Maman d'une jeune émétophobe

Bonjour,
Je suis maman d'une petite fille de bientôt 10 ans qui est suivie depuis 1 an et demi bientôt pour anorexie par le CMP de ma commune.
En "surfant" sur Internet, j'ai fait des recherches sur la peur de vomir, puisque cela fait partie des choses que ma fille manifeste depuis longtemps. Et en lisant les descriptifs de l'émétophobie, je retrouve mon enfant à 200% !
Quand ses troubles ont commencé il y a plus d'un an, elle allait dans une école où a soudainement frappé une énorme épidémie de gastro. En deux jours des enfants avaient vomi dans toutes les classes. Elle a pratiquement arrêté de s'alimenter. Ne voulait plus aller à l'école. Ne dormait quasiment plus, ou alors avec moi. Nous nous sommes adressés au CMP, qui a fait le diagnostic suivant : enfant précoce (137 de QI constatés après des tests) et anorexie consécutive à une angoisse de la séparation, parce qu'elle est enfant unique. Pour lui donner une bouffée d'air, nous l'avons changée d'école, en cours d'année, et cela l'a aidée. Elle s'y plait vraiment beaucoup, s'est fait de nouvelles amies très vite, s'est adaptée extrêmement rapidement, et a recommencé à manger, au moins un peu. Mais de façon très limitée. Sa croissance est à l'arrêt car elle picore, c'est tout. Elle est très petite et très maigre. Nettement sous les courbes "normales" (j'ai horreur d'employer ce mot).
Elle se lave très souvent les mains, examine les dates limites de consommation de tout ce qu'elle mange, ne veut pas aller au resto, va de bon coeur aux anniversaires chez les copines, mais à condition de ne pas avoir à manger du gâteau. A tout le temps la nausée. Tout le temps mal au ventre. Ne peut s'endormir sans lumière le soir. Fuit si quelqu'un tousse. Ne veut être qu'en bout de rangée au cinéma, ou à la rigueur entre son père et moi. Et panique dès qu'elle voit un vomi (dans la rue, dans un parc d'attraction, dans un film).
Je ne me fais plus d'illusions, personne n'a encore vomi devant elle dans la nouvelle école, mais ce sera la panique si ça arrive. La psy qui la suit envisage de l'envoyer en foyer d'accueil une heure par ci par là au début, puis une après-midi, puis une nuit pour qu'elle apprenne à se détacher de nous. Mais au vu de tout ce que je viens de lire sur l'émétophobie, j'ai un gros doute d'un coup. La psy n'a jamais parlé d'émétophobie. Elle sait que ma fille a peur du vomi, mais elle met ça dans le même panier que la peur de la saleté en général. Et elle dit que ça cache quelque chose d'autre. Est-ce que la séparer de nous ponctuellement sera la solution ?
J'ajoute qu'elle a eu un gros problème de RGO étant petite, et une ulcération à l'oesophage. Ainsi qu'une allergie au lait de vache. Concrêtement, jusqu'à un an, elle vomissait trois fois par jour. Je ne parle pas de régurgitations simples. Non, elle vomissait vraiment. Elle a commencé à pouvoir s'alimenter comme tous les enfants de son âge, donc avec du solide varié et à croquer, vers deux ans seulement. Les souvenirs doivent remonter à la surface.
Vos avis, commentaires, astuces sont les bienvenus. J'aimerais savoir comment l'aider. J'avoue m'être énervée au début. Lui avoir dit qu'elle ne devait pas cesser de manger parce quelqu'un d'autre avait une gastro, puisqu'elle n'en avait pas elle-même. Je regrette aujourd'hui, mais voilà, c'est fait. Je ne l'ai jamais forcée à manger. D'ailleurs elle VEUT MANGER, elle essaie, mais deux bouchées et elle arrête parce qu'elle a la nausée. Elle est sous Motilium.
Je voudrais au moins, dans un premier temps, qu'elle parvienne à remanger normalement, pour grandir.
Je vais déposer ce post dans une autre rubrique, et j'espère avoir des réponses de personnes qui ont progressé face à cette phobie. Ca fait déjà du bien de savoir mettre enfin un nom sur tous ces symptômes et de savoir qu'elle n'est pas un cas unique.
D'avance, merci !

