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Boules de larmes

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*Satine*
VirginieD
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Message  VirginieD Sam 25 Aoû 2012 - 16:53

Bonjour,
Je ne poste pas souvent. Habituellement je regarde plutôt les commentaires. Mais cette fois j'ai besoin de parler. J'ai fait une fausse couche le 15 juin dernier et je n'arrive pas à m'en remettre. C'était ma première fausse couche. Un soir j'ai décidé de coucher toute ma peine sur mon ordinateur et j'ai décidé de faire part de mon expérience aussi mauvaise soit-elle pour voir si ça me fera du bien. Le texte est très long alors si vous n'avez pas le temps ou l'envie de le lire, je peux le comprendre...


Ce soir, comme tous les soirs depuis plus d’un mois, je comptais aller me coucher avec cette énorme, lourde et étouffante boule dans la gorge. Cette énorme boule qui n’est, en fait, qu’un amas de larmes que l’on veut à tout prix empêcher de couler.
Mais ce soir est un autre soir et plutôt que de retenir ma douleur dans cette boule si pesante, j’ai décidé de l’écrire.
L’histoire commence comme toutes ces belles histoires où un homme et une femme s’aiment si tendrement qu’il ne manque plus qu’une petite chose pour les combler littéralement de bonheur : un enfant.
Cela peut paraître normal, évident et peut-être même simple, mais la vie semble parfois prendre un malin plaisir à tout compliquer …
Après donc six années d’amour, quelques années de vie commune et un fabuleux mariage, le temps de se consacrer à la réalisation de ce si beau projet était enfin arrivé.
A l’époque, j’étais persuadée de ne pas être capable de pouvoir tomber enceinte à cause d’un dysfonctionnement quelconque, une anomalie ou une malformation qui m’était jusque-là encore inconnue. C’était un sentiment que j’avais en moi depuis longtemps et pourtant, j’ai été étonnée par l’ampleur ma déception lors de l’échec du premier mois d’essai. A ce moment-là, je ne savais pas encore que des déceptions dans ce genre, les tests de grossesse qui s’entêtent à n’avoir qu’un seul petit bâton, allaient rythmer mon existence pendant des mois et des mois.
Je me sentais profondément coupable de ses échecs. Avec un travail de nuit épuisant, une libido en dent de scie et un cycle aussi irrégulier que mes humeurs, pas étonnant qu’un embryon de désire pas le moins du monde venir se développer en moi.
Stressée étant mon deuxième prénom, au bout d’une année d’essais infructueux, j’ai pris le taureau par les cornes. Rendez-vous était pris dans un centre d’aide médicale à la procréation. J’allais enfin savoir ce qui n’allait pas chez moi (d’un point de vue totalement physique, parce que pour ce qui est du psychologique, là c’est vraiment une autre histoire).
Ce qu’il faut savoir, lorsque vous mettez un pied dans un centre d’aide médicale à la procréation c’est que vous n’êtes indéniablement plus une patiente. Vous êtes une bagnole et vous allez passer au contrôle technique. On vérifie tout : vagin, trompes, ovaires, hormones, glycémie, MST, bref la totale. Et pour cela, tous les moyens sont bons : prise de sang, échographie pelvienne, hystérosalpingographie, biopsie et j’en passe.
Au premier rendez-vous avec le gynécologue spécialiste en fécondité, on vous pose des tonnes de questions, et surtout des questions qui fâchent. Vous fumez ? Combien pesez-vous ? Pour la première question ça va, j’avais arrêté depuis bientôt un an alors j’ai pu éviter son regard plein de reproche. Par contre, pour la seconde, je savais que j’allais avoir droit à la contrevisite.
Alors, si je résume bien, pour faire un bébé il ne faut pas fumer et surtout ne pas être trop grosse … Voilà donc la recette miracle que la majorité des femmes utilisent pour enfanter. Je reste un peu sceptique…
J’ai bien entendu j’ai eu droit à la fameuse consultation avec une diététicienne pour tâcher de perdre un maximum de poids car, selon le médecin, cela pourrait faciliter mes chances de tomber enceinte naturellement et ce serait aussi préférable de ne pas être trop grosse pour entreprendre un traitement hormonal dans le cadre d’une FIV.
