n'est rien comparé aux années précédentes !
Pour ce qui est de voir les autres vomir, je ne panique plus, mais je reste encore en retrait car la situation reste un peu angoissante, mais sans plus ^^

Mc' a écrit:Nan mais oui je "sais" bien que je serais bien mieux une fois la phobie passé, que je pourrais vivre bien mieux etc .. Mais je ne sais pas ça me fait quand même peur. M'enfin bon je préfère être guérit quand même


Oui Pampa, tu es guérit ?

en tout cas si un jour je vais mieux .. je vais boire jusqu'a vomir pendant une semaine pour fêter ça

alison19 a écrit:

Mc' a écrit:Nan mais oui je "sais" bien que je serais bien mieux une fois la phobie passé, que je pourrais vivre bien mieux etc .. Mais je ne sais pas ça me fait quand même peur. M'enfin bon je préfère être guérit quand même


Oui Pampa, tu es guérit ?

en tout cas si un jour je vais mieux .. je vais boire jusqu'a vomir pendant une semaine pour fêter ça

MDR bah on picolera ensemble alors!!

Bon courage petite étoile!!

petite-etoile a écrit:
Je ne sais pas ce que c'est que de vivre normalement. J'ai peur de guérir. Peur de ne plus pouvoir me raccrocher à mes angoisses pour avoir "un prétexte pour passer à côté de ma vie et pour ne pas profiter". Ma phobie est une façon de contourner l'échec. Je ne fais rien de ma vie, donc je ne peux pas connaitre l'inconnu et vivre de nouvelles choses quitte à ce que ça ne me plaise pas.

je pourrais en dire autant....du coup je ne sais pas trop quoi te conseiller si ce n'est de te lancer a 100% dans la thérapie et de tout faire pour t'en sortir

Je comprends aussi que tu aies peur de guérir, que finalement on se "conforte" dans a phobie.
Mais ce doit être génial de vivre normalement tu ne penses pas ?
Moi ça va mieux que depuis l'année dernière, mais bizarrement je sais que ca ira mieux en mieux si je ne vomis pas, si je vomis, 6 mois apres : rechute. Je l'ai compris avec ma psy ... Ma fois :/
C'est tellement dommage de revivre seule uniquement parce que tu as peur que ton homme vomisse ... (Ceci dit je comprends tout à fait).
Je te souhaite beaucoup de courage !!!

Je suis toute à fait consciente qu'après, ce ne sera que du bonheur...mais j'appréhende beaucoup cette phase.
Je pensais pouvoir me sortir seule de la phobie car j'ai eu beaucoup de belles victoires qui me faisaient croire que je sortais la tête de l'eau mais je me rends compte qu'il faut que je sois aidée.
Ma phobie est vraiment un prétexte pour refuser de vivre pleinement. J'angoisse pour un rien...
Je ne suis pas pressée de guérir. Je veux guérir sereinement et ne pas retomber dans l'éméto.
Je veux guérir et pas juste "enfouir la phobie".
Je veux pouvoir regarder qq'un vomir sans avoir une méga crise.
Je veux être là pour mon amour quand il est malade.
Je ne veux plus fuir.

Mais j'ai peur...je serai seule après sans elle..enfin c'est comme ça que je le vis

R a écrit:
C'est tellement dommage de revivre seule uniquement parce que tu as peur que ton homme vomisse ... (Ceci dit je comprends tout à fait).
Je te souhaite beaucoup de courage !!!

C'est si dur de revivre seule...j'en pleure tous les jours.
Surtout que je lui ai laissé mon chat (mon appartement est trop petit pour le reprendre).
Je veux me battre pour revivre le bonheur parfait avec lui...

Dans ce cas la bas toi !! Et n'ai pas peur de guérir, sois confiante, tu seras heureuse et insouciante !

