Emétophobie
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En voie de guérison ?!

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En voie de guérison ?! Empty En voie de guérison ?!

Message  Le biniou Sam 17 Fév 2018 - 17:07

Bonjour à tous, je me présente, je m'appelle N., je suis un garçon et je suis actuellement en études sur Toulouse en prépa Smile

Si j'écris ce post c'est pour, d'une part témoigner de mon vécu en tant qu'"émétophobe" mais d'autre part, pour vous faire part de toutes mes réflexions qui m'amènent aujourd'hui à véritablement dédramatiser la phobie (d'où mon titre). Il sera un peu long, notamment pour bien aider à la compréhension.

Depuis le CE2 environ j'ai une peur de vomir, alors que quand j'étais vraiment petit je vomissais très simplement, un vrai vomito Laughing . Enfin, à la suite d'une eau croupie que j'avais bu en grande quantité, j'ai vomi devant mes parents et un inconnu sur le parquet et ça a du me traumatiser. Quoi qu'il en soit, j'ai fait par la suite deux autres gastros, une en CE2 (où j'ai eu pour la première fois peur de vomir) et une seconde en 4ème où j'ai vomi deux fois. Ma peur de vomir ne se manifestait que dans des situations vraiment rares : un membre de ma famille qui vomit par exemple.

Cependant, la phobie ne s'est réellement manifestée en 4ème que quelques semaines après ma gastro. Durant cette nuit, j'avais de grosses nausées, j'avais peur de vomir même si je m'étais résigné à l'idée qu'il fallait que je fasse. Au moment de vomir, mon soulagement fut total : ce n'est rien ! Et puis quelle libération, plus de nausées. J'ai revomi quelques heures ensuite, cela ne m'a fait ni chaud ni froid. Le lendemain de la gastro, je me suis même dit : "mais ce n'est rien de vomir !". Vraiment je me pensais libéré de ma phobie.

Néanmoins celle-ci s'est exprimée quelques semaines après. A la suite d'un apéro à la veille des vacances trop chargé en cacahuètes, j'ai eu véritablement peur de vomir. Cela m'a suivi, petit à petit je développais cette phobie, jusqu'à prendre peur de la gastro. J'ai été suivi médicalement pour un reflux (fibroscopie dévoilant une hernie hiatale) et j'avais des problèmes de migraine et de malaises qui m'ont amené à un petit séjour aux urgences. Tous ces problèmes se sont calmés pendant les grandes vacances d'été et sont revenus à la rentrée en septembre. Là mes parents ont enfin compris : c'était le collège qui était responsable de cette phobie. C'est alors en changeant de collège que je perdis petit à petit cette phobie jusqu'au lycée.

Au lycée, j'avais toujours une peur de vomir mais elle était beaucoup moins fréquente : ce n'était plus une phobie obsessionnelle. Arrivent les premières soirées, avec l'alcool, les drogues "douces" etc, c'est une période d'épanouissement pour moi. Il arrive même à une soirée que j'ai trop bu (une demi-bouteille de whisky sans avoir mangé après avoir passé une journée à travailler et conduire, ce n'est pas passé Laughing Laughing ) et donc que je vomisse. Sur les souvenirs que j'ai, je me souviens de savoir que j'allais vomir et j'étais assez calme, serein à l'idée de vomir. Je m'étais fait à l'idée de vomir, même si ma peur continuait à se manifester en cas d'exposition directe avec le vomi. Avec me temps, j'ai même appris à supporter voir quelqu'un vomir, notamment grâce à un ami qui buvait trop  Laughing

Cependant, c'était sans compter ce qu'il s'est passé en avril dernier. A la suite d'un gros chagrin d'amour et d'un échec pour le concours de ScPo (raté à presque rien...), j'avais de gros problèmes d'affection. A une soirée, j'ai fait l'erreur d'embrasser un garçon, qui était sur moi mais qui m'avait toujours dégoûté voir même effrayé. Par la suite, la soirée est assez floue, je me souviens notamment du fait que j'étais en danger, que je devais fuir parce qu'il y avait une menace directe contre moi-même (rien à voir avec le fait de vomir). Malheureusement, j'étais à 10km de chez moi et mes amis refusèrent de me laisser partir. Pire, ils m'envoyèrent dormir dans une maison située à quelques rues de la soirée. Ce garçon m'a rejoint, mais je n'avais plus de force pour lutter : je me suis laissé faire. Bien sûr je ne voulais pas, mais j'étais à un tel niveau de fatigue (mes dernières forces ayant été utilisées pour fuir) que je n'ai pas eu le choix. Je ne saurais pas encore qualifier cette soirée, je sais qu'il y a eu des "préliminaires", mais je ne saurais pas quoi, mes souvenirs étant vraiment trop flous.

A la suite de cette soirée, j'ai tout refoulé. J'ai pris ça sur le ton de l'humour, j'ai voulu en parler mais en dédramatisant. C'est alors que ma phobie a commencé à ressurgir plus fréquemment en soirée, je buvais ou fumais un peu trop, j'avais des douleurs à la gorge et des peurs de vomir. Mais ça je ne l'ai pas vraiment pris en considération au début, j'étais surtout obnubilé à l'idée de partir de chez moi, de ma maison et mon environnement. Ce fut chose faite, je partis vivre à 700km de mon passé. Mais je ne pensais plus du tout à cette histoire : c'était une erreur de jeunesse et je n'en parlais plus.