Bref, ayant été en surpoids depuis aussi loin que je m’en souvienne et ayant, de ce fait, toujours eu des ennuis tant au niveau social , physique que psychologique, j’aurais vraiment été étonnée que cet élément ne vienne pas jouer les trouble-fête au moment fatidique où je désire devenir maman. Mais il en aurait fallu plus que ça pour m’abattre et en définitive, j’en ai perdu du poids, pas des tonnes, mais assez pour que le médecin soit content de moi. Chouette ! Sauf que mon poids, en réalité, ce n’est pas forcément le problème. On ne m’a pas fait comprendre que ce n’en était pas un, ce n’était pas le seul … c’est tout.
Dans un projet bébé, la majeure partie du temps, on est deux. Mon mari a donc eu droit aussi à son lot d’examens. Le fameux spermogramme, les analyses de sang et les échographies également. Pas de chance, on aurait trouvé une anomalie au niveau du spermogramme et cette anomalie au nom barbare d’oligoasthénozoospermie est LE véritable problème. Pour faire simple, les spermatozoïdes ne sont pas assez nombreux, pas assez mobiles et ne survivent pas assez longtemps. Alors quand c’est comme ça, qu’est-ce qu’on fait ? Très simple, on réalise une FIV avec ISCI, c’est-à-dire injection directe du spermatozoïde dans l’ovule. Moi je dis, plus romantique que ça … tu meurs.
Cela va de soi, même si une solution a été trouvée, il faut continuer les analyses pour confirmer, infirmer, vérifier que l’on a rien oublié et surtout bien faire paniquer le couple qui attend ses résultats.
Car le plus douloureux, ce ne sont pas les prises de sang, les échographies et autres biopsies, non, le plus douloureux, c’est l’attente. Un, deux voire trois mois pour recevoir des réponses, bonnes ou mauvaises. Des attentes infinies durant lesquelles vous vous posez des milliards de questions, vous tâchez de vous rassurer mutuellement, vous faites l’amour en sachant pertinemment que ça ne fonctionnera toujours pas cette fois. Des attentes si longues que vous pensez à tout, trop, tout le temps. Vous regardez votre mari dans les yeux en lui jurant que vous ne lui en voulez pas d’avoir cette anomalie alors qu’au fond, vous vous imaginez parfois égoïstement dans une autre vie avec un autre mari. Un autre mari qui lui n’aurait pas de problème vous seriez donc maman depuis belle lurette. Et vous vous sentez si mal d’avoir pensé ça ne serait-ce qu’une demi seconde à une chose si horrible que cette satanée boule de larmes vous monte à la gorge et pour la faire disparaître, vous vous faites mal. Moi, je mange. Essentiellement du chocolat et des biscuits, d’autres vont boire un verre ou fumer une cigarette. Non, moi je fais partie des gens qui mangent pour remplir un vide et qui se sentent ensuite si mal de s’être à ce point rempli qu’ils se détestent encore plus et pour pallier à ce vide d’amour de soi, mangent à nouveau. Je bouffe, je sers les dents et les poings. C’est ma méthode … elle me tue et elle tue aussi mes chances de devenir maman car les bébés n’aiment pas les gens qui se font du mal…
Il y a un peu plus d’un mois, je devais partir en voyage de noce avec mon mari. Nous sommes mariés depuis bientôt deux ans mais avec les aléas de la vie, nous n’avions pas pu le faire plus tôt.
Nous avions donc prévu une croisière romantique d’une semaine en méditerranée. J’avoue que cette croisière était plus pour plaire à mon mari qu’à moi-même car, depuis que nous avions notre petit chez nous, je m’y sentais tellement bien que je ne ressentais plus le besoin de partir. Mais parce que j’aime plus que tout mon mari, parce qu’il en avait envie et besoin, nous allions partir en croisière.
Quelques jours avant notre départ, nous avions rendez-vous avec un généticien suite à la découverte d’une « légère anomalie chromosomique ». Le spécialiste qui nous suit n’y connaissant rien en génétique nous a donc confié aux bons soins de ce médecin spécialiste afin de nous expliquer clairement en quoi pouvait bien consister cette « légère anomalie ». Le généticien, fort aimable, nous a dessiné de jolis petits bâtons, les chromosomes, les gènes, bref, le jargon habituel du généticien il me semble, pour en arriver à ce qui nous intéressait réellement mon mari et moi, c’est-à-dire, les conséquences de cette anomalie génétique. Il s’agit d’une translocation entre le chromosome dix et dix-neuf ce qui peut engendrer grosso-modo trois possibilités qui sont les suivantes :