J'ai eu aussi "peur de guérir", disons que ma phobie était un prétexte pour éviter un tas de situations: Parcs d'attraction, Resto, Sorties en boite, dès que j'avais la moindre petite nausée je ne sortais pas de chez moi, j'ai développé un tas de petits rituels que vous connaissez certainement tous. Par ex, ne jamais sortir sans avoir un sac en plastique sur moi (au cas où...), avoir toujours une bouteille de menthe poivrée sur moi, des antiémétiques, la totale. De mon côté, j'ai eu peur de laisser tomber tous ces rituels et d'être en même temps confrontée à toutes les situations que j'évitais jusque là. Je m'explique: Avant, pas de resto. Avant, sachet en plastique et menthe poivrée. Maintenant, resto et compagnie, mais SANS antiémétiques, sachet en plastique, menthe poivrée etc... J'avais peur parce que je me disais "oui mais si je suis guérie, et que je vomis en public, ça va être horrible". C'est compliqué à expliquer en fait...
Ben je vais tenter de te rassurer: Je suis "guérie", mais bon la phobie traine toujours dans un coin du cerveau, faut pas croire qu'on peut l'éliminer totalement je pense. Je vis tout à fait normalement, je vais au resto, au parc d'attractions, je prends les transports s'il faut, bref je fais tout comme monsieur et madame tout le monde, sauf que je ne me pose plus des tonnes de questions. Et je me dis même que si je dois me retrouver à vomir en public, ou à voir quelqu'un vomir, ben ça n'aura rien de cool, mais ça ne me tuera pas. N'aie pas peur de guérir, bien au contraire, tu verras que c'est une nouvelle vie qui s'offre à toi.Et quand tu repenseras à tes gros moments de galère, tu te demanderas comment tu as pu vivre comme ça...
J'ai aussi eu une phase super merdique, où je ne voyais plus PERSONNE et pourtant je vivais avec mon homme. Quand il rentrait du boulot je me planquais dans la chambre, et quand il venait se coucher j'allais dormir dans le canapé. J'ai pensé à le quitter, pour son bien, pour ne plus lui faire vivre tout ça. Et finalement j'ai pris mon courage à deux mains et je lui ai tout expliqué en long et en large. Il m'a vraiment aidée, sans parler de l'aide que j'ai reçue sur le forum. Aujourd'hui, je suis fiancée, on se marie dans 6 mois (un mariage aurait été inpensable il y a 2 ans, trop de stress, donc nausées, donc risque éventuel de vomir...), on envisage fortement la mise en route d'un bébé pour l'année prochaine, je travaille dans une crèche avec des petits lous qui sont trèèès souvent malades, je nettoie du vomi, on me chie dessus, et je vis pourtant très bien,ça ne me fait ni chaud ni froid.
Courage, tu t'en sortiras si tu le veux, et tu verras: c'est ça, la belle vie!

Merci pour vos témoignages...
J'ai aussi pensé à quitter mon copain car mes crises le détruisaient. Il était très affaibli à cause de ça. J'ai préféré prendre un appartement pour préserver notre amour et souffler en attendant de guérir.

Quelque chose me fait peur ici...
J'ai l'impression que les gens guéris gardent la phobie en eux. Ca m'effraye comme vous ne pouvez pas l'imaginer de lire ça.
Vous pensez que ce n'est pas possible d'en guérir définitivement?
Beaucoup d'entre vous disent "je suis guéri.....mais...."

Bonjour petite étoile !

Je suis exactement comme toi, d'ailleurs je me demande si j'ai plus peur de vomir ou bien de voir des gens vomir..dès que quelqu'un tousse je me crise aussi, rien que de voir quelqu'un cracher de l'eau pareil...
La nuit j'ai souvent peur que mon chéri se réveil en sursaut pour aller vomir et que j'entende (car c'est arrivé une fois il y'a longtemps), on en a déjà parlé et il m'a dit "mais tu sais sa peut très bien arriver, même t'arriver à toi et c'est normal! Qu'est ce que tu feras si ça arrive ? "
Je ne sais pas ce que je ferais, je pense soit à la crise d'angoisse megaforte qui me conduirais à l'hopital ou bien pour le meilleur cas je partirais dehors assez rapidement.. Mais bon je préfèrerai une réaction beaucoup plus normal ! J'ai souvent lu des gens ici qui disaient qu'ils avaient surmonté un peu la phobie en aidant un proche malade, moi c'est impossible !