Durant cette période, j'ai développé d'autres symptômes, j'ai changé de comportement sexuel (davantage dominant, entreprenant avec les filles, dégoût de l'homosexualité), j'avais peur d'éternuer également en classe (très très bizarre Laughing Laughing ). Mais la phobie a véritablement ressurgit le jour où mes parents sont venus me rendre visite pour la première fois depuis mon départ, c'est-à-dire à la mi-octobre. Ce fut un choc, et la phobie est réapparue en seulement quelques jours. Les douleurs sont devenus quotidiennes à la suite d'une soirée où je fis une crise d'angoisse après avoir fumé. Durant cette période, j'ai enchaîné des crises d'angoisse quotidiennes; le fait même de sortir de chez moi était compliqué. J'allais en cours, mais durant ceux-ci je ne pensais qu'à m'en aller. Paradoxalement, j'avais peur de vomir, en particulier en public, mais des fois je voulais juste vomir un bon coup. J'ai souvent réfléchit à l'idée de me faire vomir, mais j'avais peur que cela ne change rien. J'ai suivi un psy qui m'a aidé à gérer les crises d'angoisse, mais je ne lui parlais pas de cette soirée du mois d'avril. Cette soirée était toujours refoulée et ma phobie avait pris le dessus. J'avais du mal également à discuter avec des personnes, je n'avais confiance en personne, en particulier aux garçons trop avenant. Je ne voulais que rentrer chez moi, avec ma famille pour vivre de nouveau tranquillement, comme avant.

Mais cela ne changeait rien, de retour chez moi pour les vacances, j'étais toujours autant angoissé. Puis encore plus à l'idée de repartir. Dans mon appartement, j'enchaînais les pensées négatives. Je n'avais plus l'impression de vivre, que ce soit chez mes parents ou chez moi. Le sport me faisait du bien, mais cela ne durait pas. Je cherchais la cause de cette phobie, mais je ne trouvais pas. J'avais totalement refoulé les souvenirs de cette soirée traumatisante et ma phobie avait totalement pris le dessus.

C'est au jour même de Noël avec ma famille en petit comité que j'ai craqué. Je ne pouvais pas manger, j'étais véritablement en pleine explosion. J'ai quitté la table de Noël, victime d'une terrible crise d'angoisse. J'ai témoigné à mon père de ma tristesse avec un sentiment d'impuissance, partagé par lui aussi. C'est quand ma mère vint me parler que j'ai eu ce flash dans ma tête : il fallait que je lui parle de cette soirée, de ce qu'il s'était passé, qu'on avait abusé de moi. Ce fut une première libération, je puis reprendre le repas, je venais de repérer le problème. Les jours suivant, j'étais toujours déboussolé, j'avais notamment peur d'un ulcère (toutes ces douleurs de reflux me faisaient terriblement mal). Je fis une fibroscopie sans anesthésie générale, (/!\ si vous devez faire une fibroscopie, je vous déconseille de lire ce qui va suivre !!), durant laquelle je vomis à vide. C'est alors que je remarque que je n'ai pas peur de vomir, pour preuve, même avec un tuyau dans la bouche, je peux vomir à vide sans que cela ne me fasse plus peur que ça Laughing Laughing . Je me croyais alors guéri de ma phobie.

A mon retour dans ma ville étudiante, les choses s'améliorèrent. Moi qui m'étais isolé ces derniers mois, je pus de nouveau faire confiance en des personnes. Je décidai de vivre l'instant présent, me rappelant des propos de ma mère : "je ne veux pas entendre parler de mes problèmes, je veux juste m'amuser". C'est très pratique en soirée, croyez-moi Very Happy Ma phobie était toujours présente en cours, je faisais encore des crises d'angoisse, même si elles étaient moins fréquentes.

C'est à la suite d'une crise d'angoisse, que je décidai de me renseigner sur la psychologie de la phobie. Je lus alors un article qui affirmait que la phobie n'était pas une maladie et un symptôme. Ce fut une révélation : ma phobie n'est pas ma peur de vomir, mais c'est la peur que cet événement se reproduise, que je perte de nouveau contrôle de mon corps. J'ai entrepris un immense travail sur moi-même, j'ai écris et écris des pages entières sur mon ordinateur, en analysant ma vie, mon passé, mes sentiments etc. Ainsi j'ai compris, les phrases de ma psychologue "on ne vomit pas ses sentiments" ont pris sens. Mes crises d'angoisse me poussèrent à fuir ce que je n'avais pas pu fuir ce soir-là. Ma phobie de vomir était juste un prétexte à la fuite. J'ai également compris, à partir de ce que j'ai pu ressentir avec la fibroscopie du mois dernier, que la sensation de vomir était étrangement proche à celle d'embrasser un garçon. J'ai des problèmes d'identité sexuelle depuis tout petit, et j'ai toujours associé la bouche à un plaisir malsain (je ne développerais pas trop, mais j'ai par exemple un dégoût profond pour les sucettes, vous aurez compris la signification...  Laughing ).