Premier cas : La translocation n’est pas transmise à l’enfant, résultat, l’enfant va très bien. Deuxième cas, la translocation est transmise mais équilibrée donc l’enfant va bien également (pas contre on occulte totalement le fait que cette enfant ramera plus tard comme un galérien pour pouvoir lui-même fonder une famille) et la dernière possibilité serait que la translocation soit transmise de manière déséquilibrée ce qui engendrerait un enfant avec un retard mental.
Le généticien continue son explication et si je crois me souvenir, tentes de nous rassurer un peu mais ni mon mari ni moi ne l’écoutions plus. Ces lèvres bougeaient mais les mots « retard mental » tournaient en boucles dans ma tête et je n’étais plus capable de comprendre autre chose.
Mon mari culpabilise comme jamais, je le vois à son visage, lui aussi a une grosse boule de larmes dans la gorge et certaines s’en échappent lorsqu’il essaie de trouver quelques explications plus rassurantes dans les paroles du généticien. De mon côté, je suis complétement effondrée et même si c’est difficile à croire, ce n’est pas pour autant ce qui me préoccupe le plus car j’ai en tête quelque chose de bien plus inquiétant que l’annonce du généticien.
Nous remontons en voiture. La boule de larmes abandonne complètement mon mari et je fais tout mon possible pour le réconforter et pour lui faire comprendre que tout ceci n’est pas de sa faute.
Avant d’arriver à la maison, je lui demande de s’arrêter à la pharmacie car, ce qui me turlupinait depuis des jours devenait à présent d’une urgence capitale. J’avais plus de quinze jours de retard et il me fallait impérativement un test de grossesse.
Comme j’avais travaillé la nuit qui précédait le rendez-vous avec le généticien plus toutes ces nouvelles par vraiment réjouissantes, j’étais tellement épuisée que le test de grossesse allait attendre mon réveil quelques heures plus tard.
En fin d’après-midi, je passe les détails du fonctionnement du test de grossesse mais cette fois il n’y avait aucun doute, les deux bâtons étaient bien là : je suis enceinte.
Moi qui avais rêvé de ce jour depuis des mois, moi qui avais pensé emballer le test dans du papier cadeau pour l’offrir un soir à mon mari en imaginant ses yeux pétiller de bonheur, tout ça pouvait maintenant virevolter tout doucement vers la poubelle. Je n’avais que deux choses en tête : je suis enceinte et mon enfant a peut-être un retard mental.
J’ai appris la nouvelle à mon mari et, ce jour-là, nous pleurions tous les deux parce que nous allions avoir un bébé …
Le lendemain, je faisais une prise de sang pour confirmer la grossesse et pour en estimer la date. D’après le résultat, j’étais déjà enceinte de près d’un mois. Quelle surprise ! Moi qui avais une peur panique des symptômes de grossesse, d’être malade comme un chien, rien de tout cela en définitive.
Quand je suis revenue du laboratoire avec les résultats du test sanguin, mon mari semblait moins stressé que la veille à l’idée de me savoir enceinte, de mon côté, j’avais déjà décidé que cette grossesse était déjà en elle-même une sorte de petit miracle et donc, quoiqu’il arrive j’aimerais déjà ce bébé pour lui donner la force de rester avec moi. Je savais qu’avec le temps mon mari suivrait la même voie.
Avec tout ce chamboulement, il ne fallait pas perdre de vue la fameuse croisière dont le départ était prévu pour le lendemain.
Je n’avais plus du tout envie de partir, je me sentais comme une maman ours qui voulait rester dans sa tanière à l’abri de toute menace éventuelle. Mai tout était déjà organisé, prêt et payé et mon mari avait tellement besoin de se changer les idées, je ne pouvais pas lui faire un coup pareil. Nous sommes donc partis en direction du sud, j’étais à ce moment-là déjà complètement stressée par ce voyage.