En tant que jeune maman, je me permet de dire que la séparation serait elle une bonne solution pour une enfant qui a l'air d'être fusionnelle?

En tant qu'anoréxique mentale comme votre choupette (le nom technique pour celui qui refuse de manger), il faut énormément de temps et un suivi pour en trouver la cause, puis la solution.

Je me bat h24 avec les nausées, la peur de vomir et tout le bordel qui va avec, depuis très (trop!) longtemps.
Je n'ai pas de solution à vous proposer. Un soutien si vous le souhaitez

Courage! Et aux côtés d'une super maman comme vous, tout se passera bien, j'en suis sûre!!

Bonjour,

C'est vrai qu'il n'y a pas de solution miracle pour cette phobie, mais avec beaucoup de la volonté, tout le monde peut s'en débarrasser (au moins un peu)..

Beaucoup de problèmes que vous énoncer semble étroitement lié à la phobie de vomir, et si son psy ne prend pas en considération le fond du problème (l'emetophobie) peut être qu'elle devrait voir quelqu'un d'autre?

Déjà c'est très bien de prendre sa phobie au sérieux, beaucoup de parents pense qu'avec l'âge cela va disparaître... Et enfaite avec l'âge les toc s'intensifie, les rituels aussi, ont grandis avec et la phobie est ancrée en nous comme le besoin de respirer pour vivre... Donc plus le temps passe plus c'est dur de s'en séparer..

Ne lâchez rien, faites lui comprendre que vous vous êtes informé, et que vous cernez mieux le soucis, ne la forcez pas à faire des trucs du type (regardez quelqu'un vomir à la télé) certes la méthodes qui a l'air de fonctionner au mieux sur la phobie c'est la thérapie TCC qui consiste à affronter sa peur de face, mais doit se faire petit à petit. Si elle arrive à manger quelque chose sans regarder la date de péremption sa sera déjà énorme par rapport à sa phobie..

Essayez de la comprendre au maximum (et c'est ce que vous avez l'air de faire) ça l'aidera déjà beaucoup.. Et comme dit peut être voir un autre spécialiste? A en discuter avec elle...

Bon courage..

Bienvenue ici

Dur de lire cette présentation, je ne pense pas que j'étais autant atteint que ta fille au meme age mais je me reconnais beaucoup dans ce que tu décris.
Est-ce que tu lui a demander si elle avais peur du vomi et de vomir? Je pense que ce serais bien qu'elle arrive a le dire d'elle meme, qu'elle se rende compte que c'est "juste" une peur et pas un problème physique.

Fais lui comprendre que tu est la et que tu comprend ce qu'elle a et qu'elle peux compter sur toi pour en parler et pour l'aider. Si tu pense que son psy ne l'aide pas vraiment avec la solution envisager essaye d'aller voir quelqu'un d'autre, une autre méthode, de toute façon tu n'a rien a perdre a essayer tu ne saura jamais a l'avance si ça marchera ou pas de toute façon.

Mais je pense comme son psy que le problème viens d'ailleurs, qu'il n'est pas forcément lier au vomi et les souvenir ou un traumatisme peux remonter très loin sans meme qu'on le sache.
Courage a toute les deux j'espère que vous trouverez une solution

Bonjour,

D'abord, juste le fait que vous montrez à votre fille que vous comprenez sa peur, peut déjà l'aider. A cet âge, mes parents ne comprennaient pas ce que j'avais. Je n'étais pas au même point que votre fille. Toutefois, j'avais peur de m'endormir le soir par peur de vomir, j'angoissait dès que j'entendais le mot "vomir" et dès que j'entendais des bruits suspects et ce, en plus d'éviter la pizza, aliment qui m'avait fait vomir et qui a déclenchée la phobie.

