Bonjour !

Salut à tous et à toutes, je me présente, je m'appelle Suzanne et j'ai 17 ans et demi (le "et demi" compte bcp à mes yeux, c'est un pas de plus vers la libération... lol) et j'ai souffert d'émétophobie environ 8 ans, et je pense que je peux dire que je suis très proche de la guérison totale... La seule étape qui me manque, c'est de vomir enfin pour me rassurer définitivement !
Je m'explique. Vers mes 8 ans, des sortes de "crises" sont apparues : je tremblais, mes dents claquaient et mes machoires se serraient compulsivement, j'avais un apport important de salive dans la bouche, ... Tous ces symptômes qui me faisaient dire à ma mère "je vais vomir". Elles se produisaient souvent le soir, après manger. Au début j'allais voir mes parents, qui, perdus, me faisaient manger du sucre (super efficace ! mdr) parce qu'ils pensaient que je faisais des carences. En effet cette peur constante de vomir me faisait manger très peu, j'étais vraiment maigre et j'ai fait des carences en fer, calcium et magnésium. C'est vers la 4eme/3eme que cette peur a atteint son paroxysme. A cette époque je savais pertinement que ces crises étaient d'ordre psychologiques, et je me répétais comme un mantra "je vais pas vomir, je vais pas vomir, je vais pas vomir"... J'ai le souvenir de soirées entières, vers 10 ans, passées dans mon lit, à réciter des "Notre Père" (on se rassure comme on peut ! lol), je comptais sur mes doigts, j'en disais 50, 60, voir plus... Je demandais pardon à Dieu parce que pour moi si je souffrais c'est que j'avais fait quelque chose de mal (la logique des enfants).
Comme vous tous cette peur était très handicapante. Lorsque nous avons abordé le chapitre de la seconde guerre mondiale et des horreurs commises envers les juifs en 3eme, j'ai du révéler cette peur à la CPE et à plusieurs profs. Nous devions en effet visiter un village dans lequel un massacre avait eu lieu : la peur de vomir par dégout et la peur de m'évanouir (celle-ci m'est restée peu de temps, seulement 2 ou 3 ans) ont fait que, devant le collège et tous mes camarades, j'ai refusé de monter dans le bus, repoussant ma mère et ma prof d'histoire. Même lorsque le directeur m'a menacé de punition assez sévère, je suis restée campée là, incapable de faire un pas. Ma mère a alors prit ma défense, m'a ramené à la maison et a décidé de contacter un psy. Cette réaction violente et qui lui semblait irraisonnée lui a fait peur je crois, elle s'est d'ailleurs sentie coupable, se demandant où elle avait foiré dans mon éducation. Elle était persuadée d'être la source de mon problème et aujourd'hui encore elle culpabilise bcp...
Le psychologue donc. Pendant quelques mois. Ces rendez-vous provoquaient d'énormes disputes avec ma mère, on pleurait bcp toutes les deux, mais le pbm c'est qu'on pleurait chacune de notre côté. Nous déménageons, je passe en seconde, et tout empire. Les crises sont encore plus fréquentes et frôlent parfois l'hystérie. Chaque fois que quelqu'un est malade, je me roule en boule, me bouche les oreilles... Je mange très peu, et pas de trucs à risques genre mayonnaises et autres produits frais. Incapable de monter sur un manège, incapable de boire ou de fumer (les cuites font vomir et si je tousse en fumant, je risque de vomir).
On passe au psychiatre. J'y vais donc depuis 2 ans et tout s'est amélioré. Pour vaincre la peur je me suis tout simplement forcée à lever mes barrières de sécurité. Je mange normallement. Je fais ce que j'ai envie de faire, même si c'est à risque. Je bois, et bcp plus que de raison. J'en suis presque venue à un point où je teste mes limites : sniffer du poppers, même si c'est très mauvais avec l'alcool, au risque de finir la tête dans la cuvette. Je m'en fous. Je vis. Ma thérapie fonctionne jusqu'à présent très bien. Je suis capable de soutenir quelqu'un qui vomit. Je peux en voir par terre sans risquer la crise d'angoisse. Je vis mieux. Je suis libérée d'un grand poids. Néanmoins je déprime un peu parce que je m'attendais à quelque chose de mieux ; je crois que je m'attendais simplement au bonheur parfait. Ce n'est pas tout à fait le cas mais avec le psy on va voir ce qu'on peut faire pour chasser ces pensées morbides

Désolée pour ce roman suprahypralonguet et très fouilli, en tout cas n'hésitez pas si vous avez une question !
[ceci est un message d'espoir du ministère des émétophobes presques guéris !]

Alors tout d'abord bienvenue, ensuite félicitations pour ton "parcours" car à ton âge je trouve ça super que tu ai réussi à t'en sortir et à faire tout ce que tu fais (en rapport avec le vomi, être avec qq qui vomi, ne pas craindre une flaque...).

J'espère de tout coeur que ça continuera et que nous mêmes arriveront à le faire.

C'est très bien pour toi!! tu as fait un pas gigantesque!!!
Pouvoir rester avec quelqu'un qui vomit est inimaginable pour la plupart d'entre nous.

Cela me prouve une fois de plus qu'il faut que je prenne rdv....

oui il ne faut pas hésiter... pour moi le psychiatre c'était forcémment pour les fous qui prennent des anti-dépresseurs à longueur de journée, mais j'aurai su j'y serai allée plus tôt...
C'est bcp plus efficace que le psychologue en tout cas je trouve !

Bienvenue Suzanne,

Mais comment as tu fais ? C'est le psy qui t'a fait avancer comme ceci ? Prendre la décision de lever les barrirère comme tu dis , je me le dis tout les jours mais la phobie est plus forte le pire c'est que je voudrais un autre enfant mais la peur aujourd'hui me faire reculer dans cette idée je ne me dis même plus que mon fils aura un petit frère ou une petite soeur ...

Bienvenue à toi !

D'abord félicitation pour toutes ses réussites ! je trouve que tu t'en sors vraiment plutot bien

Moi déjà j'ai l'impression que mon entourage n'est pas vraiment très compréhensif, ma mère le sait mais je n'ai pas l'impression qu'elle me prenne vraiment trop au sérieux. J'aimerais bien prendre un rendez vous chez un psy mais je ne sais pas si c'est remboursé, si ça ne l'ai pas nous ne pouvons pas nous permettre...

Encore une fois félicitation et n'hésite pas à nous faire part de toutes tes améliorations au fur et à mesure

Bienvenue !

Bienvenue

Bienvenue Suzanne, et merci pour ta longue présentation, on en sait un peu plus sur toi !