Bref voilà.. je te souhaite beaucoup de courage et je compatis

Pour ce qui est aider un proche malade, la seule fois où je me foutais totalement de ma phobie, c'est quand mon grand-père était à l'hôpital en phase terminale de cancer.
Il aurait pu me vomir dessus, si ça avait pu l'empêcher de mourir, ça ne m'aurait rien fait.
Mais depuis sa mort (début 2010) toute ma vie a basculé et je me suis encore plus enfoncée dans mes angoisses (je l'aimais plus que mon père, j'ai été élevée par mes grands parents...il représentait beaucoup pour moi).
Sinon, les proches malades, je ne supporte pas. Au plus profond de moi, je souhaite des choses atroces en période de crise.
La dernière fois que mon copain a eu un rhume et qu'il toussait, j'aurais préféré qu'il crève.
Elle est immonde cette phobie.

petite-etoile a écrit:Merci pour vos témoignages...
J'ai aussi pensé à quitter mon copain car mes crises le détruisaient. Il était très affaibli à cause de ça. J'ai préféré prendre un appartement pour préserver notre amour et souffler en attendant de guérir.

Quelque chose me fait peur ici...
J'ai l'impression que les gens guéris gardent la phobie en eux. Ca m'effraye comme vous ne pouvez pas l'imaginer de lire ça.
Vous pensez que ce n'est pas possible d'en guérir définitivement?
Beaucoup d'entre vous disent "je suis guéri.....mais...."

Si quelqu'un ici a eu une rémission complète et que cela dure depuis des années sans rechute, qu'il se manifeste...
Petite-etoile, j'ai eu au même âge que toi les mêmes pensées, comme beaucoup ici, l'envie de guérir mais la prise de conscience que je m'empêchais de guérir également par peur de perdre ma personnalité, mon cocon protecteur, de me perdre dans une foule anonyme...
Aujourd'hui je vais bien mieux, mais j'ai toujours les mêmes trouilles tu sais: l'hiver, la gastro etc... J'anticipe les sorties, les restos, les soirées... Mon ami me reproche souvent de manquer d'enthousiasme pour les activités extérieures... Je continue à angoisser, mais ça dure moins longtemps et je me pousse à faire les choses. le truc c'est que j'ai une motivation infaillible qui fait que je ne peux plus reculer même quand j'ai la chaire de poule: je construis une famille.
Tu finiras pas trouver ta motivation et alors tu auras la force de te donner des coups de pied au derrière

Ce n'est qu'une mauvaise phase, courage!

Coucou Petite Fleur,

j'ai lu ton poste depuis le début et je suis désolée que tu sois aussi mal face à la phobie pour le moment.

Mais, je me posais une question : le fait de (re)vivre seule ne t'oblige pas à te lancer des défis, ne t'oblige pas à te surpasser pour pouvoir avancer ?
Je vis seule (avec mon boutchou) depuis 6 mois et je ne peux compter sur personne vu que je n'ai aucune famille en Belgique.
Et bien, dans mon cas, j'ai acquis l'idée que je ne pouvais compter que sur moi-même, donc ça m'oblige à me forcer à faire des trucs que je ne ferais pas si j'étais accompagnée.

Par ex : comme Jessiclash, avant, si j'avais eu une nausée juste avant de partir faire des courses ou d'aller au resto ou autre, je n'y serais jamais allée. Si j'avais eu une crise d'angoisse un matin en me réveillant, je serais allée travailler avec des pieds de plombs.
Maintenant, j'avoue que je dois me forcer à faire le 1er pas vers le bottage de fesses perso, mais je fais tout normalement.

