Comment j'ai réussi

Bonjour,

Certains ici se souviennent surement de moi, je fais partie du forum depuis des années, je faisais partie de l'ancienne forum, j'étais là quand j'avais 15 ans, j'en ai 22 maintenant, absente depuis des mois, si ce n'est deux années. J'étais revenue brievement après avoir eu la gastro, puis quand j'ai fait face à ma depression qui a suivi ce traumatisme, pour demander des conseils par rapport aux AD etc. Puis j'ai déserté, car le forum me faisait tourner en rond, et je voulais sortir de ce schéma.

Emeto depuis ma plus tendre enfance, j'étais prioritairement effrayée par les gens malades, puis peu à peu la phobie s'est étendue à mon propre moi, j'avais peur de manger, vomir, tousser, j'avais peur constamment, j'avais arrêté de vivre, essayé de mettre fin à mes jours, j'ai perdu du poids, j'en ai repris, j'en ai reperdu, j'ai des hauts, des bas. La phobie a été un frein dans ma vie, j'ai pas fait l'école que je voulais, j'ai annulé un stage à l'étranger, je restais enfermée chez moi, je n'avais pas véritablement de vie, j'allais en cours un jour sur trois...
Puis voilà, un jour j'ai décidé de m'en sortir.

J'ai eu un copain pendant trois ans, ces années n'ont pas été simples, et je m'enfonçais dans la phobie, je ne sortais pas avec lui car il me disait que des gens vomiraient, il entretenait ma phobie, même s'il la comprenait. Il a été là pendant les crises d'angoisses, mais n'a jamais voulu voir ma dépression, m'a empeché de prendre des AD, il était devenu nuisible dans ma phobie, m'enfermant dans un cercle affreux. Je suis retournée vivre chez mes parents, qui m'ont aidée avec les médicaments. J'ai vu des psys, j'ai parlé, j'ai appris à gérer mes angoisses, j'ai démarré un TCC, un peu brusque que j'ai préféré arrêter, mais, je peux maintenant regarder une flaque dans la rue sans trop paniquer. J'ai passé un semestre sans trop de stress dans le sud, et, en revenant dans ma ville pour un stage, j'ai eu un déclic.
J'ai quitté ce copain pour qui je n'éprouvais plus rien, et j'ai peu à peu arrêté les AD, j'ai vécu en colocation, avec des buveurs/fumeurs/fêtards, j'ai réussi à vivre ces 4 mois plutôt sereinement, Je prenais le métro tous les jours, en hiver, je mangeais à ma faim... Et je commençais enfin à vivre, sortir, boire un peu, faire la fête, m'amuser, avec la notion de controle qui me tient à coeur, je pouvais partir de soirée quand je voulais, boire à ma convenance, voir les gens qui me plaisaient, j'ai peu à peu réussi à me détacher de la phobie. Bien sûr il y a eu des crises, des rechutes, des purs incontrolables de vomir, mais je vivais enfin, puis j'ai décidé de poursuivre mes études dans cette ville (Paris), j'ai pris un appartement seule. J'ai continué à faire la fête, j'ai vu du vomi par terre, je suis simplement partie, j'ai vu quelqu'un qui allait vomir, je suis simplement partie, j'ai vu des gens beaucoup trop saoules, je suis simplement partie. L'été s'est déroulé sans encombre, j'ai eu bien sûr des moments de faiblesse, j'ai réduit ma consommation de vogalib (merci à la pénurie !) j'ai vécu pendant 7 mois dans mon appartement à paris. Je suis allée à l'école quasiment normalement, j'ai cotoyé des gens malades, j'ai réduit mes tocs de lavage de main, j'ai passé noel en famille sans avoir peur de la gastro (traumatisme d'il y a deux ans). Je suis toujours insomniaque, mais je m'y fait.

Mais le jour où j'ai vraiment dit merde à la phobie, c'est quand j'ai décidé de partir faire un semestre à l'étranger: j'ai emménagé à Bangkok le 1er janvier dernier.
J'ai réussi à surpasser mes peurs et mes crises de paniques, pour déménager dans un pays où l'hygiène n'est pas pareille à la notre, où l'eau n'est pas potable, ou les intoxications alimentaires ne sont pas rares... j'habite avec 16 personnes, il a des malades, des gens qui prennent des risques, des glaçons qui se baladent, tout réuni pour m'angoisser, il fait chaud, je dois prendre le taxi pendant des heures, j'ai eu une bronchite, j'ai pris dans antibios, j'ai eu la tourista, des nausées, des sueurs froides... Mais je suis en vie, réellement en vie. Même si je ne vais pas aux soirées étudiantes et que je suis souvent effrayée par un rien..