Les deux premières journées de croisière se sont relativement bien passées, quelques petites douleurs dans le bas du ventre qui, d’après le médecin étaient tout à fait normal en début de grossesse. Les ennuis ont commencé durant la nuit qui précédait notre arrivée à Majorque. J’ai ressenti de vives douleurs près de l’estomac. Ces mêmes douleurs qui me coupaient la respiration avant que l’on ne m’opère de la vésicule biliaire. Mon mari appelle d’urgence de médecin de bord qui, comble de malchance, ne parle pas un mot de français. Après bien des difficultés pour se faire comprendre, le médecin m’annonce que le lendemain, je devrai me rendre à l’hôpital de Majorque pour effectuer un contrôle car il ne veut pas prendre de risque avec ma grossesse. Le lendemain, je n’avais bien entendu plus aucune douleur et la visite à l’hôpital me semblait tout à fait superflue mais comme il s’agissait des ordres du médecin, il fallait bien s’y plier. Etant d’un naturel stressé, je devais être à vingt-cinq sur dix sur l’échelle du stress, je n’avais rien mangé et j’avais l’estomac en vrac. Je n’avais qu’une envie, voir un médecin le plus rapidement possible et rentrer au bateau.
J’ai bien cru rester dans cet hôpital une éternité. Mon mari ne pouvant pas rester à mes côtés faute de place dans les urgences, je me suis retrouvée seule, sur une chaise roulante, avec une perfusion. Tout cela pour soigner une imaginaire gastroentérite. Je me sentais tellement mal à l’aise dans cet hôpital, j’étais tellement paniquée qu’au final j’ai même fait une baisse de tension. Je me suis donc retrouvée les jambes en l’air avec une armée de blouse autour de moi qui me tapotaient les joues tout en me parlant espagnol.
Cette aventure hospitalière ayant mis mes nerfs à rudes épreuves, j’étais vraiment très heureuse de retrouver ma chère cabine dans mon cher palace flottant.
Ce sentiment de bien-être n’aura été que de courte durée. Juste le temps d’aller dans la salle de bain et de me rendre compte que je perdais du sang. Je savais que cela pouvait arriver durant la grossesse, j’étais inquiète mais pas affolée pour autant. J’en ai parlé avec mon mari et nous avons pris la décision de rester tranquillement allongés dans notre lit en espérant que le stress de la journée allait se dissiper en même temps que ces petits saignements.
C’était sans compter le coup de téléphone du médecin de bord qui me priait de bien vouloir lui apporter le compte-rendu de l’hôpital.
Avec l’aide d’un interprète, il me demande si je me sens mieux et, je ne sais pas pourquoi, je lui réponds que mon estomac va bien mais que je m’inquiète d’avoir depuis mon retour au bateau des petits saignements.
Cette dernière phrase a littéralement ruiné le reste de notre croisière.
J’ai été contrainte de rester alitée durant deux jours dans l’hôpital du bateau, sans pouvoir me lever et avec pour seule vision de l’extérieur un petit hublot ridicule. Voilà à quoi devait ressembler à présent mon merveilleux voyage de noce en attendant d’être débarquée à Malte pour réaliser une échographie. Si j’avais un pire ennemi, je ne lui souhaiterais pas la moitié de ce qui nous est arrivé.
J’ai cru mettre une vie entière pour arriver jusqu’à Malte puis une seconde vie pour pouvoir enfin passer cette échographie.
Le gynécologue a passé un temps fou à glisser sa sonde sur mon ventre. C’était mauvais signe, je le savais. Puis à la fin de l’examen, il essuie sa sonde et m’annonce qu’il n’y a plus de trace de grossesse. On fait entrer mon mari dans le cabinet du gynécologue et je lui fais un signe non de la tête. Il se met derrière moi, me sert l’épaule et je l’entends sangloter. Le médecin a l’air si désolé pour nous. Pourtant, je reste stoïque, je suis épuisée, je n’ai pas de boule de larmes dans la gorge et je ne sais pas pourquoi. Le médecin nous annonce qu’il reste quelques traces de tissus au niveau de l’utérus qu’il faudrait enlever par curetage, mais ce n’est pas grand-chose, juste une anesthésie générale de quinze minutes. Malheureusement, comme j’avais mangé un petit morceau de je ne sais plus trop quoi dans la salle d’attente, il allait falloir attendre des heures avant de m’opérer et le bateau ne pourrait pas nous attendre.