Comme les autres, je crois que vous devriez changer de spécialiste pour quelqu'un qui regarde autour de la phobie parce qu'à lire votre description, c'est autour de l'émétophobie que tout a commencé. Toutefois, elle a un point juste. L'émétophobie cache un mal plus profond. Si vous avez une relation fusionnelle avec votre fille, d'où une angoisse de séparation, alors il serait bon d'investiguer vers cette voie.

Ce n'est que depuis quatre ans que j'ai pris conscience de cela. Maintenant je sais que ma relation avec ma mère est problématique et je tente de m'éloigner petit à petit.

Malgré cette découverte, je partais facilement 1 semaine voire 2 semaines sans mes parents. Ce n'est lors d'une immersion anglaise où je suis partie pendant 5 semaines que la phobie est revenue en force. Donc soit la séparation de votre fille peut être bénéfique soit ce sera l'inverse. Tout dépend de sa sensibilité.

En espérant vous avoir aidé même un petit peu!

Bonjour et merci de vos réponses !

Je suis d'accord sur le fait qu'il y a très certainement un problème plus profond caché derrière l'émétophobie de ma fille. Et au fond, c'est ce que la psy essaie de trouver. Ma fille la voit cette semaine, et je pense que cette fois, elle va peut-être lui en parler davantage.

Depuis que j'ai découvert ce forum, et le mot "émétophobie", ma fille et moi en avons pas mal parlé. On ne l'avait jamais fait, en tout cas, pas de la même façon. Avant, je lui disait simplement "Ah, mais vomir, c'est pas grave, c'est naturel, ça arrive, c'est tout !". Je me rendais compte qu'il y avait un souci là-dessus, mais pas à ce point. Je pensais qu'il y avait un tas de rituels liés à de l'angoisse en général, mais maintenant, je vois que tout est lié.

rems : Elle m'a dit qu'elle n'avait jamais vraiment osé dire qu'elle avait tant peur de vomir, qu'elle se sentait ridicule. Je lui ai lu des passages de posts de ce forum. Je l'ai vue soulagée. Il y en a d'autres qui vivent la même chose, et c'est un poids en moins pour elle. Rien que pour ça, merci à ce forum d'exister. Elle m'a dit aussi qu'elle ne parvient pas à manifester son dégoût. Si elle est en présence de vomi, elle tremble comme une feuille mais ne parvient pas à dire "Beurk". Blocage. Et après, elle y pense en boucle. On a convenu que la prochaine fois qu'on est en présence de vomi (en espérant que je sois là !) on crierait beurk à deux.

Je crois aussi qu'il y a une angoisse de séparation bien présente. Effectivement, la psy veut travailler là-dessus. Mais c'est un peu comme la poule et l'oeuf. Qui est arrivé en premier ? Ma fille a peur de me quitter parce qu'elle a peur de vomir loin de moi, car dans ce cas, je ne serai pas là pour la soigner et la rassurer. Ou alors, ma fille a tellement peur de me quitter qu'elle manifeste une peur de vomir pour rester près de moi ?

laure57 et ana 33 : Je ne sais pas si je vais changer de spécialiste. En tout cas pas tout de suite. Mon premier réflexe était de chercher tout de suite quelqu'un de vraiment spécialisé dans l'émétophobie. Je vais d'abord refaire le point sur l'émétophobie proprement dite avec la psy actuelle. Parce qu'il est vrai que depuis qu'elle est suivie, ma fille a quand même fait de gros progrès. Elle a retrouvé un sommeil serein pour ne citer que cet exemple, même si l'endormissement est impossible pour elle sans lumière. Il y a un, elle ne dormait plus deux heures d'affilée sans cauchemars. Peut-être que si sa psy pense qu'un éloignement progressif peut lui faire du bien, c'est une carte à jouer. Je suis prête à essayer ce qu'il faut pour qu'elle arrive à remanger.