Surpassez vos peurs, faites en votre force, votre bagage, vous devrez de toute manière vivre avec son spectre, ne vous empêchez pas de voyager, de découvrir qu'autour il y a un monde où la phobie n'est pas maitre.
Il y a deux ans, dans ma dépression, jamais j'aurais cru ça possible, mais vous voyez, il y a de l'espoir en toute mésaventure. En deux ans j'ai évolué comme jamais, je suis passée de l'ombre à la lumière, j'ai arrêté de prendre trop de medoc, je me passe du lexo et des AD, tout n'est pas toujours rose, je n'arrive toujours pas à dormir la nuit à cause de ma gastro d'il y a deux ans, mais je m'y fais, j'arrive à calmer mes crises d'angoisses (et les huiles essentielles n'y sont pas étrangères). J'ai éliminé ce qui me posait problème dans la vie, ce qui entretenait ma phobie, je me suis détachée de la peur, j'essaye de la survoler.

Si vous voulez que je vous aide, que je vous soutienne dans vos projets, contactez moi, j'espère que mon message vous donnera du courage pour ne pas flancher.
Rien n'est impossible.

BRAVO !

J'ai pas d'autres mots, merci pour ton témoignage ! Tu t'es pas laissée abattre. Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre et à qui s'en donne les moyens aussi !

Toutes mes félicitations et un grand bravo !

Magnifique,voilà qui redonne de l'espoir. J'aimerais qu'on parle par message,si possible contact moi:)

BRAVO pour ta prise de conscience, ton déménagement et ta nouvelle vie !

Bel exemple pour beaucoup

Wow je t'admire beaucoup! J'ai 21 ans et je n'arrive pas a m'en sortir... Je sort pas de chez moi sauf pour aller voir ma mère ou aller travailler...

Ca doit déchirer Bangkok, dommage que t'as raté les soirées étudiantes, ça doit être la folie !

Bravo ! 😜

J'ai fait un peu la même chose. Après une séparation (5 ans de couples avec un "sale type") en janvier 2014, je suis retourné chez mon père sans rien pour dire. Là j'ai oublié ma phobie ... J'ai doucement abandonne l'AD .. Et le Xanax était devenu occasionnel 😈 trop fier de moi. Des ailes ... J'ai rencontré quelqu'un en juin. Je me suis installé avec en juillet .. Un veto ... Et malheuseuement mon état s'est subitement dégradé. J'ai fait l'erreur de retourner voir mon ancien psy et d'accepter un AD que j'avais déjà testé et mal supporté ... Résultat pire que bien. En février 2015 je suis revenu chez mon père. Depuis c'est la survie. Stopper cet AD de malheur en avril et seulement mi juin que j'ai récupéré un état physique acceptable. Mais depuis juin l'anxiété est en force et je suis perdu parce que je me dis à quoi bon se battre encore et risquer une rechute. Salooerie de phobie. Je caresse le doux espoir de la détruire avec l'hypnose et quelque chose de moins conventionnel ...
Mais Bangkok waaou

Incroyable ton témoignage, merci beaucoup !
Je ne sais pas si c'est un peu ridicule de dire ça, mais ce message me donne beaucoup de courage!
Je vais peut être l'imprimer et le coller sur mon frigo haha

Plus sérieusement, si tu as un peu de temps ça me ferait très plaisir de parler avec toi

Je ne sais pas si c'est "mon témoignage" ou l'originel de chachou. Mais si c'est le mien (que je trouve somme toute très médiocre), pourquoi pas parler oui. Au plaisir et bon courage. Byzz

FiLou a écrit:Je ne sais pas si c'est "mon témoignage" ou l'originel de chachou. Mais si c'est le mien (que je trouve somme toute très médiocre), pourquoi pas parler oui. Au plaisir et bon courage. Byzz

Oui oui je parlais du témoignage de chachou ! ^^

Hello

Je me connecte peu (le forum n'a pas toujours été bien pour moi et parfois il me plonge dans des crises)
J'aime me dire que le fait de témoigner vous donne de l'espoir, il ne faut pas en manquer.

Je peux discuter avec vous en mp n'hésitez pas.

En ce moment je vais bien, même si je sors moins, car je me sens plus fragile qu'avant. Cela doit être une phase... Par exemple je réagis bcp plus violemment à des photos ou flaques que l'année dernière... Et je fais énormément de cauchemars..
J'ai un ami qui m'aide beaucoup, qui comprend ma phobie. On sort à mon rythme et ça me convient.
Je ne prends plus de médicaments (sauf 1 vogalib le temps de ma grippe... J'étais pas bien) mais je suis accroc à l'HE de menthe poivrée... Ça fait 2 jours que j'ai perdu mon flacon et ce soir j'ai gousse beaucoup :/

Des hauts et des bas ça arrive !

J'appréhende beaucoup les transports en commun et les cours j'essaye de prendre sur moi. Je ne peux plus louper car maintenant je suis en alternance donc mon entreprise est engagée dans ma scolarité !

Parfois j'ai peur, parfois non.