C’en était trop pour moi. Je voulais rentrer chez moi. J’ai vingt-six ans mais à ce moment-là j’en avais à nouveau six. Je voulais voir ma maman, je voulais avoir son soutien et ses conseils. Plus question d’hôpital, de curetage et même de croisière. Si je devais être opérée, ce serait à Tournai ou à Lille et près des gens que j’aime. Il fallait que je quitte cet enfer par n’importe quel moyen.
Nous faisons donc les démarches avec notre assurance assistance pour nous faire débarquer du navire. C’est tout un micmac administratif qui n’en finit pas. Résultat des toutes ces conversations téléphoniques sans queue ni tête : je ne peux pas prendre l’avion car un médecin qui ne m’a jamais ausculté a jugé préférable que je me fasse opérer à Malte car le risque d’hémorragie était trop important.
Nous revoilà à la case départ. L’assurance nous propose donc une prise en charge dans un autre hôpital de Malte. Nous quittons alors le navire en disant adieu à notre voyage de noce.
D’après l’assurance assistance, il n’était plus question de s’inquiéter, tout serait pris en charge, il n’y avait plus qu’à se laisser guider. Tu parles Charles !
Arrivée dans une autre clinique de Malte, je rencontre un gynécologue très aimable et visiblement spécialiste de la fécondité à la vue du nombre de photos de bébés qui ornent les murs de son cabinet, qui me dit, après auscultation, qu’il n’y a aucune urgence et aucun risque. Je peux retourner en avion en Belgique et voir sur place s’il y a toujours nécessité de faire un curetage. Je reste en observation pour la nuit et si tout va bien, le lendemain j’ai l’autorisation de prendre mon avion. Me voilà donc rassurée sur ce point.
L’autre point, qui restait le plus important, concernait le vol de retour pour Bruxelles. L’assurance assistance devait s’en charger mais depuis notre arrivée à l’hôpital, nous n’avions reçu aucune nouvelle ni vue personne pour nous aider à ce sujet.
Durant toute la soirée et jusqu’au lendemain midi, ce n’est qu’avec des hurlements et des menaces que mon mari a enfin réussi à obtenir les fameux billets d’avion qui nous permettraient de rentrer chez nous.
Je pense que je ne pourrais jamais assez remercier mon mari pour sa persévérance dans cette épreuve car si j’avais été seule, je pense qu’à l’heure actuelle, je serais encore à Malte à attendre mon avion.
En tout cas, je vous laisse à peine imaginer mon état d’esprit au moment de monter dans l’avion. J’avais eu tellement peur, tellement souffert que je n’avais même pas eu le temps un instant de pleurer le bébé qui n’avait pas su s’accrocher à moi.
La semaine qui a suivi notre retour n’a pas été très gaie. Le lendemain de notre arrivée à Tournai, il fallait de nouveau retourner à l’hôpital pour savoir si curetage ou pas il y aurait. De toutes ces péripéties, l’absence de curetage en a été la seule bonne nouvelle. Et puis chaque nuit, je rêvais de l’hôpital, des infirmières du bateau, ces images me revenaient tout le temps et pourtant, je n’arrivais pas vraiment à pleurer. Je n’arrivais pas à faire le deuil de ce qui aurait dû être mon petit miracle de grossesse.
Depuis, chaque jour, j’ai ces petites boules de larmes qui me montent à la gorge. Cela m’arrive souvent quand je regarde un film un peu triste, quand je vois un bébé ou une femme enceinte. Tant que ça reste possible, je laisse échapper ses boules de larmes quand je suis seule ou quand mon mari est là pour me tenir la main et me coller un de ses tendres bisous sur le front. J’évite malgré tout de trop pleurer devant lui car je sais que son cœur saigne à chaque fois.
Ce que je souhaite aujourd’hui, c’est de pouvoir accepter ces larmes comme elles viennent en espérant qu’en coulant sur mes joues, elles m’enlèveront un peu de cette douleur qui m’empêche aujourd’hui d’être à nouveau heureuse.
Je souhaite plus que tout au monde d’avoir la chance de devenir un jour maman et si quelqu’un peut m’aider dans mon souhait. Faites qu’il m’entende…