Merci encore de vos réponses en tout cas.
Mahé

Avant de savoir qu'il y a d'autre personne dans notre cas on pense etre le seul et le jour ou on découvre que plein de gens vivent la meme chose et parfois pire ça soulage, on se sent moins fou ^^.
C'est bien que tu lui ai fais confiance et que tu ai crue ce qu'elle t'a dis, attention quand meme qu'elle n'en joue pas pour éviter des situation, il faut la pousser a faire des chose qu'elle a du mal a faire a cause de ses angoisses et lui faire remarquer quand elle y arrive que finalement c'étais pas si terrible et qu'elle y est arrivée facilement. Si elle loupe lui dire que c'est pas dramatique et qu'elle fera mieux la prochaine fois.

Merci du conseil sur le fait qu'elle pourrait en jouer. C'est à éviter, évidemment... Pas facile de trouver la limite. Mais je pense qu'elle veut vraiment s'en sortir. Elle a bientôt 10 ans, mais elle est très mature pour beaucoup de choses... Merci.

je me suis mal exprimé en faite. Je pense pas qu'elle en joue dans le sens pour s'amuser et te faire marcher, mais plutot qu'elle pourrais utiliser ça pour éviter des situation angoissantes qu'elle aurais peur d'affronter

Bonsoir

Je viens de lire messages et réponses, et je ne saurais quoi ajouter. En toute sincérité, ca me fait beaucoup de peine pour ta puce d'etre dans ce même bateau. Elle n'a que 10 ans et pourtant elle vit les même terreurs que nous. Ce que je trouve génial, c'est que tu prends la chose avec beaucoup de sérieux. Et tu as l'air de vouloir tout faire pour qu'elle s'en sorte, et j'imagine que ca va porter ses fruits.

Je me rappel qu'à son age j'avais les même craintes, mais je n'avais pas encore conscience que nous pouvions vomir parce qu'on se lavait pas les mains. J'ai sucé mon pouce jusque très tard, sans me rendre compte que c'était un nid a microbe ce petit réconfort. Et je n'ai pas eu le soutien de mes parents comme ta puce à la chance d'avoir. Pour eux, c'était de la comédie car personne n'aime vomir et que ca n'a jamais tué personne. Dans un sens ca m'a rendu plus forte, mais je ne sais pas si je serai dans cette même spirale à ce jour si ils m'avaient aidé comme tu le fais.

Pour ma part, j'ai eu du mal a dire le mot "gerbe" "gerber" "dégueuler" c'est des mots dégoutants a dire je trouve. Aujourd'hui j'y arrive mais si je peux éviter de les dire, j'évite. =/

En tout cas, bien que je ne puisse pas réellement t'aider car je ne saurais pas te dire ce qui est bon ou mauvais pour elle étant donné que je n'ai reçu aucune attention de la part de mes parents. Quoi qu'il en soit je vous souhaite à toutes les 2 d'y arriver, et elle a vraiment beaucoup de chance d'avoir une maman comme toi   

En tant que fille de 18 ans et souffrante de cette phobie depuis plus ou moins 10ans je ne pense pas que la séparation soit une bonne solution, je suis très proche dz ma mère et si a l'âge de ta fille on m'avais séparer de ma mère je ne l'aurais pas supporté je ne pense pas que ça m'aurait aidé je crois que ça aurait plutôt empiré la chose. Enfin voila ce n'est que mon avis :)Mais le fait que ta fille soit très proche de ton mari et toi  je ne crois pas que ce soit un problème je crois même que c est un element commun a tous les emetophobes (je peux aussi me tromper ^^) mais elle recherche peut être un soutien de votre part et que vous l'aidiez dans sa phobie elle cherche peut être tout simplement quelqu'un pour la protéger et la rassurer dans cette épreuve