Si je ne fais pas mes courses, personne ne les fera pour moi.
Si je perds mon boulot, personne ne m'aidera à payer mon loyer.
Si je suis mal dès le matin, personne n'ira conduire mon fils de 3 ans à l'école.

Tu comprends ce que je veux dire?
C'est donc cette question que je me pose par rapport à toi. Est-ce que ça ne te fait pas le même effet positif qu'à moi?

Et pour répondre à la question de quelqu'un plus haut (désolée, je ne me souviens plsu de qui ), je ne pense pas, personnellement, que l'on puisse guérir totalement de la phobie, que quelqu'un qui a craint le vomi pendant X années puisse à un moment s'en foutre éperdument.

Je pense vivre actuellement normalement, je sors, j'accepte de rencontrer des inconnus, je vais manger ds des restos que je ne connais pas (dont un m'a causé une intox alimentaire) et je vais même bosser le lendemain avec les tracas de cette intox ... bref, je pense me surpasser tous els jours (sans vouloir me jeter des fleurs) ... mais qd j'ai une crampe au ventre, je pense à la phobie. Qd mon fils me dit qu'il a mal au ventre, je pense à la phobie. Qd mon fils ne termine pas son assiette, je pense à la phobie.
J'y pense ... mais l'idée passe et je fais avec parce que je n'ai pas le choix.

Mais cela ne reste que mon humble avis

Bien quand je dis que la phobie ne s'en va pas totalement, c'est surtout qu'elle a fait partie intégrante de ma vie pendant des années, et que de temps en temps on y pense, forcément. On a toujours des petits moments de doutes, des petites angoisses qui reviennent, mais quand on dit qu'on est guéris, c'est que ces angoisses on arrive à les gérer maintenant.

Enfin c'est mon cas en tout cas: Dans les situations dans lesquelles j'angoissais à mort avant, maintenant de temps en temps j'ai un petit doute, genre "merde, et si ça revenait, maintenant?" je me pose des questions et puis j'arrive à me raisonner, c'est ça pour moi, la guérison

En même temps, même les gens "normaux" ont leurs faiblesses ou leurs angoisses. Quelqu'un qui a eu la phobie des araignées pendant des années, même "guéri" ne ramènera pas une mygale chez lui! ;-) (Enfin je pense!)

Astrid a écrit:
Et bien, dans mon cas, j'ai acquis l'idée que je ne pouvais compter que sur moi-même, donc ça m'oblige à me forcer à faire des trucs que je ne ferais pas si j'étais accompagnée.

Par ex : comme Jessiclash, avant, si j'avais eu une nausée juste avant de partir faire des courses ou d'aller au resto ou autre, je n'y serais jamais allée. Si j'avais eu une crise d'angoisse un matin en me réveillant, je serais allée travailler avec des pieds de plombs.
Maintenant, j'avoue que je dois me forcer à faire le 1er pas vers le bottage de fesses perso, mais je fais tout normalement.

Si je ne fais pas mes courses, personne ne les fera pour moi.
Si je perds mon boulot, personne ne m'aidera à payer mon loyer.
Si je suis mal dès le matin, personne n'ira conduire mon fils de 3 ans à l'école.

C'est tout à fait ça.
Dans mon cas, je ne suis pas seule, je sais que mon compagnon est là pour m'aider... Pour autant, je fais comme si j'étais seule, parce que je ne veux plus m'autoriser "de caprices", parce que j'ai peur de le perdre... Aussi parce que j'ai besoin de me sentir indépendante. Je pense que c'est un déclic qui se fait.