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Message  *Satine* Sam 25 Aoû 2012 - 18:36

Je viens de lire ton témoignage et c'est à mon tour d'avoir une boule de larmes dans la gorge.

Pff, touteS ces épreuves plus dur les unes que les autres No

Essaie de laisser sortir cette boule de larmes, cela ne peut qu'apaiser un petit peu ta tristesse ! Je sais que c'est facile à dire, mais pas à faire...
As-tu songé à te faire un peu aider dans ces durs épreuves ? Par un psy, ou quelqu'un avec qui tu puisses vraiment lacher tout ce que tu as sur le coeur ?

Je suis de tout coeur avec toi !

Je t'envois pleins d'ondes positives !!!
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Message  VirginieD Sam 25 Aoû 2012 - 18:43

Merci pour ta réponse Satine.
Je voyais déjà un psychologue spécialisé dans la gestion des phobies et maintenant il m'aide aussi à surmonter cette épreuve.
J'ai aussi la chance d'avoir un mari avec qui je peux parler de tout, tout le temps et qui me soutient à chaque instant.
Ce qui m'a le plus étonnée, c'est que je savais que cette fausse couche pouvait arriver mais je ne me doutais pas un instant de toute l'émotion que cela pourrait engendrer. Je me suis rendu compte que j'étais faible et que je ne pouvais plus le cacher.
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Message  *Satine* Sam 25 Aoû 2012 - 19:08

En vue de ce que tu racontes, je trouve que tu es loin d'être faible !!!!
Tu as juste réagis du mieux que tu pouvais à des situations plus durs les unes que les autres.
Mais voilà, à force d'enchainer les mauvaises nouvelles, il est normal de ne plus en pouvoir, c'est humain Wink

Donne-toi un peu de temps, c'est encore frais.....
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Message  ptites fleurs Sam 25 Aoû 2012 - 19:23

J'ai tout lu aussi...c'est triste tout cela. Neutral

Je compatis sincéremment...Moi même ayant du mal à tomber enceinte. Je ne prend plus ma pilule depuis plusieurs mois et sa fait 3 ans que je la prennais très irrégulieremment donc en gros comme si je l'a prenais pas et rien. J'ai également ce préssentiment que pour moi non plus sa ne sera pas simple.

Ou en est tu maintenant? Vous continuez d'éssayer?
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Message  Saphir Dim 26 Aoû 2012 - 9:10

Virginie,

Tu es de Tournai, eh bien! La famille de mon copain y habite et lui-même y est resté jusqu'à ses 24-25 ans. J'y vais souvent le weekend, pour voir la belle-famille et suis passée tout près de l'hôpital de nombreuses fois...! Je connais d'ailleurs un infirmier qui y travaille et qui vit aussi à Tournai. Enfin bref, ça ne t'aide pas de savoir tout ça!

