Ma vie avec mon émetophobie

Bonsoir tout le monde,

Je suis plus ou moins nouvelle, je suis ce forum depuis assez longtemps, je parcours, je lis, j'apprends des expériences et conseils des autres, et puis aujourd'hui j'ai eu envie de partager mon expérience, et peut-être aussi aider les autres, et pourquoi pas aussi progresser moi-même par rapport à ma phobie.

Je ne sais pas exactement quand est apparue ma phobie. Je me souviens étant petite vomir sans que ça n'ai aucun effets sur moi. Dès fois je réfléchis à la cause, 'la base' de ma phobie ... Les souvenirs les plus marquants c'est lorsque j'ai vomis au cinéma en CP, et ma mère avec une gastro carabinée en vacance. Je me souviens qu'à ce moment là, le bruit me choquait, et durant toute les vacances, je sentais 'une boule dans ma gorge'. Je pensais que mon vomit était 'coincé' dans ma gorge, et je demandais à ma mère une bassine près de mon lit, 'au cas où' .

Puis ma phobie s'est intensifié au collège, sans trop de raison particulière. A cette époque, lorsque je me sentais mal et que j'étais persuadée que j'allais vomir, je me grattais la peau. Pour me calmer, (et comme j'ai souvent les ongles longs), je grattais mon poignet, jusqu'au sang. J’interprète maintenant ce geste (qu'il m'arrive encore de faire lors de grosses crises) comme si je devais me prouver que oui, j’existai, que je n'allais pas partir, et aussi pour transférer un mal-être moral à un mal physique, je pense aussi que ce geste rappelle les caresses que l'on fait qui calme les enfants, sauf que moi j'y enfonçait les ongles.

Je suis à présent en première année de fac d'histoire, ce que j'aime. Durant mes années lycée je me suis épanouie, au collège je ne pouvais pas aller dans un cinéma, à un concert, dans un restaurant ... : La peur de ne pas pouvoir sortir si jamais je me sens mal. Pour moi, c'était et c'est toujours primordial, avoir une porte prêt de moi si jamais je suis enfermée quelque part, encore une fois, 'au cas où'. Il y a des moments où je n'y pense pas, et tout ce passe très bien, je peux d'ailleurs maintenant sortir à peu près où je veux, mais il m'arrive de sortir d'un amphi ou d'un cour de classe car je me sens trop oppressée.

J'ai vu une psychiatre à partir de la 3ème qui me suit toujours, je pense que cela m'a fait beaucoup de bien.

J'ai aussi remarquer une chose ; lorsque j'ai des responsabilités, je surmonte mes crises d'angoisses (mes crises d'angoisses ce manifeste par un petit mal de ventre que j’interprète mal, puis je me dis que je vais vomir, puis mon cœur s'emballe, un mal-être et la phobie qui terrasse ma volonté de me raisonner), donc, par exemple, j'ai travaillé en tant qu'animatrice cet été, épidémie de gastro chez les petits ... pas une seule crise d'angoisse -> il fallait que je gère, je n'avais pas le choix. Autre exemple, mon petit ami depuis maintenant 1 an et demi, qui en avait marre m'a posé un ultimatum -> soit tes crises se calment, soit je te quitte. Ça peut paraitre brutal, incompréhensif, mais cela m'a aidé, oui, être trop conciliant amène au fond du gouffre. C'est d'ailleurs lui qui m'a le plus aidé, il m'aide, mais me botte les fesses.

Cela fait maintenant plus de 10 ans que je n'ai pas vomis, et je redoute lorsque ça arrivera, j'y pense très souvent, mais je me dis aussi que je sur-interpêtre ce moment, et que peut-être, après avoir vomit, je me dirais 'mais, ce n'est rien' !

Voilà, je pense ne pas avoir tout dis, mais je ne sais pas pourquoi ce soir, je voulais m'exprimer auprès de personnes qui pourront peut-être mieux comprendre ...

Pauline

Hello !

Tu as l'air d'avoir passé une étape deja si tu peux de nouveau sortir (si j'ai bien compris ?) et que tes crises sont gérées plus facilement !

C'est cool que ca t'aide le fait que ton copain te remue un peu les méninges ^^

En tout cas courage, je sais que c'est pas facile tout les jours mais tu as l'air dans la période plus "calme" de la phobie

Bisous   

Bienvenue Pauline, c'est une bonne chose que tu arrives à gérer, le côté responsabilités c'est ce que mon psy m'a dit, que lorsqu'on n'a pas le choix on passe au dessus, c'est comme ça qu'il explique que je peux aller bosser mais pas sortir avec mes amis, je ne sais pas... évidemment que le boulot c'est plus une obligation mais ça ne m'empêche pas d'être parfois mal là-bas . Mais c'est super que ça fonctionne pour toi   

Je t'avoue que mon copain me poserait un ultimatum actuellement, je le virerais   lol