Le problème, c'est que je me bats sans relâche depuis des années.
Chaque jour pour moi est un défi. Aller faire pipi au boulot relève de l'exploit. Cela demande une longue préparation psychologique à chaque fois...sachant qu'avec mes petits soucis de santé je bois + d'1,5L d'eau par jour, j'y vais un certain nombre de fois!
Je vois le peu d'amis qu'il me reste aussi souvent que possible. Je fais mes courses, je fais tout toute seule mais malgré tout, je n'ai aucune amélioration.
J'ai parfois l'impression de vivre normalement mais ma phobie prend le dessus de façon spectaculaire par moment.
Il est bientôt 3h du mat'....je viens de rentrer chez moi car mon copain a mal au ventre (comme à 95% du temps) et je ne le supporte plus. La phobie a pris une ampleur pas possible. Elle est passé de la peur des gens qui vomissent à la peur des gens malades tout court.
Je fuis en permanence les gens. Je suis tellement fatiguée...il faut vraiment que je m'en sorte

Tu prends des calmants, tu as pensé à une aide médicamenteuse?

Je pense que ce n'est pas exagéré d'en parler dans ton cas... Surtout s'il te faut une préparation psy pour aller aux toilettes au travail (moi j'utilise un mouchoir pour ouvrir les portes, alors je ne suis pas non plus un modèle )
Dans les périodes ou la phobie handicape trop ma vie, je m'aide avec les médicaments, ils m'ont permis de suivre mes études, de passer mon permis etc...

Si tu ne suis pas déjà de traitement pourquoi ne pas en parler avec ton médecin?

Le problème, c'est que mon corps n'accepte plus aucun médicament.
Je ne peux même plus prendre la pilule.
La prise de médicaments me fait vomir, me donne des palpitations, des vertiges, me déclenche des malaises...
J'ai déjà pris des médicaments contre mes angoisses et les réactions ont été très violentes. Je me suis retrouvée plus d'une fois aux urgences.
Il y a surement une part psychologique mais il y a surtout une grande intolérance de la part de mon organisme.
Je vais m'en sortir, mais ça va être long...

Bonsoir à tous,
Je viens faire un point sur ce post.
J'ai commencé ma thérapie fin décembre. Ca a empiré mon état. Mon couple est parti en éclat. Mon copain souffre de plus en plus de la situation et il s'éloigne petit à petit de moi...
Ca m'a fait un électrochoc et pour la 1ère fois, je n'ai pas peur de guérir et je préfère qu'il soit malade plutôt que de le perdre.
Malheureusement, j'ai l'impression que c'est trop tard...que son amour est parti...
Je suis si mal
Je me sens seule, je ne sais plus quoi faire pour le garder et que notre histoire prenne un second souffle

Bonsoir Petite Etoile,

Je n'avais pas lu que tu ne pouvais pas prendre de médicaments... On a réussi à t'expliquer pourquoi? C'est vraiment dommage car dans les moments les plus dures de la phobie, ils peuvent être une aide précieuse. Il existe aussi des plantes qui ont des effets plus ou moins semblables à ceux des anti-dépresseurs, tu en as déjà entendu parler? Tu peux peut être en toucher deux mots à ton thérapeute. N'hésite pas à lui signaler également que le début du travail te fragilise au point de voir ton ami s'éloigner de toi...
je pense également qu'il n'est jamais trop tard pour exprimer à ton ami ton désarroi et ta peur de le perdre. Demande peut être un entretien à trois avec la personne qui te suit. Dans la bouche d'une tierce personne, il peut percevoir ta situation avec plus d'indulgence et mieux comprendre ton comportement et ta fragilité.
Après, la phobie est ainsi, elle est faite de période de gouffre et de rémission. Ton ami doit être prêt à l'accepter et te garder près de lui telle que tu es. Tu peux faire des efforts pour aller vers un mieux mais malheureusement tu ne pourras pas changer du jour au lendemain... Un proche ne doit pas nous surprotéger ou accepter nos manies, mais il doit nous aimer tel que nous sommes, sans jugement.