Quoi qu'il en soit, depuis que je sais ça, j'arrive à contrôler mes crises d'angoisse. J'en ai encore, mais je sais les accepter et les oublier. Je commence à vivre de nouveau normalement. Et cela s'améliore de jour en jour, il y a même eu certains matins où je me suis levé véritablement heureux ! Je fais de nouveau des soirées, j'ai même pu faire un WE au ski avec mes amis à la prépa, ce qui m'a fait énormément de bien ! Face à l'immensité de la nature, je me dis au final que nos problèmes de phobie ne sont rien. Nos angoisses existentielles disparaissent dans la grandeur de la nature.

C'est ainsi que se termine mon expérience, étant désormais en vacances je vais pouvoir me reposer après plusieurs semaines intensives de travail à la prépa. Je vais aussi rentrer chez moi, et aussi rassurer ma famille et mes amis qui m'avaient quitté inquiets pour moi.


Quel est le but de ce pavé ? Nous faire réfléchir sur nous-même. Notre phobie n'est pas une maladie, elle résulte d'un traumatisme, elle ne représente qu'un symptôme. En ressentant cette peur, on cherche à nous éloigner nous-même d'un problème sous-jacent : c'est un mécanisme de défense, de protection. Également, ce n'est pas en se rassurant sur le fait que vomir ce n'est pas grave que l'on perdra cette peur : il faut réfléchir sur la symbolique même de vomir. Pour ma part, j'ai découvert que le fait de vomir s'apparentait au fait d'embrasser un homme, mais on a tous un traumatisme que nous évoque le fait de vomir. La route est certes longue et semée d'embuches, mais sachez que ceci vous permettra de vous connaître vous-même. Ne vous laissez pas surmonter par cette peur, sortez voir des amis, faîtes du sport etc. Surtout, si une crise d'angoisse survient, sachez bien qu'elle a une signification, réfléchissez sur ce qu'elle vous évoque mais ne vous concentrez pas uniquement sur la peur de vomir, celle-ci est artificielle, c'est en découvrant la source de vos angoisses que vous irez mieux.


Sur ces paroles, je vous souhaite un bon WE, en remerciant d'avance ceux qui participeront à ce sujet. Voilà, ne perdez pas confiance en vous, notre phobie est une occasion pour nous connaître !

Le biniou
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Message  Roumperle Sam 17 Fév 2018 - 20:02

Merci pour ton retour d'expérience ça fait du bien d'entendre ça Smile Je suis aussi convaincu que la phobie de vomir n'est pas une maladie mais que c'est bien un moyen qu'a notre cerveau pour faire surgir une angoisse profonde en la focalisant sur un objet (le fait de vomir). Quand on sait pourquoi on a une crise angoisse (c'est parceque j'ai des nausées ) c'est beaucoup plus simple que de ne pas savoir pourquoi on a une crise d'angoisse et donc angoisser dans le "vide". Même si ce vide n'est pas vide en fait puisqu'il cache une angoisse plus profonde. Jsais pas si c'est très comprehensible...
En tout cas jpense que se dire qu'on est malade n'est pas juste et que même ça nous conforte dans le fait qu'on y peut rien.

Pour ma part cette phobie est arrivée en mars 2014 suite à une prise d'antibiotiques + cortisone (pas du tout justifiés ) et le medecin qui m'a dit que je devais arrêter de manger parceque j'allais pas arreter de vomir etc. Après j'ai perdu 8 kg et j'ai passé 1 an et demi d'enfer. Bizarrement la phobie s'est déclenchée au moment où je suis sorti de 6 ans d'emprise psychologique avec un groupe. Déjà là jpense pas que ça soit une coincidence. C'est tout simplement que jme suis sentie trahis, étouffée, perte de mon identité et comme si j'avais envie de "vomir" cette expérience.
Mais au final pouvoir mettre mon angoisse sur un problème précis (vomir ) me fait du bien. Mais jpense que jpourrai très bien avoir une autre phobie ça serait pareil.

Enfin voilà encore merci pour ton message ça fait prendre du recul Smile
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Message  Camy78440 Sam 17 Fév 2018 - 21:14

Bonsoir , Je suis Emetophobe Depuis octobre 2002 précisément date où j’ai perdu mon papa. Deux trois jours après son décès j’ai attrapé un coup de froid et j’ai vomi et je me suis étouffer en vomissant. Depuis ce jour j’ai vomi deux fois ma dernière fois était pendant la grossesse de ma fille mais étant maman de deux enfants ils sont sujet à attraper la gastro facilement donc quand ils sont malades c’est là où je développe plus facilement ma Phobie!!! Par exemple ma fille de sept ans a vomi cette nuit plusieurs fois et tout de suite ma crise d’angoisse a commencé. Quand je suis en crise ça se résume en plusieurs manières j’ai comme des rituels.... mais on dirait une vrai folle et par ma faute j’ai transmis ma phobie a mon fils de 10 ans !!! Je suis vraiment pas bien je ne sais plus quoi faire.

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