Tu sais, les fausses couches sont beaucoup plus communes qu'on le croit. Les femmes n'en parlent pas nécessairement et on a l'impression que ça reste quelque chose de très rare, alors qu'en fait, non. Si cela peut te rassurer, une fausse couche peut être aussi le signe que le corps d'une femme se "forge" à la venue d'un enfant. En somme, la première grossesse prépare le corps à la venue du "vrai" bébé. Je ne sais pas si je suis claire... Mais il est très courant de voir une femme mener une grossesse à terme après avoir vécu une fausse couche.

J'ai d'ailleurs une amie qui se croyait infertile. Elle a laissé son premier mari après quelques années d'essais bébé. Puis, elle a rencontré un autre homme, elle est tombé enceinte, mais elle a perdu son bébé. À partir de ce moment, l'on peut croire à une terrible malchance, qu'elle est réellement infertile, etc. Au vu de son âge, aussi (30 ans). Quelques mois plus tard, cependant... test positif à nouveau, ce bébé-là tient le coup! Et la voilà parmi nous, petite enfant chérie, depuis 1 an ½.

Voilà pour la petite histoire. En espérant que cela te redonne du courage.
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Message  VirginieD Dim 26 Aoû 2012 - 9:13

Pour le moment, nous faisons un break de 6 mois pour voir si une nouvelle grossesse spontanée ne pourrait pas survenir.
Et j'en profite aussi pour me reprendre en main, me redonner du courage et "essayer" de vivre en gardant ce projet bébé à l'oeil sans pour autant qu'il envahisse tout mon espace comme il le faisait depuis plusieurs années maintenant. Ce n'est pas évident, il va falloir s'accrocher.
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Message  VirginieD Dim 26 Aoû 2012 - 9:20

Saphir, je sais bien qu'une fausse couche n'est pas un évènement hors du commun. En plus, comme je savais que mon mari avait un problème d'un point de vue génétique qui pouvait engendrer des fausses couches, lorsque j'ai appris ma grossesse, je me suis également préparée à l'éventualité que cette fin malheureuse pouvait arriver. Le problème c'est que je ne me doutais pas un instant que ça pourrait m'anéantir à ce point là vue que j'étais entre guillemets préparée à ce que ça arrive. Je pensais bien que j'allais être triste mais je pensais aussi que j'allais m'en remettre ... Mais les semaines sont passées et les mois aussi maintenant et je suis toujours aussi malheureuse. Je pleure pour tout et rien, surtout pour rien d'ailleurs et je me demande quand tout ça va s'arrêter pour que je puisse réussir à me reprendre en main.
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Message  Saphir Dim 26 Aoû 2012 - 9:23

Je crois qu'au vu de ta situation, c'est normal. Il ne s'agit pas d'une "simple" fausse couche, mais elle survient dans un cadre encore plus dur. Je pense que tes émotions vis-à-vis la faible fertilité de votre couple resurgit aussi, et tu n'es pas triste uniquement à cause de cette fausse couche. Tu es finalement placée devant les conséquences physiques et directes de ce diagnostic, et donc les sentiments sont + forts et persistants. Même si une fausse couche est courante, ta situation demeure difficile.

Garde courage. <3
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Message  Lulla Dim 26 Aoû 2012 - 14:47

Et ben... J'ai tout lu et j'en ai les larmes aux yeux.
Je ne trouverais pas les mots justes, étant donné que je n'ai pas vécu tout ça, mais je vous souhaite à toi et ton mari beaucoup de courage et j'espère que vous aurez votre petit miracle...
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Message  Ligeia Lun 3 Sep 2012 - 9:50

Une fausse-couche s'est assez courant lors de la première grossesse, néanmoins vu votre parcours, je comprends aisément qu'elle soit d'autant plus traumatisante...
Je suis de tout coeur avec toi Boules de larmes 33221
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Message  VirginieD Lun 3 Sep 2012 - 11:05

Merci Ligeia,
Je garde espoir...
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